gio MÉMOIRES 2013 Giovanni Arnaudeau MÉMOIRES Toute reproduction partielle ou c
gio MÉMOIRES 2013 Giovanni Arnaudeau MÉMOIRES Toute reproduction partielle ou complète des contenus de la présente édition, y compris à des fins commerciales, est autorisé. La propriété intellectuelle n’existe pas. Copier n’est pas voler. gio MÉMOIRES 2013 Avant propos 11 L’ esprit de ce mémoire Je cultive peut-être inconsciemment le goût de la contradiction : Je ne suis pas sûr d’être un artiste, et je ne suis pas sûr que ce qui suit soit un mémoire. Les quelques textes qui vont suivre constituent plutôt une ébauche, voir même un brouillon. Chaque texte a vocation à l’avenir à être modifié, complété, remanié. Beaucoup de vides sont encore à combler. (Je regrette par exemple que la partie qui concerne la représentation de soi dans l’art soit si incomplète. Bien sûr, le sujet est si vaste.) De nouvelles parties apparaitront sans doute, des paragraphes seront peut-être supprimés... En fait, j’ignore si une version définitive sera possible un jour. Il pourrait s’agir d’une construction permanente. En effet, je conçois ces textes dans une dynamique : au fil de mes découvertes, de l’évolution de mes idées, ceux-ci vont s’enrichir progressivement. Je me réserve le droit de changer d’avis sur n’importe quel sujet. Ce qu’il faut comprendre derrière ces apparents truismes, c’est que ce « mémoire » n’a pas vocation à être consulté en l’état. Sa finalité ne réside pas dans l’édition que le lecteur tient entre ses mains, ni même dans une autre future impression, mais plutôt dans une forme plus propice à la dynamique de modifications perpétuelles qu’est la publication sur Internet. 12 L’édition papier m’a imposé une structure linéaire. C’est pourquoi j’ai essayé de faire en sorte que chaque texte puisse être compris à travers la réflexion des précédents. Mais sur mon site personnel, je ne souhaite pas imposer au lecteur cette linéarité. Je conçois les choses de façon beaucoup plus éclatée : Si les textes se font échos les uns aux autres, je tiens néanmoins à ce que chacun puisse être lu indépendamment du reste. Les références aux autres textes (ou même à des sources externes) se feront par les hyperliens. Le support numérique, permet l’ordre beaucoup plus architectonique (ou disons, organique) auquel j’aspire. Pour le dire autrement, l’esprit et la finalité de ce mémoire, c’est de ne pas en être un. L’un de mes objectifs était de pouvoir capter l’essence de ma pratique. C’est-à-dire, à travers mes différentes créations, trouver un ou des dénominateur(s) commun(s). A cette fin, j’ai adopté le plan suivant : Tout d’abord, j’ai choisi la pratique qui me semblait être centrale pour moi, à savoir l’autobiographie en bande dessinée. A partir de là, j’ai tenté de faire une sorte d’étude historique subjective en allant du général au particulier. Très concrètement : Dans un premier temps j’ai définit rien de moins que l’art selon moi ; dans un second temps j’ai retracé l’histoire de la bande dessinée et ses rapports avec l’art ; dans un troisième temps un historique de la représentation de soi dans l’art (en mettant de côté la bande dessinée) ; dans un quatrième temps l’histoire de l’autobiographie en bande dessinée ; et enfin, à partir de cette historiographie sélective, de voir comment ma démarche personnelle se situait vis-à-vis des différents artistes et 13 conceptions évoqués. En résumé, je dirais que la première partie est factuelle, tandis que la seconde est personnelle. Il semblerait qu’au jour d’aujourd’hui, je sois parvenu à dégager de ma démarche deux thèmes fondamentaux. D’une part son caractère individualiste, et d’autre part le souci du réalisme. Nous verrons en quoi ma démarche est individualiste et peut-être en quoi je pousse l’individualisme jusqu’à une pratique égocentré. (J’ai parfois eu l’envie à travers ce mémoire de réhabiliter la notion unanimement décriée d’égoïsme.) Le souci du réalisme est sans doute vain car il peut être absent de la perception du public, en plus d’être invérifiable. D’aucuns disent que l’artiste n’a que faire de la vérité, que l’essence de la création est le mensonge et la subjectivité pure. Peu m’importe, je sais que la recherche de la vérité à travers la création est au cœur de mes préoccupations. Je reviendrais naturellement sur ces deux thèmes, qui méritent d’être définis et étudiés plus en détails. L’un de mes premiers soucis dans la rédaction était la relation entre mes lectures philosophiques — souvent éloignés de préoccupations artistiques — et l’art. L’un peut-il servir l’autre ? Comment établir une relation ? Y