Pourquoi l'anthropologie est tsellement importante Prague, le 15 Octobre 2015.

Pourquoi l'anthropologie est tsellement importante Prague, le 15 Octobre 2015. Cette déclaration a été rédigée par le Comité Exécutif de l'Association Européenne des Anthropologues Sociaux suite à la réunion et la conférence qui ont eu lieu à Prague et qui ont été organisées par la même association les 14 et le 15 Octobre 2015. La conférence, qui a réuni plus de 50 anthropologues provenant de 17 pays différents, a focalisé la discussion sur la manière dont la discipline de l'anthropologie, culturelle et sociale, peut se différencier en Europe d’aujourd'hui. La réunion, qui a eu lieu parallèlement avec la crise actuelle des réfugiés en Europe, a été organisée par l'Institut d'Ethnologie de l'Académie Tchèque des Sciences en collaboration avec l'Association Tchèque d'Anthropologie Sociale. Elle a également reçu un soutien financier à travers le programme Stratégie 2020 décerné par l'Académie Tchèque des Sciences, conçu pour la subvention du partage public des connaissances scientifiques. * * * L ‘anthropologie est souvent décrite comme l'art de «rendre l'exotique familier et familiariser l’exotique». Elle a également été décrite comme «La plus humaniste des sciences et la plus scientifique des sciences humaines» (Eric Wolf). L'anthropologie peut être définie comme l'étude comparative des humains, de leurs sociétés et de leurs mondes culturels. Elle explore simultanément la diversité et les points communs entre tous les êtres humains. Pendant de nombreuses années, l'anthropologie sociale et culturelle a été associée à l'étude des «lieux éloignés» et des sociétés à petite échelle. Beaucoup d'entre elles étaient analphabètes et n’étaient pas incorporées dans les institutions de l'Etat. Bien que, l'étude de la diversité humaine concerne toutes les sociétés, de la plus petite à la plus grande et de la plus simple à la plus complexe la plupart des anthropologues d’aujourd'hui reconnaissent que toutes les sociétés du monde contemporain sont impliqués dans des processus d'une énorme complexité, tels que la migration, le changement climatique, les crises économiques mondiales et la circulation transnationale des idées. Tout comme les anthropologues européens et américains du début du 20ème siècle ont eu de la peine à comprendre et à décrire «le point de vue des autochtones» quand ils voyageaient au bout du monde pour aller les rejoindre, en Mélanésie ou en Afrique, les anthropologues contemporains tentent de conduire l’enquête dans leurs domaines de recherche de la meilleure manière possible, partout où ils effectuent des recherches, que ce soit dans leur propre arrière-cour ou dans des lieux lointains. Ensuite, ils rapportent sur la manière dont les gens qu'ils étudient perçoivent le monde et agissent en conséquence. Ils s’efforcent toujours de comprendre «le point de vue des autochtones» bien que l'objet de leur enquête puisse traiter de la consommation dans une ville européenne ou de la politique ethnique dans la région de l’océan Pacifique. Certaines des questions que les premières générations d'anthropologues ont posées continuent a préoccuper la génération des anthropologues d’aujourd'hui même s’ils s’y intéressent autrement. D’une manière générale, les anthropologues se demandent ce que c’est d'être un être humain, comment se forme une société, et ce que veut dire la parole «nous». Tout comme ils l'ont fait dans le passé, les anthropologues explorent l'importance des relations de parenté dans les sociétés contemporaines et soulèvent des questions sur le pouvoir et la politique, la religion et la vision du monde, les sexes et la classe sociale, mais aujourd'hui, ils étudient également, l'impact du capitalisme sur les petites sociétés et la quête pour la survie culturelle entre les groupes autochtones, pour ne citer que quelques domaines de recherche. Bien qu'il existe différentes écoles théorétiques, ainsi que de nombreux intérêts particuliers à la fois régional et thématique, le métier de l'anthropologie sociale et culturelle consiste en une boîte à outils qui est partagée par tous ceux qui sont formés dans la discipline. L’anthropologie en soi ne prétend pas résoudre les problèmes envisagés par l'humanité, mais elle donne à ses praticiens les compétences et les connaissances nécessaires qui leurs permettent d'aborder des questions complexes avec compétence et pertinence. Les mots clés sont : le relativisme culturel, l'ethnographie, la comparaison et le contexte. Le relativisme culturel L’anthropologie ne comporte pas de jugement sur la valeurs des autres personnes et ses praticiens ne classent pas les sociétés sur une échelle de «sous-développé» à «développé». Cela ne signifie pas que les anthropologues suspendent tous les jugements sur ce que les gens font. Par exemple, quelques-uns tolérerentt la violence ou l'inégalité, bien qu'elles puissent être pratiquées au nom de la «culture». Plutôt, une perspective professionnelle ou scientifique, représentée en anthropologie, insiste sur la nécessité de comprendre ce