1 De la méthodologie en économie Une introduction historique Table des matières
1 De la méthodologie en économie Une introduction historique Table des matières Liste des illustrations 1 Introduction 2 L’économie : une science inductive ou déductive ? 3 L’économie et les statistiques 4 L’étude de la conjoncture : l’émergence de la modélisation 5 John Maynard Keynes et Jan Tinbergen : le dramaturge et le constructeur de modèles 6 Milton Friedman et la Cowles Commission pour la recherche en économétrie : les modèles structuraux et la méthode du " comme si " 7 La modélisation entre les faits et la fiction : les expériences conceptuelles en économie 8 L’expérimentation en économie 9 La simulation à l’aide de modèles 10 L’économie en tant que science : les règles du jeu Pour en savoir plus 2 Illustrations 3.1 Deux pages du carnet de John Elliot Cairnes sur l’état de l’économie irlandaise 3.2 Graphique de William Stanley Jones, montrant probablement des prix et des quantités 3.3 Diagramme présentant la superficie, la taille de la population et les recettes fiscales des principaux États européens en 1801 4.1 Le baromètre de Harvard 4.2 Limnographe et graphique figurant dans La Méthode graphique de Jules Marey 4.3 Le diagramme indicateur de James Watt 4.4 Deux illustrations d’une brochure éditée par le CBS en 1939 expliquant la compilation de statistiques concernant l’importation et l’exportation 4.5 Diagramme des opérations de transformation menées par le CBS sur des données statistiques commerciales. On y voit la procédure complète, de la réception des données à leur représentation, et à l’archivage des données originales et des documents transformés. 4.6 Personnel féminin entrant des données statistiques dans les caisses enregistreuses de Burroughs 4.7 Le baromètre du CBS 4.8 Le baromètre stylisé de Tinbergen 4.9 Le modèle de l’économie néerlandaise construit par Tinbergen 4.10 Le diagramme de corrélation de Tinbergen 4.11 Les rapports entre la théorie économique et les statistiques 4.12 La visualisation proposée par J.J. Polak des rapports entre la structure d’un modèle et les données dont il se sert.’ 5.1 Le Professeur Jan Tinbergen et l’équipe du département de recherches sur la conjoncture et les statistiques mathématiques, 1936 5.2 John Maynard Keynes dans son bureau de Bloomsbury, 16 mars 1940 6.1 Graphique de Mitchell représentant le cycle spécifique et le cycle de référence 6.2 Diagramme de dispersion représentant la production de maïs et les différences de prix 6.3 L’estimation de la fonction de demande pour le maïs par Henry L. Moore 7.1 Fragment du texte de Samuelson, An Exact Consumption-Loan Model of Interest with or without the Social Contrivance of Money 7.2 Page de couverture de l’ouvrage de Simon Stevin, Beghinselen der weeghconst (1586) 7.3 Que voyons-nous ? Une sorcière ou une jeune fille ? 8.1 SSEL (le laboratoire expérimental en sciences sociales) de Caltcech, Passadena 8.2 Diagramme de schémas d’offre et de demande générés de façon expérimentale 8.3 Barèmes d’offre et de demande pour un marché expérimental 8.4 Barèmes d’offre et de demande pour un marché expérimental reportés à l’échelle du marché total 9.1 Les dirigeants de la DNB, la Banque centrale des Pays-Bas, en 1958 9.2 Diagramme des étapes de la construction du modèle monétaire de la DNB, la Banque Centrale des Pays-Bas 9.3 Graphique de la simulation du modèle Klein-Goldberger par les Adelman avant que lui ait été imprimée la moindre "secousse" 9.4 Graphique de la simulation du modèle Klein-Goldberger par les Adelman après que des "secousses" lui aient été imprimées au hasard 9.5 Organigramme de la relation, telle que la conçoit le CPB, entre les connaissances de l’expert et le modèle 3 1 Introduction Dans Blow-Up, un film de Michelangelo Antonioni de 1966, un jeune photographe est par hasard, et sans qu’il ne s’en doute, témoin d’un meurtre. Alors qu’il prend des photos dans un parc tranquille du Londres branché des années 60, il suit un couple d’amoureux, une femme accompagnée d’un homme un peu plus âgé. Lorsque la femme se rend compte de la présence du photographe, elle se lance à sa poursuite et exige qu’il lui donne son rouleau de photos. Le photographe refuse, mais quand il arrive chez lui il découvre qu’elle l’a suivi et qu’elle insiste pour qu’il lui remette tous les négatifs. Il la laisse entrer, lui oppose quelque résistance, mais finit par lui promettre de les lui donner. Mais il est si intrigué par son insistance que plutôt que de lui donner le bon rouleau, il lui en donne un autre. Une fois la femme partie, il développe et agrandit les photos et les punaise côte à côte au mur de son studio. C’est alors seulement qu’il découvre que sur les photos, la femme fixe les buissons, l’air tendu. Il marque sur une des photos l’endroit précis qu’elle regarde, l’agrandit encore (d’où