revue semestrielle no 87 aout1993,22·ann6e VERS UNE UFOLOGIE EUROPEENNE? Bien q

revue semestrielle no 87 aout1993,22·ann6e VERS UNE UFOLOGIE EUROPEENNE? Bien qu'ils ne constituent pas un groupe vraiment organise et encore mains reconnu, les ufologues ant depuis longtemps mime les pratiques habituellement rencontrees dans les associations de chercheurs. C'est ainsi qu'il y a une tendance de plus en plus affirmee a voir circuler des publications nou- velles s'alignant, tant dans Ia forme que sur le fond, sur d'authentiques publications qui constituent le passage oblige des cher- cheurs dans leur combat a accumuler un maximum d'articles publies pour assurer l'a- venir de leurs travaux (avec le fameux "pub- lish or perish"). Une autre caracteristique que les ufologues ant empruntee aux pratiques scientifiques "classiques" : leur gout immodere pour !'or- ganisation de colloques, symposiums et au- tres congres internationaux. J'avoue que de- puis quelques annees j'ai pris un peu de re- cul par rapport a de telles manifestations. L'experience m'a effectivement montre qu'on y rencontrait souvent les memes (se repetant inevitablement d'une conference a !'autre), que certains eminents chercheurs y etaient toujours absents, et qu'en fin de compte cela se resumait souvent a une ex- caliente occasion pour se retrouver entre "mordus", sans que l'ufologie progresse d'un pouce. Ma participation, au printemps dernier, a une telle manifestation revet done un caractere particulier. Non pas que je considere ma presence comme exceptionnelle, mais parce que les circonstances de !'organisation de cette manifestation pouvaient laisser entre- voir des consequences plus tangibles qu'a l'accoutumee. A !'invitation de Roberto Pinotti, vice-presi- dent du CUN (Centro Ufologico Nazionale), et surtout du Ministere des Telecommunica- tions et des Transports de Ia Republique de Saint-Marin, plusieurs chercheurs se retrou- verent ainsi reunis du 2 au 4 avril 1993 pour le "1° Simposio lnternazionale sugli Oggetti Volanti Non ldentificati e i Fenomeni Aerei Anomali". L'objectif de cette rencontre etait clair : peser de tout notre poids pour que Ia Communaute europeenne installe une com- 4 mission de recherche sur le phenomena OV- NI, et plus precisement informer dans ce sens le physician Tullio Reg~e, rapporteur designs par Ia CE pour reflechir sur cette eventual ita. Mais il est bon d'abord de faire un peu l'his- torique de cette question. Des !'organisation de notre week-end d'observation a Bierset entre le 13 et le 16 avril 1990, nous avions eu Ia surprise de croiser M. Elio Di Rupo, alors depute europeen, venu s'informer de nos activites et des projets lies a Ia vague beige d'OVNI. Apres les evenements du 5 novembre 1990 ou des milliers de temoins repartis en Espagne, France, Belgique et Al- lemagne avaient pu observer Ia rentree de debris de fusee sovietique, dans des condi- tions tellement particulieres que plusieurs d'entre eux continuant de penser qu'il s'a- gissait vraiment d'une flotte d'OVNI ayant survole !'Europe, Elio Di Rupo se decida a intervenir. Des le lendemain, il deposait une proposition de resolution conformement a I' article 63 du Reglement et relative a Ia crea- tion d'un "Centre europeen d'observation des OVNI". La proposition etait ainsi redigee : "Le Parlement europeen, - considerant que, depuis de nombreuses annees, des citoyens affirment a voir obseNe des phenomimes inexpliques dans le ciel de plusieurs pays europeens, - considerant que, ces derniers mois, des personnes dignes de foi, des scientifiques et des militaires ant egalement ete temoins de manifestations non expliquees assimilees aux "OVNI" (objets volants non identifies), - considerant le grand nombre de temoi- gnages emanant de plusieurs pays de Ia Communaute europeenne durant Ia nuit du 5 au 6 novembre 1990, - considerant qu'une partie de Ia population s 'inquiete de Ia frequence de ces pheno- menes, 1. demande a Ia Commission Ia creation d'un "Centre europeen d'observation des OVNI" a bref delai. 2. propose que ce Centre europeen d'ob- servation des "OVNI" recueille toutes les ob- servations epa toyens europee taires et scient campagnes sci 3. suggere que Commission peennes et par sant des expert 4. charge son presente a Ia aux Etats memt Cette proposit d'ailleurs nos entre l'automnE petit bonhomr qu'on apprenn lio Regge avait port sur cette europeenne dE de Ia technolo~ Vers Ia fin de 1 quement part du sujet des 0 nalistes" italiel de Ia section comme Ia plu1 fait ignorant o et il a tendan1 Ia recherche s Ia publication lienne (notal du 25 fevrier scettico"), Re( vahi de lettre~ divers maniac lui reveler SUI des Iars comr quelques dou Dans ces co tout accepts ment !'idee d niveau europ fet, Ia recomr (a faite ?) er !'extension c (Service d'E Rentree Atm louse) a une