1 sur 4 INDIVIDU et SOCIETE Introduction Les notions de « Individu » et « Socié
1 sur 4 INDIVIDU et SOCIETE Introduction Les notions de « Individu » et « Société » sont familières au point où on retrouve une certaine réciprocité qui leur anime. La société, du latin *socius* renvoie à un ensemble d’individus vivant dans un même milieu et régis par des règles appelées *normes*. Une telle élucidation notionnelle de la société permet de comprendre qu’il ne peut point exister une société sans individus. Pour ce terme dernier, venant de même du latin *individum*, on entend le sens de ce qui est indivisible, autonome et unique. En ce sens, s’identifie un rapport qui pourrait bel et bien exister entre la société et l’individu à tel enseigne que tous les deux partagent une certaine interdépendance. Par conséquent, il serait pertinent d’assimiler les interrogations à savoir : Quel est le rapport d’antériorité qui existe entre l’individu et la société ? L’état de nature est-il soutenable ? En quoi la l’individu est intimement lié à la société ? Comment doit se comporter l’individu vis à vis de la société ? La société ne serait-elle pas contraignante pour l’épanouissement du genre humain ? I - Hypothèse de l’état de nature : L’état de nature désigne selon Jean Jacques Rousseau l’état où « l’homme » vivait seul et n’avait pas besoin d’échanger avec ses semblables. Pour ce dernier, c’est un état pré-social ou anté-social c’est à dire l’état qui précède la vie en société. Jean Jacques Rousseau partage cette idée avec un philosophe anglais du nom de Thomas Hobbes selon qui la vie sociale est précédée par une vie à un état où l’individu vivait sans ses semblables. Cependant, même s’ils sont d’une même posture, ils exposent des conceptions différentes de la nature humaine. Pour Rousseau, la vie pré-sociale fut caractérisée par l’eldorado qu’il entend comme l’abondance naturelle. Cette opportunité offrait aux individus tout ce qu’ils avaient besoin nécessairement. En d’autres termes, quelqu’un qui avait faim allait cueillir sa nourriture au niveau d’un arbre de la nature. Pour boire, l’individu se servait d’un marigot pour étancher sa soif ainsi que pour dormir, il s’adonnait d’un arbre qui lui avait fourni de quoi manger. Par-là, le penseur français trouve artificielle la société qui émane d’un contrat. La source de ce contrat est l’attitude capricieuse que s’est procurée la nature à un certain moment. Après l’épuisement des ressources dû aux calamités ou catastrophes naturels, les individus commencèrent à se sédentariser en s’appropriant des lopins de terrain pour défendre l’idée de « propriété privée ». Par conséquent, pour éviter les querelles inter-individuelles, nécessaire est la société qui va prescrire des règles auxquelles tout le monde est sensé obéir. Rousseau résume ce contrat en ces termes « Il s’agit par ce présent contrat de trouver une forme d’association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé et par laquelle chacun s’unissant à tous n’obéit pourtant qu’à lui-même et reste aussi libre qu’auparavant » © 2019/2020 PHILOSOPHIE : INDIVIVIDU & SOCIETE Par M. SOUGOU 78 227 42 45 2 sur 4 Contrairement à la pensée ou conception rousseauiste, s’étale celle de Hobbes qui voit l’homme sous l’angle d’un être méchant, ingrat et cruel. De ce fait, avec ces dites attitudes, ce dernier doit impérativement vivre en association dictée et embellie par des règles. D’après Hobbes, c’est ce « pacte d’association » qui permet de faire face à ce qu’il nomme le « Bellium omnium contra omnes » c’est à dire la guerre de tous contre tous ou « Homo homini lopus », l’homme comme loup pour l’homme. En effet la société, dans le but de fermenter les rapports conflictuels, s’est émergée. Néanmoins, l’idée d’une société comme émanant d’un contrat est rejetée par les penseurs dénommés les naturalistes avec comme tête de fil Aristote. Pour celui-ci, la société est naturelle car le genre humain ne peut point vivre sans la société. Il soutient que si la base de la société est la famille et que l’homme vient au monde en famille, l’homme donc vient au monde en trouvant sur place la société. D’où jaillit l’idée selon laquelle que l’homme et la société sont donnés dans une logique de concomitance. D’après lui, « l’homme est un zoon politikon » (un animal politique) signifiant qu’il ne peut vivre ni s’épanouir que dans la société. Pour reprendre Elisabeth Clément, « l’homme a besoin de ses semblables pour partager le sentiment d’exister ». *II - Rapport entre individu et société* Le rapport qui existe entre individu et société est un rapport très étroit. Cela permet