#6 LE JOURNAL DE L’OPÉRATION UN COLLÉGIEN, UN ORDINATEUR PORTABLE CONSEIL GÉNÉR

#6 LE JOURNAL DE L’OPÉRATION UN COLLÉGIEN, UN ORDINATEUR PORTABLE CONSEIL GÉNÉRAL DES LANDES / MAI-JUIN 2007 SPÉCIAL ”DU CÔTÉ DES FAMILLES” ----- DOSSIER DU CÔTÉ DES FAMILLES… Ce sixième numéro d’EnConnexion est en grande partie consacré à l’utilisation des ordi- nateurs portables à la maison, à la fois pour le travail scolaire et dans les loisirs. Pour en savoir plus, nous avons rencontré trois collégiens de troisième: – Lucas Poudou, et sa grande sœur Lisa, – Marion Degos, ses parents Alain et Christine, et son petit frère Bertrand (qui est en CM2), – Xavier Teiletche, ses parents Marie-José et Dominique, et son grand frère Vincent. Un grand merci à tous pour le temps qu’ils ont bien voulu nous consacrer. Nous nous sommes également intéressés à deux opérations mises en œuvre par le Conseil général, pour le développement de l’informatique dans les Landes: l’Alpi (Agence landaise pour l’informatique), et l’un des vingt ateliers multiservices informatique (Ami) créés et animés en collaboration avec des structures intercommunales. ----- EN CONNEXION #6 _P. 2 L’INFORMATIQUE ET L’INTERNET, FACTEURS DE DÉVELOPPEMENT LOCAL ET D’ÉGALITÉ ENTRE LES TERRITOIRES Le Conseil général des Landes s’intéresse déjà depuis longtemps à l’informatique. La première expérience remonte à 1983: à l’occasion du plan «Informatique pour tous», nous avions décidé de doubler, sur nos crédits, le nombre d’ordinateurs dont l’État dotait, alors, les écoles. ¶ Dans la fou- lée, nous avons créé l’Alpi (Agence landaise pour l’informatique). En 1997, nous avons raccordé tou- tes les classes de CM2 et tous les collèges à l’internet, et doté les 200 écoles primaires du département d’au moins un poste multimédia et d'une liaison à l’internet. ¶ Nous avons récidivé en 2001, avec la distribution d’ordinateurs portables au collège. Quels étaient nos objectifs? L’objectif pédagogique évidemment, mais aussi le souci de surmonter la fracture numérique, c’est-à-dire la différence qui peut exister entre les familles qui avaient les moyens d’accéder à l’informatique, et celles qui ne les avaient pas; pour donner une sorte d’égalité d’accès à l’outil. Le choix des portables avait pour but que les ordinateurs ne restent pas à l’école, de manière à faire entrer l’informatique dans les foyers. ¶ Nous avons également décidé d’aider les groupements intercom- munaux qui le désirent à se doter d’Ateliers multiservices informatiques (Ami), afin de permettre l’accès de tous les Landais à l’informatique et à l’internet, facteurs de dévelop- pement local et d’égalité entre les territoires. ¶ Les résultats sont là: ce département a maintenant un taux de connexions à l’internet au-dessus de la moyenne régionale, ce qui n’était pas évident au départ. Le président du Conseil général des Landes L’ORDINATEUR À L’ÉCOLE ET POUR LES DEVOIRS Un des objectifs fondateurs de l’opération «un collégien, un ordinateur» était de «favoriser l’émergence de nou- velles pratiques pédagogiques»; tout au long de cette année scolaire, nous avons rencontré des enseignants par- ticulièrement engagés dans cette voie, et dans toutes les disciplines enseignées au collège (cf. précédents numéros d’En Connexion). Qu’en pensent les collégiens? Comment perçoivent-ils la manière dont l’école a intégré l’usage des ordinateurs por- tables? Ces quelques témoignages ne prétendent bien sûr pas à une quelconque exemplarité, mais on peut déjà constater que, selon les collèges – ou le vécu de chacun –, les situations sont assez contrastées… Si on écoute Lucas Poudou, par exemple, on pourrait penser que la greffe a pris, et que les Tice (technologies de l’informa- tion et de la communication pour l’école) soient désormais lar- gement intégrées à l’enseignement : «En français, tout se fait sur l’ordinateur: la leçon, les exercices, les recherches… En his- toire-géographie, le portable nous servait jusqu’à présent pour les leçons, on commence maintenant à faire des exercices. En arts plastiques, nous faisons des recherches de documents. En musique, on se sert d’Audacity, de Music Match Vidéo, et de Magics. En physique et en SVT, l’ordinateur nous est utile ou non, selon les leçons. Notre prof de maths nous donne les devoirs à faire à la maison sur ordinateur; nous avons aussi deux logiciels d’entraînement. En anglais, nous utilisons le manuel numérique avec des exercices corrigés. En espagnol, l’ordinateur sert à l’oral, à partir des fichiers audio envoyés par notre professeur; il nous demande aussi de compléter des tex- tes “à trous”. Et en latin, nous avons un logiciel de traduction assez complet, Colatinus, qui donne le vocabulaire, les conju- gaisons, les déclinaisons… enfin, qui donne tout! Je viens de finir mon rapport de stage en entreprise: j’ai utilisé Word pour la rédaction et la mise