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co 00 •CD CD fasc. 115 ROBA Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/bibliothquedel115ecol V!-*- HinLIOTIIÈOUE DE L ECOLE DES HAUTES ÉTUDES PUBLIEE SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE SCIENCES PHILOLOGIQUES ET HISTORIQUES CENT-QUINZIÈME FASCICULE RECHERCHES SUR L EMPLOI DU GÉNITIF-ACCUSATIF EN VIEUX-SLAVE, P^R A. MEILLET v-f <rt PARIS LIBRAIRIE EMILE BOUILLON, ÉDITEUR 67, RUE DE RICHELIEU, AU PREMIER 1897 Tous droits réservé? AS RECHERCHES L'EMPLOI DU GENlïlF-AGGUSATlF EN VIEUX-SLAVE CHARTRES. I.MP. DURAND, RUE FULBERT. RECIIKUCIIKS SI II I DU fiim-idiiusiTii EN VIEUX-SLAVE PAR A. MEILLET DIRECTEUR d'ÉTUDES ADJOINT A L'ÉCOLE DES HAUTES-ÉTUDES PARIS LIBRAIRIE EMILE BOUILLON, ÉDITEUR 7. RUE ])K RICHELIEU, AU PREMIER 1897 Tons droits réservés. Si ce llrre portait une dédicace, on lirait, ici le nom des deux maîtres qui ont dirigé mes études de linf/uistifjue, M. Michel Bréal et M. F. de Saussure; depuis que fai été initié par eux à la grammaire comparée, leurs encoura- gements et leur active sympathie ne m'ont jamais fait dé- faut; les titres quils ont acquis à ma reconnaissance ne sauraient être exprimés. J'associe à ces noms celui de M. L. Havet chez qui fax pu apprendre de précieuses régies de méthode. Enfin, si je n'ai eu occasion d'entendre M. V. Henry cpue vers la fin de mes études^ je dois néan- moins beaucoup à son enseignement, à ses indications, à sa constante bienveillance. Bien que ce travail soit dépure grammaire comparée, je souhaite qu'on y recomiaisse parfois l'élève de plusieurs autres maîtres dont je suis — à des degrés très divers — l'obligé : Arsène et surtout Jsime^ Darmesteter, Riemaxn, Bergaigne, mm. Carrière, S. LÉvi, G. Paris, d'Arbois DE JUBAINVILLE. Je tiens à rappeler aussi combien m'ont été utiles les conseils — souvent sollicités — de mes amis MM. P. Boyer et M. Grammont. PRÉFACE L'objet propre de ce travail est l'étude et l'explication de l'emploi du génitif vieux-slave en fonction d'accusatif et de la notion de genre animé exprimée par cette forme. Le vieux-slave est spécialement étudié ici parce qu'il est le représentant le moins altéré qui ait été conservé de l'état panslave ; mais il est inévitable que son témoignage ait par- fois besoin d'être corroboré ou rectifié par celui des dialectes voisins, considérés sous leur forme la plus ancienne. L'impor- tance des faits qu'il présente ne peut, d'autre part, être exacte- ment appréciée que si l'on tient compte de leur développe- ment ultérieur dans les diverses langues slaves ; il est donc nécessaire de ne pas limiter strictement cette étude à la con- sidération des seuls textes vieux-slaves et de ne pas perdre de vue l'usage des autres langues de la famille, connues à date plus récente et sous une forme déjà plus modifiée. Mais, en principe, le génitif-accusatif et la notion de genre animé que traduit ce génitif ne sont étudiés ici que dans la mesure où les textes vieux-slaves, comparés à l'occasion avec ceux des autres dialectes, en attestent l'emploi pour le slave commun. La règle à expliquer est établie dès les plus anciens mo- numents. Quant aux faits moins importants qui sont contem- porains des documents eux-mêmes ou leur sont plus ou moins postérieurs, il serait peut-être possible de les suivre histori- quement; mais les différences dialectales et le caractère tra- ditionnel de la plupart des textes rendent la discussion sin- gulièrement délicate ; de plus, cette étude rentre dans la grammaire historique des langues slaves plutôt que dans la grammaire comparée des langues indo-européennes qui doit A. Meillet, Bechei'ches sw remploi du génitif. 1 PREFACE, fournir l'explication de l'étal le plus ancien que les documents permettent d'envisager pour chaque idiome, laissant aux grammaires particulières le soin de suivre pas à pas le déve- loppement de chacun d'entre eux à travers la succession chronologique des textes. Un préjugé très répandu veut que le but propre de la gram- maire comparée soit de restituer la langue indo-européenne commune, et parfois môme d'expliquer les restitutions une fois faites. Il y a là une illiigion que les linguistes ont eu le tort de ne pas toujours dissiper avec assez de soin. La recherche des éléments communs — et par suite la restitution de formes primitives qui est simplement un moyen abrégé d'exprimer la concordance de plusieurs langues — est une partie essentielle de la grammaire comparée, d'abord, parce que les langues ont conservé des formes grammaticales de l'indo-européen, et que la seule explication dont ces formes soient susceptibles est la constatation même de leur antiquité, mais surtout parce que toutes les formes, môme les plus