6 ÉPREUVES D’ADMISSIBILITÉ Première épreuve : dissertation sur le management Du

6 ÉPREUVES D’ADMISSIBILITÉ Première épreuve : dissertation sur le management Durée : 5 heures Coefficient : 1 SUJET : L’OBLIGATION D’INNOVATION STATISTIQUES Nombre de copies corrigées 469 Moyenne 6.4 Écart type 3.65 Note minimale 0,5 Note maximale 16 Répartition des notes en effectifs Inférieures à 5 165 Comprises entre 5 et moins de 10 211 Comprises entre 10 et moins de 14 82 Égales ou supérieures à 14 11 COMMENTAIRES SUR LE TRAITEMENT DU SUJET PAR LES CANDIDATES ET LES CANDIDATS OBSERVATIONS SUR LE FOND La plupart des copies sont complètes mais le jury regrette que 15 % des copies ne soient pas terminées et rappelle l’importance de la gestion du temps durant l’épreuve. La majeure partie des copies propose une problématique et un plan. La problématique doit constituer un angle d’analyse personnel, choisi et justifié. Malheureusement, elles sont souvent des reformulations du sujet, une liste de plusieurs questions juxtaposées ou des phrases complétement déconnectées du sujet. Les problématiques commençant par les termes « dans quelle mesure » ou « comment » correspondent seulement à une reformulation du sujet, sans angle d’attaque analytique et sont à proscrire. Le travail analytique sur la problématique doit inclure tous les mots du sujet, et trop peu de copies ont inclut « l’obligation » dans le traitement du sujet posé, 20 % des copies ne le définissant même 7 pas dans l’introduction. Beaucoup de copies portent sur "comment innover" c’est-à-dire sur les modalités de l’innovation en entreprise sans aborder ni le contexte ni l’angle particulier du traitement de l’innovation en entreprise. L’introduction (contexte, définition des termes, problématisation et annonce du plan) ne doit pas constituer plus de 20 % de la copie et ne doit pas inclure un traitement du sujet trop long avec de trop nombreuses questions sans lien avec la problématique finale. Plus d’un tiers des copies ont de graves incohérences entre la problématique posée et l'argumentation du développement. De même, de nombreuses copies contiennent des illustrations et pratiques d'entreprises pertinentes, mais pas toujours cohérentes avec l'angle de l'argumentation choisi. Dans le corps du développement, 20 % des copies développent des visions qui sont trop orientées avec une vision uniquement économique (cycle économique, grappe d’innovation, innovation comme facteur de croissance économique) ou uniquement fonctionnelle (innovation produit en marketing, organisationnelle en ressources humaines, etc.) ce qui réduit d'autant la qualité de l'argumentation. Le traitement des aspects multidimensionnels du sujet est gage d'une valorisation par le jury, qui voit en cela, au-delà de la réponse à la problématique posée, l'expression de réelles compétences à argumenter, à mobiliser son esprit critique, en s'appuyant sur des éléments théoriques et auteurs "modernes" et récents, et à prendre du recul. Bien que le niveau académique en termes de concepts et de noms d’auteurs soit atteint au plan quantitatif, les concepts ne sont pas toujours bien utilisés dans une démarche analytique personnelle, mais plutôt souvent récités et accumulés. Nous assistons dans quasiment la moitié des copies à un syndrome « plan standard » : toujours les mêmes auteurs, toujours les mêmes exemples sans lien direct avec l’argumentaire. Ce sujet permettait pourtant d’utiliser de nombreux concepts et auteurs différents et de nombreux angles. De façon générale, une succession d'exemples n'est pas une argumentation en soi si elle ne s'accompagne pas de la mise en perspective de l'argument développé et de sa conceptualisation. Il convient aussi d’éviter les éléments prescriptifs du type "les entreprises devraient..." car ce n'est pas l'objet de cet exercice. Nous rappelons la nécessité de se différencier par une véritable démarche personnelle, sans juxtaposer des blocs de concepts : entreprise libérée et intelligence émotionnelle, etc., pour tout sujet. La construction intellectuelle d’un fil de pensée présentant des points de vue variés est le premier élément important pour le jury afin que la personne candidate prouve sa capacité future à montrer la richesse ainsi que les débats du management à ses élèves et/ou étudiants. OBSERVATIONS SUR LA FORME Sur le plan formel, un quart des copies présentent trop de fautes d’orthographe, ce qui est pénalisé par les correcteurs. 