Le Conseil départemental soutient la culture en Val d’Oise La Bibliothèque vaut
Le Conseil départemental soutient la culture en Val d’Oise La Bibliothèque vaut-elle le “coût“ ? Une étude exploratoire des impacts des bibliothèques du Val d’Oise La politique de lecture publique du Conseil départemental du Val d’Oise est en phase avec les points évoqués dans le rapport rendu par le Sénat en novembre 2015 : rôle social des bibliothèques « troisième lieu », lutte contre la fracture numérique, pertinence de la mutualisation des moyens accordés aux équipements de proximité… Autant d’axes d’intervention que les partenaires du Conseil départemental connaissent bien. L’objectif du Conseil départemental est d’offrir aux valdoisiens des services de bibliothèques modernes, adaptés à l’évolution des usages. Cette volonté se heurte aujourd’hui à un climat de crises : crise financière, crise des valeurs, crise du lien social. Ce contexte explique l’importance prise par l’évaluation des politiques publiques. Tous les services publics sont aujourd’hui questionnés quant à leurs coûts et leur pertinence. Convaincu que la bibliothèque est un outil du lien social et un atout pour la collectivité, le Conseil départemental du Val d’Oise a choisi d’approfondir la question de manière concrète : à quoi sert la bibliothèque construite sur le territoire ? Quelle est la plus-value de cet investissement ? Qu’est-ce que la bibliothèque apporte aux habitants et au territoire ? Est-ce que la bibliothèque vaut le « coût » au regard des investissements consentis ? A-t-elle un impact sur la qualité de vie des habitants sur le territoire ? Et si oui, lesquels ? Autant de questions auxquelles cette étude tente d’apporter des éléments de réponse. Dans une démarche exploratoire, les services du Département dont, en premier lieu la bibliothèque départementale du Val d’Oise, ont travaillé à l’élaboration d’une méthodologie pour collecter les données qui sont présentées ici. Les outils imaginés et utilisés sont perfectibles et il appartiendra à ceux qui suivront la voie ouverte par le Val d’Oise de préciser, d’améliorer, d’ajouter, de modifier. Nous espérons que cette étude sera lue, critiquée et qu’elle donnera lieu à des débats qui seront le point le départ de nouveaux projets, innovants et porteurs pour la lecture publique et pour le développement des services aux habitants. Arnaud Bazin Président du Conseil départemental du Val d’Oise vaut-elle le “coût“ ? La Bibliothè que Sommaire Présentation 02 Portrait du Val d’Oise 05 Mesurer l’impact des bibliothèques, comment ? 08 La bibliothèque : un acteur économique 15 Dans quelle mesure la bibliothèque soutient-elle les entreprises locales ? 15 Est-ce que la bibliothèque contribue à l’attractivité du territoire ? 20 La bibliothèque : un vecteur de l’inclusion sociale 23 La bibliothèque, outil de la politique de l’emploi ? 23 La bibliothèque contribue-t-elle à l’inclusion sociale ? 26 La bibliothèque, élément de la qualité de vie des usagers ? 29 La bibliothèque : une plateforme culturelle 30 La bibliothèque, un outil de la politique culturelle ? 30 La bibliothèque, une porte ouverte sur d’autres pratiques culturelles ? 31 La bibliothèque : une ressource de formation 32 La tradition de travail de la bibliothèque et sa contribution à la réussite scolaire 32 La bibliothèque, un lieu de développement continu des compétences ? 34 Annexe 1 : Questionnaire en ligne à destination des bibliothèques de l’échantillon 37 Annexe 2 : Grille d’entretien avec les bibliothécaires de l’échantillon 44 Annexe 3 : Questionnaire aux usagers de la bibliothèque 46 Annexe 4 : Grille d’entretien avec les élus des communes de l’échantillon 50 Annexe 5 : Budget d’acquisition des bibliothèques de l’échantillon 51 Annexe 6 : Âge et lieu de résidence des répondants au questionnaire usager 51 Présentation Pourquoi se poser la question du coût de la bibliothèque ? 03 1 Pierre Georges Les bibliothèques britanniques en danger, LivresHebdo, 9 février 2015. Disponible sur : http://www.livreshebdo.fr/article/les-bibliotheques-britanniques-en-danger 2 Conclusions de l’étude FESABID : « La valeur que les bibliothèques apportent à la société et l’économie nationale », janvier 2014. Version anglaise du rapport disponible sur : http://www.fesabid.org/ documentos/economic_social_value_information_service_libraries.pdf 3 AFNOR, Livre Blanc « Qu’est-ce qui fait la valeur des bibliothèques ? ». Disponible sur : http://portailgroupe.afnor.fr/public_espacenormalisation/AFNORCN46- 8/Livre%20Blanc%20fev2016.pdf Poser la question du coût de la bibliothèque au regard de ses résultats ne coule pas de source et peut susciter de l’inquiétude : la bibliothèque est un service public et, à ce titre, n’a pas vocation à être économiquement rentable. Il n’est pas question ici de remettre en cause cette évidence, mais plutôt de tenter de mesurer les effets positifs que génère cet équipement de proximité. Le questionnement autour des services publics n’est pas purement hexagonal bien au contraire. De nombreux pays européens se sont interrogés sur la pertinence