INTRODUCTION : - Inflammations conjonctivales virales, bactériennes, mycosiques

INTRODUCTION : - Inflammations conjonctivales virales, bactériennes, mycosiques et parasitaires. - Pathologie mineure, mais non négligée (Epidémie et séquelles visuelles). - Signes fonctionnels : démangeaison, irritation (grains de sable), chaleur, lourdeur, oeil collé puis photophobie, larmoiement et blépharospasme. - Examen clinique : œdème palpébral avec mucus sur bords libres érythémateux, hypersécrétion conjonctivale, chémosis, hyperhémie conjonctivale, follicules, parfois papilles. - Follicules : exsudation localisée et nodules hémisphériques, translucides ou opalescents, saillants sous épithélium conjonctival et séparés, plus nombreux dans culs-de-sac. - Papilles : hyperplasie tissulaire centrée sur axe vasculaire, petits bougeons charnus (si nombreux, mosaïque de pavés au sommet aplati). CONJONCTIVITES VIRALES : - Epidémies par rapidité et facilité de contagion touchant collectivités avec mesures hygiène strictes. - Conjonctivites folliculaires aiguës, rarement folliculopapillaires, chémosis palpébral, sécrétions peu abondantes, hémorragies. - Principale complication : atteinte cornéenne avec BAV. - Signes d'accompagnement régionaux ou généraux permet d'identifier virus responsable. Kératoconjonctivites à adénovirus : - Plus fréquente des conjonctivites virale, 41 sérotypes, six sous-types (A, B, C, D, E, F). - Kératoconjonctivite épidémique : sérotypes 8, 19 et 37, peut être sévère, extrêmement contagieuse. - Fièvre adéno-pharyngo-conjonctivale : épidémies, sérotypes 3, 4 et 7. - Kératoconjonctivite chronique : sérotype 2. Kératoconjonctivite épidémique : - Enfants et adultes jeunes (20-60 ans). - Hautement contagieuse en petites épidémies, été et hiver, dans collectivités. - Oedème palpébral et inflammation conjonctivale unilatérale ou asymétrique, sécrétions abondantes aqueuses (larmoiement), hyperhémie conjonctive bulbaire avec parfois petites hémorragies, rapidement bilatérale (25 % unilatérales). - Parfois signes généraux : adénopathie prétragienne, atteinte tractus respiratoire supérieur, fièvre et/ou des troubles gastro-intestinaux. - Début : hyperhémie conjonctivale, œdème des paupières avec ptosis, pétéchies, sécrétions parfois pseudomembrane. - Première semaine: follicules dans cul-de-sac inférieur, puis tarsales. - Deuxième semaine: follicules discrets, atteinte conjonctivale régresse, mais gêne peut persister. - Si pseudomembraneuse : symblépharons avec comblement des culs-de-sac et inconfort durable avec parfois ulcères cornéens mécaniques. - Kératite : sérotypes 8, 19 et 37. * KPS avec photophobie * Opacités nummulaires, ensuite, sous-épithéliales blanchâtres dans stroma antérieur, centrale sur axe optique avec possible BAV, astigmatisme irrégulier et amblyopie * Peuvent persister plusieurs mois, voire années. -Rarement : uvéite antérieure, sclérite antérieure diffuse, névrite optique, ou obstructions canaliculaires. - Phase infectieuse : 10 à 21 j, contagiosité de 3j avant à 14j après début, Incubation 8 j. - Virus extrêmement résistant et peut survivre sur surface inerte pendant 4 semaines. Fièvre adéno-pharyngo-conjonctivale : - Conjonctivite aiguë folliculaire : hémorragique, sécrétions muqueuse, œdème des paupières, adénopathie prétragienne. - Signes généraux : pharyngite, céphalées, malaise, myalgies, douleurs abdominales, diarrhée, fièvre. - Kératite : épithéliale diffuse non severe. - Contagiosité : très importante (respiratoires). Kératoconjonctivite chronique : - Conjonctivite folliculaire aiguë puis papillaire chronique avec infiltrats sous-épithéliaux (Diagnostic biologique). Examens complémentaires : - Diagnostic biologique: cas atypiques (éliminer herpès ou Chlamydiae ) ou à visée épidémiologique, sur frottis conjonctival. - Culture d'adénovirus : par technique rapide sur cellules MRC5 avec immunomarquage des virions ou PCR. - Rapid pathogen screening (RPS Adeno Detector™) : rapide, sensibile