LA PENSEE DE RENE GIRARD (2) L’assassinat du Bouc Emissaire UNE TENTATIVE INCON

LA PENSEE DE RENE GIRARD (2) L’assassinat du Bouc Emissaire UNE TENTATIVE INCONSCIENTE D’ABAISSER LA VIOLENCE INTERNE ET DE MAINTENIR LA COHESION SOCIALE mardi 8 juillet 2003.  frere francois o Frère François ermite o L’assassinat du Bouc Emissaire o Retraite océane o Le triangle mimétique o La fin du mécanisme victimaire : c’est le Christianisme ! o Nudité Dans la même rubrique  La fin du mécanisme victimaire : c’est le Christianisme !  Le triangle mimétique Lors de l’article précédent ( cf : le triangle mimétique) nous avons montré que selon René Girard, devant l’identique l’homme éprouvait consciemment et encore plus si je puis dire inconsciemment le besoin d’ un " désir mimétique" qui pusse à abolir les différences et qui était lui même source de compétition et violence et conduisait à rendre confus tous les repères préexistants : car si je pense que rien ne me distingue de mon voisin qui suis-je donc en réalité ? A l’argument de ceux qui possèdent ( des nantis) qui pousse à l’imitation s’en ajoute un autre totalement opposé : "ne fais pas comme moi." émis par le sujet imité et qui faute d’argument ou de fuite en avant possible conduit à une application pratique violente. S’ajoute celui de l’ordre social qui lui aussi pousse à interdire au sujet désirant la possession de l’objet....pour cause de maintien et de stabilité . D’un seul coup, le modèle se transforme en obstacle et réunit en lui-même deux termes contradictoires : il est à la fois celui qui est adoré (puisqu’il montre au sujet ce qui est désirable) et celui qui est haï (puisque, rival, il lui en interdit la possession). Le sujet éprouve donc pour son modèle un sentiment déchirant formé par l’union de deux contraires qui sont la vénération la plus soumise et la rancune la plus intense. C’est à ce niveau là que selon Girard s’élabore la haine . Seul l’être qui nous empêche de satisfaire un désir qu’il nous a lui-même suggéré peut vraiment être objet de haine. Celui qui hait se hait d’abord lui-même en raison de l’admiration secrète que recèle sa haine ( et de son admiration inconsciente). Aussi afin de cacher aux autres, et de se cacher à lui-même, cette admiration éperdue, il ne veut plus voir qu’un obstacle dans son médiateur. Le rôle secondaire de ce médiateur passe donc au premier plan et dissimule le rôle primordial de modèle religieusement imité. C’est parce qu’il est un modèle que l’Autre est un rival, mais c’est aussi parce qu’il est un rival qu’il est un modèle. Pour le sujet, si le modèle lui refuse l’objet c’est tout simplement qu’il ne le mérite pas (le renvoyant ainsi à son infériorité initiale, à cette indignité). Par ailleurs, jamais le sujet ne veut voir un rival dans son modèle (et jamais celui-ci n’admettra qu’il est en rivalité avec le sujet) mais l’obstacle qu’il lui propose à présent fixe les efforts de son désir à le conquérir. Plus l’objet est défendu, plus sa valeur et celle du médiateur augmente et donc plus sa conquête devient indispensable. Plus ils sont proches, plus les rivaux se ressemblent. Et Comme le souligne bien Girard, "le triangle mimétique est isocèle", modèle et sujet occupent chacun leur tour le rôle du médiateur. Ce que nous avons décrit à propos du sujet affectant pareillemment le modèle. La haine qui sourd de ce conflit est porteuse d’une violence qui n’attend qu’à son tour d’être réciproque. perpétuelle frustration et frustration continelle qui débouche sur la haine qui nécessite en dernier recours la destruction de l’être libre. Pour Girard le moteur de chaque individu et de chaque société est donc une violence sous- jacente, contenue, en grande partie inconsciente et ne demanadant qu’une occasion pour éclater (nous sommes là bien éloigné des douces rêveries du New age ou des idéalisations à la Jean Jacques Rousseau ! sur la nature profonde de l’homme) Ce que Girard décrit pour l’individu est aussi valable des groupes sociaux et permet d’expliquer comment les sociétés édifient le sacré, le tabou qui se mèlant à la formulation de ce qui échappe à la compréhension servira de projection ..ou de support de projection permettant à l’individu de se "représenter" ce qui lui échappe, ce qi’il n’arrive pas à comprendre ou n’est pas conscient de lui même...un espace vers lequel il pourra se tourner pour s’y adresser et exorciser ses peurs...ou avoir l’impression d’un recours voire d’une "prise" sur l’inconnu. Le bouc émissaire lui est une application sociale du triangle