de leurs services publics et notamment sur la lecture publique. Le nombre de bibliothèques en Grande-Bretagne a, par exemple, diminué de plus de 8% depuis 20101. En 2013, le Danemark et les Pays-Bas ont commandé des études afin d’objectiver les externalités positives suscitées par la présence d’une bibliothèque sur le territoire. Dans cette même veine, l’Espagne a également mené une enquête en 2015. L’Association FESABID, équivalent ibérique de l’Association des Bibliothécaires de France (ABF), a conduit une étude d’impact des bibliothèques espagnoles. Les conclusions de cette étude sont sans équivoque : pour un euro investi, une bibliothèque offre un retour sur investissement qui se chiffre entre 2.80 et 3.83 euros selon la méthode utilisée2. Cet impressionnant résultat a suscité de vives réactions. Le Groupe AFNOR travaille à la mise au point d’une norme sur l’évaluation de l’impact des bibliothèques, reprenant les cadres méthodologiques utilisés par l’enquête FESABID et encourageant les bibliothèques à se saisir de cette question3. L’Association des Bibliothécaires de France (ABF), soutenue par le Ministère de la Culture et de la Communication, s’est saisie de la question et élabore actuellement les cadres d’une enquête nationale sur la question. Si les champs culturels ou éducatifs sont facilement évoqués quand on parle des bibliothèques, les impacts sociaux ou économiques de son action font plus rarement l’objet d’analyses. Or, la bibliothèque contribue aussi au dynamisme d’un territoire sur ces aspects-là, et il est essentiel de disposer des outils nécessaires pour objectiver cette contribution afin d’éclairer les arbitrages politiques locaux. Cela permettra également de restituer sa juste place à la bibliothèque. En effet, les restrictions budgétaires que connaissent aujourd’hui les collectivités contraignent les élus à prendre des décisions politiques stratégiques : l’exigence citoyenne de garantir l’adéquation des investissements publics aux besoins des populations doit cohabiter avec la nécessité de faire des économies. L’évaluation des politiques publiques et de l’action de la bibliothèque est une opportunité pour répondre à ces questions. En inventant des indicateurs nouveaux pour mesurer tous les impacts de cet équipement de proximité, elle va permettre de l’inscrire dans son contexte réel, comprenant des dimensions économique, sociale, éducative et culturelle. Cette étude a donc pour objectifs : • D’éclairer les décisions des élus et leurs arbitrages ; • De renouveler l’évaluation des bibliothèques en proposant une approche qui prenne en compte aussi les aspects économiques, sociaux, culturels et éducatifs ; • D’identifier les axes et missions qui ont un impact fort sur les populations (en sachant précisément pourquoi les gens fréquentent la bibliothèque, ce qu’ils viennent chercher à la bibliothèque) et sur les territoires pour les mettre au cœur des projets locaux de lecture publique. Cette démarche, si elle n’est pas inédite comme l’attestent bon nombre d’exemples européens ou internationaux (voir Schéma contexte), n’en est pas moins nouvelle en France : c’est la première fois qu’à l’échelle d’un département, on propose de mesurer les impacts de la bibliothèque dans ces différents champs. L’étude valdoisienne a donc valeur d’expérimentation, et pourra ainsi servir de point de départ à d’autres chantiers d’évaluation, nourrir des approfondissements constructifs et plus thématiques. 04 Le contexte de l’expérimentation valdoisienne4 Figure 1 : Le contexte de l’expérimentation valdoisienne QUELQUES PRÉCAUTIONS PRÉALABLES : Cette étude n’a pu être menée que grâce à la précieuse mobilisation des partenaires de terrain qui ont ouvert leurs portes et leurs livres de compte, qui ont réussi à impliquer leurs usagers (et de quelle manière : 819 questionnaires ont été collectés !). La bibliothèque, service public de lecture, répond à des objectifs définis par une politique locale. En ce sens, la bibliothèque, au même titre que toutes les politiques publiques, a pour objectif de satisfaire l’intérêt général. Comment le définir ? L’une des conditions d’exercice de l’intérêt général est la non recherche du profit : le service public n’est pas soumis aux exigences de rentabilité et l’objectif de cette étude n’est pas de démontrer que le service public rendu par la bibliothèque doit être rentable. Il se trouve qu’il l’est par bien des aspects dont il est possible de rendre compte objectivement. L’étude mise en oeuvre est une expérimentation : la démarche du Conseil départemental du Val d’Oise n’est pas de prétendre à l’exhaustivité sur les impacts de la bibliothèque, mais plutôt de partager largement des intuitions et de les confronter à une réalité locale. Charge ensuite à chacun des lecteurs de cette étude de s’approprier la méthodologie, de la critiquer, de l’améliorer, de l’enrichir… et de la partager à son tour. uploads/s1/ impact-des-bibliotheques-rapport-2017 1 .pdf
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- Publié le Mar 10, 2021
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