en pages.» Lucas nuance pourtant un peu notre enthousiasme: «Je n’ai pas encore trouvé le moyen de valider mon B2I. On ne nous laisse pas de temps de le faire! On ne peut pas le vali- der en dehors du collège, et en étude, nous n’avons pas droit BREVET INFORMATIQUE ET INTERNET (B2I) “Les technologies de l’information et de la communication (TIC) font désormais partie du paysage écono- mique, social, culturel et éducatif. Elles sont largement utilisées tout au long de la vie professionnelle et privée. Il appartient à l’école de faire acquérir, par chaque élève, les com- pétences lui permettant d’utiliser de façon réfléchie et efficace ces tech- nologies et de contribuer à former ainsi des citoyens autonomes, res- ponsables, doués d’esprit critique. […] Le B2i atteste l’acquisition d’un ensemble de compétences […]: 1. S’approprier un environnement informatique de travail; 2. Adopter une attitude responsable; 3. Créer, produire, traiter, exploiter des données; 4. S’informer, se documenter; 5. Communiquer, échanger.” www.education.gouv.fr/bo/2006/42/ MENE0602673C.htm ----- ----- EN CONNEXION #6 _P. 3 L’ORDINATEUR DANS LA FAMILLE En plus des objectifs d’innovation pédagogique, l’opération «un collégien, un ordinateur portable» avait également l’ambition de «relever les défis de l’égalité, en assurant l’égal accès des élèves à ces nouveaux outils». Il s’agissait égale- ment de «de diffuser la culture des nouvelles techniques dans tous les foyers landais». Qu’en est-il dans les faits? À interroger les parents, une chose est sûre: les ordinateurs, ça oui, ils commencent à connaître! Pour autant, les ordinateurs portables sont-ils uti- lisés par d’autres membres de la famille? «Marion prête par- fois son ordinateur, constate sa mère, mais ça reste excep- tionnel: c’est vraiment le sien! De toute façon, Bertrand (son petit frère) semble plutôt moins intéressé par les ordinateurs que Marion ne l’était à son âge. Il préfère aller jouer dehors!» Chez les Teiletche, Marie-José note que «Xavier se servait souvent de l’ordinateur de son grand frère. Et main- tenant, c’est l’inverse. Finalement, mes enfants se partagent le portable du collège. Mais nous, les adultes, nous restons sur l’ordinateur fixe familial.» S’ils considèrent un peu l’ordinateur portable comme leur machine personnelle, les collégiens ne rechignent pas à faire profiter leurs parents de leur savoir-faire… «Oui, c’est sûr! Notre génération a intégré plus facilement le fonction- nement d’un ordinateur. Trier les fichiers, aller les chercher… pour nous, tout ça c’est naturel… explique Lisa Poudou, la grande sœur de Lucas. Ma mère se sert d’un programme de comptabilité spécifique à son travail, mais pour tout le reste – s’il s’agit, par exemple, d’envoyer un mail à des amis – les parents nous le demandent, systématiquement. Ils font appel à l’un de nous deux, suivant le degré de patience que ça nécessite… La pédagogie est un art délicat (rires)!» Les parents sont, d’ailleurs, les premiers à reconnaître une certaine incompétence en la matière… «Je sais aller sur un site internet, dit Christine Degos, mais pour tout ce qui est de faire un montage photo, c’est Marion la spécialiste… avec son papa, bien sûr.» Bertrand, le petit frère de Marion, confirme: «Oh oui, elle est plus douée qu’eux!» Dominique Teiletche: «Quand on plante l’ordinateur de la maison, c’est lui [Xavier] qu’on appelle au secours, et c’est lui qui nous dépanne.» Marie-José Teiletche: «Tout ça n’est pas trop mon domaine. Je sais me servir de la messagerie, c’est-à-dire recevoir un mail et y répondre, mais si je dois envoyer un rapport, par exemple pour la fédération des parents d’élèves, j’appelle mon fils, et c’est lui qui se charge de l’acheminement des fichiers. Quand nous sommes partis en vacances, c’est aussi Xavier qui a réservé notre vol…» Et son mari de préciser en riant: «Je lui donne la carte bleue, et il s’en débrouille!» Pour ce qui est de l’utilisation des ressources, le papy (86 ans) de Xavier, lui demande tout naturellement de «trouver des adresses dans internet…» Mais consulter un atlas ou les encyclopédies installées sur les portables n’est pas vrai- ment un réflexe familial: «Quand nous avons une recherche particulière, dit Christine Degos, nous allons plus volontiers sur l’internet.» Quant à Marie-Josée Teiletche, elle a « tou- jours recours aux dictionnaires papier». L’ORDINATEUR POUR LES LOISIRS Pas besoin de demander si les ordinateur sont utilisés dans les loisirs: la pratique en est bien évidemment très établie… «J’écoute presque tout le temps de la musique. Je regarde quelquefois la télévision. Bien sûr, je tchatte sur MSN, et j’ai un blog. J’ai aussi des jeux.» (Marion) «Je vais sur MSN, sur des sites sportifs, et je joue un peu en uploads/Science et Technologie/ en-connexion-06.pdf

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