a-t-il une relation ? Je me suis aventuré par exemple à établir un pont entre la philosophie moderne et l’art moderne, alors que la première (apparue au XVe siècle) est bien antérieure au second (apparue au XXe siècle). Je ne suis peut-être pas le premier de toute façon. En tout état de cause, j’ose espérer que mon souci de nouer des rapports entre les 14 choses ne m’a pas conduit à tenir un discours artificiel, ce que je déteste aussi bien dans la philosophie que dans l’art. A ce propos, un autre de mes premiers soucis était la question de l’intellectualisation de la création. (La mienne en l’occurrence.) En effet, à l’instar de l’un de mes professeurs, je ne considère pas qu’une pratique artistique ait vocation à être expliquée. Je n’aime pas avoir besoin d’une explication pour comprendre une œuvre. En ce qui me concerne, ma pratique parle d’elle-même. Je souhaite que l’on puisse la juger sans moi, pour ce qu’elle est, indépendamment de ma façon de la présenter. Les intentions doivent être plus ou moins perceptibles, même s’il y a toujours de la place pour toutes les interprétations. On préférera alors sans doute parler d’analyse plutôt que d’explication, mais même l’analyse du créateur sur ses créations a tendance à clore la liberté d’interprétation ou à se substituer au contenu de l’œuvre (cette dernière devenant superflue, voir inutile). Ou encore d’ôter tout mystère à l’œuvre, à gâcher des choses qui devraient être découvertes par le récepteur lui-même si besoin (et qui d’ailleurs rend à ce titre la chose intéressante). Ou bien encore à enfermer le créateur dans un carcan : tout ce qu’il crée par la suite devra s’accorder avec ce qu’il a préalablement déclaré. Bref, à tuer l’œuvre dans ce qu’elle a de vivant. Ou même à coller à celle-ci des sujets qui s’éloignent tellement de ce que nous percevons immédiatement que cela devient un discours artificiel ; où le créateur cherche simplement à justifier a priori son titre d’artiste. (Ou d’étudiant en art.) Pour éviter ces travers, je me suis parfois simplement contenté de répondre aux réactions que peuvent susciter mes productions. En outre, il est de notoriété publique que les cordonniers 15 sont toujours les plus mal chaussés. Un créateur ne sait pas nécessairement pourquoi il crée. Il peut être tout à fait inconscient de ses motivations profondes, d’autant que la création artistique est un acte profondément métaphysique. (Deus Signum, « signe de Dieu » en latin a donné le mot « dessin », c’est du moins ce que prétend l’un de mes professeurs.) Le créateur peut même se mentir à lui-même. Il n’est pas toujours le meilleur théoricien de ce qu’il fait. En analysant ses propres créations, peut-être passe t-il à côté de l’essentiel. Malgré le fait que j’ai essayé de donner à mes idées une certaine cohérence et une complémentarité (le lecteur sera juge) j’ignore si une problématique ou un thème particulier se dégage de ce mémoire. J’ai fait ce qui est en principe proscrit : je ne suis pas parti d’une problématique posée a priori. Comme je l’ai expliqué plus haut, je suis parti de ma pratique pour en déduire une ou des théories que je voulais cohérente. Si je disais que le thème qui se dégage, c’est moi, on me répondra que n’importe qui pourrait donner la même réponse. Si je disais : Mon rapport à la réalité, ou le rapport entre l’individu et la réalité, cela resterait encore à la fois vague et partiel. L’égo ? En fait je pense que plusieurs thèmes se dégagent et la structure de ce mémoire est assez organique. J’espère que l’examinateur saura être indulgent envers cette forme peu institutionnelle (correspondant plus à ma manière de fonctionner) et qu’il s’attardera plutôt sur le contenu que sur la forme. Sinon, tant pis pour moi. Quoi qu’il en soit, j’ai essayé autant que faire se peut, d’exposer des partis pris qui s’ils sont discutables, ont — j’espère — le mérite d’être clairs. 16 Encore un autre de mes soucis (plutôt dernier que premier cette fois) était la question du « Je » dans l’écriture. A quel point, dans un mémoire de type universitaire (officiellement du moins), pouvais-je me permettre d’être personnel, de parler de moi, de donner mon avis sur ci et ça quitte à ce que mes lacunes culturelles me fassent écrire des énormités, bref, d’écrire « je suis », « je pense », « je », « je », « je »… ? Après tout, j’aurais pu utiliser des formules plus impersonnelles tels que le « on » hypocrite ou le « nous uploads/s1/giovanni-arnaudeau-art-2013-pdf.pdf
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- Publié le Fev 15, 2022
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