Pr. BEGGAR Awatif Epreuve de Français Filière SMIA/SI Durée : 1H30 Il est dans
Pr. BEGGAR Awatif Epreuve de Français Filière SMIA/SI Durée : 1H30 Il est dans la nature de l’homme d’essayer de comprendre le monde qui l’entoure, en expliquant les phénomènes qu’il observe. Mais qu’entend-on par expliquer un phénomène ? Essentiellement, c’est en déterminer les causes, c’est-à-dire les conditions qui interviennent pour créer ou pour influencer ce phénomène. L’explication sera précise si, par des observations répétées et systématiques, on parvient à établir une relation univoque qui permet de prévoir le déroulement d’un tel phénomène ; on dira alors qu’on a trouvé la loi qui régit celui-ci. Pour établir ces chaînes causales et pour les structurer suivant des lois, la science utilise une méthode rigoureuse appelée méthode scientifique. Examinons la profonde transformation méthodologique qui a permis, à travers l’histoire, de développer une science objective, après des siècles d’un savoir essentiellement subjectif. Nous voulons surtout dégager les conditions qui ont permis l’émergence d’une méthode conduisant à une connaissance objective. La science et le rationalisme grecs Avec les Grecs, une science plus générale naissait ; elle se séparait résolument du sacré et devenait indépendante de tout dogme religieux1. Science et philosophie ne faisaient qu’un et avaient l’ambition d’expliquer le monde. Lorsqu’on parle de la science et de la philosophie grecques, on se réfère à une longue période qui va du 6e siècle avant notre ère jusqu’au 2e siècle de notre ère. Au début de cette longue période, les mathématiques ont connu un grand essor. Séduits par le succès et la beauté de cette science, les philosophes voyaient, dans les mathématiques, un modèle pour les autres sciences. Au fronton de l’Académie, fondée par Platon, l’inscription « Nul n’entre ici s’il n’est géomètre » était déjà caractéristique de l’importance accordée aux mathématiques ; leur étude semblait un préalable nécessaire à toute connaissance. À partir de postulats simples et faciles à admettre, la raison, et la raison seule, avait construit des théories mathématiques d’une rigueur quasi parfaite. Par conséquent, il semblait logique de penser que cette même raison pourrait aussi structurer les autres sciences, celles de la nature. L’ordre de la nature ne pouvait qu’être conforme à la raison et il était donc accessible par elle ; derrière les 1 Une croyance 1 apparences, il appartenait à la raison philosophique de trouver cet ordre, c’est-à- dire les grands principes de la nature. Une conception fondamentale de la science grecque pouvait s’exprimer par la formule lapidaire : la nature est raison. Arrivé à cette constatation, une remarque paraît nécessaire. Lorsque nous faisons dire aux Grecs que le monde est intelligible par la raison, le lecteur pourrait immédiatement penser que la science moderne aussi se sert continuellement de la raison. Cela est vrai, mais le point de départ de cette science n’est pas la raison ; c’est d’abord l’observation, l’expérimentation et la mesure. Pour les Grecs, au contraire, l’observation se limitait aux apparences les plus immédiates et c’était à travers elles que la raison devait structurer le monde. Il ne s’agissait pas de découvrir un domaine inconnu mais plutôt de rendre la nature conforme à la raison. Même si l’expérimentation avait été possible, il est probable que les Grecs l’auraient trouvée inutile puisqu’elle n’aurait fait que diversifier des apparences souvent trompeuses ; l’ordre de la nature devait être trouvé par la seule raison. D’autre part, dans les mathématiques, les Grecs étaient sensibles à l’harmonie d’une construction bien ordonnée et sans faille ; ils étaient séduits par ce que nous appelons, encore aujourd’hui, la beauté des mathématiques. Pour eux, la nature était une construction grandiose qui devait être harmonieuse. Dans cette double optique, raison et harmonie, les philosophes grecs allaient façonner le monde, au lieu de le découvrir ; ils allaient l’interpréter d’une façon logique mais à partir de principes subjectifs et qualitatifs. Or, nous savons qu’une construction n’est bonne que si ses fondations sont solides ; de même, des conséquences logiques ne valent que ce que valent leurs prémisses2. Exercice I (3pts) : Expliquez les mots surlignés et employez-les dans des phrases. Exercice II (6pts) 1. Comment parvient-on à trouver la loi qui est à l’origine de l’apparition d’un phénomène ? (1pt) 2. Qu’est ce qu’une méthode scientifique ? (1pt) 3. Sur quel principe les mathématiques étaient-elles basées chez les Grecs ? (1p t) 4. Comment cette fascination pour les mathématiques s’exprimait-elle chez les Grecs ? (1pt) 5. Pourquoi les Grecs ont-ils cherché à appliquer la logique mathématique à l’étude de la nature ? Avaient-ils raison ? (1pt) 2 Une proposition placée au début d’un rais onnement. 2 6. En quoi la méthode moderne des chercheurs scientifiques diffère-t-elle de la méthode grecque ? (1pts) Exercice II (5points) A partir de votre lecture du texte et de vos réponses aux questions de l’exercice II, rédigez une synthèse des informations principales du passage dans un paragraphe ne d épassant pas dix lignes. Exercice III (4pts) 1. Relevez dans le premier paragraphe un exemple de définition scientifique et précisez son type. (2pts) 2. Relevez un procédé explicatif employé par l’auteur dans ce passage : (2pts) « Séduits par le succès et la beauté de cette science, les philosophes voyaient, dans les mathématiques, un modèle pour les autres sciences. Au fronton de l’académie, fondée par Platon, l’inscription « Nul n’entre ici s’il n’est géomètre » était déjà caractéristique de l’importance accordée aux mathématiques. Autrement dit, leur étude semblait être un préalable nécessaire à toute connaissance. » 3 uploads/Science et Technologie/ devoir-smia.pdf
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- Publié le Mai 31, 2021
- Catégorie Science & technolo...
- Langue French
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