Facteurs et acteurs du changement social. Quelques courants de la sociologie, l

Facteurs et acteurs du changement social. Quelques courants de la sociologie, la question du changement social. I. Quelques définitions. • Définition du changement social : touche les pratiques et mentalités de façon durable et générale. • Deux tendances se dessinent, d’une part les évolutionnistes considèrent le change- ment social en terme de progrès, de devenir, et ils recherchent des phases, en identifiant le facteur déterminant. D’une autre part, l’approche fonctionnaliste privilégie les causes exogènes ou endogènes, l ’ e ffet de novation et de diffusion. Étant d o n n é que le changement s’appuie sur quelque chose de neuf, les fonctionnalistes re c h e rchent de grands principes de loi. Toutes les sociétés s’inscrivent dans une démarche commune qui évolue par phases basées sur l’opposition tradition/modernité. • Contre cela, la théorie de l’action : ce sont les actions cumulées des diff é re n t s acteurs sociaux qui à un moment donné aboutissent à un changement. • Le terme de changement social à deux niveaux : le macro ou le microsociologique. • Le changement est à la fois processus et aboutissement du processus. Ce changement doit atteindre les structures profondes. Mais qui dit changement ne dit pas évolution : le changement social est une série de transfor- mations observables et vérifiables sur le moyen terme, localisables géographiquement et socialement. Ce changement affecte les représentations, les mœurs, et touche donc à la culture générale. L’évolution est l’ensemble de transformations diffuses sur très long terme. • Pour G. ROCHE, le changement social est “toutes transformations observables et vérifiables dans le temps qui affectent d’une manière qui n’est pas provisoire la structure ou le fonctionnement d’une collectivité et qui en modifie le cours de son histoire . ” («Introduction à la sociologie générale»). • Ce qu'est le changement social : – Tout d'abord, le changement social est n é c e s s a i rement un phénomène collectif, c ' e s t - à - d i re qu'il doit impliquer une collectivité ou un secteur appréciable d'une collectivité; il doit affecter les conditions ou les modes de vie, ou encore l'univers mental de plus que quelques individus seulement. – En second lieu, un changement social doit être un changement de structure, c'est-à-dire qu'on doit pouvoir observer une modification de l'organisation sociale dans sa totalité ou dans certaines de ses composantes. Il est essentiel, en effet pour parler de changement social, qu'on puisse indiquer le éléments structuraux ou culturels de l'org a n i s a t i o n sociale qu ont connu des modifications et qu'on puisse décrire ces modifications avec une suffisante précision. Ainsi, une grève peu avoir pour résultat un rajustement des salaire s en fonction du niveau de vie ou de quelque a u t re point de comparaison; il s'agit alors d'un changement d'équilibre qui ne peut être considéré comme un changement de structu- re. Mais si on peu décrire, certaines transfor- mations que la grève a entraînées et si on peut même en prédire l'impact sur d'autre s e n t reprises similaires, on peut alors aff i m e r qu'il y a eu changement social. Soc. 201a Page 1 – En troisième lieu, un changement de struc- ture suppose qu'on puisse l'identifier dans le temps. On doit pouvoir, en d'autre termes, décrire l'ensemble des transformations ou leur succession entre deux ou plusieurs points dans le temps (entre les points Tl, T2,... Tn). En effet, on ne peut apprécier et mesurer le changement social que par rap- port à un point de reférence dans le passé. C'est à partir de ce point de référence qu'on peut dire qu'il y a eu changement, ce qui a changé et dans quelle mesure il y a eu chan- gement. – Quatrièmement, pour être vraiment un changement de structure, tout changement social doit faire preuve d'une certaine per- manence, c'est-à-dire que les transformations observées ne doivent pas être seulement superficielles ou éphémères. Elles doivent au moins permettre de croire qu'elles dureront plus qu'une mode passagène. – Enfin, on peut probablement résumer les quatre caractères précédents en disant que le changement social affecte le cours de l’his- roire d'une société. En d'autres termes, l'his- toine d'une société aurait été différente si un changement social ne s'était pas produit. En pratique, il est évidemment bien difficile de réussir à faire cette preuve. L'histoire hypo- thétique est un instrument de travail extre- mement délicat à