JOURNAL DE NEUROCHIRURGIE Rédacteur en chef T. Benbouzid Comité de Rédaction A.

JOURNAL DE NEUROCHIRURGIE Rédacteur en chef T. Benbouzid Comité de Rédaction A. Sidi Saïd M. Sahraoui Comité Scientifique M. Djennas K. Bouyoucef B. Abdennebi N. Ioualalen M. Adjmi R. Guerbas S. Azzal Y. Amzar Editeur Société Algérienne de Neurochirurgie www.sanc-dz.com Siège Service Neurochirurgie CHU Bab El Oued Tél. : 021.96.40.00 Publication officielle de la Société Algérienne de Neurochirurgie Journal de Neurochirurgie 2008 N°07 SOMMAIRE Articles originaux - Le kyste colloïde du troisième ventricule Intérêt de l’imagerie dans la stratégie thérapeutique A. Morsli, I. Takbou N. Osmani, O. Daoud, M. Saadi, T. Benbouzid......... 01 - Méningiomes intra ventriculaires A propos de 5 cass M. Bouaziz, M.F. Amara Korba, A. Mansour, S. Feknous, S. Tliba..............09 - Prise en charge des hématomes sous duraux chroniques cérébraux récidivants post traumatiques L. Bencherif, M. Boualag, L. Guenene, B. Abdennebi...................................15 Cas cliniques - Hématome extradural dorsal post traumatique A propos d'un cas et revue de la littérature L. Bencherif, L. Mahfouf, B. Abdennebi.......................................................20 - Hématome extra dural spinal spontanée A propos d'un cas M. Ait Bachir, O. Daoud, M. Osmani, I. Takbou, T. Benbouzid...................23 - L'Astrocytome du quatrième ventricule A propos d'un cas A. Aqqad, S. Riahi Idrissi, A. El Gamri, K. Ibahioin, M. El-Karkouri, A. Ouboukhlik, A. Elkamar, A. Elazhari........................................................26 - L'intérêt de l'IRM de diffusion dans le diagnostic de l'abcès cérébral - A propos d'un cas L. Benchérif, M. Bouallag, B. Abdennebi......................................................28 - Neuroblastome à développement strictement intra rachidien A. Aqqad, S. Riahi idrissi, K. ibahioin, M. El-karkouri, A. Ouboukhlik, A. Elkamar, A. Elazhari...................................................................................32 - Kyste épidermoïde de la queue de cheval A propos d'un cas A. Mansour, M. Bouaziz, S. Tliba.................................................................35 PARUTION SEMESTRIELLE Journal de Neurochirurgie 2008 N° 07 INTRODUCTION Le kyste colloïde représente 0,5 à 1 % des tumeurs cérébrales selon les différentes séries de la littérature [1, 2, 7, 13, 34, 37, 46], son traitement est chirurgical et l'abord à ciel ouvert par la voie transcalleuse antérieure ou par la voie transfrontale transventriculaire a été souvent étudié par des séries comparatives exposant la morbidité de l'une par rapport à l'autre. L'introduction des méthodes chirurgicales mini-invasives représentées par la stéréotaxie et l'endoscopie a posé le problème de l'évacuation du contenu colloïde en rapport avec sa viscosité et c'est Ahmadi et all [3] qui a décrit le premier la corrélation entre la viscosité de ce liquide et le signal à l'IRM, posant les bases du choix thérapeutique en fonction de la viscosité du contenu colloïde. MATÉRIEL ET MÉTHODES Sur une période de cinq années, de septembre 2002 à mai 2007, nous avons pris en charge vingt patients porteurs de kyste colloïde du V3 ; ces lésions représentent 31,7 % des tumeurs de cette localisation dans notre série. La prévalence annuelle des kystes colloïdes par rapport aux tumeurs cérébrales est de 1,8 %. Le motif de consultation était représenté par la céphalée paroxystique dans deux tiers des cas (14/20 cas) et un dérobement des deux membres inférieurs dans trois cas ; un patient a été admis dans un état comateux. Les vingt patients ont subi un examen tomodensitométrique et un examen par imagerie par résonance magnétique ; le diamètre du kyste variait de 1 à 4 cm et l'hydrocéphalie biventriculaire était présente chez 18 patients. LE KYSTE COLLOÏDE DU TROISIÈME VENTRICULE INTÉRÊT DE L'IMAGERIE DANS LA STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE A. MORSLI, I. TAKBOU, N. OSMANI, O. DAOUD, M. SAADI, T. BENBOUZID Service de Neurochirurgie CHU de Bab el-Oued. Alger RESUME La stratégie thérapeutique des kystes colloïdes du troisième ventricule dépend fortement de l'étude préalable de l'imagerie. Le choix de l'approche chirurgicale qu'elle soit stéréotaxique, endoscopique ou à ciel ouvert dépend en grande partie de la consistance du contenu kystique, dont l’analyse préopératoire à l'imagerie par résonance magnétique est primordiale. Nous avons effectué une étude d’une série de vingt cas de kyste colloïde du troisième ventricule : 19 ont été opérés par une chirurgie à ciel ouvert, et un cas a été ponctionné par méthode stéréotaxique. L'étude peropératoire de la consistance du contenu kystique, couplée à l'analyse préopératoire de son signal à l'IRM nous ont permis d’aboutir à une estimation de la viscosité du contenu colloïde, ce qui pourra alors nous orienter vers le meilleur choix thérapeutique, stéréotaxique, endoscopique, ou une chirurgie à ciel ouvert. L'étude de l'insertion du kyste au niveau du toit du V3 et de sa situation par rapport au deux trous de Monro est également primordiale dans le choix de la voie d’abord ; ainsi pour les cas présentant une insertion classique au niveau de la partie antérieure du trou de Monro, l’abord est soit transventriculaire, soit surtout transcalleux, mais les kystes insérés très postérieurement au niveau du toit du V3, requièrent un abord transcalleux poursuivi par une voie intertrigonale ou transchoroïdienne. Mots clés : Kyste colloïde, Endoscopie, Stéréotaxie, Voie transcalleuse. 