Typeurs : Aude Schuster – Anne- Caroline Vaillant - Prugnières et Senmartin ANA
Typeurs : Aude Schuster – Anne- Caroline Vaillant - Prugnières et Senmartin ANATOMIE PATHOLOGIQUE SPECIALE Date : 07/02/2011 Heure : H7H8 Correcteurs : Anne-Lise et Charlotte Nom du prof : Raymond Letron TECHNIQUES DE DESCRIPTION DES OBSERVATIONS MACROSCOPIQUES ET DE LA FORMULATION D'UN DIAGNOSTIC LÉSIONNEL Nous avons ajouté les photos du ppt mais il faut vraiment que vous vous reportez aux photos en couleur pour apprendre à décrire les lésions (ce sera valable pour toutes les ronéos d’anapath). En effet, l’examen de TP d’autopsie consiste à donner une description complète de 10 diapos et un diagnostic morphologique ainsi qu’une étiologie cohérente. Introduction Ce cours présente quelques points de rappels concernant les rapports d’autopsie, en lien avec les deux interventions qui nous a été présentées en A2 (technique d’autopsie et méthodes de prélèvements), pendant les 4h trépidantes d’anapath parachutées au milieu de la sémio (souvenirs… ?). Il présente la manière de décrire les lésions et de faire le diagnostic lésionnel. Il est le support théorique des TP d’autopsie en A3 (vous les avez faits au premier semestre…dommage !) • Une description juste des lésions observables macroscopiquement et le diagnostic lésionnel qui en découle, sont deux étapes indispensables en vue de rédiger un rapport d’autopsie en bonne et due forme. • Ce rapport étant un outil de communication, et d’enregistrement de l’état de l’animal au moment de l’autopsie, il se doit d’être construit et rédigé de manière standardisée. Donc la description et le diagnostic lésionnel sont eux aussi réalisés selon des méthodes et un vocabulaire standardisés. • Ces observations macroscopiques et formulations de diagnostic lésionnel sont à effectuer pour tout organe présentant une ou des anomalies. • La description ne doit laisser aucun doute sur la LOCALISATION (trop souvent négligée), et l’aspect macroscopique des lésions : elle doit permettre de construire une « image visuelle » pour celui qui lit le rapport (à voir maintenant si une image peut être autre chose que visuelle… mais bon, au moins c’est clair !). Cela est d’autant plus important pour l’interprétation des lésions à l’histopathologie parce que les lésions ont de grandes chances d’être modifiées, notamment par la fixation (préalable aux observations microscopiques). Le rapport d’autopsie permet de confronter les résultats du diagnostic macroscopique (réalisé par le vétérinaire) et les conclusions histopathologiques. Exemple : il ne suffit pas de noter : « nodule sur le foie », mais plutôt : « nodule blanc en relief de 5 mm de diamètre sur la face dorsale du lobe médian gauche du foie, à centre blanchâtre crémeux à la coupe (abcès focal). » I. Description • Elle est essentielle pour poser un diagnostic, puis à l’échelle de l’autopsie dans son ensemble, pour interpréter la significativité de chacune des lésions (c’est-à-dire leur poids pathologique, leur responsabilité relative à la pathologie de l’animal, voire à sa mort). • Elle doit permettre, comme il a été si joliment dit ci-dessus, de construire une « image visuelle » de chacune des lésions. Anapathologie – Techniques de description des observations macroscopiques et interprétation – page 1/13 • Elle ne doit surtout pas comporter de termes médicaux ou diagnostiques, afin de ne pas influencer ledit diagnostic qui va suivre. Exemples : - On ne dit pas tumeur, mais masse, - On ne dit pas ulcère mais perte de substance, - On ne dit pas hémorragique mais coloration rouge, - On ne dit pas atrophie mais volume diminué. • Elle regroupe 7 paramètres qui sont : 1. la localisation 2. la distribution et le nombre 3. la forme 4. la taille et l’extension 5. la couleur 6. la consistance et la texture 7. les éléments particuliers (odeur…) • La description concerne des LESIONS : donc cela implique d’être capable de faire la différence entre le normal et l’anormal ! Cela nécessite d’avoir en tête un répertoire de normalités, essentiellement acquis par expérience, car un tissu normal peut avoir de nombreux aspect différents en fonction de certains paramètres ou circonstances. Cela dit, c’est aussi souvent intuitif (par exemple on sait tous que du muscle est normalement rouge et ferme pour en avoir vu de nombreuses fois dans les rayons des supermarchés !). Pour une surrénale, c’est tout de suite moins immédiat… Exemples : Un foie criblé de points blancs est anormal, car un parenchyme, normalement, c’est homogène. Sa couleur normale est brun-rougeâtre. 2 reins de taille différente : 1 des 2 est anormal (voire les 2 !)