Histoire de l’éducation populaire. 1) Définitions et objectifs de l’éducation p

Histoire de l’éducation populaire. 1) Définitions et objectifs de l’éducation populaire. - notion « assez difficile à définir » (F. Tétard), terme « valise », notion encore incertaine (J-M. Ducomte) - diffusion et un accès à la culture au plus grand nombre : personnes défavorisées, handicapées, venant de milieu enclavés - chacun puisse s’épanouir dans la société et trouver sa place (Jean Pierre Mignon) - chacun puisse s’enrichir des différentes formes de cultures, d’expériences variées et de savoirs. - éducation du peuple par le peuple, apprendre quelque chose de l’autre - objectif : pouvoir s’émanciper individuellement et collectivement, la force du groupe permet la force de l’individualité. - expériences, situations, groupe → mise en commun et création de nouveau savoir sans hiérarchie de savoir + égalité - ambition de former des citoyens conscients et critiques, capables d’agir sur leur environnement pour le changer. - rôle socialisateur : La culture, les sports, les activités ludiques, etc. sont autant d’apprentissage pour développer ses capacités à vivre en société, confronter ses idées, à prendre des responsabilités - permettre aux individus de devenir des citoyens actifs (permettre à chacun, dès l’enfance, de participer à une société plus solidaire et plus démocratique). - « l’action éducative qui prétend toucher principalement les milieux populaires et qui entend agir sur l’individu hors de l’école pour transformer la société » C. Christen et Besse - Baron de Gérando : principal fondateur de Société pour l’instruction élémentaire, 1839 : nécessité de dév l’éducation dans les écoles élémentaires « aux enfants de la classe laborieuse et pauvre », nécessité de donner une « culture intellectuelle convenable pour les enfants pauvres » « une culture de la sociabilité chez les enfants de familles pauvres » (J-M de Gérando, De la bienfaisance publique) - l’éducation des enfants pauvres par développement de l’instruction élémentaire pour tous → emploie de la notion d’éducation populaire début 19ème siècle. - en France, reconnu par le ministère de la jeunesse. - pas de hiérarchie, il faut donner les moyens pour comprendre le monde et pouvoir le changer, essayer d’agir pour transformer les situations à problèmes. - on ne vulgarise pas les savoirs, l’importance est de créer son propre savoir. - on développe son audace et son pouvoir d’agir, on expérimente on met la main à la pâte, il n’a à plus d’auto-censure. - l’expression « éducation populaire » renvoie, depuis 1945 aux activités de « jeunesse et d’éducation populaire » (JEP), les activités extrascolaires d’éducation non formelle des enfants et des jeunes. 2) Quels sont les pères fondateurs de l’éducation populaire ? 1789-1882 A) rapport Condorcet 1792 : situer les bases de l’éducation populaire. Marie-Jean de Condorcet, député de tiers-état, 1792 : rapport sur l’instruction publique à l’Assemblée législative. - terme « éducation populaire » figure pas directement dans rapport : « d’instruction publique » ou « d’instruction nationale ». - texte fondateur à l’origine de l’éducation populaire + très novateur. - pour lui l’instruction (avant réservée à clergé, bourgeoisie, élite)→ ouverte à l’ensemble de la population. C’est l’idéal d’une éducation pour le peuple qui restera dans les valeurs de la République naissante (Première République). - le Rapport Condorcet n’a pas été suivi par les politiques de l’époque. - connaître ses droits et les exercer, pas créer des nouveaux droits. - instruction publique et nationale but de produire un homme nouveau→ permettre la libération de la religion. Cet homme nouveau : entreprenant, autonome dans son travail et dans sa recherche du bien-être, loin des contraintes idéologiques de l’ancien Régine (monarchie de droit divin). → Extraits du rapport Condorcet : - « établir entre les citoyens une égalité [...] et de rendre réelle l’égalité politique reconnue par la loi » […] « apprendre à apprendre » […] « substituer enfin l’ambition d’éclairer les hommes à celles de les dominer »→émanciper le peuple, aider les personnes à penser par elles mêmes dans tous domaines. Permettre aux personnes d’être libre en accédant à la culture, au sens large. - « Offrir à tous les individus de l’espèce humaine les moyens de pourvoir à leurs besoin, d’assurer leur bien- être, de connaître et d’exercer leurs droits, d’entendre et de remplir leurs devoirs. Développer toute l’étendue de talents qu’il a reçu de la nature. » → émancipation au sens large et total, aller chercher chez la personne tous ses talents et compétences pour émanciper la personne. B) 1793 député nommé Louis Portiez plaide pour l’éducation de la jeunesse en la faisant sortir du cadre de l’école par : voyages, art, découverte nature et industries. S’éduquer autre part qu’à l’école et ≠. - en 1793 idée de l’éducation à la citoyenneté est déjà présente. C) 1866, création de la Ligue de L’enseignement par Jean Macé. - mouvement laïque d’éducation populaire proposant des activités éducatives, culturelles, sportives et de loisir. A fêté en 2016 ses 150 ans. Que dans 90’ qu’elle a manifesté son appartenance de façon systématique à l’éducation populaire. - Jean Macé, père fondateur de l’éducation populaire, journaliste politique. Veut créer en France des réseaux de bibliothèques populaires communales. Personnage engagé pour combattre « l’ignorance du peuple » qui se laisse opprimer. 1886 publie Manifeste de la Ligue de l’Enseignement →expose ses idées et sa façon de concevoir l’éducation populaire. - Dans ce manifeste il défend les 2 idées suivantes : • 1 : la formation des citoyens permet l’émergence de la démocratie. • 2 : la formation des citoyens est l’instrument de l’action publique. Selon lui l’instruction doit être gratuite, obligatoire et laïque. Son appel est reçu par des milliers de personnes. Viendront ensuite les lois de Jules Ferry qui rendent l’école gratuite (1881), l’instruction obligatoire et l’enseignement public laïque (1882). 3) Période 1940-1950. - fin de la seconde GM, tout est à reconstruire en particulier les mouvements du secteur laïque → ex : Ligue de l’enseignement interdite par régime de Vichy. - août 1944, Paris est libéré, résistants souhaitent rétablir institutions de la république. L’éducation pop devient préoccupation partagée par l’administration publique et organismes privés (asso et mouvements qui en défendaient les valeurs avant la guerre)→ dynamique crée puis détruite et reconstruite. 4) À la libération des mouvements d’éducation populaire sont fondés. A) Peuple et Culture. - asso fondée en 1945 par les résistants dont Joffre Dumazedier sociologue Français (1915-2002) le plus actif. - met en place des actions de dév culturel social et éco (accès à la culture pour les personnes habitant dans des milieux reculés, des villages ruraux) cherche à pallier les déficits en matière d’égalité d’accès à la culture et au savoir. - à la libération, nommé inspecteur principal de l’éducation populaire au ministère de l’éducation national. Accepte à condition de pouvoir créer un mouvement national et indépendant d’éducation populaire : Peuple et Culture. Avec d’autres résistants (Bénigno Cacérès, Paul Lengrand) construisent un « projet politique de démocratisation culturelle ». - ce projet politique s’incarnera dans P&C. - composé d’asso locales, départementales, régionales : interviennent dans formation des échanges internationaux, du dév en milieux rural et œuvrent pour l’accès à la culture pour tous. Le mouvement représente une 30aine d’associations adhérentes, une 40aine d’équipes, 150 salariés, 500 bénévoles et un ancrage territoriale dans toutes les régions. - volonté d’émancipation de tous les élèves, l’école ne relève pas assez de l’émancipation des élèves. On va essayer à travers les associations de trouver des moyens d’émancipation. - ce que cherchent Bénigno Cacérès, Joffre Dumazedier et Paul Lengrand : utiliser l’esprit de résistance pour dépasser la routine des institutions établies. Veulent construire une destinée commune à toutes les classes sociales par un brassage culturel. Établir un même espace d’expression et de reconnaissance sociale - projet P&C : établir des techniques pédagogiques pour dépasser les rigidités éducatives de l’éducation nationale. L’une des idées centrale du mouvement était de créer des écoles normales d’animateurs. → Conférence Joffre Dumazedier, itinéraire d’un humaniste, 1998 : - comment faire faciliter la connaissance et faire en sorte qu’elle soit accessible à tous, retranscrire la connaissance. - mettre en place une éducation/culture qui dure dans le temps + auto-développement. - perfectionner l’enseignement : changer le contenu pour qu’il reflète les conditions de travail et préparer les jeunes à un métier et gérer aussi sa vie en dehors du travail afin qu’il soit un temps d’auto-développement. - en 45 lui vient l’idée de Peuple et Culture. L’éducation devait être permanente : pour cela il fallait créer un mouvement populaire ou socio-culturel. - parle de révolution culturelle de la vie quotidienne, il est sceptique en ce qui concerne le changement par la politique - prône la libération de l’homme, recherche plus de solidarité entre les individus, les classes sociales. - veut que la culture soit accessible et traite de la vie quotidienne, qu’elle commune et construite par tous. Pour lui une culture est vécue, il est contre la technologie car elle sépare les rapports à l’autre. - comment y parvenir ? Un mouvement d’action socio-culturel était nécessaire pour changer les mentalités… l’idée d’une éducation permanente entre la formation que donne l’instituteur et la formation que choisit la personne. C’est uploads/Societe et culture/ fiche-synthese-histoire-de-l-x27-education-populaire.pdf

  • 25
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager