Cahiers gabonais d’anthropologie n°17-2006 1921 Cahiers gabonais d’anthropologi

Cahiers gabonais d’anthropologie n°17-2006 1921 Cahiers gabonais d’anthropologie 17 – 2006 Cahiers gabonais d’anthropologie n°17-2006 1922 Isb ISBN 2-912603-10-2 EAN 9782912603074 Les éditions du LABAN pour le format A5 Les éditions électroniques : www.anthropologie-gabon.org BP 13 131 – Libreville (Gabon) Tél/Fax (241) 29.97.02 E-mail : laboanthopologieuob@yahoo.fr Cahiers gabonais d’anthropologie n°17-2006 1923 CAHIERS GABONAIS D’ANTHROPOLOGIE 17 – 2006 « Anthropologie religieuse » SOMMAIRE (PAGES 1921 A 2040) Présentation du numéro……………………………………………….1925 Dignes considérations sur les cultes d’ancêtres au Gabon……………1927 par Raymond Mayer et Emmanuel Ekankang « La feuille sur la langue ». Pragmatique du secret initiatique………..1938 par Julien Bonhomme Les usages de l’iboga(ïne) en Afrique équatoriale et en Occident……1954 par James Fernandez et Renate Fernandez Transe visionnaire et charisme de délivrance…………………………1965 par André Mary Le Diable fétichiste sorcellaire en société postcoloniale……………...1981 par Joseph Tonda « Taper le Diable ». Les transformations des pratiques ordaliques.......1993 par Christian Mayissé Fétichisme et crise du politique en Afrique équatoriale………………2001 par Florence Bernault L’anthropologie religieuse du Gabon. Bibliographie commentée….....2019 par Julien Bonhomme Actualité de l’anthropologie gabonaise……………….…….…………2037 Index général des Cahiers……………………………………….….....2039 Cahiers gabonais d’anthropologie n°17-2006 1924 Cahiers gabonais d’anthropologie n°17-2006 1925 PRESENTATION DU NUMERO Ce numéro 17 des Cahiers Gabonais d’anthropologie est consacré à l’anthropologie religieuse. L’anthropologie de la religion a toujours constitué une branche importante de la discipline, et cela depuis ses débuts. Tout en s’inscrivant pleinement dans ce champ classique de l’anthropologie, les contributions de ce numéro entendent présenter des regards à la fois variés et novateurs sur les faits religieux. C’est pourquoi, outre les contributions d’anthropologues, ont été inclus dans ce numéro les articles d’auteurs provenant de disciplines voisines des sciences sociales : sociologie ou histoire. Partageant des sensibilités théoriques différentes, les contributeurs sont en outre originaires de, ou exercent dans au moins trois continents (Afrique, Europe et Amérique du nord) – diversité géographique et culturelle qui ne manquera pas d’enrichir les points de vue. Si tous les articles sont avant tout consacrés au Gabon, la plupart d’entre eux s’inscrivent dans une perspective résolument comparatiste (au niveau de l’Afrique centrale, et même plus largement de l’Afrique subsaharienne, voire au-delà). Il s’agit par ce mouvement de mettre en perspective les faits religieux gabonais à une plus vaste échelle. De plus, ces articles s’attachent à ne pas isoler les faits religieux des autres secteurs de la vie sociale, afin de les étudier comme des faits sociaux comme les autres. Il s’agit de montrer qu’au Gabon, comme souvent ailleurs, le « religieux » n’est pas coupé du champ politique ou du champ thérapeutique : on parlera alors de phénomènes politico-religieux ou thérapeutico- religieux, et pourquoi pas économico-religieux comme tendrait à le suggérer l’article de Joseph Tonda notamment. Enfin, les contributions de ce numéro s’efforcent de ne pas se laisser enfermer outre mesure dans l’opposition entre la tradition et la modernité, opposition stérile d’un point de vue scientifique. Ils entendent au contraire s’intéresser aux dynamiques religieuses contemporaines, ainsi qu’aux entrelacements particulièrement complexes en Afrique centrale entre les systèmes initiatiques traditionnels, toujours très actifs, et les mouvements religieux modernes, déjà implantés depuis longtemps. L’article de Raymond Mayer et Emmanuel Ekankang rouvre le dossier des cultes des ancêtres au Gabon, dossier que l’on croyait – à tort – clos depuis longtemps en raison de la disparition supposée de ces cultes. A partir d’un film documentaire sur une statuette du Byeri fang, les auteurs s’interrogent ainsi sur les significations de ce culte des ancêtres, sur ses mutations et sa survie clandestine, ou du moins discrète, dans la société fang contemporaine. On retiendra également de cet article que l’évocation de documents filmés témoigne de la fécondité d’une anthropologie audiovisuelle pour l’étude des faits religieux. L’article de Julien Bonhomme est consacré au rôle du secret dans les systèmes initiatiques du Gabon, et notamment dans le Bwete (ou Bwiti). L’auteur s’intéresse autant au secret initiatique en lui-même qu’aux problèmes éthiques et méthodologiques que son étude pose immanquablement à l’anthropologue sur le terrain. Proposant une approche pragmatique plutôt que sémantique du secret initiatique, l’auteur montre comment ce dernier constitue en réalité un système général de communication qui relie et sépare initiés et profanes, hommes et femmes, aînés et cadets, vivants et ancêtres. S’intéressant également aux transformations contemporaines de cette logique initiatique du secret, l’article analyse les rapports entre secret, oralité et écriture. Cahiers gabonais d’anthropologie n°17-2006 1926 L’article de James et Renate Fernandez revient sur un terrain mené à la fin