de confirmer une interdépendance qui aurait existé entre ces deux notions. En effet, il ne peut pas avoir une société sans individus mais aussi un individu au sens humain, ne peut pas exister sans la société. Ainsi, à travers ce rapport, il sera pertinent de souligner à quel point sans la société l’individu ne trouve pas le sens de l’existence. En termes clairs, sans la société, l’individu est un être borné et limité et que par elle, ce dernier parvient à se convertir en une personne morale capable d’échanger avec ses semblables dans le but de vivre en harmonie, en paix et en sécurité. De ce fait, à l’état social, l’individu se transforme en une personne ou un homme au sens plus explicite. Par ailleurs, l’affirmation de Erasme de Rotterdam selon laquelle « On ne naît pas homme mais on le devient » prouve une telle idée. Donc, en se cultivant, l’homme essaie d’inculquer en lui des valeurs et parmi lesquelles celle de la coexistence qui se traduit par la vie en société. Rousseau le souligne en ces termes « Si on retire à l’homme tout ce qui lui vient de la société, il ne reste en lui qu’un être borné, limité, réduit à la sensation et plus ou moins indistincte de l’animal ». À travers ces exemples, nous voyons d’une manière définie que la société est nécessaire à la vie de l’homme c’est à dire c’est par son intermédiaire que ce dernier parvient à se réaliser et s’actualiser. Pour reprendre la tête de fil de l’école des naturalistes et disciple de Platon, Aristote, « L’homme est un animal politique ». Pour lui quiconque ne vit pas en société est soit un Dieu, soit une bête et puisque nul n’est Dieu, il est évident de souligner que seules les bêtes ne vivent pas en société. Dans la vie « hors-société » constituée par la présence animalière, les normes y sont exclues. Dans la vie en société, l’homme se moralise et au lieu d’être gouverné par l’instinct, il se rend compatible avec l’institutionnalisme. Ce qui revient à dire que dans © 2019/2020 PHILOSOPHIE : INDIVIVIDU & SOCIETE Par M. SOUGOU 78 227 42 45 3 sur 4 et par la société, l’homme s’humanise et tout ce qui participe à son processus d’humanisation est pour lui nécessaire. Cependant, au-delà de son importance et sa nécessité, la société rend d’une part décidue la liberté de l’homme. Et cette tendance découle de son caractère contraignant qu’elle milite à l’endroit de la communauté humaine. Par conséquent, à travers les normes établies qui sont appelées à être respectées, la société exerce une certaine domination. L’homme va ainsi se trouver dans une situation de contrainte ou de soumission. Face aux normes, les critères sociaux devant être remplis demeurent un fardeau lourd pour l’homme. Et dès lors qu’il y’a certains qui obéissent convenablement aux normes, d’autres transgressent et ne tardent point à être sanctionnés ou punis. III- Le fonctionnement de la société Si dans toute société il est constaté la présence des règles sociales appelées normes, celles-ci sont de l’ordre de la convention et du relatif. La norme sociale permet ainsi à l’individu de faire la différence entre « le bien et le mal » ou « le permis et l’interdit ». La personne qui voue un respect mutuel à ce qui est permis est considérée comme une personne normale qui est dans la posture du « conformisme » au moment où celle évoluant dans l’anormalité en banalisant les interdits est de l’anticonformisme qui se traduit par le non- respect des normes. L’anticonformisme fait distinguer les différentes couches d’anormalité qui permettent de jauger le genre humain selon son attitude vis à vis de la société. En ce qui concerne l’anormalité, on peut citer la déviance, la marginalité et la folie. Parler de la déviance, revient à relater la volonté de l’individu à ne pas se conformer aux normes. Ainsi, cette attitude se traduit en deux principales catégories telles que la déviance positive et celle dite négative. La déviance positive est celle qui définit l’attitude des révolutionnaires, des artistes engagés, parfois des prophètes ou des philosophes. Ces derniers s’engouffrent dans ce cercle dans le but de dénoncer « l’anormalité » de certaines normes sociales qui ont tendance à rendre caduque l’épanouissement moral de l’homme. Il y’a la déviance négative qui est le caractère du criminel, du voleur ou de celui qui transgresse négativement les normes établies. Dès lors que la déviance atteint un uploads/Societe et culture/ individu-et-societe-par-m-a-b-sougou.pdf
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- Publié le Mar 06, 2021
- Catégorie Society and Cultur...
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