1 A la TDM, l'aspect était hypodense dans 3 cas (Fig. 1), isodense dans 7 cas (Fig. 2) et hyperdense dans 10 cas (Fig. 3). L’IRM pratiquée systématiquement nous a permis de préciser le siége exact du kyste par rapport au trou de Monro, afin de prévoir la voie d'abord la plus adéquate, telle la voie transchoroidienne ou la voie intertrigonale adaptée aux cas de kystes en situation postérieure par rapport aux trous de Monro. Le signal du contenu kystique a été assez variable selon sa consistance, il était : * En hyposignal T1 et en hypersignal T2 dans 5 cas (Fig. 5). * En isosignal T1 et en hypersignal T2 dans 4 cas (Fig. 4). * En isosignal T1 et en hyposignal T2 dans 2 cas. * En hypersignal T1 et T2 dans 3 cas (Fig. 6). * En hypersignal T1 et en isosignal T2 dans 3 cas (Fig.7). LE KYSTE COLLOÏDE DU TROISIÈME VENTRICULE Fig. 1 : TDM : Kyste colloïde de V3, de 3 cm de diamètre, hypodense avec hydrocéphalie biventriculaire. Fig. 4 : IRM en coupe axiale T1, kyste colloïde de 2 cm de diamètre en isosignal Fig. 5 : IRM en coupe sagittale T1, kyste colloïde de 3,5 cm, en hyposignal. Fig. 2 : TDM : Kyste colloïde de 4 cm de diamètre, isodense. Fig. 3 : TDM : Kyste colloïde de 3 cm de diamètre, hyperdense. 2 Cinq patients ont été opérés par une voie transfrontale transventriculaire, alors que dans quinze cas nous avons réalisé l'abord trans- calleux antérieur, dont un cas après une récidive d'un kyste opéré auparavant par une voie transfrontale. Dans cinq cas le kyste colloïde était de situation postérieure au niveau du toit du troisième ventricule nécessitant un complément de l'abord transcalleux par une extension intertrigonale dans deux cas et par une voie transchoroidienne dans trois cas. Un patient a été opéré par une ponction stéréotaxique. RÉSULTATS Vingt et une interventions chirurgicales ont été réalisées chez nos vingt patients, l'exérèse était partielle dans un cas opéré par une voie transfrontale transventriculaire, et qui a été repris deux ans plus tard par une voie transcalleuse antérieure. L'exérèse a été totale dans tous le autres cas. On ne note pas de mortalité opératoire, sauf pour le cas opéré dans un état comateux, et qui est décédé du fait de l’atteinte diencéphalique liée à son état préopératoire. Les complications dans notre série étaient marquées par une épilepsie dans un cas, secondaire à un abord transfrontal trans- ventriculaire, et des troubles de la mémoire récente dans cinq cas opérés par une voie transcalleuse associée à une extension intertrigonale et transchoroidienne ; ces troubles ont régressés dans un délai maximum de six mois après la chirurgie. DISCUSSION L'étude de l'imagerie retrouve plusieurs formes de kystes colloïdes. Le signal varie selon le contenu kystique et c'est Ahmadi J. et all [3] qui a décrit la corrélation entre la viscosité de ce liquide et le signal à l'IRM ; lorsque le signal kystique est hypo- intense en T1 et hyperintense en T2, le liquide est très peu visqueux et son aspiration et plus facile, permettant l’application des méthodes mini-invasives comme la stéréo- taxie et l'endoscopie. Lorsque le kyste est hyperintense en T1 et T2, le liquide est très visqueux posant un problème pour son aspiration. Lorsque le kyste est hypointense en T2, quelle que soit son intensité en T1, le liquide est pâteux voire solide, contre indiquant les méthodes d'aspiration. L'hyperintensité en T2 correspond à une richesse en protéines avec un potentiel évolutif rapide, alors que l'hypointensité en T2 correspond à une richesse en cholestérol avec un profil évolutif lent [29, 35, 49, 50]. Deux options chirurgicales sont possibles pour sa prise en charge : l'abord direct microchirurgical par la voie transcalleuse antérieure ou par la voie transfrontale transventriculaire, et les techniques mini-invasives stéréotaxiques ou endoscopiques [1, 13, 37, 19, 26, 28, 38, 40, 41 et 43]. LE KYSTE COLLOÏDE DU TROISIÈME VENTRICULE Fig. 6 : IRM coupe sagittale T1, kyste colloïde de 4 cm de diamètre en hyposignal T1 Fig. 7 : IRM en coupe axiale T2 : kyste colloïde de 1,5 cm de diamètre en isosignal avec présence en son sein d'une image en hyposignal en rapport avec une partie solide du contenu colloïde. 3 La uploads/Sante/ n0-07-mai-2008.pdf

  • 22
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Nov 18, 2022
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
  • Taille du fichier 2.1296MB