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Document de présentation pour en savoir plus sur l'ouvrage suivant : Histoire de l'alchimie par Bernard Joly Table des matières Introduction NAISSANCE DE L’ALCHIMIE DANS LE MONDE GRÉCO-ALEXANDRIN Présentation du corpus alchimique gréco-alexandrin Encadré : Étymologie du terme alchimie Les sources de l’alchimie antique Les recettes - La philosophie naturelle des Grecs - Les étranges leçons d’Hermès Trismégiste Les appareils Encadré : L’invention du bain-marie La doctrine de Zozime L’ALCHIMIE DE LANGUE ARABE ET SES PREMIERS RAPPORTS AVEC LA MÉDECINE Les premiers textes alchimiques arabes Khālid et Morienus - La Turba philosophorum - La Table d’émeraude Jābir ibn Hayyān Encadré : Élexir : l’histoire d’un mot Ar-Rāzī Splendeur et mystères de l’alchimie arabe L’ALCHIMIE MÉDIÉVALE Des textes aux auteurs incertains Encadré : Les étranges hiéroglyphes de Nicolas Flamel …Et aux doctrines contestées La Summa perfectionis, riposte des alchimistes Encadré : « Geber » était un moine franciscain du xiiie siècle- Encadré : L’arsenic est-il un principe alchimique Les merveilles de la quintessence Les tentations spirituelles de l’alchimie LA RENAISSANCE PARACELSIENNE Paracelse, un homme en colère Encadré : Alcool : histoire d’un mot L’idée d’une médecine philosophique, un paracelsisme raisonnable Médecine hermétique et médecine galénique Encadré : Basile Valentin : disciple ou précurseur ? Encadré : L’antimoine est un loup dévorant L’APOGÉE DE L’ALCHIMIE À L’ÂGE CLASSIQUE Encadré : Plagiaires et escrocs Les belles images de l’alchimie Encadré : Maier, Fludd et les Rose-Croix Les plaisirs de l’interprétation Encadré : L’imprudent Actéon La tentation encyclopédique Encadré : Alchimie et religion L’ALCHIMIE CONFRONTÉE À LA RÉVOLUTION SCIENTIFIQUE D’étranges « cours de chymie » Encadré : Aristote réfuté par la chymie Les innovations de Jean-Baptiste Van Helmont Encadré : L’onguent des armes ou la guérison des blessures à distance Encadré : L’étrange histoire de la liqueur alkahest, impossible dissolvant universel L’alchimie helmontienne en Angleterre Newton et l’alchimie LES DERNIERS ÉCLATS DE LA SCIENCE ALCHIMIQUE Encadré : Spinoza mène l’enquête Les trois terres de Becher et le phlogistique de Stahl Encadré : La fabrication artificielle du fer L’alchimie à l’Académie royale des sciences La lente séparation de l’alchimie et de la chimie Encadré : Les « excellents artistes » de Boerhaave Encadré : Confusions hermétiques CONCLUSION Bibliographie - Index Histoire de l'alchimie par Bernard Joly document de présentation pour en savoir plus sur l'ouvrage- © Adapt-Snes éditions Introduction L’alchimiste est au travail. Tranquille et confiant, il est tout entier absorbé par la tâche, remuant lentement le mélange qui se trouve dans un petit creuset posé sur le feu au bord de la cheminée, en suivant les indications du livre de recettes qu’il tient à la main gauche. Un peu plus loin devant lui chauffe un alambic dont semble s’occuper un jeune assistant. Au premier plan, à droite, deux livres, un grand in-folio ouvert et un in-8° ainsi que quelques récipients sont posés sur le sol. Le contraste est saisissant entre la lumière, qui baigne le premier plan où travaillent l’alchimiste et son aide, mais où trône aussi au centre un tabouret sur lequel repose un chiffon blanc vivement éclairé, et le reste du tableau, avec au premier plan à gauche un chien qui somnole à côté d’un pot rempli d’un liquide indéterminé et de quelques éclats d’une poterie cassée, tandis qu’au fond deux aides s’affairent à quelque préparation autour d’un petit nombre d’ustensiles, sous le regard curieux et amusé d’une homme qui passe la tête à une haute lucarne. Tout cela est banal et étrange à la fois. Cet homme âgé, moustachu et barbu mais au crâne dégarni, semble s’être voûté à force de se pencher sur ses fourneaux. Mais il est paisible, sans rien qui puisse le distraire ou le contrarier dans sa modeste tâche : il œuvre. Nous ne savons bien sûr pas ce qu’il fait, mais il est peu probable qu’il soit sur le point de transformer un vil métal en or ou en argent. Sans doute en sommes- nous plutôt à une étape préparatoire. Outre son visage de profil, trois objets attirent la lumière et resplendissent dans la pénombre : les deux livres, celui qu’il tient à la main et l’autre, posé sur le sol, ainsi que le chiffon abandonné dans les plis duquel la lumière semble jouer, un peu comme un signe d’abandon. Tout inspire la tranquillité dans cette représentation d’un modeste laboratoire alchimique qui semble sans mystères ni secrets. Même les crânes d’animaux accrochés aux murs deviennent des objets d’une grande banalité lorsqu’on sait que certaines recettes recommandaient de gratter la substance qui s’était fixée à l’intérieur. L’auteur de ce tableau, David Teniers le