manipuler. • Six questions majeures : les distinctions qui précèdent ont permis de déblayer assez de terrain pour que nous puissions maintenant dire de quelle façon la sociologie contempo- raine aborde le problème du changement social. On pourrait résumer en disant que le sociologue se pose devant le changement six questions majeures. – Il se demande d'abord qu'est-ce qui chan- ge? Il est important de repérer les secteurs où s'opère le changement, de se demander, par exemple, si c'est dans les éléments structurels ou dans la culture et, à l'intérieur de la cultu- re, si c'est dans les modèles, les valeurs ou les idéologies. On est trop souvent porté à vouloir passer rapidement à l'explication du chang ment lui-même, sans l'avoir suffisam- ment bien circonscrit et situé dans l'ensemble d'une société donnée. – Le sociologue se demande ensuite com- ment s'opère le changement? quel cours suit- il? est-il continu, régulier? ou est-il plutôt spo- radique, brisé, discontinu? rencontre-t-il une forte résistance? où se situe cette résistance? quelle forme prend-elle? – En troisième lieu, le rythrne du changement est important à noter. S'agit-il d'une évolution lente, progressive, ou de transformations bru- tales, de changements rapides? – Une fois les faits connus, on peut ensuite passer à leur interprétation. Ici se place l'ana- lyse des facteurs qu'on cherche à identifier pour expliquer le changement, ainsi que des conditions favorables et défavorables au changement. – On se demande également quels sont les agents actifs qui amènent le changement, qui le symbolisent, qui en sont les animateurs ou les promoteurs, et quels sont aussi les agents de l'opposition ou de la résistanœ au chan- gement. – Enfin, toute œtte analyse amène le socio- logue à se demander s’il peut prévoir le cours futur des événements, les différentes voies que la société est susceptible d’empunter dans un avenir donné, immédiat ou plus lointain. Soc. 201a II. Les agent du changement social. • Les individus : les agents sont des groupes d’acteurs qui représentent le moteur du change- ment social. Ces agents sont motivés par des enjeux, des valeurs, des idéologies, des intérêts. Tout cela détermine la qualité, l’intensité et la permanence des changements sociaux. Page 2 a. Le concept d’acteur social. Selon la sociologie de l’interactionnisme, tout phénomène peut-être appréhendé comme le résultat d’actions, de croyances, et de comportements individuels. L’acteur n’est pas toujours contraint aux normes et règles. L’individu est donc doué d’intentionnalité, l i b re et rationnel. Pour atteindre ses fins, l ’ a c t eur met donc en place des stratégies. Face au contrôle social et à ses contraintes, un zone d’incertitude existe, marge perm e t t a n t à l’acteur de construire sa vie. Cette capacité de l’acteur est limitée par l’organisation des ressources disponibles, des contraintes, etc. Cette zone d’incertitude est fonction de la place que l’individu occupe au sein de la société et de l’individu lui-même. Cette capacité dépend aussi des potentialités du contexte des moyens de communications, des réseaux de solidarité, du respect des règlements en vigueur. Tout acteur possède une marge de pouvoir qui repose sur l’existence des stratégies personnelles, créant ainsi de l ’ i m p r é v i s i b l e. Le pouvoir de l’acteur dépend des fonc- tions proportionnels de la zone d’incertitude qu’il contrôle. Les règles visent à maîtriser ses impre v i s i b i l i t é s . b. Les élites. Les élites désignent les membres supé- rieurs d’une société (W. PA R E T O). C ’ e s t - à - d i re ceux qui représentent des qualités re m a rquables dans un domaine p a r t i c u l i e r. Il s’agit d’un groupe d’individus qui ont un pouvoir et un prestige, donc une influence sur les choix de société. La notion d’élite est empreinte d’autorité et de pouvoir. Ainsi les élites participent aux changements soit par les décisions qu’ils prennent, soit par les idées qu’ils e n t retiennent. Ces élites vont péser dans l’ensemble du procesus de décision d’une s o c i é t é . c. Les mouvements sociaux. “C’est une association de personnes o rganisées de façon structurée autour d’ob- jectifs communs à caractères re v e n d i c a t i f s . ” ( F. CHASEL). Ces mouvements poursuivent des objectifs de renversement de l’ordre social, ou bien le sens d’un refus du c h a n g e m e n t . Cela pour modifier les règles, les institutions. Ces uploads/Societe et culture/ la-question-du-changement-social.pdf

  • 20
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager