Les structures de la personnalité: névrose, psychose, états limites et perversi

Les structures de la personnalité: névrose, psychose, états limites et perversions: du normal au pathologique DR FORESTIER NATHALIE CCA PSYCHIATRIE Santé et maladie La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité. La maladie est une altération des fonctions ou de la santé d'un organisme vivant, animal ou végétal. On parle aussi bien de la maladie, se référant à l'ensemble des altérations de santé, que d‘une maladie, qui désigne alors une entité particulière caractérisée par des causes, des symptômes, une évolution et des possibilités thérapeutiques propres. Un malade est une personne souffrant d'une maladie, qu'elle soit déterminée ou non. La plupart du temps ce terme est utilisé pour désigner un être humain. Lorsqu'il est pris en charge par un médecin ou qu'il reçoit une attention médicale, on parle alors de patient. La santé et la maladie sont parties intégrantes de la vie, du processus biologique et des interactions avec le milieu social et environnemental. Généralement, la maladie se définit comme une entité opposée à la santé, dont l'effet négatif est dû à une altération ou à une désharmonisation d'un système à un niveau quelconque (moléculaire, corporel, mental, émotionnel…) de l'état physiologique ou morphologique considérés comme normal, équilibré ou harmonieux. On peut parler de mise en défaut de l'homéostasie. Notion de normativité Une norme, du latin norma « équerre, règle », désigne un état habituellement répandu, moyen, considéré le plus souvent comme une règle à suivre. Ce terme générique désigne un ensemble de caractéristiques décrivant un objet, un être, qui peut être virtuel ou non. Tout ce qui entre dans une norme est considéré comme « normal », alors que ce qui en sort est « anormal ». Ces termes peuvent sous-entendre ou non des jugements de valeur. Dans le domaine philosophique, médical ou psychique des auteurs considèrent qu'il n'existe pas de norme, tel Georges Canguilhem, Michel Foucault ou Sigmund Freud. Canguilhem disait: « Etre en bonne santé, c’est être capable de tomber malade et de s’en relever. » Notion de normativité La santé est devenue le filtre fondamental de lecture du monde et de soi par le sujet, la norme première du souci de soi et du soin qui en découle. La santé comme bien-être est prioritaire, mise en avant comme essence même de l’existence. Norme sociale donc qui normalise le rapport du sujet à lui-même par le biais de la santé, mais dans laquelle le sujet, essentiellement normatif, définit son style propre, choisissant allégrement la biomédecine, la musicothérapie, le yoga ou les massages tantriques. L’autosanté assure donc la constante normation du sujet, c’est-à-dire son effort pour s’accorder avec une norme posée au préalable en fonction d’un modèle qu’il s’agit de réaliser ,dans un retour au soin de soi comme réponse critique au soigneur biologique qui effaçait tout souci de soi. Névrose et psychose: généralités La différence entre psychose et névrose est sans doute la première approche indispensable pour percevoir avec clarté les maladies psychiatriques de celles qui ne le sont pas. La psychose et la névrose sont deux maladies bien distinctes : - une personne atteinte de psychose n’a pas conscience de sa maladie, elle ne perçoit pas ses troubles, elle n’est pas dans la réalité et n’est pas en demande de soin. - A contrario une personne atteinte de névrose a conscience de sa maladie et est donc en demande de soin et il n’y a pas d’altération avec la réalité. Névrose et psychose: généralités Les névroses sont des pathologies de la personnalité caractérisées par des conflits intrapsychiques qui transforment la relation du sujet à son environnement social en développant des symptômes spécifiques en lien avec les manifestations de son angoisse. La névrose est en quelque sorte une solution adaptée par le sujet pour faire face aux difficultés qu’il rencontre dans sa relation au monde extérieur. La névrose entraîne une perturbation de la personnalité sans pour autant empêcher la personne de vivre normalement. Le sujet reste donc conscient de sa maladie et vit dans la réalité. Exemples de névroses : les crises d’angoisse, l’hystérie, les phobies, les TOC (=névrose obsessionnelle), les dépressions, l’hypochondrie... Névrose et psychose: généralités La psychose se traduit par un désinvestissement de la réalité extérieure (mécanisme de déni) et un surinvestissement de soi-même. Cette perte de la réalité se manifeste par des délires, des hallucinations…. Autrement dit, une personne psychotique est en rupture avec la réalité, le monde qui l’entoure. Il peut y avoir des ruptures familiales, professionnelles, sociales. Elle vit « dans son monde ». Les troubles des psychoses sont presque toujours graves, parce qu’en général les invalidités consécutives sont majeures. Les hospitalisations sont nécessaires et souvent durables. Une prise médicamenteuse quotidienne semble inévitable