PAGE 2 Le mythe de la maladie mentale Interview du professeur Thomas Szasz Enfa
PAGE 2 Le mythe de la maladie mentale Interview du professeur Thomas Szasz Enfants hyperactifs : comprendre plutôt que droguer Interview du docteur Françoise Berthoud PAGE 3 PAGE 6 IDÉE RÉFORME SANTÉ Karadzic, le psychiatre accusé de génocide enfin sous les verrous psychiatrie ? PAGE 6 Organe de vigilance contre les dérives psychiatriques Directeur de la publication et Rédacteur en chef : Frédéric Grossmann - N° ISSN : demande en cours - Dépôt légal à parution n°1- mars 2008-03-12 - Publié par l’association CCDH - Impression : AIFB © 2008 CCDH, tous droits réservés - CCDH, Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme et le logo de CCDH sont des marques déposées détenues par Citizen Commission on Human Rights et sont utilisées avec sa permission. “Le fait que vous receviez ce journal par courrier signifie que vous faites partie de la liste d’adresses de notre association. Si vous ne souhaitez pas figurer dans notre fichier, faites-le nous savoir.” Alerte ! Nos enfants cobayes de la Abus psychiatriques : des parents témoignent PAGE 4 PAGE 5 Drogués dès la naissance ? Le recours systématique aux médicaments psychotropes pour résoudre toutes les difficultés de la vie, même les plus anodines, est un phénomène qui touche toutes les générations. On accoutume même les tout petits aux drogues psychiatriques. Comment arrêter cette déferlante ? Plan autisme : une brèche dans le monopole psychiatrique PAGE 3 alerte 2 Drogués dès la naissance ! Le recours systématique aux médicaments psychotropes pour résoudre toutes les difficultés de la vie, même les plus anodines, est un phénomène qui touche toutes les générations. Même les tout jeunes bébés sont parfois accoutumés aux drogues psychiatriques. Comment arrêter cette déferlante ? En août 2008, 15 psychiatres ont lancé un appel afin de réduire la consom- mation de psychotropes en France. En effet, l’année dernière, plus d’un Français sur 5 a consommé ce type de médicaments qui agissent sur le mental et le comportement et dont le volume de vente a été multiplié par deux en dix ans. La consommation des Français est quatre fois plus importante que celle des Allemands, d’après une étude comparative menée par l’Organisation Mondiale de la Santé. Pourtant, d’après l’Office parlementaire d’évaluation des politiques de santé (OPEPS), “la moitié des personnes consommant des antidépresseurs et plus de deux tiers de celles consommant des anxiolytiques ne présentent pas de trouble psychiatrique relevant d’une indication reconnue”. Cela n’empêche pas que ces substances continuent à être prescrites en grand nombre à la population française, et cela quel que soit son âge. Les conséquences sont pourtant catastrophiques. D’après le pharmacologue Gilles Mignot, les antidépresseurs augmenteraient le taux de suicide chez les jeunes, déjà un des plus élevés au monde alors que les neuroleptiques, une autre catégorie de psychotropes, entraîneraient une surmortalité d’origine cardio-vasculaire chez les personnes âgées. Une campagne psychiatrique mensongère La systématisation du recours aux mé- dicaments psychotropes pour résoudre les difficultés de la vie, même les plus anodines, est devenue une réalité. Dé- sormais, de la naissance à la mort, on consomme des psychotropes pour la moindre raison. Que ce soit le décès d’un proche, une dispute conjugale, le stress au travail ou l’agitation des enfants, tout est bon pour prendre sa petite pilule et devenir un consommateur régulier. Comment en sommes-nous arrivés là ? Le discours psychiatrique officiel, savam- ment étayé par des chiffres alarmistes, nous fait croire en l’existence d’un danger couru par tous : la maladie mentale nous guette. On entend ainsi qu’ “une personne sur deux souffrira un jour ou l’autre de graves troubles mentaux. Ce peut être vous, votre femme, votre enfant ou votre parent”… Les preuves ? Il n’y en a pas, mais les chiffres font peur. Les psychiatres ne sont-ils pas des “experts”…? Ces cam- pagnes de désinformation sur notre santé mentale reposent sur des enquêtes réalisées par des professionnels de la psychiatrie le plus souvent en contact avec des labora- toires pharmaceutiques. Au cours d’une audition devant le Conseil de l’Europe, le docteur Fred Baughman, neurologue à l’origine de vraies découvertes de mala- dies du système nerveux, n’a pas hésité à affirmer que les chiffres avancés par la psychiatrie étaient truqués. Les études sur la santé mentale de la population sont peu fiables et sont manipulées pour influencer les pouvoirs publics et obtenir des fonds supplémentaires. On ne peut ignorer les confusions d’intérêt existant entre les profession- nels de la psychiatrie et l’industrie pharmaceutique, déjà dénoncées dans le rapport Zarifian en 1995. Les experts psychiatres sont tout à la fois employés par l’industrie pharmaceutique et par des organismes de