1 2 Epigraphe La spécificité du cinéma c’est la présence d’une langue qui veut

1 2 Epigraphe La spécificité du cinéma c’est la présence d’une langue qui veut se faire art au cœur d’un art qui veut se faire langage Christian METZ 3 0. Introduction générale 0.1. Objet L’objet de ce travail est le cinéma engagé. Nous voulons étudier la contribution du cinéma africain dans le développement des sociétés et l’éducation des masses. Par le moyen de la théorie de l’énonciation et de la méthode sémio-pragmatique, nous voulons présenter les différents processus par lequel les réalisateurs passent pour vulgariser, sensibiliser et dénoncer des vices. 0.2. Problématique La ville de Kinshasa1 compte environ 11 millions d’habitants2, l’une des plus grandes capitales d’Afrique centrale. Pourtant c’est à peu près 20 000 enfants dits « Shégué »3 qui survivraient dans la rue entre violence, drogue et abandon. Ces enfants, de toutes tranches d’âge confondues, sont connus pour leur violence et souvent courent derrière les voitures de musiciens et politiciens pour mendier. Mais c’est une frange de la population à ne pas négliger car ils forment une communauté à part entière dans la ville. Ce phénomène que l’on appelle « shégué » n’est plus qu’un simple fait mais cela a pris une grande ampleur car lors des consultations présidentielles organisées du 2 au 26 novembre 2020 par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, le porte-parole de cette petite communauté a été reçu avec sa délégation pour donner son avis sur la façon dont les choses évoluent dans le pays. Cela nous fait comprendre que le phénomène « shégués » que l’on appelle aussi « Kuluna » n’est plus qu’un simple fait social, mais il devient socio- culturel à Kinshasa comme le viol l’est à l’Est du pays dans les parties touchées par la guerre. 1 P. LEPIDI, « Dans l’enfer des « shégués » : enfants de la rue à Kinshasa », dans Le monde/Afrique,, www.lemonde.fr/Afrique, consulté le 26 mars 2021. 2J. FLOUROT, « Kinshasa 2005. Trente ans après la publication de l’Atlas de Kinshasa », Les Cahiers d’Outre- Mer [En ligne], 261 | Janvier-Mars 2013, mis en ligne le 01 janvier 2015, dans http://journals.openedition.org , consulté le 21 juin 2021. 3Op.cit. 4 Notre travail portera sur l’analyse du film MAKI’LA. Ce film nous relate l’histoire des enfants vivant dans la rue. Il nous plonge dans le quotidien de cette communauté, mais le plus intéressant est qu’il montre les problèmes majeurs qui poussent les familles à abandonner leurs enfants dans la rue et aussi ce qui pousse les enfants eux-mêmes à préférer la vie très mouvementée qu’offre la rue à une vie plutôt calme qu’on mènerait au sein d’une famille. Le cinéma est donc un excellent moyen de communiquer autour de la question et aussi d’éveiller la conscience de la société sur ce fait. Le « cinéma »4 désigne à la fois l’ensemble des techniques et des procédés qui permettent la projection sur un écran des images fixe ou animées, sonorisées ou non. Par métonymie, c’est la salle où l’on projette sur un grand écran, un film ou une œuvre vidéo. Il joue un très grand rôle aujourd’hui en ce qui concerne la sensibilisation et la dénonciation des faits sociaux. Il est l’un des outils dont on se sert dans la communication pour vulgariser tel ou tel autre comportement à adopter. Aujourd’hui le cinéma est vu non seulement comme un outil de divertissement mais est aussi utilisé comme outil pour sensibiliser les masses sur ce qui se passe dans la société. Selon Francesco Casseti5, les films sont capables de donner corps non seulement aux grands mythes de l’homme, mais aussi aux inquiétudes et aux problèmes typiques de toute société. De ce qui précède nous comprenons que le cinéma engagé présente non seulement une histoire qui pousse le téléspectateur à prendre conscience mais c’est aussi un moyen d’évasion. Partout dans le monde, les réalisateurs ont compris cette double importance du cinéma et l’utilise donc pour défendre la cause des minorités dans certains cas, et dans d’autres, ils tirent la sonnette d’alarme sur certaines injustices. Parlant de défendre les minorités, nous pouvons citer le film américain « The hate you give (T.H.U.G) », ce film parle évoque en gros de la violence policière, qui fait rage aux Etats-Unis et du le racisme. Il nous fait comprendre que le racisme provient de l’éducation qui est inculquée aux 4F. BALLE, Dictionnaire des médias, Ed. Larousse, 1998, p.43 5F. CASS ETI, Les théories du cinéma depuis 1945, Paris, 2e édition, Ed. Armand Colin, 2008, p.293 5 enfants dès le bas âge. Il nous montre que les Nnoirs comme les Bblancs ont des préjugés, et que