DF1 – Handicap et déficience Séquence 3 : La déficience intellectuelle Introduc

DF1 – Handicap et déficience Séquence 3 : La déficience intellectuelle Introduction La personne présentant une déficience intellectuelle (DI) a longtemps été désignée comme simple d’esprit où le monde dans lequel elle évolue n’est qu’innocence, pureté. Pour certains, cette personne peut être monstrueuse, pour d’autres, angélique. Personne ne peut se prévaloir d’une intelligence qui serait parfaite dans tous les domaines. Nous avons tous nos points forts, nos points faibles. Il existe des variétés infinies de style d’intelligence. Avec la déficience intellectuelle, c’est plus complexe. Il s’agit d’un obstacles massif et durable, qui barre la route à l’acquisition de nouvelles connaissances ou de nouveaux apprentissages, ou qui en interdit la conservation, la mémorisation, l’assimilation, la généralisation ou la réutilisation. Il n’y a pas une déficience intellectuelle mais des déficiences intellectuelles. Certains professionnels commencent même à lui préférer la notion de trouble(s) de l’efficience intellectuelle. En effet, la déficience fait référence à un manque. Détour historique Après l’avènement du christianisme, les personnes présentant une DI ont cessé d’être exploitées, maltraitées. Elles étaient enfermées dans des « asiles ». Rien n’était fait pour comprendre leur état. L’émergence de la distinction entre la DI et la maladie mentale remonte à J.E. Esquirol (1838) qui, à propos de la DI grave, dans une description restée célèbre, sépare l’idiotie de la démence. Ce diagnostic d’incurabilité posé par Esquirol sur le handicap mental va être lourd de conséquences pour l’avancée des connaissances concernant la déficience intellectuelle. Dès 1680, Willis propose le 1er modèle de prise en charge « médico-pédagogique » puisqu’il incite les médecins et les pédagogues à s’associer pour s’occuper des DI. Néanmoins à l’aube du XIXe siècle, du côté de la médecine, puisqu’il ne s’agit pas d’une maladie, peu de recherche, et aucun espoir d’efficacité. Nous constatons donc que le XXe siècle a apporté beaucoup de changement dans la vie des personnes présentant une DI. Nous nous sommes éloignés de leur considération basée sur la charité. L’inclusion est désormais prônée. C’est dans les années 1900 que la déficience intellectuelle prend sa place dans la société en commençant par l’inclusion scolaire. C’est en 1838 que la distinction entre retard mental et déficience intellectuelle a été faite. Il a fallut attendre 2002 pour que le terme « retard mental » soit remplacé par « déficience intellectuelle ». Grâce aux différentes lois du secteur dont la loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 qui rénove l’action sociale et médico- sociale fait que la personne est recentrée au coeur de son accompagnement. De plus, la loi n°2005-102 du 11 février 2005, portant sur l’égalité des droits et des chances et la participation à la citoyenneté, l’inclusion scolaire et sociale sont remises au coeur de l’accompagnement des personnes en situation de handicap. DF1 – Handicap et déficience : Séquence 3 – la déficience intellectuelle Définitions de la notion En 2002, le terme « retard mental » à été remplacé par la « déficience intellectuelle » qui inclut un approche sociale d’écart à la norme en tenant compte des performances adaptatives. - Selon l’OMS et d’autres autorités reconnues : La DI fait référence à un déficit de l’intelligence (capacités sensiblement réduite de comprendre une information nouvelle ou complexe et d’apprendre et d’appliquer de nouvelles compétences) ainsi qu’à des limitations du fonctionnement adaptatif, ces limitations apparaissant au cours de la période de développement. - Selon American association on mental retardation : la DI est un état de réduction notable du fonctionnement actuel d’un individu. Le retard mental se caractérise par un fonctionnement intellectuel inférieur à la moyenne, associé à au moins deux domaines de fonctionnement adaptatif : communication, soins personnels, compétences domestiques, habilités sociales, utilisation des ressources communautaires, autonomie, santé et sécurité, aptitudes scolaires fonctionnelles, loisirs et travail. Le retard mental se manifeste avant 18ans. 5 critères sont essentiels à la mise en application adéquate de cette définition : • Le déficit du fonctionnement adaptatif doit être observé dans l’environnement typique des pairs de la personne en tenant compte de son âge chronologique ; • Le diagnostic tient compte de la diversité culturelle et linguistique aussi bien que les différences au niveau de la communication, de la sensibilité, de la motricité et le comportement ; • Chez chaque individu, des limitations coexistent souvent avec des forces ; • Un objectif important dans la description des limitations est de dresser un profil des besoins nécessaires ; • Avec un support approprié et personnalisé sur une longue période, le