que les humains font et comment ils interprètent leurs propres actions et leurs visions du monde. Cette approche, connue sous le nom de relativisme culturel, est un outil méthodologique essentiel pour étudier adéquatement les mondes de la vie locale. Il s’agit de l’idée que les sociétés sont qualitativement différentes les unes des autres et ont leur propre logique interne et unique. Il ne faut pas se tromper de tenter à les classer sur une échelle valeur. Par exemple, une société peut se trouver au bas de l'échelle de valeur par rapport à l'alphabétisation et le revenu annuel. Mais cette échelle peut se révéler totalement inutile si les membres de cette société n’ont aucun intérêt pour les livres et pour l'argent. Dans un cadre de relativisme culturel, on ne peut soutenir la thèse qu'une société qui possède de nombreuses voitures soit «meilleure» que celle qui en a moins, ou que le rapport de smartphones à la population soit un indicateur utile de qualité de vie. Le relativisme culturel est indispensable dans les tentatives anthropologiques pour comprendre les sociétés en termes neutres. Ce n’est pas un principe éthique, mais c’est un outil méthodologique. Il est parfaitement possible de comprendre d'autres personnes dans le cadre leurs propres conditions, sans partager leurs perspectives ni tolérer ce qu'ils font. Comme l'anthropologue Clifford Geertz a déclaré, «vous ne devez pas être l’un d’eux pour les connaître». Le pouvoir de l'ethnographie Un deuxième outil important dans la recherche anthropologique est l'ethnographie, autrement dit le travail sur le terrain, comme action principale pour collecter les données. Le travail ethnographique sur le terrain ne demande pas une forte intensité de capital et ne demande pas non plus, l’emploie de main-d'œuvre considérable. Plutôt, il coûte peu et, sur le terrain, les anthropologues consacrent la plupart de leur temps à l’activité. Ainsi, c’est un travail qui consume du temps. Les anthropologues passent généralement un an ou plus sur le terrain. Cela est nécessaire parce que l'objectif de la méthode ethnographique est de développer une bonne connaissance et une bonne compréhension d'un certain monde socioculturel et, pour que cela soit possible, les anthropologues doivent apprendre la langue locale et participer autant que possible aux activités locales. Contrairement à la sociologie qualitative, qui est généralement basée sur des entretiens intensifs, les anthropologues ne considèrent pas les entretiens comme méthode principale, même si elle fait part de leur boîte à outils. Plutôt, ils recueillent des données à travers l'observation participante au cours de laquelle l'anthropologue passe simplement du temps avec les gens, parle avec eux, pose parfois des questions, et apprend aussi bien que possible les manières de faire locales. Les anthropologues utilisent les gens pour étudier d'autres personnes. La méthode exige que le chercheur apprenne à connaître les gens au niveau personnel à les rencontrer à plusieurs reprises et, si c’est possible, à vivre avec eux au cours des recherches sur le terrain. Pour cette raison, les données ethnographiques sont de très haute qualité, même si elles ont souvent besoin d'être complétée par d'autres types de données, telles que les données quantitatives ou historiques, puisque le nombre des personnes dont la vie est étudiée par l’anthropologue à travers l’observation participante est nécessairement limitée. La méthode ethnographique permet à l’anthropologues de découvrir les aspects des mondes locaux qui sont inaccessibles aux chercheurs qui utilisent d'autres méthodes. Par exemple, les anthropologues ont étudié les visions du monde selon les néonazies européens, le fonctionnement de l'économie informelle dans les marchés africains et les raisons pour lesquelles les gens en Norvège jettent plus de nourriture qu'ils l’admettent. En combinant l'observation, la participation et les conversations directes dans leurs méthodes ethnographiques en profondeur, les anthropologues sont en mesure de fournir des descriptions plus détaillées et nuancées sur des phénomènes similaires et sur d’autres phénomènes, avec des résultats supérieurs aux travaux des autres chercheurs. C’est une des raisons pour lesquelles la recherche ethnographique est consommatrice de temps : les anthropologues ont besoin d’établir une relation de confiance avec les gens qu'ils tentent de comprendre, pour qu’ils révèlent consciemment ou inconsciemment, des aspects de leur vie dont ils ne serons jamais prêts à parler, par exemple à un journaliste ou à un chercheur en sciences sociales avec leurs questionnaire. Le défi de la comparaison De nouvelles perspectives sur la condition humaine et de nouveaux développements théorétiques en anthropologie se développent souvent de la comparaison qui est la recherche systématique des différences et des similitudes entre les mondes sociaux et culturels. Bien que la comparaison soit exigeante, difficile et uploads/Societe et culture/ easa-policy-paper-fr.pdf

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