nouvelles, sont faites sur des modèles anciens. Mais, s'il est vrai qu'une large part du passé se retrouve dans un état donné de la langue, et que tout, dans cet état, s'explique avec les éléments de l'état qui a précédé, du moins toute la partie vivante de la grammaire est créée à nouveau par chacun de ceux qui apprennent à parler ; les combinaisons de mouvements articulatoires et les associations de formes doivent être acquises par un effort personnel de chaque individu, identiques à celles de la géné- ration précédente si les conditions sociales sont stables, pro- fondément différentes aussitôt que ces conditions sont en voie de modification. La tradition est constante mais discontinue. Tout en conservant une part plus ou moins grande des usages indo-européens, chacune des langues a innové et apparaît, dès ses monuments les plus anciens, avec des modifications plus ou moins étendues et plus ou moins radicales suivant la durée de son histoire antérieure et l'intensité des influences perturbatrices qu'elle a subies. Aucune même ne paraît avoir conservé dans son ensemble le système morphologique indo- européen, qui a été transformé dans toutes d'une manière indépendante et originale: l'objet propre de la grammaire comparée est de rendre compte de chacun de ces systèmes nouveaux qui se sont formés avec les mêmes éléments indo- européens et dont le développement accuse un remarquable parallélisme, mais qui sont néanmoins très éloignés du sys- PREFACE. S tème ancien et dont aucun no recouvre exactement le système même le plus voisin. Cette partie de la tâche, la plus intéres- sante assurément de la grammaire c()m})arée, n'a jamais été négli^^^ée, et, si la recluTciie des éléments communs (c'est-à- dire la restitution indo-européenne) occupe naturellement la première place dans les traités généraux, tels que le Grundriss de M. Brugmann, l'élaboration des nouveaux systèmes phoné- tiques et morphologiques n'y est pas omise, et elle constitue la part principale des études particulières portant sur chaque langue. Il reste beaucoup à faire, non seulement pour expli- quer une foule de détails très divergents, mais surtout pour rendre compte des ensembles que chaque langue a su créer et qui lui constituent une originalité propre : c'est la tâche ac- tuelle de la linguistique indo-européenne. En même temps que les formes, les catégories sémantiques exprimées se modifient, non qu'un changement de forme entraine par lui-même l'expression d'une notion nouvelle et la perte d'une ancienne ou qu'une notion nouvelle ne puisse s'ex- primer, en partie du moins, avec les formes pré-existantes, mais parce que toute altération grave du système de la langue a pour conséquence des innovations étendues en tous sens. Ainsi, en latin, la conjugaison n'a presque rien qui rappelle celle du sanskrit; les formes indo-européennes conservées ou bien ont subsisté à l'état d'anomalies isolées, ou bien sont entrées dans des catégories nouvelles, de sorte que, là même où elles ont gardé matériellement le même aspect (sauf l'action des lois phonétiques), elles ont une valeur morphologique entiè- rement autre ; à côté des notions d'itératif et d'inchoatif qui se sont maintenues et largement développées, le latin met au premier plan la catégorie du temps pour laquelle Findo-euro- péen avait à peine une expression, et surtout celle de Vinfectum et du perfectum (Yarron, de ling. lat., IX, § 36 et suiv.) pour laquelle il n'en existait rigoureusement aucune; le jeu de l'in- dicatif et du subjonctif est à peu près tout entier une inno- vation italique, de même le passif, inconnu à l'indo-euro- péen, etc. : le plus sur moyen de ne pas comprendre le verbe latin est d'en méconnaître dès l'abord l'absolue originalité, d'y chercher le reflet d'un état morphologique antérieur qui a été complètement éliminé, et de prétendre y retrouver des catégories syntaxiques, telles que celles du présent et de l'aoriste, qui ont disparu avec les formes qui leur servaient de supports. 4 prkkacp:. Le nombre des notions susceptibles d'être exprimées par la langue est illimité, mais un idiome donné ne possède jamais qu'un nombre restreint de catégories grammaticales ; il en est de la grammaire comme du vocabulaire où un être n'est pas défini à tous les points de vue par son nom, mais indiqué au moyen de l'une de ses qualités plus ou moins essentielles ; c'est une nécessité à laquelle aucune langue, pas même les langues scientifiques, ne peut échapper: on sait l'absurdité des termes de chimie : oxygène^ agiote, etc. Pour qui observe les faits avec précision, les notions exprimées par une langue ne lui sont uploads/Science et Technologie/ bibliothquedel-115-ecol.pdf

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