AUBERT Frédéric – Formateur INSEP, Préparateur Physique- 2005 1 I - A propos de
AUBERT Frédéric – Formateur INSEP, Préparateur Physique- 2005 1 I - A propos des registres d’intervention de la Préparation Physique La Préparation Physique, aujourd’hui : une définition. Partie intégrante de la préparation sportive, la Préparation Physique (P.P.) est l’espace méthodologique qui étaye l’approche spécifique de l’entraînement. La somme de ses registres d’intervention, autour de la dimension technico-tactique de la discipline, concourent au développement de la capacité de performance du sportif en traitant les moyens physiques nécessaires à sa tâche. La Préparation Physique est à la performance ce que la grammaire est à la poésie… La Préparation Physique dans le système d’entraînement. Trivialement, la P.P. est réduite à sa dimension « généralisée » en amont de toute approche spécifique. Or, si on lui donne une fonction d’étayage en regard des adaptations spécifiques que l’entraînement sportif se donne pour cible, on ne peut plus limiter la P.P. au seul domaine foncier, dit « généralisé ». Désormais, les contenus génériques de la P.P. (renforcement musculaire, vitesse, endurance, etc.) ne valent que s’ils traitent les spécificités d’une épreuve sportive. « Toute technique sportive est sous tendue par les moyens physiques qu’elle suppose ». Dans toute performance, la technique sportive s’inscrit dans un effort à triple tension : espace/temps, intensité/fréquence, constance/événement. Autant d’axes de traitement supportant la capacité de performance et le maintien de son niveau. Ainsi, une P.P. au service du spécifique doit pourvoir aux conditions de réalisation de la tâche sportive en s’intéressant : - aux aspects psychomoteurs impliqués dans les apprentissages techniques ; - aux moyens fonctionnels liés à leur amélioration ; - aux dimensions énergétiques de l’épreuve ( intensité et endurance spécifiques). Cette ambiguïté du rôle de la P.P. dans le système d’entraînement pose l’analyse de la tâche sportive comme préalable à l’élaboration de ses contenus, pour mieux traiter les écarts entre le profil du sportif et les exigences de son épreuve. Définir les Registres d’intervention de la P.P. A notre sens, cinq registres d’intervention relèvent des compétences du préparateur physique : A- L’énergétique. Le développement de la filière spécifique à l’épreuve sportive pose le problème du traitement adjuvant des autres filières : paramétrage des efforts et calibration des séances de chaque filière énergétique visée ; ordonnancement des efforts en capacité ou en puissance pour chacune d’elles ; influence de l’aérobie dans « l’entraînabilité » des autres filières… B- Le renforcement musculaire. C’est le registre structurel incontournable de la P.P. : solliciter les territoires musculaires concernés par la tâche sportive ; prendre en compte les régimes de contractions propres à sa réalisation ; viser les indices de forces effectivement nécessaires... C- La planification. Toute la saison durant, il faut programmer la stimulation des ressources organiques et fonctionnelles du sportif. La P.P. planifie les périodes de traitement de chacune des ressources, et veille à leur articulation dans la dynamique des charges d’entraînement. Si l’écart entre le niveau du sportif et les exigences de l’épreuve détermine les besoins, les objectifs de performance et le calendrier de compétitions, quant à eux, déterminent la marge de planification. La question est de savoir combien de temps accorde-t-on à la P.P. avant et entre les compétitions. D- Préparation aux coordinations gestuelles spécifiques. Prendre en compte les spécificités d’une discipline sportive dans la P.P. pousse logiquement à l’intégration de ses formes ou techniques corporelles, comme de ses aspects bio-informationnels. C’est en « insufflant » ces caractéristiques dans les efforts ou exercices que la P.P. se fait plus pertinente, car ce registre élève son niveau d’implication dans l’étayage de l’entraînement spécifique. E- Prophylaxie et reconditionnement sportif. La traumatologie spécifique à une pratique sportive (voire la technopathie d’une discipline sportive) doit orienter la dimension prophylactique des contenus de P.P. : proprioception, gainages articulaires, rééquilibrations et étirements musculaires, procédures de récupération active…Dans ce registre des « Approche prophylactique de la préparation physique » Frédéric Aubert AUBERT Frédéric – Formateur INSEP, Préparateur Physique- 2005 2 méthodes actives de prévention, le préparateur physique et le kinésithérapeute travaillent en synergie auprès du sportif, notamment dans son reconditionnement après blessure. L’évolution de la P.P. vers des contenus de plus en plus spécifiques implique que les préparateurs physiques seront eux-mêmes issus du sport qui les réclame. A charge pour eux de se former dans les registres d’intervention qui fondent la compétence première du préparateur physique, pour mieux les transposer aux exigences spécifiques de leur sport. Remarque . A notre sens, la diététique et la préparation mentale sortent des prérogatives du préparateur physique. Chacune fait l’objet d’une formation propre et génère des postes à part entière dans l’équipe d’encadrement. Comme le