… mais lequel ? le plus petit ou le plus gros ? dans ces cas là, si on ne sait pas, il faut décrire les 2, et également effectuer les prélèvements sur les 2… Rq : souvent, aucun des 2 n’a la taille standard, car quand un rein est hypoplasique, l’autre augmente de volume. Un poumon avec une coloration hétérogène de rouge et de blanc : l’anormal c’est le rouge. Ici, c’est un artefact du au fait que les souris en question sont sacrifié au CO2. Anapathologie – Techniques de description des observations macroscopiques et interprétation – page 2/13 Localisation. La localisation est la première information à mentionner (fréquemment oubliée). Elle a une grande importance diagnostique mais aussi pronostique. Exemples : - Tumeur indifférenciée, pronostic très différent entre localisation cutanée et intra abdominale. - Glandes apocrines : même aspect histologique quel que soit la localisation. Si indication de localisation mammaire, alors le diagnostic sera précis: carcinome mammaire. Une description précise commence toujours par l’identification de l’organe ou du tissu (localisation générale) et le site topographique exact (localisation spéciale). Exemples: - Poumon, lobe caudal gauche - Nœud lymphatique poplité droit, cortex - Rein gauche, pôle apical… Lésions pulmonaires du lobe caudal = localisation préférentielle des pneumonies alvéolaires. Lésion tronculaire ou triangulaire cortico-médullaire à base corticale et pointe médullaire = Infarctus Pour localiser méthodiquement les lésions, on dispose d’un glossaire non exhaustif, que l’on vous joint gracieusement, et qu’il n’est pas utile d’apprendre car comme vous pouvez le constater, ce sont des mots courants de description anatomique… Anapathologie – Techniques de description des observations macroscopiques et interprétation – page 3/13 Exemple : - Localisation générale: intestin grêle, duodénum proximal, - Localisation spécifique : Face séreuse Transpariétale Face luminale La précision de cette localisation a également son importance pour le diagnostic. Exemple : Une lésion rénale qui se limite au cortex a de forte chance de toucher uniquement les glomérules rénaux car on n’en trouve pas ailleurs que dans le cortex. Il ne s’agit pas d’indications absolues, mais ça oriente quand même pas mal. Une lésion rénale médullaire et corticale nous oriente vers une lésion tubulaire et interstitielle. Au niveau du hile, se trouvent des nœuds lymphatiques. Cette localisation évoque donc une lésion inflammatoire avec adénomégalie des NL médiastinaux. Distribution et nombre. La distribution est souvent liée aux mécanismes lésionnels généraux et indicatifs de certaines entités pathologiques. Exemples : - Congestion hépatique centrolobulaire - Bronchopneumonie : lésion centrée sur les bronches - Amyloïdose rénale dans les glomérules : lésion dans le cortex La distribution et le nombre permettent d’évaluer la significativité (c'est-à-dire le poids pathologique, la gravité) de la lésion. Exemple : - Stéatose hépatique localisée (nodule de régénération) ou diffuse (foie gras) - Un nodule chez un vieux chien n’a pas le même poids pathologique de nombreux nodules de grandes tailles ! Enfin, ils sont représentatifs des conséquences fonctionnelles de la ou des lésion(s). Vocabulaire : - Un, deux, trois, quatre, cinq : dénombrement exact. - Multiple : > 5, accompagné d’une estimation (plus de 10, de 100…) - Focal : une zone anormale unique. - Focal extensif : une grande lésion ou une zone unique sévèrement affectée. Anapathologie – Techniques de description des observations macroscopiques et interprétation – page 4/13 - Multifocal : nombreuses zones ou foyers discrets anormaux entourés de tissu normal. C’est un terme très large, qui veut dire plus d’une à de nombreuses. On peut utiliser le terme multifocal disséminé pour dire plus de quelques une. - Milliaire (issu de milliers) ou miliaire (qui ressemble aux grains de mil) : veut sensiblement dire la même chose, simple subtilité orthographique pour personnes tentées de se prendre le chou… signifie que les lésions sont vraiment très nombreuses, tellement qu’on ne peut pas les compter. - Diffus : ce sont les plus dures à reconnaître car dans certains cas, l’absence de contours nets empêche de bien se rendre compte que le tissu est anormal. - Segmentaire : pour décrire une portion d’un organe tubulaire, comme le tube digestif. - Eparpillé : signe une répartition aléatoire des lésions, sans relation visible avec quoi que ce soit (structure anatomique particulière…) - Uniforme : lésions régulières ou également espacées ou observées à des intervalles organisés. - Symétrique : atteinte d’un organe pair, de la même façon des 2 côtés. La symétrie donne souvent une orientation diagnostic. Poumons : lésions symétriques sur les lobes apicaux chez un veau évoquent une bronchopneumonie (les agents viraux arrivent par voie aérienne). Remarque : les lésions diffuses sont souvent les plus significatives au sein d’un tableau lésionnel, car elles correspondent souvent à une perte de tissu sain uploads/Sante/ anapath-07-02-h78.pdf
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- Publié le Mar 09, 2022
- Catégorie Health / Santé
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