Biocontact n° 239 – octobre 2013 Question de bon sens © René Bickel, auteur de
Biocontact n° 239 – octobre 2013 Question de bon sens © René Bickel, auteur de BD sur la santé et la transformation du monde. Catalogue : René Bickel, 68150 Ostheim. Site : www.bickel.fr. Une longue vie de recherches Dès les années soixante, la doctoresse Catherine Kousmine précise le rôle de l’intestin dans la survenue des maladies dégénératives et l’importance des acides gras polyinsaturés pour les prévenir. Ce qui constituera les bases de la « méthode Kousmine », déclinée par la suite en six piliers. Le Bickel du mois 36 dossier Kousmine atherine Kousmine est née en Rus- sie le 17 septembre 1904. Son père, petit industriel, ne supporte pas les rigueurs de l’hiver russe et, dès 1908, passe l’hiver en Suisse, à Lausanne, où un apparte- ment a été loué pour dix ans. Sage précaution. En 1916, après confiscation de leurs biens par les Bolchéviques, la famille Kousmine quitte définitivement la Russie. Pour la jeune Cathe- rine, une vie de travail commence. Il lui faut s’adapter à un autre système sco- laire. Elle découvre le latin et met trois semaines à déchiffrer la première page de La guerre des Gaules de Jules César. La deuxième page est traduite en trois jours ! Elle comble son retard en trois mois et se retrouve première de la classe. Puis, malgré des difficultés finan- cières, elle décide de devenir médecin. Ce sera l’époque des « petits boulots » (les poupées de laine, les cours d’allemand…). En 1928, elle obtient son diplôme de docteur en médecine avec la distinction de « lauréate de la faculté de médecine de Lausanne ». Elle se spécialise alors en pédiatrie auprès du Pr Fan- coni (au Kinderspital de Zurich). Mais à travail égal elle gagne moins qu’un homme et, faute de moyens, envisage d’arrêter ses études lorsque, en l’espace de trois semaines, elle rectifie le diagnostic de son chef de clinique et sauve un enfant de 7 ans avec une trachéotomie faite en urgence ! « C’est l’acte le plus courageux de ma carrière », dira-t-elle plus tard avec satis- faction. On lui alloue alors un salaire d’homme et elle peut terminer sa spécialité. Installée à Lausanne, c’est encore le temps des vaches maigres. En Suisse, les honoraires des consultations d’enfants sont inférieurs à ceux des adultes ! C’est à cette époque qu’elle perd en clientèle deux jeunes enfants (un gar- çon et une fille) atteints de cancer. Ces deux décès vont orienter sa vie. Les années de recherche « Dans les années 40, le taux des cancéreux augmentant tellement, je me suis dit qu’il serait peut-être utile de chercher des explica- tions différentes de celles de la Faculté. » Elle lit tout ce qui a été écrit sur le sujet et décide alors de faire ses propres recherches. Avec un chimiste et un pharmacien, elle installe un laboratoire dans une cuisine inoccupée de son appartement où elle élèvera des souris pro- venant de l’Institut Curie (Paris), des femelles de race pure porteuses spontanément d’un cancer mammaire dans la proportion de 90 % dès l’âge de quatre mois. En 20 ans, elle élèvera 17 000 souris. A l’Institut Curie, les souris sont nourries à partir d’aliments en comprimés. Par souci d’économie, ses souris reçoivent un jour des comprimés et le lendemain des restes de ses repas. Le taux de cancer chez ses souris chute ainsi de 50 % ! Intriguée, elle réalise qu’il y a sans doute une relation entre l’alimentation et le cancer. Pendant des années, elle va donc tester tous les aliments de nos repas. Sans le savoir, elle entre dans le domaine de ce que l’on appelle aujourd’hui la médecine orthomolé- culaire (médecine qui traite avec les molécules présentes dans le corps). Puis elle entreprend de mettre en culture le tissu cancéreux à la recherche d’un agent infec- tieux spécifique. Mais elle ne retrouve que les germes habituellement présents dans l’intestin. Pour elle, il est impossible que la nature pro- gramme sans raison une telle maladie. Cela est contraire à l’instinct de survie. Elle pense que le cancer a une raison d’être. Pour le vérifier, elle prend deux lots de souris : un lot A de souris saines et un lot B de souris porteuses de cancer mammaire. Elle injecte à chacune des souris une dose (déterminée en fonction du poids) d’une toxine provoquant la mort par hémorra- gie pulmonaire foudroyante. Alors que toutes C Catherine Kousmine à la faculté de médecine de Lausanne (Suisse) dans les années 1920. octobre 2013 – Biocontact n° 239 les souris saines décèdent, nombre de souris cancéreuses survivent. Elle en déduit