contrôle tels que l’AFSSAPS, ce qui ne peut manquer de susciter des interrogations sur leur neutralité. Les fausses informations véhiculées par les experts troublent les esprits. Le sens donné au mot “patho- logie mentale” fait peu à peu disparaître la frontière entre les pathologies réelles et les formes normales de souffrances émotionnelles et morales. Ainsi les émotions les plus ordinaires de l’existence sont-elles passées au crible d’une psychiatrie normative qui les transforme à dessein en pathologies in- quiétantes dont serait victime une partie sans cesse grandissante de la population. Tout, absolument tout, devient prétexte à consulter un psychiatre et à réclamer sa pilule. Qu’on ne s’y trompe pas : si la population semble de plus en plus demandeuse de soins psychiatriques, ce n’est pas un phénomène naturel mais plutôt le fruit d’une politique de marke- ting soigneusement mise en place par la psychiatrie et l’industrie pharmaceutique. Cette politique marketing est d’autant plus agressive que, toujours d’après le pharmacologue Gilles Mignot, les progrès thérapeutiques dans le domaine des médicaments psychotropes sont au point mort depuis au moins 5 ans. Faute de nouveaux produits, le seul moyen de développer le marché s’avère être le développement de nouvelles maladies mentales, d’où les campagnes pour faire connaître des “troubles mentaux” tels que l’anxiété sociale ou les troubles d’at- tention et d’hyperactivité des enfants. Psychotropes prescrits aux enfants : une maltraitance Les enfants sont devenus la cible essen- tielle de cette campagne de “psychia- trisation” de la vie elle-même. On se souvient qu’en 2006, des spécialistes de la neuropsychiatrie avaient tenté de faire adopter une loi sur le dépistage systéma- tique des troubles mentaux dès l’âge de 3 ans. Avec ses relents d’eugénisme, ce projet suscita une telle révolte qu’il dut être abandonné, ce qui montre que l’on peut se mobiliser et dire “Non !” à cette psychiatrie abusive. L ’adoption cette année d’un plan gou- vernemental prévoyant la création de structures non psychiatriques pour les enfants autistes est un signe que le mou- vement de psychiatrisation de l’existence peut être inversé. Des parents au sein d’associations se sont battus pour retirer ces enfants des établissements psychia- triques auxquels ils avaient été confiés sans qu’ils ne reçoivent de traitement adéquat, à part des cures systématiques de psychotropes. Mais le combat contre l’ambition totali- taire de la psychiatrie est loin d’être fini. Il reste du chemin à faire pour que la France sorte de la liste des pays dont la population est véritablement droguée dès la naissance par des molécules dan- gereuses aux effets parfois dévastateurs. Aujourd’hui, pas moins de 300 000 ordonnances d’antidépresseurs sont encore délivrées chaque année à des enfants ou adolescents. Lorsque l’on connaît les effets terriblement dangereux de ces produits, il y a de quoi frémir. Même s’il existe de vrais troubles men- taux, il ne faut pas tomber dans les piè- ges actuels tendus par la psychiatrie qui cherche en permanence à étendre son champ d’action et son influence dans la société. Une société où la psychiatrie serait en charge de tous les aspects serait le type même d’une société totalitaire. La santé mentale est un bien trop précieux pour la remettre entre les mains d’une psychiatrie dévoyée et qui considère l’être humain à peine supérieur à un cobaye de laboratoire. Aujourd’hui, aussi paradoxal que cela puisse paraître, la psychiatrie et ses tendances normatives, voire eugénis- tes, est un risque qui devrait être reconnu comme tel, un risque mortel pour notre société et la population entière, de la naissance à la mort. Alexandre Forte “A l’âge de 3 mois, 7 nourrissons sur 100 ont déjà reçu des somnifères ou des sédatifs. Au 9ème mois, 16 % en consomment régulièrement.” Source : Magazine Maman, Mars 2003, d’après le livre Élever bébé par Marcel Rufo et Christine Schilte C’est à une cadence infernale que la psychiatrie “invente” des troubles mentaux et nous dessine un scénario digne de la science-fiction : tous drogués dès la naissance, peut-être même avant. 3 Plan Autisme : une brèche dans le monopole de la psychiatrie Le plan du gouvernement pour l’autisme prévoit, et c’est la première fois, la création de structures éducatives non psychiatriques et non psychanalytiques. Le gouvernement a lancé un nouveau plan pour l’autisme, qui prévoit la créa- tion sur cinq ans de 4100 places d’ac- cueil supplémentaires, dont 1500 sont destinées aux enfants. Le plan insiste également sur la nécessité d’améliorer le diagnostic et la prise en charge des autistes. Dans 10 départements français, des nou- uploads/Sante/ le-dechaine-n0-2-drogues-des-la-naissance.pdf
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- Publié le Nov 17, 2021
- Catégorie Health / Santé
- Langue French
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