et spécifique. - Microscopie confocale : étude in vivo d'épaisseur de cornée, cellules hyperréflectives. Prévention : - Information du patient : * Règles d'hygiène : lavage des mains, non-partage des serviettes, distributeur de savon, etc., * Arrêts de travail ou éviction scolaire (2 semaines), * Mesures désinfection du cabinet : gants jetables, tonomètres à usage unique, décontamination des instruments, etc.). - Décontamination : immersion dans bain d’ammonium quaternaire et détergent, vapeur d'eau. Traitement : - Phase aiguë : mouillants et lavages au sérum. ATB si suronfection , CTC si pseudomembrane ou symblepharon (pas avant 15 jours) Parois AINS. Conjonctivite Infectieuse - Kératite + BAV : CTC après 20jours pendant 1 mois, dégression progressive, voir ciclosporine. Prise en charge des séquelles : - Astigmatismes irréguliers : lentilles rigides. - Opacités persistantes : PKT. Conjonctivites herpétiques : - HSV 1, unilaterale. Primo-infection : - Individus vierges d’infection(pas d'immunité contre virus) à partir de foyer infectieux, enfant et adulte jeune. - Lésions autour jonctions cutanéomuqueuses , - Blépharoconjonctivite : éruption vésiculaire et érythème périlésionnel des paupières, avec conjonctivite folliculaire et sécrétions, ulcérations conjonctivales… - Kératite rarement: KPS ou petites ulcérations dendritiques. - Lésions cutanées : pustules puis croûtes et s'ulcèrent, - Adénopathie prétragienne. Infections récurrentes : - Etat latent dans plusieurs éléments du SNC (ganglions sensitifs). - Réactivation: inflammation (maladie systémique), irritation terminaisons nerveuses ( stress, froid, UV) immunodépression . - Souvent méconnues, les plus fréquentes : blépharoconjonctivite plus courte, ulcérations de la jonction cutanéomuqueuse du bord libre. -Lésions cutanées souvent absentes, conjonctivite folliculaire et pas toujours associée à kératite. Diagnostic biologique : - Deux utilités : confirmation virologique si histoire cornéenne complexe et renseignements sur souche virale. -Serologie : IgM dans primo-infection puis augmentation durable du taux d'IgG, Pas utile pour dignostic. - Frottis conjonctival : IFD, IFI, culture cellulaire ou PCR. Traitement : - Antiviraux topiques : collyre (8X/jour), ou pommade 5X/jour) le plus précoce, TFT, aciclovir, ganciclovir. - Corticoïdes : contre-indiqués à phase aiguë, Cicatrisants inutiles. Conjonctivites à virus varicelle-zona (VZV) Conjonctivite de la varicelle : - Conjonctivite folliculaire discrète parfois vésicules conjonctivales hémorragiques ou cornéennes avec ulcérations focales. Atteinte conjonctivale dans zona ophtalmique : - Réactivation de VZV latent dans trigéminé (branche nasociliaire). - Conjonctivite folliculaire avec vésicules et/ou fausses membranes et kératite «pseudodendritique» (dépôts mucus ,surélevé, périphérique, faiblement fluorescéine, et disparaissant lorsqu’on nettoie surface cornéenne). - Antiviral systémique précoce (valaciclovir 3 g/j pendant 7 jours) raccourcit la durée d’évolution, limite l’extension et diminue complications oculaires des névralgies postzostériennes. Conjonctivites à autres virus du groupe Herpes : EBV : - Généralement infraclinique. - Parfois conjonctivite folliculaire aiguë avec chémosis, hémorragie, infiltrats et membranes, granulomes conjonctivaux et adénopathie prétragienne, KPS, kératite nummulaire ou interstitielle. HHV-6 : -conjonctivites papillaires. Molluscum contagiosum : - poxvirus, contacts directs rapprochés. incubation 2 à 7 semaines. enfants et immunodéprimés. - Surélévation épidermique à centre ombiliqué, uniques ou multiples, 3 à 5 mm de diamètre. - Si proche du bord libre palpébral, conjonctivite folliculaire secondaire par réaction immunitaire sans invasion conjonctivale directe par le virus parfois kératite ponctuée, puis pannus néovasculaire supérieur. -enlever lésion palpébrale responsable (excision, laser argon). Conjonctivites à entérovirus : -Epidémies de conjonctivites aiguës