que la résistance de ces animaux est liée à la présence de la tumeur. Puis elle met en culture différents tissus prélevés sur ses souris (foie, rein, cœur, poumon, muscle… tissu cancéreux) avec la même toxine et découvre que seuls le foie et le tissu cancéreux ont le pouvoir de neutraliser la toxine. Son hypothèse se vérifie. Elle décide alors de vacciner les souris avec la toxine trois semaines avant de refaire le test et constate que le pouvoir neutralisant du foie reste inchangé tandis que celui du tissu cancéreux augmente. Il s’agit donc de deux mécanismes de détoxication différents ! Elle en déduit qu’il faut « supprimer le besoin du cancer avant de supprimer la tumeur elle-même » ! Le premier résultat En 1949, des amis lui présentent un homme atteint d’un cancer du nez (réticulosarcome) qui a métastasé à la clavicule. Son espérance de vie est de deux ans. Le Dr Kousmine lui demande de supprimer les charcuteries et autres graisses saturées dont il est friand, de neutraliser l’acidité de ses urines avec des citrates, de s’assurer d’aller à la selle quoti- diennement et de prendre des compléments vitaminiques (par la bouche et en injections intraveineuses). Il récupère en quatre mois ! Mais périodiquement, il abandonne toute sur- veillance alimentaire et rechute. Cela durera neuf ans ! En 1958, après une énième poussée, l’ORL qui le suit le met en demeure de choisir entre la vie et la gourmandise. Le malade se discipline et, en 1985, témoigne dans le film relatant la vie du Dr Kousmine ! (1) « Ce pre- mier cas a été plein d’enseignements. Par son indiscipline et ses retours à la sagesse, ce malade nous a rendu un grand service en apportant la preuve qu’on attendait. » Mais reste alors à comprendre pourquoi le corps « fabrique » un cancer. Les cultures de tissus cancéreux n’ont mon- tré que des germes habituels de l’intestin. Tout naturellement, elle en déduit que la surcharge du foie découle certainement d’une fragilité de la muqueuse intestinale. En pionnière, Cathe- rine Kousmine évoque ce que l’on appelle aujourd’hui l’hyperperméabilité intestinale (ou Leaky Gut Syndrom). L’importance des huiles de qualité Catherine Kousmine a remarqué que, pendant la dernière guerre, toutes les den- rées alimentaires ont augmenté de prix sauf une : l’huile ! Intriguée, elle cherche à savoir pourquoi. L’explication lui est fournie par un patient ouvrier dans une huilerie. Elle apprend qu’on a tout simplement modifié les tech- niques d’extraction des huiles. Pour augmenter le rendement, on a autorisé les industriels à chauffer les graines. Elle qui a connu l’alimen- tation du début du siècle mesure très vite les conséquences de ces pratiques : une carence en acides gras polyinsaturés (AGPI). Ces acides gras sont aussi appelés essentiels puisque notre corps ne sait pas les fabriquer. Lorsqu’ils font défaut, il en résulte une perte d’étanchéité des membranes cellulaires dont les conséquences se manifestent surtout au niveau de l’intestin ! En effet, notre intestin mis à plat représente une superficie de 250 m2 (un court de tennis) ! Si notre intestin est trop perméable et laisse passer dans le sang des éléments indésirables, c’est le foie qui va devoir s’en débarrasser. La déduction est évidente : il faut augmenter la 9867F239 F R U I T S S E C S F R E E Z E - D R I E D procédé Framboises Mangue Bananes Fraises Ananas Fraises + bananes AVEC LES freeze-dried Les fruits DE saison, c'est toute l'annee ! AVEC LES freeze-dried Les fruits DE saison, c'est toute l'annee ! Rien que des fruits ! Un fruit, rien que du fruit ! Brr, on fait ça ! On saupoudre d’un peu de ça ! √ Sans colorant, ni conservateur √ Sans sucre ajouté √ Sans gluten √ Sans OGM √ Végétalien L’agence nature - www.agence-nature.fr - Photos©fotolia.com, Nature’s all Eh oui, je suis bonne toute l’année ! C M J M J J MJ N AP-175x80-natur-alls-BIOCONTACT-OCTOBRE-2013.pdf 1 16/09/13 10:32 37 dossier Kousmine La fameuse crème Budwig Pour permettre une consommation régulière d’huile de qualité, Catherine Kousmine remet au goût du jour le petit déjeuner très connu des Suisses : le muesli et y incorpore de l’huile de lin, riche en oméga-3. Elle l’appelle « crème Budwig » en hommage à Johanna Budwig, pharma- cienne qui a travaillé sur les huiles de qualité et combattu les margarines. Ce petit déjeu- ner va faire le tour uploads/Sante/ biocontact-pdf.pdf
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- Publié le Dec 05, 2022
- Catégorie Health / Santé
- Langue French
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