teur du SEPI present a Sa rer cette mis moyens app· :>hSnomene OV- 'ormer dans ce g~e . rapporteur flechir sur cette iire un peu l'his- es !'organisation vation a Bierset 90, nous avions ~ - Elio Di Rupo, 1u s'informer de lies a Ia vague evenements du lliers de temoins ~. Belgique et Al- er Ia rentree de dans des condi- ) que plusieurs penser qu'il s'a- e d'OVNI ayant Jpo se decida a , il deposait une :onformement a relative a Ia crea- in d'observation igee: de nombreuses mt a voir observe u§s dans le ciel s, rniers mois, des 1es scientifiques nent ete temoins quees assimilees on identifies), 1mbre de temoi- eurs pays de Ia furant Ia nuit du 5 de Ia population 1 de ces pheno- :sion Ia creation 'observation des • europeen d'ob- ille toutes les ob- servations eparses signalees par les ci- toyens europeens et par les institutions (mili- taires et scientifiques) et qu'il organise des campagnes scientifiques d 'observation. 3. suggere que ce Centre soit gere par Ia Commission des Communautes euro- peennes et par un comite permanent reunis- sant des experts des douze Etats membres. 4. charge son President de transmettre Ia presente a Ia Commission europeenne et aux Etats membres." Cette proposition etait claire et rejoignait d'ailleurs nos propres objectifs. Elle suivit, entre l'automne de 1990 et l'hiver 92/93, son petit bonhomme de chemin, jusqu'a ce qu'on apprenne que le physicien italien Tul- lio Regge avait ete charge de rentrer un rap- port sur cette proposition a Ia Commission europeenne de l'energie, de Ia recherche et de Ia technologie (CERT). Vers Ia fin de fevrier dernier, Regge fit publi- quement part de sa circonspection vis-a-vis du sujet des OVNI. Proche des milieux "ratio- nalistes" italiens, collaborateur occasionnel de Ia section nationale du CSICOP, il est, comme Ia plupart de ces sceptiques, tout a fait ignorant des donnees du dossier OVNI et il a tendance a tout melanger, assimilant Ia recherche serieuse aux contactes. Depuis Ia publication d'articles dans Ia presse ita- lienne (notamment dans "La Stampa" du 25 fevrier 1993 : "A caccia di UFO, da scettico"), Regge fut de plus litteralement en- vahi de lettres et d'appels telephoniques de divers maniaques qui se disaient prets a tout lui reveler sur le secret des OVNI. On peut des lors comprendre que ce brave Regge ait quelques doutes sur le serieux du propos. Dans ces conditions, le fait qu'il ait malgre tout accepte de ne pas enterrer definitive- ment !'idee d'une prise en consideration au niveau europeen est deja un succes. En ef- fet, Ia recommandation que Tullio Regge fera (a faite ?) en tant que rapporteur suggere !'extension des competences du SEPRA (Service d'Expertise des Phenomenes de Rentree Atmospherique du CNES, a Tou- louse) a une echelle europeenne. Le direc- teur du SEPRA, Jean-Jacques Velasco etait present a Saint-Marin et s'est dit pret a assu- rer cette mission nouvelle si on lui fournit les moyens appropries. Un tel projet semble ecarter a tout jamais Ia moindre collaboration avec des groupes ou des chercheurs prives n'appartenant pas a une structure officielle quelle qu'elle soit. Si Ia Communaute europeenne attribuait des competences nouvelles en matiere de re- cherche sur les temoignages d'OVNI au SE- PRA, celui-ci ne pourrait rien faire sans Ia collaboration des scientifiques etrangers qui s'interessent a cette problematique. Ces derniers pourraient alors constituer un conseil scientifique europeen charge de co- ordonner, relayer et contr61er les missions d'enquete et de recolte de donnees objec- tives par des moyens restant a definir. Parmi ces moyens, il y aurait vraisemblablement des collaborations de type interuniversitaire ou publique (forces de l'ordre, armee), ainsi que Ia mise en place d'un systeme d'inter- vention rapide. L'ufologie doit absolument briser le cercle vi- cieux dans laquelle elle se complait depuis des decennies. Credibiliser !'etude des OVNI implique aujourd'hui de marquer une fron- tiere claire entre des equipes de chercheurs rigoureux travaillant dans le cadre de struc- tures constituees (officielles) et les amateurs, ufologues a leurs heures de loisir, parmi les- quels se c6toient de vrais chercheurs rigou- reux et intelligents, mais aussi des per- sonnes sans doute pleines de bonne volonte quoique parfois depourvues d'esprit critique ou d'experience suffisante. Actuellement, il est quasiment exclu que quelque association privee que ce soit, aussi serieuse et recon- nue soit-elle, puisse devenir un interlocuteur valable au niveau europeen. II y a encore beaucoup trop de farfelus dans le petit monde de l'ufologie internationale, et on ne peut pas demander aux uploads/Science et Technologie/ ovni-87-1993-rev-quot-arg-quot-effet-rumeur-suite-inforespace-no-87.pdf

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