10 % des copies ne mettent pas les titres et sous-titres apparents et c’est dommage. Nous attirons aussi l’attention sur le fait que les titres doivent être signifiants, c’est-à-dire représenter le point de vue majeur de la partie, or, dans une copie sur deux, le titre ne correspond 8 pas au contenu de la partie du développement ou ne veut rien dire. Enfin, trop de copies n’ont pas d’introduction-chapeau au début de chaque partie ni de transition entre les parties. ÉLÉMENTS INDICATIFS DE TRAITEMENT DU SUJET Les copies qui se distinguent ont généralement une introduction qui démontre la capacité de la personne candidate à la construire non seulement autour de la définition des termes du sujet proposé "obligation" et "innovation" mais qui parvient aussi à montrer une cohérence et une première problématisation dans la mobilisation des concepts et divergences éventuelles que peut apporter le caractère obligatoire d’une dynamique organisationnelle complexe, l’innovation. Ci- dessous sont présentées de nombreuses pistes possibles, tous les éléments cités n’apparaissant pas dans une seule copie ! Constats et contexte : Plusieurs faits d’actualité pouvaient être utilisés pour contextualiser le sujet : - Pression fiscale (crédit impôt recherche, crédit impôt innovation, etc.) à l’innovation comme moteur de la croissance économique ; - Pression sociale avec la figure de l’entrepreneur innovateur triomphant (Frenchtech, BPI, mouvement des jeunes pousses [start-up], etc.) ; - Pression concurrentielle avec le lancement de nombreux nouveaux produits dans certains secteurs comme l’ultra frais (30 % de ce rayon est porté par la nouveauté) ; - Pression technologique dans un environnement avec des innovations radicales majeures (intelligence artificielle, blockchain, robots, etc.) et l’incertitude sur leur rentabilité future ; - Montée en puissance de la digitalisation des produits et des services (fintech, foodtech, cosmetic tech) fondée sur des innovations plus ou moins grandes. Délimitation des termes du sujet : Pour innovation: L’innovation désigne l’introduction sur le marché d'un produit ou d'un procédé nouveau ou significativement amélioré par rapport à ceux précédemment élaborés par l'unité légale. (INSEE) Plus précisément (Schumpeter) : - l’innovation de produits inclut les changements significatifs de design et les biens ou services numériques. Elle exclut la revente en l’état de nouveaux biens ou services et les changements de nature esthétique ; - l’innovation de procédés concerne la production et les méthodes de développement, la logistique et la distribution ainsi que le système d’information ; - l’innovation organisationnelle qui repose sur des modifications ou des changements dans la répartition des tâches entre les individus et les ressources afférentes comme la gestion des relations avec les fournisseurs, l’organisation du travail, les processus de décision, les ressources humaines, le marketing, la tarification et le service après-vente. 9 Au sens large, l’innovation peut être considérée comme la transformation d’une idée en un produit nouveau ou amélioré introduit sur le marché, ou un procédé opérationnel nouveau ou amélioré utilisé dans l’industrie ou dans le commerce, ou en une nouvelle démarche à l’égard d’un service social (Manuel de Frascati, OCDE). L’innovation est une variable stratégique pouvant créer un avantage concurrentiel en répondant aux besoins du marché et à la stratégie d’entreprise. Pour obligation : Ce terme n’a pas été assez défini, et en particulier sous sa dimension juridique en contexte COVID. En droit, cela désigne ce qui contraint une personne à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose. Dans un sens courant c’est un lien, devoir moral ou social. Les éléments introductifs sur l’innovation : Les types d’innovation déterminent leur nature et les choix organisationnels et managériaux de l’entreprise : innovation radicale vs incrémentale et modulaire vs architecturale (Henderson et Clark), les innovations organisationnelles comme les concepts d’agilité, d’organisation participative, d’entreprise libérée, la méthode Kanban, la Balance Score Card par exemple. Ensuite, les innovations de marché sont aussi nombreuses comme, par exemple, les innovations de modèles d’affaires, l’innovation sociale, l’innovation publique ou encore l'innovation orientée client [Outcome-Driven Innovation] (Anthony Ulwick). Le management de l'innovation est la mise en œuvre des techniques et dispositifs de gestion destinés à créer les conditions les plus favorables au développement d'innovations. L'innovation est alors un processus managérial, c'est-à-dire visant à chercher à améliorer constamment l'existant. Peter Drucker distingue quatre sources d’innovation en interne: l'imprévu, la contradiction, les besoins structurels, le changement. Alan Robinson et Sam Stern en distinguent six : l'adhésion aux objectifs, l'initiative individuelle, les expérimentations officieuses (bootlegging), la sérendipité, les stimulations créatives et la communication interne. Les acteurs source de l’innovation sont le département Recherche et développement (R&D) qui transforme des inventions en innovation (techno push), la recherche académique et les partenaires de l’entreprise avec les grappes –clusters- (techno push), les autres services de l’entreprise (techno push/market pull), l'utilisateur pilote (lead user - Eric von Hippel), la concurrence avec l’imitation (market pull). Le moteur de l’innovation est la créativité (création de nouveautés relative) avec des méthodes de créativité et gestion de projet innovant (pensée design [design thinking], analyse de la valeur, méthode stage gate, Méthode C/K, etc.). L’objectif de l’innovation est la valeur (valeur symbolique, valeur d'usage et valeur d'échange). uploads/Science et Technologie/ rj-2022-agregation-interne-economie-et-gestion-1427621.pdf

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