fonctionnement de la personne va généralement s’améliorer. Pour tenter de résumer, la DI peut se définir selon 3 critères : - Un QI inférieur à la moyenne (70 et ) en dessous de deux écarts-types au dessous de la moyenne - Des limitations significatives du fonctionnement et de l’adaptation à deux écarts-types sous la moyenne dans au moins 2 des 3dimensions (habilités conceptuelles, sociales ou pratiques) - Les débuts surviennent avant 18ans. Épidémiologie, statistiques et fréquences Selon l’INSERM, en France en 2016 : la DI légère pourrait concerner entre 10 et 20 personnes pour 1 000 soit à 1 à 2 % de la population. La DI sévère est quant à elle retrouvée chez 3 à 4 personnes sur 1 000. Environ 80 % des personnes présentant une DI ont une DI légère. Elles peuvent donc se « fondre » dans la société sans avoir besoin d’une aide ou d’une intervention particulière de l’État ne permettant pas ainsi le regroupement complet en vue de données statistques. De plus, la déficience légère ne se constate très souvent qu’après l’entrée à l’école contrairement aux autres déficiences (moyennes, sévères et profondes) qui sont diagnostiquées à la naissance ou les 1er mois. Chaque année entre 6000 et 8500 enfants, naissent avec un handicap mental. La DI peut toucher n’importe quelle famille. Ce n’est pas relié à l’éducation, au milieu social, économique ou à la race. DF1 – Handicap et déficience : Séquence 3 – la déficience intellectuelle Selon l’UNAPEI, la France compterai 650 000 à 700 000 personnes présentant une DI ce qui représente environ 20 % des personnes en situation de handicap. En France, selon le docteur en psychologie Denis Vaginay, les personnes ayant une DI profonde ou sévère représenteraient 5 %, les DI moyennes 7 % et les DI légère 88 %. Sur les 250 syndromes répertoriés, les seuls qui permettent d’établir un diagnostic précis à la naissance sont ceux qui s’accompagnent d’une morphologie particulière comme dans la cas de la Trisomie 21 ou syndrome de Down (profil « aplati », yeux bridés, cou court), le syndrome de Cornelia de Lange (synophridie ou synophris = implantation intersoucirllière/microcéphalie), et le Rubistein-Taybi (nez prononcés, oreilles bas implantées en rotation postérieure). Évaluation de la déficience intellectuelle L’intelligence est une notion extrêmement complexe et fragile. Il est très difficile de dissocier la notion de DI et celle de l’intelligence. La mesure de l’intelligence remonte au XXe siècle avec les travaux d’Alfred Binet ; il a proposé une échelle métrique destinée à évaluer l’intelligence des individus. Il reliait l’intelligence à des facteurs comme l’attention, la faculté d’adaptation à la tâche, la mémoire et le jugement. Piaget a ensuite approfondi l’analyse faite par Binet. Il a alors décrit les stades de développement cognitif de l’enfant ; pour lui chaque enfant passe par 4 stades dont chacun conditionne le suivant. Depuis, plusieurs scientifiques ont fait mention des différentes formes d’intelligence. Pour eux, il n’existe pas une seule et même intelligence capable d’affronter toutes les situations, mais il y a des intelligence diverses plus ou moins à même de résoudre certaines situations. En résumé, l’intelligence ,est une faculté qui permet à l’être humain d’apprendre, de connaître, de savoir, de créer et de s’adapter au monde qui l’entoure. C’est pourquoi, l’évaluation des capacités d’une personne présentant une DI sevrait s’inscrire sur l’appréciation des critères suivant : ➔savoir-apprendre : le savoir : le cognitif ➔savoir-dire : la savoir-être : le social, l’affectif ➔savoir-faire : l’aspect moteur A) Selon le quotient intellectuel QI Pendant très longtemps, la mesure du QI a été un critère déterminant par sa facilité d’utilisation et d’interprétation ; pendant longtemps le degré de sévérité de la DI a été classé selon le niveau intellectuel déterminé par le QI. La CIM-9 mentionnait ainsi : • Retard mental léger : QI 50/55 – 70 ou 2 écarts-types en dessous de la moyenne ; • Retard mental moyen : QI 35/40 – 50/55 ou 3 écarts-types en dessous de la moyenne ; • Retard mental grave : QI 20/25 – 35/40 ou 4 écarts-types en dessous de la moyennes • Retard mentale profond : QI inférieur à 20/25 ou 5 écarts-types en dessous de la moyenne DF1 – Handicap et déficience : Séquence 3 – la déficience intellectuelle B) Selon leur niveau de sévérité/gravité Le niveau de sévérité peut être déterminé selon des catégories déterminées : profonde, sévère à modérée, et légère à limite (voir tableau). • DI profonde : Plusieurs domaines sont abordés pour définir ce diagnostic, c'est-à- dire le domaine conceptuel, social et pratique. L'utilisation du monde physique permet à cette personne de s'exprimer, contrairement au uploads/Sante/ deficience-intellectuelle-et-structures.pdf

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  • Publié le Sep 04, 2021
  • Catégorie Health / Santé
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