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HAL Id: hal-00805770 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00805770 Submitted on 11 Dec 2015 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Sous les Soleils des indépendances, à la rencontre d’Ahmadou Kourouma Sylvie Patron To cite this version: Sylvie Patron. Sous les Soleils des indépendances, à la rencontre d’Ahmadou Kourouma. France. Textuel, Revue de l’UFR de lettres, arts, cinéma, Imprimerie Paris Diderot-Paris 7, n° 70, pp.50, 2013. ￿hal-00805770￿ Textuel n° 70 Textes réunis par Sylvie PATRON Sous les Soleils des Indépendances À LA RENCONTRE D’AHMADOU KOUROUMA Sous les Soleils des Indépendances - À LA RENCONTRE D’AHMADOU KOUROUMA N° 70 2013 Sous les Soleils des Indépendances À LA RENCONTRE D’AHMADOU KOUROUMA Textuel n° 70 Textes réunis par Sylvie Patron Revue de l’UFR Lettres, Arts, Cinéma Publiée avec le concours de l’équipe CÉRILAC Sous les Soleils des Indépendances À LA RENCONTRE D’AHMADOU KOUROUMA Textuel n° 70 REVUE DE L’UFR LETTRES, ARTS, CINÉMA 3XEOLpHDYHFOHFRQFRXUVGX&RQVHLOVFLHQWLfiTXH de l’Université Paris Diderot – Paris 7 Directeur de la publication : Julia Kristeva Responsable de la publication : Carine Trévisan Comité de rédaction : R. Amossy (Université de Tel-Aviv), D. Bellos (Université de Princeton), A. Dayan-Rosenman, P. Debailly, J.-L. Diaz, A. Gibson (Université de Londres), É. Grossman, R. Lloyd (Université d’Indiana), É. Marty, C. Millet, S. Patron, P. Petitier, L. Rasson (Université d’Anvers), R. Salado, E. Valette, J. Vignes. Secrétariat administratif : Direction UFR LAC 01 57 27 63 63 Adresse : Université Paris Diderot – Paris 7 UFR Lettres, Arts, Cinéma (LAC) Revue Textuel – Case courrier 7010 75205 PRIS CEDEX 13 Adresse électronique : revue-textuel@univ-paris-diderot.fr Commission paritaire : n° 1171 ADEP Ill. en couv. : photographie Gustave Deghilage (collection particulière) Copyright © 2012 – Université Paris Diderot – Paris 7 ISSN : 0766-4451 ISBN : 978-2-7442-0183-7 Prix : 15 € plus 2,50 € frais de port Sous les Soleils des Indépendances À LA RENCONTRE D’AHMADOU KOUROUMA SOMMAIRE Sylvie PATRON Avant-propos .......................................................................................9 Patrick CORCORAN La genèse des Soleils des Indépendances ..........................................11 Martin MÉGEVAND Approche postcoloniale des Soleils des Indépendances ....................25 Romuald FONKOUA La chair des mots africains : esthétique et politique dans Les Soleils des Indépendances .........................................................37 Daniel DELAS Langues et langages dans Les Soleils des Indépendances ................57 Jean DERIVE Le jeu du dedans et du dehors : les ruses de la posture malinké dans Les Soleils des Indépendances ......................................63 Xavier GARNIER Ville, village et brousse : lecture géocritique des Soleils des Indépendances .................................................................79 Florence PARAVY Stérilité et bâtardise dans Les Soleils des Indépendances .................93 Véronique CORINUS Salimata ou le féminin dans la cité ..................................................107 Bernard MOURALIS  5pDOLVPHHWIDLWGLYHUV UpflH[LRQDXWRXUGHODfiQ de la première partie des Soleils des Indépendances .......................125 LES AUTEURS .......................................................................................141 SYLVIE PATRON AVANT-PROPOS Les textes qu’on va lire constituent