Grandeur nature › Les fous de Bassan de Bonaventure, une colonie fragilisée. Pa
Grandeur nature › Les fous de Bassan de Bonaventure, une colonie fragilisée. Page A 7 Livres › Imaginer le pire. Cathe- rine Mavrikakis revient avec Oscar De Profundis, un roman apocalyptique. Page F 1 Avis légaux.................. C 6 Carrières..................... C 4 Décès............................ C 7 Mots croisés............... B 6 Petites annonces ...... C 7 Sudoku......................... B 6 V O L . C V I I N o 1 9 4 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6 2 , 8 3 | S + T A X E S = 3 , 2 5 | S ◆ ◆w w w . l e d e v o i r . c o m Véronique Hivon forcée à l’abandon Page A 3 Tout ce qu’il faut pour cultiver le plaisir de la découverte dans notre grand cahier Rentrée culturelle Cahier E O D I L E T R E M B L A Y I l n’y avait pas beaucoup du monde à l’Impé- rial, en ce premier matin d’un Festival des films du monde (FFM) dont la nouvelle grille horaire avait été finalisée la veille. Davantage l’après-midi, alors que le fidèle public s’était déplacé malgré la houle, plus dispersé, mais au poste, appréciant les films ou pas, mais se promettant de revenir. Ça ne règle pas le pro- blème de fond. Deux jeunes cinéastes européennes se sont confiées au Devoir, en refusant de divulguer pu- bliquement leur nationalité. Elles ne savaient trop quoi faire. Venues présenter leurs œuvres dans la section du cinéma étudiant au Festival des films du monde, elles se sont fait répondre que ce volet était annulé: «Sans que personne nous ait averties auparavant de ne pas nous dé- placer à Montréal», se révoltent-elles. On leur a assuré sur place que le jury verrait leurs films quand même, mais sans projections publiques, mais comment en être certaines? «Nous avons rencontré des cinéastes d’Israël, de Los Angeles, qui vivent la même situation que nous», assurent-elles. Ces jeunes réalisatrices, dont les billets d’avion et les chambres d’hôtel étaient défrayés avec un coup de pouce d’asso- ciations, dénoncent un manque de respect à l’en- droit des cinéastes, laissés à ce point dans le noir par le festival qui avait sélectionné leurs films. Elles auraient aimé se regrouper pour orga- niser une marche de protestation devant le ci- néma Impérial, mais comment joindre leurs semblables ? Au cours des années précé- dentes, l’hôtel Hyatt servait de quartier géné- ral. Cette année, les créateurs n’ont guère d’endroit où se réunir. Serena Dykman devait accompagner en pre- mière mondiale, dans la compétition documen- taire, son film Nana, à la mémoire de sa grand- mère, une rescapée d’Auschwitz. Domiciliée à New York, elle l’a réalisé en français, ravie de le Cinéastes en plein désarroi au FFM Les déboires du festival résonnent jusqu’à des ambassades et des institutions nationales SERVICES D’INJECTION SUPERVISÉE LA DURE ATTENTE VALÉRIAN MAZATAUD STUDIOS HANS LUCAS Distribution de matériel stérile dans les rues de Montréal, que sillonnent sans relâche les «messagers de rue» de Cactus. Présents avant et après l’injection, personne n’est là pendant. D’où cet appel répété pour des sites supervisés qui permettraient d’agir à ce moment crucial du cycle de la consommation. Notre dossier › La consommation n’a ni âge, ni sexe, ni statut social. Cinq portraits pour faire tomber les clichés. Pages A 5 Pour croire, il faudra voir. Bien des étapes restent à franchir avant de voir des SIS à Montréal. Page A 4 De la « soucoupe volante » du « bunker » jusqu’au lac à l’Épaule, en passant par l’« aqua- rium », Le Devoir a parcouru cet été quelques- uns des lieux de pouvoir où le Québec moderne a été construit. Cinquième de six textes. D A V E N O Ë L M A R C O B É L A I R - C I R I N O F évrier 1966, le manoir du Bois-de- Coulonge, la résidence officielle du lieutenant-gouverneur du Québec, est la proie des flammes. Le lieute- nant-gouverneur Paul Comtois fait des pieds et des mains pour sauver les re- liques sacrées conservées dans la chapelle. Il échoue à s’extirper de l’énorme brasier. La monarchie québécoise vacille. LIEUX DE POUVOIR Le Bois-de-Coulonge, là où le pouvoir a été forcé En 1966, l’Union nationale de Johnson espérait déjà la disparition du lieutenant-gouverneur MARCO BÉLAIR-CIRINO LE DEVOIR Vue sur les écuries, que les visiteurs confondent souvent avec le manoir, rasé par un incendie, en 