des années 1950 sur le Bwiti fang afin de comparer les usages initiatiques de l’iboga avec ses récentes utilisations thérapeutiques en Occident. En effet, il se pourrait que l’iboga puisse servir à soigner, sevrer, ou du moins aider les toxicomanes. Ce passage de l’iboga de l’Afrique à l’Occident est ainsi l’occasion pour les auteurs de se livrer à un stimulant exercice comparatiste entre l’expérience religieuse et l’usage thérapeutique, entre l’encadrement rituel des initiateurs et le protocole médical des soignants. L’article d’André Mary propose une comparaison entre plusieurs usages de la transe et de la vision dans trois cultures religieuses syncrétistes présentes au Gabon : le Bwiti des Fang, l’Eglise du Christianisme Céleste (originaire du Bénin et du Nigeria) et des Eglises pentecôtistes d’origine brésilienne. Cette entreprise comparatiste ouvre sur une réflexion originale sur les formes de l’hybridité religieuse en Afrique. Tournant le dos à la question de l’authenticité et à l’opposition stérile entre paganisme et christianisme, l’auteur s’intéresse plutôt à l’ambivalence productive du travail symbolique opéré dans ces cultures religieuses. L’article de Joseph Tonda offre un contrepoint sociologique (ou socio- anthropologique) aux articles anthropologiques précédents. La contribution s’attache à replacer la « sorcellerie » et le « fétichisme » dans le cadre d’une modernité capitaliste qui affecte profondément les sociétés africaines postcoloniales. A travers un examen stimulant et original de l’imaginaire du Diable, l’auteur montre ainsi que ces phénomènes ne doivent pas être exclusivement rattachés à l’Afrique traditionnelle, mais qu’ils constituent également une dimension essentielle de l’Afrique contemporaine. L’article de Christian Mayissé s’attache à replacer le recours contemporain à une épreuve ordalique, le Motèndo, dans le contexte des transformations coloniales et postcoloniales de la justice traditionnelle. Il montre ainsi que, si une ordalie comme le poison d’épreuve Mbundu a été progressivement marginalisée, le recours au Motèndo est au contraire extrêmement répandu, tant en milieu rural qu’en milieu urbain, dans la mesure où il permet de contourner l’incapacité des tribunaux étatiques modernes à prendre en charge les affaires de sorcellerie. L’article de Florence Bernault offre un éclairage d’historienne fort pertinent sur les phénomènes politico-religieux, en montrant que l’on ne peut étudier ces faits qu’en restituant leur épaisseur historique. A travers l’analyse des usages sociaux sédimentés dans le terme « fétichisme » et l’examen de ses réappropriations stratégiques, l’auteur replace ainsi les catégories du religieux et du politique – leurs distinctions et leurs chevauchements – dans l’histoire de l’entreprise coloniale et missionnaire en Afrique centrale. Enfin, une bibliographie commentée consacrée à l’anthropologie religieuse du Gabon a été rassemblée par Julien Bonhomme. Cette bibliographie comporte plus de 215 références et entend servir à faciliter et orienter les recherches futures tout en pointant au passage quelques nouvelles pistes possibles d’investigation. Julien Bonhomme, éditeur scientifique invité Cahiers gabonais d’anthropologie n°17-2006 1927 DIGNES CONSIDERATIONS SUR LES CULTES D’ANCETRES AU GABON A PROPOS DU TOURNAGE D’UN FILM SUR LE BYERI Raymond Mayer1 & Emmanuel Ekankang2 (Université Omar-Bongo) En mémoire de Jean Ndong-Mintsa (1920-2006) Résumé A la faveur d’un film auquel ils ont pris part, les auteurs interrogent l’existence des cultes d’ancêtres au Gabon et s’interrogent sur les significations qui s’y attachent en prenant en considération à la fois le contexte de la confrontation coloniale et celui des recompositions postcoloniales. Mots-clés : religion – statuaire – reliquaire – culte – ancêtre – byèri – fang – film – Gabon Introduction Le récent tournage d’un film sur le byèri fang3 au Gabon appelle notre attention sur un aspect des religions gabonaises que l’on croyait disparu : le culte des ancêtres. A travers le traitement de ce sujet particulier, il est possible de reconsidérer quelques grandes questions se rapportant aux religions gabonaises dans leur ensemble. Les cultes des ancêtres se réfèrent en effet à la conception qu’une culture se fait de la personne humaine et des autres éléments de l’existence (cosmologie), à la conception qu’elle se fait de la réincarnation (métempsycose), et enfin à la conception de la surnature intervenant ou non dans les processus humains (théodicée). C’est ce triple examen qui fait l’objet de cet article, en attendant un travail plus complet qui s’annonce4. La question particulière du Byèri fang Le propos du film, et d’ailleurs de la série tout entière, est limpide. Il s’agit de partir d’un objet figurant dans un musée européen pour retrouver la culture qui l’a produit. Après des tournages consacrés à un tiki des Maori de Nouvelle-Zélande, une coiffure à plumes des Kayapo amérindiens, une vièle à tête équestre de Mongolie, un métier à tisser des Dogons, voici que le tour est venu d’interroger l’origine et la culture d’une tête de byèri fang du Gabon. Dénommée « gardienne de reliquaire » dans la littérature muséographique, la tête de femme uploads/Societe et culture/ cga-17.pdf

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