INTRODUCTIO Généralement, lorsqu’on parle de « Sciences du comportement », cela
INTRODUCTIO Généralement, lorsqu’on parle de « Sciences du comportement », cela évoque spontanément à l’esprit une référence à la PSYCHOLOGIE que les béhavioristes définissent comme étant effectivement « la science du comportement observable ». Cette identité sémantique que la psychologie a acquise grâce au béhaviorisme et qui l’a glissée au rang des sciences, n’a cependant pas été exempte de graves inconvénients pour la saisie de cet objet propre de la psychologie qu’est le comportement. Le premier de ces inconvénients est la réduction impropre du comportement à sa seule face observable au détriment de l’aspect interne ( la conscience) qui en constitue un champ plus étendu et les racines. Le deuxième inconvénient est, consécutif au premier, celui du recours presque exclusif aux méthodes des sciences de la nature comme si l’homme était réductible à une chose ou à un animal quelconque. Le troisième inconvénient est celui de l’approche atomique empruntée spécifiquement aux sciences physiques qui veut que les choses complexes puissent être saisies expérimentalement sous leurs formes les plus simples. Cet atomisme a amené les fonctionnalistes et les béhavioristes à considérer que l’atome du comportement était le réflexe tout court ou le réflexe conditionné en particulier. Toutes ces différentes faiblesses de la psychologie conçue comme science expérimentale du comportement ont donné naissance, au sein même du domaine de l’étude du comportement , à divers courants correctifs et /ou d’enrichissement qui se sont constitués en sciences presque parallèles à la psychologie. C’est ce qui a donné lieu dans le vocabulaire de la psychologie moderne à l’expression « sciences du comportement » , entendu dans un sens plus large des sciences du psychisme où, à côté de la psychologie science mère, viennent se greffer la psychanalyse, la psychiatrie, la psychopharmacologie, parapsychologie, la psychologie clinique, la psychométrie, la docimologie, la psycholinguistique, la psychosociologie, pour ne citer que celles-là. D’autre part en dehors du cercle un peu fermé de ces sciences du psychisme, d’autres sciences de l’homme plus ou moins éloignées comme la pédagogie, la sociologie, l’anthropologie, le Droit, l’économie, les sciences politiques qui se retrouvent inconfortablement devant le « mur » du comportement humain dans leur démarches vers la compréhension de leurs objets spécifiques. Ici aussi, et dans une certaine mesure, l’étiquette « sciences du comportement » pourrait leur être collée, même si, il est vrai, ces autres sciences humaines n’ont guère la prétention d’appréhender le 1 comportement avec la même visée que la psychologie et les sciences du psychisme en général. L’expression « sciences du comportement » fait donc principalement allusion d’abord à toutes les sciences qui ont au centre de leur préoccupation, l’étude du comportement normal ou anormal, individuel ou en groupe selon divers paramètres. En second lieu, cette expression intéresse toute discipline des sciences humaines qui, à un moment ou à un autre de sa démarche théorique ou pratique se trouve en butte au comportement des individus en ligne de mire. Par conséquent, le chercheur ou l’étudiant en psychologie et en d’autres sciences connexes aussi bien que celui des sciences humaines en général, pourraient trouver à travers cet ouvrage, certaines voies de contour susceptibles de leur permettre de faire face au comportement des individus. Cette visée générale n’occulte en rien le modeste dessein du contenu de cet ouvrage, d’être avant tout une contribution à l’examen des principes et méthodes de psychologie et des sciences du comportement. Comme déjà dit, la synonymie science du comportement = psychologie, mérite une relecture en forme et en contenu étant donné d’une part la diversité des domaines en psychologie même et d’autre part, l’étendue considérable des sciences du comportement. Parler des méthodes de recherche en sciences du comportement revient ainsi pour nous à mettre ensemble toutes les préoccupations des ces sciences , dans leur objectif commun de comprendre, d’expliquer et de prédire les conduites humaines ou animales en vue de réaliser leur dessein. Dans ce cas, la psychologie, science n°1 de l’étude du comportement, sert de balise à d’autres sciences humaines dans leur quête de mieux saisir l’homme, en tant que « être en conduite ». C’est pourquoi, « méthodes de recherche en sciences du comportement » est bien d’abord, synonyme de « méthodes de recherche en psychologie tout court ». Et ensuite, méthodes de recherche pour l’étude du comportement, profitables à la gamme des disciplines décrites ci haut. Dans le premier cas, qui est l’approche essentielle de ce livre, les méthodes de recherche abordent tous les aspects épistémologiques et praxéologiques de l’étude du comportement humain. L’homme étant ici pris comme à la fois comme un organisme agissant, c'est-à-dire