le titre du film) et voit alors que quelqu’un semble se cacher dans les massifs. Et il discerne un revolver dans la main de cette personne. A-t-il été témoin d’un meurtre ? Pour s’en assurer il retourne au parc la nuit même, et tombe effectivement sur un cadavre. Mais quand il rentre chez lui, il constate qu’il a été cambriolé : tous ses agrandissements et ses négatifs ont disparu. Et le lendemain, dans le parc, il n’y a plus aucune trace du cadavre. Qu’a-t-il vu réellement ? Tout n’est-il qu’un produit de son imagination ? La façon dont le photographe procède dans ce film est analogue à la méthode utilisée par les scientifiques, y compris par la sorte de scientifiques dont il est question dans ce livre, l’économiste. Curieux de comprendre pourquoi la femme attache tant de valeur aux photos qu’il a prises (peut-être s’agit-il tout simplement de leur caractère compromettant ?), le photographe met toutes les techniques et tout le matériel dont il dispose en œuvre pour en savoir davantage. Inspectant les traces que lui fournit son matériel, il découvre qu’il a en fait été témoin d’une situation très différente de celle à laquelle il croyait avoir assisté. Cela, il le découvre non sur le terrain, mais une fois de retour dans son studio où il dispose d’une chambre noire, de matériel d’éclairage et de caméras qui lui permettent, au calme et en prenant le temps nécessaire, d’examiner ce qui s’est passé sur le terrain. Sur le terrain il n’a pas vu de cadavre. Mais son équipement lui a permis de produire une photo d’une photo, et ce n’est pas l’observation directe mais l’observation indirecte, au moyen de ses instruments de travail, qui le mène à la conclusion stupéfiante qu’il a vraisemblablement été témoin d’un meurtre. Il tire cette conclusion chez lui, loin du terrain, tel une sorte de Sherlock Holmes, quoique, dans ce cas-ci, à l’aide de photos et de photos de photos : les originaux des photos sont le matériel, ou les données, à examiner une fois rentré chez lui. La confirmation qu’il cherche la nuit dans le parc a peu de valeur s’il ne peut l’étayer de preuves accessibles à des tiers, et vérifiables. Tout comme ce photographe dispose d’une chambre noire et de toutes sortes d’appareils dont il peut se servir pour fournir des preuves auxquelles personne ne s’attendait, le scientifique dispose d’un espace de travail et d’instruments spécifiques qui lui permettent de construire des observations parfois surprenantes sur le monde – après tout, ce n’est plus qu’exceptionnellement qu’un scientifique étudie la "nature" sur le terrain. Ce livre traite des techniques et des instruments propres aux économistes et qui leur permettent de rendre visible la structure, qui sans cela nous resterait cachée, d’une réalité complexe. Traditionnellement, les techniques de l’économiste politique étaient d’un caractère différent de celles qui étaient utilisées dans le sciences de la nature. Certes, celles-ci furent dès le début données en exemple aux économistes politiques, mais toujours avec l’idée qu’ils devraient se 4 débrouiller sans ces instruments : les laboratoires, les expériences, les lois exactes et mathématiquement quantifiées étaient hors de la portée de la science économique. La réalité socio-économique était trop complexe et les facteurs qui influencent le comportement humain trop divers pour que des expériences exactes dans des conditions de laboratoire soient possibles. Au lieu d’expériences contrôlées, les économistes se sont servis de toutes sortes d’autres techniques leur permettant de comprendre la réalité économique et, si possible, d’intervenir sur son cours. Au dix-neuvième siècle, les techniques de l’économie politique, c’était essentiellement l’art de combiner les facteurs estimés pertinents, plus un crayon et du papier – les techniques même des historiens. Se fiant à son propre jugement, l’économiste politique combinait ses différentes sources d’information pour créer une image cohérente, qui servait ensuite de tremplin pour l’intervention politique dans le domaine public. Spécialement en Grande-Bretagne, il n’y avait pas loin de l’article de journal ou de la publication d’un livre à l’interpellation au Parlement. David Ricardo, l’un des économistes politiques les plus importants du début du dix-neuvième siècle, était lui-même membre du Parlement. Et John Stuart Mill, un fervent défenseur des théories de Ricardo, était le rédacteur de The Westminster Review, le magazine par excellence des radicaux politiques à la Chambre des Communes. Ce n’est qu’au vingtième siècle que ces techniques acquirent une forme que uploads/Science et Technologie/ de-la-me-thodologie-en-e-conomie 1 .pdf
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- Publié le Jan 11, 2021
- Catégorie Science & technolo...
- Langue French
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