GUIDE D’ACCUEIL DES PORTEURS DE PROJET EN AQUACULTURE Ont contribué à la réalis

GUIDE D’ACCUEIL DES PORTEURS DE PROJET EN AQUACULTURE Ont contribué à la réalisation de ce guide : Georges REMOISSENET, Marc-André LAFILLE & Vaiana JOUFOQUES Cellule Innovation et Valorisation en Aquaculture Direction de ressources marines GUIDE D’ACCUEIL DES PORTEURS DE PROJET EN AQUACULTURE Edition mai 2013 4 | INTRODUCTION L’AQUACULTURE, UN SECTEUR EN VOIE DE DEVELOPPEMENT L’aquaculture est le terme générique désignant toutes les activités de production animale ou végétale en milieu aquatique. L’aquaculture se pratique en mer, en rivière ou étang. Ce secteur concerne les productions de poissons (pisciculture), de coquillages (conchyliculture), de crustacés (crevetticulture par exemple) ou encore d’algues (algoculture). La raréfaction des ressources aquatique mondiale en partie due à la surexploitation, a fait de l’aquaculture un secteur capital en pleine expansion. Une exploitation aquacole peut se présenter sous différentes échelles allant d’une échelle familiale rurale à une échelle industrielle très productive ; chaque échelle nécessitant des compétences appropriées et un suivi rigoureux de l’exploitation. De la même façon, une exploitation aquacole peut présenter différents objectifs allant d’une exploitation très lucrative à une exploitation de subsistance. Cependant, quelque soit l’échelle envisagée, le but d’une exploitation aquacole est d’en tirer un maximum de profi t. Pour cela, il convient: • de maîtriser des techniques pointues visant à l’optimisation des rendements ; • d’évaluer le seuil d’exploitation rentable (en évitant en général de cumuler les activités, chaque activité étant spécialisée et pouvant apporter des risques sur les autres) avec un plan de production et de récoltes adapté au objectifs visés. Ainsi, dans l’optique d’une aquaculture professionnelle, il est primordial de réaliser en priorité un business-plan robuste incluant : • le marché visé (espèce, conditionnement, volumes, prix) ; • le niveau de production envisagé (volume annuel et prix) ; • les paramètres techniques (élevage, environnement, santé) et économiques liés à la fi lière aquacole envisagée ; • le respect de la réglementation en vigueur. L’aquaculture, un secteur en voie de développement | 5 Les différentes fi lières de l’aquaculture en Polynésie française.................6 La pisciculture..................................................................................................................10 Le Paraha Peue........................................................................................................................................10 Le Pati ou Chanos chanos........................................................................................................................14 La crevetticulture..............................................................................................................17 L’aquaculture récifale.......................................................................................................23 La PCC (Post-Larval Capture and Culture) de poissons et crutacés.......................................................23 La PCC par le collectage et l’élevage de bénitier...................................................................................24 Les réglementations......................................................................................26 Développer un projet aquacole durable en Polynésie...............................27 Réalisation d’un business plan.........................................................................................27 Récapitulatif des démarches à suivre...............................................................................29 Financement du projet et gestion d’entreprise..........................................31 Adresses utiles...............................................................................................32 Documents utiles en aquaculture................................................................35 Aquaculture en général....................................................................................................36 La pisciculture..................................................................................................................36 La crevetticulture..............................................................................................................37 L’aquaculture récifale......................................................................................................37 ANNEXES.....................................................................................................38 SOMMAIRE 6 | LES DIFFERENTES FILIERES DE L’AQUACULTURE EN POLYNESIE FRANCAISE A ce jour (2013) les techniques aquacoles maîtrisées et développées en Polynésie française sont:  la pisciculture lagonaire : élevage de Paraha peue Platax orbicularis en cage. Trois fermes de Paraha peue sont en activité et le Centre Technique Aquacole (CTA) VAIA de Vairao fournit les alevins aux fermiers ;  la crevetticulture : élevage de crevettes en bassins. Trois fermes sont déjà en exploitation et le CTA fournit les post larves de crevette ;  l’aquaculture récifale, c’est-à-dire la collecte et l’élevage de larves ou post-larves récifales appelée aussi PCC (Post larval Capture and Culture) : • PCC de poissons et crustacés : o problème de marché limité pour le moment à l’éco tourisme, car moins de 10% des larves sont intéressantes pour l’exportation sur le marché de l’aquariophilie ; o potentiel existant sur la collecte de «Pati» ou poisson-lait Chanos chanos maîtrisée et suffi sante (sur sites appropriés aux Tuamotu) pour une pisciculture professionnelle • PCC de bénitiers : o le collectage et élevage de bénitiers