producteur des comportements ; et comme être conscient de ses actes. Ces comportements sont à la fois prémédités, conçus avant d’être exécutés et évalués par l’individu lui et par les autres. Sous cet aspect , les méthodes de recherche en psychologie s’évitent de ne puiser leur conception que dans l’aspect observable du comportement, pour creuser et rechercher aussi le comportement avant le comportement. Cette thèse qui est défendue par la 2 psychologie cognitive s’oppose à celle du béhaviorisme, laquelle a par excès, banalisé le comportement en le réduisant à sa seule face externe. Dès lors, la prise en compte de la démarche de la psychologie cognitive, montre les limites de l’expérimentation comme unique méthode qui aurait la prétention de hisser au rang des sciences, la psychologie et les autres disciplines ayant en commun leurs préoccupations en rapport avec le comportement. On sera ainsi invité à mettre un bémol quant à l’affirmation selon laquelle, la psychologie s’est préoccupé de demeurer la science du comportement seulement observable. Cette réserve ne porte cependant pas en triomphe l’introspection comme méthode par rapport à l’extrospection ; les deux concepts rappelant d’ailleurs implacablement les origines scientifiques de la psychologie. C’est pourquoi, dans le cheminement de la matière contenue dans les lignes qui suivent, la démarche scientifique appliquée à la psychologie et par ricochet aux autres sciences du comportement, à certains de leurs aspects, porte les marques de l’observation extérieure aussi bien que celles de la conscience et de la mentalité du sujet agissant ou se comportant. Les aspects matériels du comportement sont ainsi, tout autant importants que les états de conscience qui les accompagnent concomitamment par un lien d’isomorphisme et d’implication consciente plutôt que nécessairement causal. Même si apparemment les définitions des concepts que l’on retrouve dans le premier chapitre possèdent quelques ressemblances avec les sciences de la nature où l’aspect matériel conditionne et justifie leur scientificité, la sémantique reste ici particulièrement riche sans être confuse. Ainsi, si l’objet d’une science renvoie bien au phénomène que cette science étudie, l’objet de la psychologie est bien le comportement. Mais ce comportement n’est pas qu’un objet matériellement observable, il comporte nécessairement des aspects non observables relevant de la conscience. De même la signification et le contenu du mot méthode ou méthodologie en psychologie tiennent compte de cette dualité de, l’objet de cette science. Ce qui fait dire que la psychologie est une science bien particulière où la méthodologie n’est pas tant le chemin à suivre, mais bien le chemin parcouru. Le deuxième chapitre qui se rapporte justement à l’objet et aux méthodes, ne se prive pas d’aborder cette thématique de la dualité et de la dualisation nécessaire de l’objet et des méthodes en psychologie et de toutes les sciences du comportement. Il y apparaît d’abord , en ce qui concerne l’étude du comportement, la difficulté pour tout chercheur en ce domaine, de comprendre que le comportement observable n’est en somme que la face émergée d’une réalité plus profonde. Il est vrai que l’observation de 3 la face intérieure du comportement a longtemps maintenu la psychologie dans le giron de la philosophie. Aujourd’hui, cette peur de la main mise de la philosophie sur la psychologie relève d’un faux alibi. Cependant, en dépassant le cercle même de la psychologie, des autres sciences du comportement et des sciences sociales, on peut se demander par principe, si le chercheur est autorisé à décrire ce qu’il ne voit pas chez autrui, en se référant à lui- même et à ses propres intuitions. La réponse qui viendrait du côté des sciences naturelles et des sciences exactes serait évidemment négative à cette question. De toute évidence, l’homme de sciences, qui manipule et/ou observe la matière et les phénomènes dans ces absences-là, est tout à fait distinct de cette matière ou de ces phénomènes. Cette évidence a vite fait de faire admettre le principe de la démarcation entre le chercheur et l’objet de la recherche comme gage d’objectivité. Comme on le sait, le courant behavioriste en psychologie a, avec WATSON et THORNDIKE, mordu à ce piège, pour détourner la psychologie de l’analyse des états de conscience considérés comme subjectifs et donc non scientifiques, puisque non observables. Envisageant le sujet exclusivement du dehors et non du dedans, refusant ce qui peut se passer dans l’esprit, le behaviorisme, inspiré de réflexologie de Pavlov, a eu la prétention de mettre la psychologie sur le diapason des sciences de la nature. Mais la psychologie n’est pas une science d’une nature quelconque. Elle est une science de l’homme uploads/Science et Technologie/ methodes-de-test 1 .pdf
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- Publié le Apv 04, 2022
- Catégorie Science & technolo...
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