les actes de la journée d’études « Sous les Soleils des Indépendances, à la rencontre d’Ahmadou Kourouma » qui s’est tenue à l’université Paris Diderot le 17 novembre 2012. Cette journée, organisée spécialement pour les étudiants et les enseignants de classes préparatoires littéraires, était ouverte à tout public. Comme les éditions précédentes de ces journées, elle a rassemblé plus de deux cents étudiants, enseignants, chercheurs et passionnés de l’œuvre de Kourouma. Les intervenants, tous d’éminents spécialistes de la littérature africaine francophone, ont donné le meilleur de OHXUVUHFKHUFKHVHWGHOHXUVUpflH[LRQVHWVHVRQWSUrWpVDXMHXGHVTXHVWLRQV avec beaucoup de gentillesse et de sympathie. Cette journée de rencontre entre l’université et les classes préparatoires est la huitième qui ait été organisée à l’université Paris Diderot, sous l’égide de l’équipe « Littérature au présent ». Après « Jean Genet, Les Bonnes et Le Balcon » (Éric Marty, janvier 2006), « À la recherche d’Albertine disparue » (Francis Marmande et Sylvie Patron, janvier 2007, actes publiés dans Textuel, n° 50, juin 2007), « Pour éclairer Quelque chose noir » (Francis Marmande et Sylvie Patron, décembre 2007, actes publiés dans Textuel, n° 55, mars 2008), « Du Bellay avec Rousseau » (Anny Dayan Rosenman et Carine Trévisan, décembre 2009), « Kateb Yacine, Nedjma » (Anny Dayan Rosenman et Carine Trévisan, janvier 2010), « La Route des Fables » (Anny Dayan Rosenman et Sylvie Patron, janvier 2011), « Problèmes d’Alcools » (Sylvie Patron, janvier 2012), nous avons été heureux de pouvoir rendre hommage aux Soleils des Indépendances, premier roman d’Ahmadou Kourouma. Les lecteurs de ce numéro de Textuel, que nous nous sommes efforcés de faire paraître dans les plus brefs délais, ont en main le premier numéro de revue entièrement consacré à cette œuvre majeure de la littérature du XXe siècle. Ils apprécieront la qualité et la diversité des articles regroupés, après celui de Patrick Corcoran sur la genèse de l’œuvre, autour de quatre thèmes principaux : l’histoire, le politique (Romuald Fonkoua, Martin Mégevand) ; la langue (Daniel Delas, Jean Derive) ; l’espace (Xavier Garnier) ; la stérilité, la bâtardise, le féminin (Véronique Corinus, Florence Paravy). Le dernier article, signé Bernard Mouralis, part de la lecture d’un pSLVRGHVSpFLfiTXHTX¶LOUHOLHHQVXLWHjG¶DXWUHVPRPHQWVGXURPDQSRXUSRVHU des questions d’interprétation fondamentales. 10 SYLVIE PATRON Nous remercions tous les intervenants de la journée et collaborateurs du numéro, et tout particulièrement Florence Paravy qui a joué un rôle actif dans la préparation de la journée. Merci également à Jean Derive, qui a offert la photographie de couverture. Elle représente un griot d’Afrique de l’Ouest 1LJHU 0HUFLHQfiQDX&HQWUHG¶pWXGHVHWGHUHFKHUFKHVLQWHUGLVFLSOLQDLUHVGH l’UFR Lettres, arts, cinéma (CÉRILAC) et à l’équipe « Littérature au présent », TXLVRXWLHQQHQWfiQDQFLqUHPHQWFHWWHSXEOLFDWLRQ Sylvie Patron Toutes les références des pages renvoient à l’édition de poche du roman : Ahmadou Kourouma, Les Soleils des Indépendances, Paris, Le Seuil, 1970, rééd. coll. « Points », 1990. PATRICK CORCORAN LA GENÈSE DES SOLEILS DES INDÉPENDANCES Depuis une dizaine d’années nous savons qu’il existe un avant-texte des SoleilsTXLGLIIqUHGHIDoRQVLJQLfiFDWLYHGXWH[WHSXEOLpDX[eGLWLRQVGX6HXLOHQ 1970. Le texte « Seuil » est la version connue du grand public dont la publication HQ)UDQFHHQ PDUTXHOHGpEXWG¶XQHFDUULqUHOLWWpUDLUHHWfi[HODGDWHj partir de laquelle commence à se construire une certaine réputation pour son auteur, Ahmadou Kourouma. Pourtant, l’existence d’un avant-texte longtemps ignoré, mérite une attention d’autant plus particulière quand on considère non seulement l’importance quantitative et qualitative du texte supprimé mais aussi les circonstances dans lesquelles cette campagne rédactionnelle de suppression a été menée. Bref, l’existence de cet avant-texte appelle son propre récit qui serait un récit en deux temps : on se demandera d’abord dans quelles circonstances le silence sur l’existence de l’avant-texte a été rompu, et deuxièmement, dans quelles circonstances et pour quelles raisons le texte original a été retravaillé avant de voir le jour en 1968 au Québec. C’est en 2000 lors d’une rencontre avec Kourouma à Londres que j’ai pu aborder la question des origines des Soleils des Indépendances. Invité à interviewer Kourouma devant un public, dans le cadre d’un festival organisé par l’Insititut français du Royaume-Uni, j’ai commencé l’entretien en lui demandant d’expliquer ce qui l’avait amené à la littérature, lui qui était actuaire GHIRUPDWLRQHWTXLWUDYDLOODLWjO¶pSRTXHGDQVOHPRQGHGHVfiQDQFHV'DQV sa réponse il a insisté à plusieurs reprises sur les notions de « besoin » et de « nécessité ». Il ne s’agissait donc pas d’un désir oisif de se faire connaître dans un milieu littéraire mais bel et bien d’une impulsion à prendre la plume pour témoigner sur la crise politique et humanitaire que traversait son pays dans les premières années de ce qu’on est en droit d’appeler le « règne » du SUpVLGHQW)pOL[+RXSKRXsW%RLJQ\HQ&{WHG¶,YRLUH.RXURXPDOXLPrPHDYDLW été incarcéré en 1963. Comme beaucoup de ses compatriotes et camarades il s’était vu faussement accusé d’avoir participé à un complot contre le président. Les origines de son projet d’écriture sont indissociables de cette expérience : à la fois de son incarcération et de la crise politique qui l’a motivée. C’est dans ce contexte que le roman est né, comme l’a expliqué Kourouma : 12 PATRICK CORCORAN On m’a libéré et je n’avais pas la possibilité d’avoir un emploi. Partout où je voulais un emploi il y avait des coups de téléphone qui disaient « Non ». Alors je suis resté sept mois, huit mois en Côte d’Ivoire et j’ai voulu écrire quelque FKRVHSRXUWpPRLJQHUSRXUGLUHTXHPHVFDPDUDGHVpWDLHQWLQMXVWHPHQWDUUrWpV Ceci dit, j’aurais pu écrire un essai, mais un essai sur Houphouët à cette époque ne pouvait pas passer parce que Houphouët était très puissant et appuyé par la politique française et la politique de l’Occident. Donc un essai ne pouvait SDVSDVVHU$ORUVM¶DLpFULWXQHVVDLDYHFXQHfiFWLRQ1 De cette citation deux éléments sont à retenir comme méritant notre attention. Le premier est le désir manifeste de témoigner contre les abus du SRXYRLU&¶HVWODPRWLYDWLRQSUHPLqUHGH.RXURXPDHWDXfiOGHVLQWHUYLHZVLO continuera à en parlera en termes de « nécessité ». S’il prend la plume, c’est pour dénoncer certaines pratiques et une situation qu’il considère comme intolérable. /HGHX[LqPHpOpPHQWjUHWHQLUHVWO¶RSSRVLWLRQTX¶LOGUHVVHHQWUHHVVDLHWfiFWLRQ c’est-à-dire entre, d’une part, une forme de dénonciation directe – qu’on l’appelle HVVDLMRXUQDOLVPHUHSRUWDJHSHXLPSRUWH±HWG¶DXWUHSDUWXQHfiFWLRQQDOLVDWLRQ des événements vécus, leur expression de façon indirecte sous une forme romanesque. Pour Kourouma cett opposition ne semblait pas poser problème. Tout au moins il a évoqué plus tard le uploads/Science et Technologie/ preuves-sous-les-soleils.pdf

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