Jeune, est un peintre flamand du xviie siècle (1610-1690) connu pour ses « peintures de genre », tableaux représentant des scènes de la vie quotidienne, d’intérieurs domestiques ou de rues de villages. La précision technique de la représentation des objets, le réalisme de la mise en scène constituent chez lui un matériau mis au service de l’habileté de la composition et de la virtuosité du peintre jouant avec les formes, les couleurs, les lumières, mais aussi apportant à la scène une touche de pittoresque ou d’humour, comme dans un autre tableau assez semblable à celui-ci où l’alchimiste semble distrait par le passage d’une souris dans son atelier. Il s’agit donc pour le peintre de créer une atmosphère de la vie courante, plutôt que de restituer de manière scientifique et détaillée l’organisation d’un laboratoire alchimique. Mais n’empêche : il fallait bien que de tels laboratoires soient assez répandus dans les bourgades flamandes de l’époque pour que l’artiste ait pu les choisir aussi bien que les tavernes, les étals de boucher ou la place d’un village. Sans aller jusqu’à faire des tableaux de Teniers des documents historiques qu’ils ne sont pas, nous pouvons cependant les considérer comme des témoignages importants d’une réalité de son temps, et cela d’autant plus que de telles scènes, plus ou moins ironiques, sont fréquentes chez les peintres flamands de cette époque. Il faut donc admettre que les alchimistes possédaient au xviie siècle des laboratoires dans les villes de Flandres, et pourquoi pas, dans bien d’autres villes européennes. Histoire de l'alchimie par Bernard Joly document de présentation pour en savoir plus sur l'ouvrage- © Adapt-Snes éditions Plusieurs choses sont remarquables dans les nombreux tableaux que Teniers a consacrés à la représentation de laboratoires alchimiques. Il faut tout d’abord observer que le personnage de l’alchimiste est souvent occupé soit à lire, soit à s’occuper de ses fourneaux, soit à se livrer aux deux occupations en même temps. Se trouve ainsi d’emblée mise en évidence l’une des caractéristiques fondamentales de l’alchimie à cette époque, dont les deux emblèmes pourraient être le livre et l’alambic. Il n’y a pas d’alchimie sans livre, car il s’agit d’un savoir érudit dont la science s’écrit et se transmet par la publication de doctrines qui ne cessent d’évoluer. Les véritables alchimistes n’ont eu de cesse de critiquer et de dénigrer ceux qui prétendaient parvenir à la fabrication de l’or sans s’être donné la peine de se livrer à de longues et fastidieuses études. On les appelait par dérision des « souffleurs », incapables de faire autre chose que de souffler sur le feu et de faire croire à la réussite de leur entreprise par quelques subterfuges souvent dérisoires. Mais le livre lui-même serait sans profit s’il ne venait à la rencontre des travaux du laboratoire. Nous avons aujourd’hui oublié que le terme même de laboratoire était d’origine alchimique, comme l’indique l’un des premiers dictionnaires de la langue française, celui d’Antoine Furetière paru en 1690 : « LABORATOIRE. subst. masc. Terme de Chymie. C’est le lieu où les Chymistes font leurs opérations, où sont leurs fourneaux, leurs drogues, leurs vaisseaux. Le Roy a deux beaux laboratoires, l’un à la Bibliothèque, l’autre à son Jardin des Plantes : on y enseigne la Chymie. » Et rien d’autre ! Nous reviendrons bientôt sur l’usage de ce terme de « chymie », que les hommes du XVIIe siècle, à notre grand étonnement, ne distinguaient pas de l’alchimie. Descartes, qui ne les aimait pas beaucoup, les appelait « alchimistes » en 1637 dans la première partie du Discours de la méthode, puis « chymistes » dans la quatrième partie des Principes de la philosophie en 1644. Il ne faisait en effet aucune différence entre les uns et les autres. L’alchimiste est un homme qui travaille (« laborare » en latin), qui peine à la chaleur des fourneaux et qui se salit les mains en manipulant toutes sortes de substances chimiques. C’est d’ailleurs ce nécessaire et salissant labeur qui tint l’alchimie à l’écart des universités, dès la fondation de ces dernières en Europe au xiie siècle : seuls les savoirs qui ne nécessitaient pas d’autres instruments que les livres pouvaient accéder à ces nouveaux temples de la connaissance humaine où l’on s’instruisait en lisant et en commentant les ouvrages des anciens philosophes, mathématiciens, juristes ou médecins. En avance sur leur temps en raison de leur grande exigence en matière de « technologie », ces artisans instruits qu’étaient les alchimistes durent donc se réfugier en tous uploads/Science et Technologie/ histoire-de-l-x27-alchimie-par-bernard-joly.pdf
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- Publié le Jui 02, 2021
- Catégorie Science & technolo...
- Langue French
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