kinésithérapeute, diététicien et préparateur mental ont leur registre d’intervention dans la préparation sportive. Néanmoins, en regard de la discipline, le préparateur physique se doit d’être informé dans ces domaines afin d’orienter le sportif en difficulté, sans que le traitement de situations aiguës ne lui incombe. ~~ II- Approches prophylactiques de la préparation physique: des réponses méthodologiques C’est une évidence, l’objectif majeur d’une bonne préparation physique est de limiter les risques de blessures. Cette « condition prophylactique » doit se traduire méthodologiquement dans tous les registres d’intervention de la préparation physique : l’évaluation des ressources physiques du sportif, le renforcement musculaire, le développement des filières bioénergétiques, la préparation aux coordinations spécifiques, et la programmation des contenus d’entraînement. Pour se faire, la trame commune de ces registres d’intervention est l’adéquation des contenus d’entraînement avec les exigences et contraintes physiologiques de la discipline sportive. Dans le choix de ses méthodes et techniques d’une part, et dans la mise en œuvre sur le terrain d’autre part, le préparateur physique doit multiplier ses approches prophylactiques. Les protocoles d’échauffement et de retour au calme A chaque contenu d’entraînement doit correspondre un protocole d’échauffement idoine : chaque domaine ou type de séance d’entraînement doit avoir son traitement propre de la mise en activité. En effet, les dimensions bioénergétiques, structurelle et coordinative dans la pratique sportive ont des implications variables en fonction du thème de la séance. De plus, le respect de cette relation méthodologique a de bonnes conséquences sur l’approche mentale du sportif pour sa séance. De façon générique, on peut retenir les séquences du protocole de base : - stretching à froid (tendons) et/ou mobilisation segmentaire (synovie); - jogging lent ou activation cardio-respiratoire progressive ; - gammes techniques de faible intensité visant les groupes musculaires spécifiques ; - étirements allant du plus profond et passif au plus dynamique et actif ; - exercices de séquences techniques partielles, ou globales à intensité progressive. Néanmoins, répétons le, on ne s’échauffe pas pour une séance de musculation comme pour une séance de P.M.A., ou de vitesse… PROHYLAXIE (subst.): ensemble des mesures prise pour éviter la survenue d’une maladie, son extension ou son aggravation. – terme apparu en 1793, issu du milieu médical relatif à une approche méthodologique - . Prophylactique (adj.) : qui prévient la maladie, préventif – terme apparu en 1537, relatif à un effet, qualifiant une action ou son résultat. D’une part, on notera que le terme relatif à la méthode est apparu plus de 2 siècles après celui qualifiant un résultat, temps nécessaire à la systématisation de la prophylaxie en méthode. D’une autre, au delà de ce phénomène dans le milieu médical, la prophylaxie est un concept qui s’étend à d’autres domaines comme l’informatique (mesure antivirus, sauvegarde, etc.), le bâtiment et la métallurgie (traitement anticorrosion des matériaux et surfaces)...Dés lors, il n’est pas étonnant que la méthodologie de l’entraînement, à son tour, s’approprie le concept s’agissant « de l’ensemble des mesures et principes méthodologiques permettant d’éviter ou de diminuer l’apparition de blessures engendrées par la pratique sportive ». Ainsi, pour toute discipline sportive, il y aura une approche prophylactique de l’entraînement intéressant la traumatologie spécifique à sa pratique. AUBERT Frédéric – Formateur INSEP, Préparateur Physique- 2005 3 De la même manière, à chaque contenu d’entraînement doit aussi correspondre une sortie de séance appropriée. Le premier objectif du retour au calme (warm down ou cool down) vise à recouvrer un état fonctionnel et organique proche de celui d’avant séance. Or, cette séquence d’entraînement est trop souvent éludée. Le second objectif est d’activer les processus de rétablissement du potentiel physiologique et psychologique du sportif, comme un pont méthodologique jeté vers la séance suivante. Oublier le retour au calme est une mauvaise « sortie » de la séance d’entraînement, ce qui est antinomique de l’assimilation de la charge par le sportif. Comme pour l’échauffement, son protocole dépend directement du corpus de la séance : une séance énergétique de haute intensité réclamera une séquence aérobie (resynthèse des lactates) ; une séance de musculation exige une restitution des longueurs musculaires ; une séance particulièrement stressante suppose une sortie à base de relaxation…A contrario, il faut éviter les étirements profonds après un travail pliométrique qui aura lésé les structures tissulaires ; il faut leur préférer les techniques de balnéothérapie, notamment en alternant les bains froids et les jets d’eau chaude par associer l’effet mécanique de l’hydro-massage et le drainage par la vasomotricité . Contribution des efforts en aérobie à l’assimilation de la charge d’entraînement. Le principe de régénération uploads/Sports/ approches-prophylactiques-f-aubert.pdf
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- Publié le Oct 01, 2021
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