Cours d’histoire des sciences 1ere année LMD ST Faculté des sciences et de la t

Cours d’histoire des sciences 1ere année LMD ST Faculté des sciences et de la technologie Jijel ( 2010-2011) Définition de la Science Il paraît logique, avant d’entreprendre une histoire des sciences, de définir ce qu’on entend par science. Le mot lui-même vient du latin scientia dont la racine est scire, qui veut dire “savoir”. LE ROBERT définit la science comme Tout corps de connaissances ayant un objet déterminé et reconnu, et une méthode propre ; domaine du savoir, en ce sens. Il n’y a donc pas une science, mais des sciences, chacune caractérisée par un ensemble de pratiques plus ou moins différenciées, des mathématiques à la sociologie en passant par la comptabilité ! La définition de science utilisée dans ce cours est plus restrictive. Il s’agit plutôt d’une tentative systématique de connaissance de la Nature par des voies rationnelles. Autrement dit, nous ne considérons que les sciences de la Nature, ce qu’on appelait autrefois la Philosophie naturelle. En langage moderne, ceci signifie la physique, la chimie, la biologie et les disciplines connexes (astronomie, géologie, etc.), auxquelles on ajoute les mathématiques. La place des mathématiques est singulière, car il s’agit d’un ensemble de concepts et de méthodes dont l’objet n’est pas exclusivement l’étude de la Nature, mais qui s’étend à pratiquement toute l’activité humaine. Nous les incluons tout de même dans notre étude, en raison non seulement de leur importance fondamentale dans l’évolution des connaissances sur la Nature, mais de leur place centrale dans l’évolution de la pensée humaine. En contrepartie, ce cours se trouve à exclure les éléments suivants : 1. Les parties de la philosophie qui ne s’intéressent pas directement à la Nature ou au processus de connaissance de la Nature. 2. Les sciences humaines en général. 3. Les techniques et la technologie, sauf dans les cas où leur relation avec le développement scientifique est particulièrement étroite, notamment dans le dernier chapitre, qui porte sur l’informatique. Les qualificatifs systématique et rationnel dans la définition de la science donnée plus haut sont essentiels. Le premier signifie que les connaissances acquises doivent former le plus possible un tout cohérent, autrement dit qu’on ne doit pas faire appel à de nouveaux principes à chaque fois que se présente un nouveau phénomène ou une observation nouvelle : en autant que faire se peut, les connaissances doivent former un système. Le deuxième signifie que les connaissances acquises doivent être soumises aux règles élémentaires de la logique et faire le plus possible abstraction des émotions, des pressions sociales, bref, de notre condition humaine. Ce qui précède est évidemment plutôt imprécis : c’est le rôle de l’épistémologie de préciser ces notions. Nous espérons qu’une idée plus claire de ce que constituent la science et la méthode scientifique émergera de ce cours. Certaines sociétés savantes, dans le but de démarquer la science de pratiques qu’elles considèrent plutôt comme des pseudo-sciences, tentent d’en donner une définition basée sur ses méthodes et ses effets plutôt que sur des champs d’étude précis. Ce qui suit est une définition de la science soumise par l’American Physical Society (APS) : La science agrandit et enrichit nos vies, ouvre notre imagination et nous libère des servitudes de l’ignorance et de la superstition. Les sociétés savantes soussignées désirent énoncer les préceptes de la science moderne qui sont responsables de son succès. La science est l’entreprise systématique d’acquérir des connaissances sur le monde, d’organiser et de synthétiser ces connaissances en lois et théories vérifiables. Le succès et la crédibilité de la science prend sa source dans la volonté des scientifiques de 1) Soumettre leurs idées et résultats à la vérification et la reproduction indépendante par d’autres scientifiques, ce qui nécessite l’échange complet et ouvert des données, procédés et matériel. 2) Abandonner ou modifier les conclusions acceptées lorsque confrontés à des évidences expérimentales plus complètes ou fiables. L’adhésion à ces principes procure un mécanisme d’auto-correction qui est le fondement de la crédibilité de la science. Science, techniques et technologie Une technique est un corps de connaissances pratiques visant à exercer une action de manière efficace sur la matière. En général, les techniques anciennes ont été mises au point sans qu’une connaissance rationnelle et systématique de la Nature soit nécessaire. Chaque domaine pratique disposait de règles empiriques, peut-être obtenues par essai et erreur au fil des générations et transmises sans explications générales. C’est la période des artisans et des corporations de métier. La contemplation des cathédrales gothiques ou des pyramides d’Égypte suffit à interdire tout mépris à l’égard des ces connaissances pratiques “non scientifiques”. Depuis environ deux siècles, les