mimétique. Chaque fois qu’une société perd de vue ce qui la fonde, ou prend conscience que les récits qui la fonde son de l’ordre du mythe, il lui devient nécessaire de se constituer un bouc emissaire afin que son meurtre ressoude la communauté. Pour être bouc, il suffit d’être différent dans un milieu relativement homogène. Le bouc est toujours innocent ; c’est même une condition sine qua non de l’efficacité de son lynchage. Sa différence, au lieu d’être considérée comme un facteur de richesse, est comptée comme tare par la société désirante (parce qu’elle se trompe sur l’objet de son propre désir). Cette tare justifie le lynchage et exonère la communauté de son désir de lynchage. Après le meurtre, qui était réel dans les sociétés "premières" mais qui peu à peu devint heureusement symbolique dans les sociétés "modernes" (sans exclure qu’il ne puisse être réel), la communauté se reconstitue. On peut ajouter que pendant les festivités du lynchage, (le lynchage est ce qui constitue la société en communauté) la communauté s’économise de penser le problème de sa perte de repères ( lié au trangle mimétique) et d’y trouver des solutions. Ce type de réflexion est plus coûteux que le lynchage et moins ludique. En conséquence, elle se condamne par la même occasion à d’autres meurtres, ce comportement revenant à "se nourrir de ses entrailles",et donc d’un véritable comportement suicidaire. Il est d’ailleurs facile de déterminer le réservoir de boucs emissaires pour une société donnée. Il suffit de lister les sujets dont il est impossible de parler dans le calme... qui sont des sujets "tabous" au sens plein du terme, à savoir cumulant le sacré et l’impur. Ceux qui, dans cette société, sont capable d’aborder ces sujets calmement sont des boucs émissaires tout désignés Le sacrifice du bouc émissaire fonde donc l’ordre social et à peu près toutes les tragédies grecques, rappelle Girard, s’achèvent par le sacrifice d’une victime ; l’ordre de la Cité, qui avait été troublé par la crise mimétique, est rétabli par le sacrifice. C’est par la désignation de cette victime, le bouc émissaire, que se refait l’unité du groupe et que la crise est évacuée. Mais, insiste Girard, le plus important est le mode de désignation de la victime. Le groupe qui se livre au « lynchage originel » doit ignorer que la victime est innocente ; il faut que le groupe la croie coupable, et désignée de manière divine. Dans de nombreuses sociétés primitives, raconte Girard, la victime est choisie au terme d’un jeu de hasard. Dans les textes de l’Antiquité grecque, elle porte des signes : elle est boiteuse ou borgne, ou rousse ou trop blonde, ou trop intelligente. Bref, le bouc émissaire s’autodésigne par le fait qu’il est différent. Une fois le bouc émissaire exécuté, l’unité du groupe se ressoude, la crise a été évacuée, canalisée vers un tiers. Ce lynchage originel est, selon Girard, le fondement de toute société. L’acte fondateur de la société humaine ne serait donc pas, comme le supposait Jean-Jacques Rousseau, le « contrat social ». Shakespeare, dit Girard, a mieux compris cela que les philosophes ou les sociologues : ce n’est pas un hasard si sa tragédie Jules César commence par l’assassinat du dictateur. Mais ce sacrifice initial ne relève pas seulement de la littérature ; il a vraiment eu lieu. « Si l’archéologie le permettait, précise Girard, on retrouverait, au cœur de toute ville, le lieu de ce premier sacrifice et le nom de la victime. » Dans la suite des temps, ce premier sacrifice va être ritualisé, et son origine sera dissimulée : c’est le secret des prêtres. Et le but des religions sera de répéter à l’infini l’acte fondateur, de manière à préserver l’unité sociale. Nos mythes sont la trace d’événements qui se sont véritablement produits. Dans le cas où la société serait perturbée par une crise nouvelle, il ne sera pas inutile, ajoute Girard, de rééditer le lynchage, de revivifier le sacrifice. (Suite en suivant ce lien)  Bulletin de l’Ermitage  Plan du site  En résumé  Espace privé 1. Approfondissements o Faits de société o Humour o Bouffées d’air mitage 2. La pensée de René Girard o Critique historique o La pensée de Jean-Paul Yves Le Goff o Voie méditative et introspection LA PENSEE DE RENE GIRARD (3) La fin du mécanisme victimaire : c’est le Christianisme ! mardi 15 juillet 2003. En résumé , ce que nous avons énoncé au cours des deux premiers articles c’est que la théorie du uploads/Societe et culture/la-pensee-de-rene-girard.pdf

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