PERICARDITES AIGUES DE L’ENFANT INTRODUCTION 1. Définition La péricardite aig
PERICARDITES AIGUES DE L’ENFANT INTRODUCTION 1. Définition La péricardite aigue est une inflammation des 2 feuillets du péricarde, qu’elle s’accompagne ou non à un épanchement. 2. Intérêt : Fréquence : affection rare chez l’enfant. Diagnostic positif : facilité par l’échocardiographie. Diagnostic étiologique : difficile (surtout l’origine TBC). Traitement : médicochirurgical, d’autant plus efficace que le diagnostic était précoce. Evolution : imprévisible, (risque de tamponnade) gravité. Pronostic : variable en fonction de l’étiologie et la PEC (récidive, constriction). RAPPEL ANATOMIQUE ET ANA-PATH : Le péricarde est fait de 2 feuillets : Feuillet viscéral : recouvre le cœur et la graisse épicardique (si inflammation du myocarde souvent inflammation du péricarde, et inversement). Feuillet pariétal : recouvre le précédent, en contact avec les organes voisins (plèvre). Péricardite fibreuse : (sèche) : inflammation modérée avec dépôts de fibrine sans épanchement. Epanchement péricardique : se constitue quand l’inflammation est sévère. PHYSIOPATHOLOGIE : Le péricarde est rigide : peut difficilement s’adapter à un remplissage aigu. A l’état normal : Liquide < 10ml. Pression intra péricardique entre -4 et +4mmHg suivant le rythme respiratoire. Si la quantité du liquide brutalement, surtout si brusque de la pression intra péricardique compression aigue du cœur (tamponnade) débit systémique par compression des oreillettes, VC et vaisseaux pulmonaires retour veineux pulmonaire et systémique. Conséquence : expansion ventriculaire diastolique, FC + vasoconstriction périphérique pour Qc. Si la pression atteint 10-15mmHg importante de la PAS et PAD et Qc pression veineuse risque de mort le seul traitement : drainage. DIAGNOSTIC POSITIF : 1. Circonstances de découverte : Découverte fortuite (radio thorax : cardiomégalie). Recherche systématique d’un épanchement péricardique : Enfant opéré à cœur ouvert. Crise de RAA. Septicémie. IRC. Symptomatologie évocatrice. 2. Signes cliniques : Signes fonctionnels et généraux : Douleur : Maitre symptôme. Inconstante surtout chez le nourrisson et en cas d’un épanchement qui se constitue lentement. Type : douleur aigue, violente précordiale gauche ou rétro sternale, constrictive, angoissante, parfois légère, parfois atypique (abdominale, épigastralgie). Irradiation : épaule gauche, omoplate. Exagéré par le décubitus dorsal, l’inspiration profonde, la toux et les mouvements du thorax. Soulagé par la position assise ou penchée en avant. Dyspnée : Modérée, à type de tachypnée superficiel. Augmentée par le décubitus dorsal. Si forme grave : intense avec orthopnée et cyanose. Signes de compression médiastinale : rares : hoquet, dysphonie, dysphagie, toux sèche quinteuse. Fièvre : 90% des cas. Signes physiques : Frottement péricardique : Peut fréquent, tardif et fugace. Entendu si péricardite sèche, mais aussi en cas de gros épanchements. Mieux perçu en position assise, penchée en avant, en inspiration. Siège : bord gauche du sternum, à l’extrémité interne du 4-5ème EICG. N’irradie pas et persiste en apnée. Assourdissement des bruits du cœur. 3. Signes radiologiques : Cliché simple du thorax : épanchement de 50-100ml signes radiologiques : Face : aspect en carafe ou théière. Profil : diminution de l’espace clair rétro cardiaque et retro sternal. Elément important : modification du volume du cœur sur les 2 clichés à quelques jours d’intervalle. Echocardiographie : Confirme l’épanchement et évalue son abondance. Evalue la tolérance hémodynamique : signes péjoratifs sont : Akinésie septale. Anomalie cinétique initiale. Allongement du rapport des intervalles systoliques TPE/TE (temps pré éjection/ temps éjection du VG). 4. Signes électriques : Troubles de la repolarisation : 4 stades de Holzman : Stade I : sus décalage ST (1-4mm) englobant l’onde T dans toutes les dérivations sauf AVR, V1 (quelques heures : au début, péricardite sèche). Stade II : retour ST à la ligne isoélectrique, onde T aplatis (24 à 48h) Stade III : inversion diffuse de l’onde T négative (2ème semaine) Stade IV : onde T normale (tardif : plusieurs semaines voire quelques mois) Ces anomalies sont diffuses aux 3 dérivations standards, sans image en miroir en précordiale, prédominent de V2 à V6. Microvoltage. Autres signes électriques : Sous décalage discret du PR (1mm), très précoce, se normalise rapidement. Alternance électrique : succession de QRS alternativement amples et moins amples surtout en V1, V2, V3 indépendamment du cycle respiratoire. Troubles du rythme transitoires. DIAGNOSTIC DE GRAVITE : Clinique : Stase veineuse : Turgescence des jugulaires. Gros fois cardiaque. Œdème périphérique (rare). Augmentation de la pression veineuse. Collapsus : Pouls paradoxal. Tachycardie, hypo TA, anxiété, agitation. ECG : Ondes P hautes et pointues. PR sous dénivelé. Déviation axiale gauche du QRS. Bradycardie (annonce l’arrêt cardiaque). Echocardiographie : Variations respiratoires dépendantes du flux aortique (pouls paradoxal). TPE/TE>0,55. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL : Radiologique : causes de cardiomégalie. ECG : angine de poitrine, IDM. Embolie pulmonaire. Frottement pleural. Péricardite chronique. DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE : 1. Enquête étiologique : Anamnèse : Age. Notion d’infection des VAS récente. Notion d’intervention récente sur un cœur ouvert. Maladie générale (RAA, collagénose, leucémie, IRC…). Notion d’arthralgies, de toux chronique. Vaccination au BCG, cicatrice. Contage TBC. Signes d’imprégnation TBC. Notion de radiothérapie. Examen clinique : Signes généraux : T°. Arthrites. Lésions cutanées. Polysérite. Examens complémentaires : VS, CRP, fibrinogène… ASLO, prélèvement de la gorge (streptocoque). IDR à la tuberculine, recherche de BK dans le liquide d’épanchement. Sérologies virales. Hémocultures. Lymphographie. Biopsie péricardique. Echocardiographie. Bilan immunologique : CIE, Ac anti nucléaire, anti DAN, complément, facteurs rhumatoïdes. 2. Etiologies : selon la nature du liquide de la ponction : A. Péricardites purulentes : Fréquente avant 2ans et chez les enfants dénutris. Germe : Staphylocoque doré : souvent par septicopyohémie (micro abcès sous épicardique), rarement par contigüité (infection PP). HI : infection ORL ou PP, vois sanguine. Pneumocoque : 90% par contigüité (infection PP), 50% : épanchement pleural associé. Méningocoque : surtout nourrisson si méningococcémie sévère, peut précéder une méningite. Possibilité de péricardite serofibrineuse (auto-immune). Streptocoque, colibacille, autres : rares. Diagnostic positif : Syndrome infectieux sévère. Troubles respiratoires. Syndrome péricardique + épanchement abondant, souvent compressif, tamponnade précoce. Radio thorax : cardiomégalie, parfois pleuro PNP. ECG. Biologie : GB à PNN, parfois neutropénie, HMC parfois positive, recherche d’autres localisations : PL, ECBU… Ponction péricardique : liquide purulent. B. Péricardite à liquide clair : Péricardite tuberculeuse : >10ans. Contamination : voie lymphatique (ADP médiastinales), contiguïté (foyer évolutif). Survient au décours de la PTIpolysérite. Souvent latente retard diagnostic. Diagnostic : TBC connue : diagnostic facile : cardiomégalie écho cœur, ponction et biopsie ne sont pas nécessaires. TBC non connue : diagnostic difficile : - Signes cliniques modérés. - IDR souvent positive. - Radio thorax : cardiomégalie. - ECG : pas de signes pathognomoniques. - Ponction : liquide sérofibrineux ou hémorragique, lymphocytes, albumine, BK. - Biopsie : par péricardectomie chirurgicale : lésion spécifique de le TBC. Péricardite aigue idiopathique bénigne : Péricardites qui guérissent en général sans séquelles au terme d’une évolution prolongée. Virus : coxsackie B, écho B, adénovirus, virus MNI, oreillons, varicelle, grippe, poliomyélite. Age : grand enfant, adolescent. Saison : automne, printemps. Atteinte myocardique fréquente péricardomyocardite aigue. Diagnostic : Début brutal : 8-10j après une virose des VAS. Syndrome péricardique clinique, fortement constant, souvent épanchement pleural. Radio thorax : typique. ECG : éléments classiques. Biologie : - Parfois hyper GB, VS, recherche virologique dans 20%. - Liquide péricardique : sérofibrineux ou sérohémorragique. Péricardite immunologique : Péricardite des maladies du système : Péricardite rhumatismale : diagnostic facile, critères de Jones. Maladie de Still : S’accompagne toujours d’une poussée inflammatoire aigue avec AEG. Atteinte péricardique pure sans atteinte myocardique. Collagénose : péricardite modérée, bien supportée, très sensible aux corticoïdes : LES : - Critères de l’ARA. - Liquide sérofibrineux pouvant contenir ou non des cellules LE. PAN : associée à une atteinte des coronaires. Maladie périodique. Péricardite post péricardectomie : Grand enfant et adolescent. Intervalle libre de 10-15j après l’acte chirurgical à cœur ouvert. Réponse immunologique du péricarde irrité par le sang et les produits de dégradation du myocarde (avec présence dans le sang d’Ac anti cœur). Corticodépendance favorisant les rechutes (corticoïdes à éviter). Traitement : AINS. Epanchements péricardiques séreux divers : Péricardite radique : irradiation thoracique dépistage systématique 3-6 mois après la radiothérapie. Péricardite urémique : IRC stade terminal. Souvent associée à une myocardiopathie dilatée : Hypokinétique : mal tolérée. Hypertrophique hyperkinétique : mieux tolérée. Péricardites des hémopathies : Leucémie : infiltration métastatique et/ou surinfection. B thalassémie majeure : uploads/Sante/ pericardites-aigues 1 .pdf
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- Publié le Jul 26, 2022
- Catégorie Health / Santé
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