c’est le plus grand problème de la société américaine car il ne favorise pas le vivre- ensemble. Nous comprenons comment ce film donne corps à ce grand problème auquel les américains font face et il rejoint la logique du film que nous allons analyser car lui aussi met en exergue ce qui pousse les enfants à rejoindre la rue. Nous pouvons également citer la série mexicaine « La Dona », pour appuyer cette thèse de Francesco Casseti. Cette série dénonce la violence faite aux femmes. Elle dénonce le fait que la femme violée n’est pas soutenue dans sa quête de justice, surtout si l’auteur du viol est bien placé dans la société. Cette télénovelas dénonce aussi le féminicide qui fait rage dans ce pays. Ce produit du cinéma latino-américain cherche à enrôler la communauté internationale ainsi que toutes les femmes du monde dans son combat de tous jours. Nous pouvons aussi citer la série Turque « Fatmagul » qui raconte une histoire presque similaire à celle de la télénovelas citée ci-haut. Cette série dénonce non seulement les inégalités sociales qui existent dans la société tTurque mais aussi certains stéréotypes de cette société. Le cinéma est donc un outil important lorsqu’on veut atteindre plusieurs personnes qui peuvent porter la cause pour laquelle on se bat. Chaque société tente de produire des films qui la peint et qui la définit le mieux. En Afrique, nous remarquons la production des films et séries engagés dans la sensibilisation, nous pouvons citer la série Sénégalaise « C’est la vie » qui retrace la vie d’un centre de santé, qui tente de veiller sur la santé d’une communauté très attachée à la tradition, alors entre superstition et réalité, ce centre peut heureusement s’appuyer sur une radio communautaire qui diffuse des émissions avec les médecins du centre pour sensibiliser sur telle ou telle autre maladie ou épidémie. Cette série connait un grand succès sur le continent africain car elle traite des sujets assez importants et qui sont communs à toute l’Afrique. Dans chaque pays d’Afrique producteurs, acteurs et réalisateurs se mobilisent pour créer des contenus qui reflètent les valeurs de leur société. Notre pays n’est pas en reste car chaque jour nous voyons émerger des acteurs très talentueux. Notre industrie cinématographique, bien qu’étant encore faible, a connu des films à succès tel que : la 6 comédie musicale la vie est belle interprétée par le grand chanteur Papa Wemba, le film Rebelle qui a eu un oscar, et bien d’autres œuvres qui ont connues des grands succès sur le continent et dans le monde. Le film Rebelle par exemple est un film très engagé, et nous voyons à quel point le cinéma est un grand outil de dénonciation et de sensibilisation partout dans le monde. De ce qui précède, notre question de recherche s’intéresse aux mécanismes sémio- pragmatiques mis en œuvre par la réalisation pour dénoncer les maux de société congolaise dans le film « MAKI’LA ». 0.3. Hypothèse La réalisatrice Machérie Ekwa Bahango a dénoncé les maux de la société congolaise en général en se basant sur la communauté des shégués. 0.4. Cadre théorique Pour notre travail, nous allons utiliser la théorie de l’énonciation développée par plusieurs auteurs. 0.5. Méthode et technique de recherche Pour ce travail, nous allons utiliser la méthode sémio-pragmatique. La démarche sémio-pragmatique de Roger Odin6 propose une approche rationalisée des modes de production de sens en jeu dans la communication médiatisée, diffusée ou sociale. Empruntant ses outils à la sémiologie, théorie générale des signes et des processus interprétatifs, ainsi qu’à la pragmatique, étude du sens d’un énoncé en ce qu’il tient à la situation de discours, sa méthode se présente comme un effort de renouvellement en la matière. 6E. BOUILLAGET, « Les espaces de communication - Introduction à la sémio-pragmatique », Revue française des sciences de l’information et de la communication [En ligne], 1 | 2012, mis en ligne le 01 septembre 2012, consulté le 07 mai 2021. URL : http://journals.openedition.org/rfsic/199 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rfsic. 7 Cette approche de Roger Odin7 considère une séparation entre l’émetteur et le récepteur, et aussi la façon dont le sens d’un énoncé peut varier dans le processus de communication. Ici, le message prend donc tout son sens dans l’ensemble des facteurs exercés indépendamment qui influent sur le mode de production de sens des deux actants à savoir, l’émetteur et le récepteur. 0.6. Intérêt du sujet Ce travail a un intérêt sur trois différents uploads/Societe et culture/ esther-memoire.pdf

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