permet de produire des bénitiers d’aquaculture sans passer par les techniques d’écloserie. Cette technique étant en phase pilote de production, actuellement l’exportation de bénitiers sauvages est faisable mais elle est réglementée. L’exportation de bénitiers sauvages devrait être progressivement limitée dans la prochaine réglementation de façon à privilégier le collectage, l’élevage, le réensemencement et donc la durabilité. Depuis 2008, seuls les lagons de Tatakoto et de Reao sont ouverts au collectage. Cette fi lière prometteuse reste cependant fragile (marchés incertains et réglementation en cours) ;  la reproduction et l’élevage piscicole de tilapia (ou « sunfi sh ») en eau douce, voire d’autres espèces présentes en Polynésie : technique d’élevage à maîtriser par le porteur de projet sans gestion des stocks de reproducteurs par le Pays. L’aquaculture d’espèces d’eau douce peut aussi être couplée à de l’agriculture en hydroponie, on appelle alors cela de l’aquaponie, technique maîtrisée ailleurs dans le monde, qui permet d’utiliser les déchets de nourriture et des poissons comme engrais pour les plantes cultivées hors sol. Les différentes fi lières de l’aquaculture en Polynésie française | 7 | 7 Les techniques aquacoles non encore totalement maîtrisées et projetées ou développables à court terme en Polynésie française sont :  l’élevage de crevettes en cages ou en enclos lagonaires : le transport des post larves et la phase de grossissement en cage ont été validés ; la faisabilité technique du pré-grossissement en cage ou en enclos et du grossissement en enclos sont en cours de validation ;  la culture d’algues (à Tubuai par exemple : Caulerpa racemosa) pouvant être projetée en essai pilote avec un minimum de Recherche et Développement (rien n’a encore été fait localement) ;  la PCC ou collecte et élevage de civelles (post-larves d’anguilles) déjà testée à Opunohu  l’exploitation d’autres espèces de crustacés : o Exploitation des pinces et stocks de crabes « Tupa » à mettre en place avec test de repousse de pinces si il y a un porteur de projet à accompagner ; o Crabe vert ou crabe de mangrove « Upai » Scylla serrata : essais de reproduction et grossissement à envisager soit lorsque le CTA aura développé ses productions actuelles, soit par des porteurs de projets ; o la PCC ou collecte et élevage de post-larves de chevrettes «Oiha’a» ou Macrobrachium lar, déjà testée au Vanuatu.  l’élevage de «Rori» (holothurie, bêche de mer), dont l’étude en écloserie des espèces locales n’est pas encore totalement maîtrisée et encore moins en réensemencement. Situation aquacole en Polynésie et perspectives à court terme. * Le potentiel indique la production potentielle et projetée par les fermes déjà existantes sans les porteurs de projet. Les différentes fi lières de l’aquaculture en Polynésie française 8 | Depuis les années 2000, l’aquaculture en Polynésie se modernise et se structure. Ainsi, outre les projets de production du secteur privé, la Direction des ressources marines (DRM) accompagne le développement du secteur en se focalisant sur : • l’accueil des porteurs de projet et l’assistance technique à la profession (au niveau des écloseries du CTA et des aquaculteurs) ; • la réglementation à adapter (concessions, aides spécifi ques au secteur, agrément, etc.) • la qualité du produit (nécessaire à maîtriser par rapport à la pêche) ; • la recherche appliquée avec ses partenaires (Ifremer, CRIOBE, IRD, UPF, CPS) à travers la maîtrise des techniques (ex : la mise en cages du Paraha peue, l’élevage de crevettes en cages/enclos ou en super-intensif) et l’amélioration des coûts de production; • la promotion du produit (au niveau local et international afi n d’assurer son écoulement); • l’alimentation à travers la sélection de l’aliment du marché le mieux adapté aux besoins, la diminution des rejets pour optimiser les coûts et la qualité environnementale ; • la qualité environnementale des structures et méthodes d’élevage (qui ne doivent pas polluer le milieu) ; • l’état sanitaire, la vigilance sanitaire et la biosécurité des cheptels (atout actuel de la Polynésie française à protéger absolument sous peine de voir arriver des pathogènes qui vont nous empêcher fortement de développer des fi lières). Les différentes fi lières de l’aquaculture en Polynésie française Paraha peue Platax orbicularis (Photo : Thierry Zysman) 10 | | La pisciculture LA PISCICULTURE Le Paraha peue Le Platax orbicularis est connu en Polynésie sous le nom de poisson lune ou Paraha peue. Ce poisson omnivorre se nourrit principalement de végétaux aquatiques (algues), de plancton, de petits poissons et d’invertébrés benthiques. Il est de forme ronde, argenté avec des bandes noires verticales très caractéristiques, ses nageoires pectorales sont jaunes, et sa taille peut atteindre 50 cm et près de 5 kg dans le milieu naturel. Le marché du poisson et le Paraha peue en Polynésie française Une étude réalisée en 2002 sur du poisson lagonaire de qualité a montré que la disponibilité du marché local est estimée à 100 tonnes / an pour du poisson vendu départ ferme à 1 000 FCFP/kg. Même si depuis ce marché a évolué, et si l’expérience montre que les estimations sont parfois bien plus basses que la réalité (cas du thon frais : marché multiplié par 2) le poisson est une denrée commune en Polynésie française avec un marché local du poisson d’environ 10 000 tonnes par an. Seules quelques espèces atteignent des prix élevés (>2000 Fcfp/kg pour le client). C’est le cas du poisson de profondeur «Paru», du thon rouge, voire du saumon des dieux à certaines périodes de l’année et de quelques espèces lagonaires dont le Paraha peue. Sur le marché polynésien, le Paraha uploads/Societe et culture/ guide-aquaculture.pdf

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