progrès de la science et des techniques s’influencent et se favorisent mutuellement. Il est donc impossible de séparer complètement science et techniques, car l’état de l’une dépend des progrès de l’autre. Les méthodes d’acquisition de connaissances pratiques sont de nos jours proches des méthodes utilisées dans l’acquisition de connaissances sur la Nature. L’ensemble de ces méthodes peut sans trop d’erreur être qualifié de “méthode scientifique” et les connaissances pratiques résultant de l’application de ces méthodes sont, avec raison, qualifiées de “scientifiques”. Ce mariage de science et de techniques porte le nom de technologie. De façon grossière, on peut affirmer que la technologie est la “science au service de l’humanité”. Il serait plus juste de parler de technologies au pluriel, car chaque domaine d’activité fait appel à des ressources scientifiques en proportions différentes, que ce soit la microélectronique, le génie mécanique, la médecine thérapeutique, etc. En résumé, la science (au sens strict) et la technologie diffèrent donc par leur objet, même si leurs méthodes sont apparentées. Ce cours, par choix, se limite à l’étude des sciences naturelles et des mathématiques. Les progrès techniques réalisés dans les temps anciens sont délibérément négligés, en dépit de leur immense intérêt. Cependant, les allusions aux progrès techniques se feront de plus en plus nombreuses au fur et à mesure que le récit se rapprochera de nous dans le temps. Thèmes couverts dans ce cours Avant de s’engager dans un cours d’histoire des sciences aux dimensions restreintes comme celui-ci, plusieurs avertissements sont de mise. Premièrement, le sujet lui-même est si vaste qu’un cours de trois mois ne peut absolument lui rendre justice et que les sujets couverts par le cours, ainsi que la profondeur de leur couverture, doit faire l’objet d’un choix judicieux. Il faut exercer un certain nombre de compromis en mettant en balance l’importance des sujets choisis dans l’histoire des idées (leur caractère plus ou moins fondamental), le niveau de préparation des étudiants à l’étude de ces sujets et, enfin, l’expertise particulière du professeur, adéquate dans certains sujets et minimale dans d’autres. L’importance des sciences physiques dans ce cours, par rapport à la biologie, tient d’une part à l’expertise du professeur et, d’autre part, à leur développement relativement ancien, bien adapté à l’étude de l’histoire. De plus, nous voulons insister sur l’histoire des sciences comme “histoire des idées” et ne voulons pas tomber dans une énumération de découvertes particulières qui, bien que fascinantes en soi, n’ont pas remis en cause notre vision du monde. Ceci justifie l’importance accordée aux concepts de mouvement, d’énergie, de structure de la matière, d’évolution des espèces et excuse que l’on néglige la mécanique des fluides, la synthèse organique ou la physiologie des plantes. Partie : 01 Les sciences de l'Antiquité au Moyen Age Au cours des siècles, de nombreuses cultures sont apparues, se sont développées, ont produit des connaissances puis ont disparues en emportant parfois leurs connaissances. Il est intéressant de revoir l'évolution des sciences pour comprendre la société actuelle et le fonctionnement de notre communauté scientifique. Cela nous permet de voir comment certains domaines ont pu être ignorés, comprendre comment le monde à perçu les grands changements et nous préparer nous même au changement. Pour cela, nous allons voir l'Histoire des sciences avec une série d'articles ainsi divisés : - Les sciences de l'Antiquité au Moyen Age - L'empire Musulman et la fin du Moyen Age - De la Renaissance à la Révolution Industrielle : du XVIe au XIXe siècle I) Production de savoir avant l’avènement des sciences en Mésopotamie et en Egypte (-3500 / -700) 1/ Naissance de l’écriture : les raisons et les buts En -3500 on observe l’apparition de l’écriture simultanément aux premières sédentarisations. Les écrits sont alors principalement des écrits de comptables, des agendas, c'est une littérature qui concerne les précisions de développement. La création de savoir passe par l’écriture. De même, la transmission du savoir se fait par les écrits. 2/ Evolution de l’écriture L’apparition de l’écriture en Mésopotamie serait issue d’un système de comptage de jetons à valeurs différentes, d’où la création de différents pictogrammes pour cataloguer l’argent. Ces pictogrammes se seraient stylisés pour donner l’écriture. Entre -3000 et -2000, les pictogrammes renvoient à des sons de la langue sumérienne. Il s’agit alors d’un système complexe, long à apprendre ce qui amènera l’apparition d’une nouvelle caste : les scribes. Le développement est supposé similaire en Egypte mais l’on n’en garde aucune trace écrite car le support est alors le papyrus qui ne se conserve pas tandis qu’en Mésopotamie l’écriture se uploads/Science et Technologie/cours-d-x27-histoire-des-science-2011.pdf

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