1966. VOIR PAGE A 8 : POUVOIR Voilà quinze ans que le combat dure. Les utilisateurs de drogues par injection espèrent encore voir ouvrir à Montréal des services d’injection supervisés, qui pourraient sauver des vies et freiner les épidémies de VIH et d’hépatite C. À l’approche de la Journée internationale de sen- sibilisation aux surdoses (31 août), état des lieux d’un épineux dossier. L’insécurité pèse lourd sur les junkies La promesse de lieux sécurisés tarde à se concrétiser à Montréal S O P H I E M A N G A D O «V ous voulez voir où on fait ça, en atten- dant les SIS [services d’injection super- visée]?» Raphaël, la mi-trentaine abîmée, veut que « le monde sache » dans quel « environne- ment dégueulasse le monde s’injecte». De la ca- nicule estivale ou de la fatigue de Raphaël, on ne sait trop laquelle des deux torpeurs engour- dit le plus. Mais il reste debout, parce qu’il tient à cette visite improvisée des lieux d’injec- tion du centre-ville. VOIR PAGE A 8 : INSÉCURITÉ VOIR PAGE A 8 : CINÉASTES L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6 ACTUALITÉS A 2 A M É L I E D A O U S T - B O I S V E R T L es établissements de santé sont les « véritables em- ployeurs » des infirmières et autres personnels de la santé envoyés par des agences pri- vées de placement dans des établissements publics de santé, tranche un jugement rendu jeudi par le Tribunal administratif du travail. Les employés des agences doivent par conséquent bé- néficier des conditions pré- vues dans les conventions collectives publiques. Ce jugement pourrait son- ner le glas du recours aux agences privées dans les éta- blissements de santé du Qué- bec, selon Régine Laurent, la présidente de la Fédération in- terprofessionnelle de la santé (FIQ), qui était requérante dans ce dossier. « Les agences relouent le personnel du réseau pour plus cher, observe Mme Laurent. En imposant les mêmes conditions de travail que dans le réseau, leur marge de profit disparaît.» Mme Laurent savourait la vic- toire, vendredi. « Je suis vrai- ment, vraiment contente. Enfin, un juge nous donne raison!» L’affaire a débuté en 2009. La FIQ avait déposé une re- quête pour faire reconnaître que les professionnels en soins infirmiers et cardiorespira- toires employés par l’hôpital Maisonneuve-Rosemont par l’intermédiaire d’une agence devaient être considérés comme des syndiqués. Le juge André Michaud s’est rendu aux arguments du syndicat. « L’intégration dans l’entre- prise, qui constitue un facteur essentiel à considérer en vue de déterminer l’identité du véri- table employeur […] ne peut être plus parfaite que dans la situation actuelle», écrit-il dans le jugement. En effet, l’établis- sement de santé «fait appel à une agence qui présente une personne pour exercer les tâches requises au même titre, de la même façon, dans les mêmes conditions, sous la même super- vision, et avec le même équipe- ment que les autres membres de l’équipe, sans que le patient y voie la moindre différence.» Les contrats conclus avec les agences ne sont pas pour autant « illégaux ». La loi per- met aux établissements pu- blics de santé de sous-traiter des soins de santé. Mais, pour le juge Michaud, les services que les agences privées s’en- gagent à livrer « consistent uniquement en fourniture de main-d’œuvre et non en soins de santé». Comme le « véritable em- ployeur», c’est l’établissement de santé, c’est « ultimement » avec lui, et non pas l’agence, que leur personnel doit négo- cier ses conditions de travail. La loi 10 évoquée Le juge évoque même la loi 10, la grande réforme admi- nistrative du réseau menée par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Bar- rette, pour expliquer sa déci- sion. «Le législateur a exprimé clairement son intention d’amé- liorer l’efficacité et l’efficience du système en réduisant le nombre d’intervenants dans le réseau», écrit André Michaud. Le réseau compte aujourd’hui moins d’établissements, et par conséquent, moins d’accrédita- tions syndicales. «Une telle vo- lonté d’alléger l’organisation des services ne peut être compatible avec la reconnaissance de di- verses agences de uploads/Sante/ le-devoir-2016-08-27.pdf
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- Publié le Jui 18, 2021
- Catégorie Health / Santé
- Langue French
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