pour stabiliser la personne. Elle altère gravement la personnalité. Exemple de psychoses : la schizophrénie, le trouble bipolaire, l’hébéphrénie... Névrose et psychose: prise en soins Pour une névrose : - Psychothérapies: lors de ces thérapies seront utilisés les TCC (thérapie cognitive et comportementale), la sophrologie, l’hypnose… Diverses techniques qui vont permettre à la personne de retrouver un équilibre et diminuer ses peurs, angoisses, stress, somatisations divers et variées face aux situations qu’elle perçoit comme anxiogène. Névrose et psychose: prise en soins Pour une psychose: - neuroleptiques: ce sont des médicaments qui agissent sur le psychisme. Les neuroleptiques sont classés en : -Sédatifs : ils diminuent l’agitation et l’agressivité du malade -Anti-délirants : ils suppriment ou diminuent les idées délirantes ainsi que les hallucinations -Désinhibiteurs : ils combattent une certaine passivité du malade. Perversion et perversité Perversité : Anomalie affectant un comportement social entaché de malignité, avec pour bénéfice premier le mal accompli ou infligé, et qui donne aux actes antisociaux un caractère de cruauté inutile et gratuite. Cela désigne le caractère d'une personne encline au mal, qui fait, qui aime à faire le mal Impliquant plutôt un jugement moral, ce comportement peut être intermittent et pas toujours pathologique, pour exemple chez des sujets considérés comme normaux, sous l'effet d'un réaction passionnelle à une situation ou à des agissements vécus comme hostiles ou dommageables. Il peut aussi s'agir d'une disposition plus pathologique, marquant l'ensemble des conduites, comme on l'observe chez certains déséquilibrés psychiques. La tendance à vouloir satisfaire ses désirs et de ses besoins aux dépens des autres, et donc à utiliser autrui à ses propres fins. Un pervers narcissique présente donc une personnalité marquée à la fois par un narcissisme exacerbé et des traits de perversion morale. Perversion et perversité La perversion désigne, dans un sens général, l'inclination à des conduites considérées comme « déviantes » par rapport aux règles et croyances morales d'une société. Le terme recouvre toutefois plusieurs champs sémantiques et différentes définitions. Il est issu du verbe « pervertir », qui signifie littéralement « détourner », d'après l'étymologie latine pervertere : « mettre sens dessus-dessous » et globalement « action de détourner quelque chose de sa vraie nature ». En matière de mœurs, la notion de perversion a beaucoup évolué en fonction des époques et des normes, religieuses et pénales. Dans ce registre, le mot fait souvent allusion à la sexualité : il désigne alors des perversions sexuelles ou des conduites considérées comme telles, qu'elles soient définies comme pathologiques ou non - Sadisme : c'est le plaisir que l'on tire à faire souffrir ou humilier autrui.. L'angoisse de castration provoque une régression au stade sadique-anal. Pour ne pas être la victime, le sadique devient le bourreau. - Masochisme : c'est un retournement de l'agressivité sur soi. Le plaisir est atteint dans la souffrance et l'humiliation. La personne masochiste impose son scénario à son partenaire car celui-ci est un instrument pour lui. Cela correspond à une régression au stade anal où la punition était recherchée pour le plaisir. Face à l'angoisse de castration, il se l'inflige lui-même pour éviter qu'on ne lui inflige Perversion et perversité Perversions sexuelles (suite) - Exhibitionnisme : c'est la tendance à montrer à des tiers ses organes sexuels, en érection ou non. Cela concerne essentiellement les jeunes hommes. Le but est de susciter l'effroi, le scandale. C'est alors une scène où les deux protagonistes se touchent du regard, avant la fuite. Le regard de la femme est l'équivalent du substitut phallique. - Voyeurisme : consiste à épier autrui à son insu et dans son intimité. C'est un moyen pour contrôler visuellement la scène primitive vécue comme une agression dangereuse. - Travestisme : c'est le plaisir sexuel apporté par le port du vêtement de l'autre sexe, ainsi que l'imitation des attitudes corporelles de cet autre sexe. Ce comportement correspond à une identification primaire à la Mère préœdipienne. La Mère est vécue comme possédant le phallus (dans une inversion du complexe d'œdipe). - Fétichisme : perversion par déviation du but, le désir érotique se rapporte à une chose inanimée. C'est une défense contre l'angoisse de castration qui amène l'enfant à une véritable dénégation de l'absence de pénis chez sa mère. L'Objet fétiche est alors l'équivalent de ce phallus maternel dont la manifestation symbolique apparaît dans certains vêtements ou dans les uploads/Sante/ les-structures-de-la-personnalite-nevrose-psychose-etats-limites-et-perversions-du-normal-au-pathologique.pdf

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  • Publié le Nov 04, 2021
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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