hémorragiques à début brutal. - Deux: entérovirus type 70 et coxsackie virus A24 variant [17-20]. - Incubation : très courte( 1 j) donc très contagieuse. - œdème palpébral aigu, conjonctivite hémorragique douloureuse folliculaires et kératite superficielle, bilatérales, adénopathie prétragienne et manifestations respiratoires. -Diagnostics virologiques : PCR et IFI. -Evolution : favorable en 1 semaine, traitement préventif. - Complications possibles : iridocyclite, névrite optique,radiculomyélites, signes digestifs, syndrome fébrile. Autres conjonctivites virales : - Rougeole : conjonctivite catarrhale, souvent compliquée de KPS parfois plus sévère avec kératomalacie, ulcérations, perforations par surinfection bactérienne ou leucomes. - Oreillons : conjonctivite avec ou sans atteinte cornéenne, modérée que rougeole. - Papillomavirus : verrues cutanées et parois conjonctivites papillaires chroniques avec KPS. excision des lésions. Maladie de Newcastle : - Paramyxovirus avec pneumoencéphalites létales chez volailles. - Conjonctivite folliculaire unilatérale avec adénopathie prétragienne (éleveurs de volailles et vétérinaires). - Complications rares. Grippe, fièvre jaune, dengue, rubéole, virus de l’immunodéficience humaine (VIH) : - Conjonctivites peu sévères avec ou sans atteinte cornéenne. CONJONCTIVITES BACTÉRIENNES : - Début brutal, sécrétions profuses, épaisses et purulentes, et réponse rapide au traitement. Signes cliniques : - Hyperhémie conjonctivale, œdème conjonctival et palpébral. -Sécrétions mucopurulentes suite à exsudation fibrineuse. - Examen : papilles rarement follicules , parfois fausses membranes. - Pas d’adénopathie prétragienne. Conjonctivites purulentes nouveau-né : - Conjonctivite avec écoulement purulent survenant dans 28 jours après naissance. - Acquise à naissance, infection à gonocoque, ou Chlamydiae. - Peut se compliquer d’infection voies lacrymales (dacryocystite). - Staphylocoques : Souvent, guérissent avec hygiène locale et antibiotique local, si récidive, évoquer imperforation de canal lacrymonasal. - Gonocoque : conjonctivite purulente floride pouvant entraîner cécité par atteinte cornéenne (opacification ou perforation), débute avant 5e jour postnatal et rapidement très inflammatoire et très purulente parfois membranes sanguinolentes, cornée grisâtre en 15 jours. - Méthode de Crédé : nitrate d’argent à 1 % mais réaction inflammatoire, souvent remplacé par rifamycine. - Traitement: local et général. * Local : antibiotique efficace (macrolide, rifamycine ou aminoside)/h 24 heures puis 8X/j pendant 10 jours. * Général : céfotaxime à 100 mg/kg/j. Orientations étiologiques : - Diagnostic clinique, examens complémentaires inutiles. - Staphylocoque doré : KPS et conjonctivite purulente, surtout si blépharite, ulcères cornéens marginaux (séparés du limbe par tissu sain) et phlyctènes conjonctivales (réaction immunitaire contre exotoxine). - Moraxella : Conjonctivite aux angles externes avec lésions érythémateuses cutanées. - Haemophilus ou pneumocoque : Otite-conjonctivite. - Imperforation voies lacrymales : Conjonctivites à répétition. - Haemophilus aegyptus (bacille de Weeks): Pourtour méditerranéen et conjonctivite aiguë hémorragique - Gonocoque : Conjonctivite et écoulement urétral purulent. - Syndrome oculoglandulaire de Parinaud: conjonctivite purulente unilatérale (avec follicules et granulomes conjonctivaux) et volumineuse adénopathie prétragienne (suppuration possible). * Souvent maladie des griffes du chat : Bartonella hensela, traité par azithromycine ou la doxycycline par voie orale. * Parfois tularémie : Francisella tularensis , transmise par les lièvres, * Rarement lymphogranulome de Nicolas-Favre (Chlamydia trachomatis), tuberculose, syphilis. - Conjonctivite ligneuse : uploads/Sante/ conjonctivite-infectieuse.pdf

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  • Publié le Mai 06, 2022
  • Catégorie Health / Santé
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