Philosophie 2010 – Filière S – Métropole Sujet 1 : L'art peut-il se passer de r

Philosophie 2010 – Filière S – Métropole Sujet 1 : L'art peut-il se passer de règles ? Sujet 2 : Dépend-il de nous d'être heureux ? Sujet 3 : Commentaire du texte de Hobbes Sujet 1 : L'art peut-il se passer de règles ? Notions fondamentales : l’art bien sûr, mais aussi la technique et la liberté Auteurs : Kant et la notion génie (Critique de la faculté de juger) / Hegel (Esthétique) / Platon (la République) Réflexion sur les termes du sujet : - « règles » : idée de conventions, de normes, de permanences mais aussi de contraintes, d’inflexibilité et d’ennui - « l’art » : rapports entre art et technique, art et liberté, originalité et génie (production artistique) et aux finalités de l’art (le beau, l’art pour l’art). - « peut-il se passer de » : les règles sont-elles constitutives de l’art ? On vous demande de vous interroger sur le rôle des conventions sur la production artistique. De discuter le lien qui les unit. Introduction Ne dit-on pas d’une construction en architecture qu’elle a été réalisée dans les règles de l’art ? Mais ces règles, quelles sont-elles ? Si règles il y a, suffit-il donc de connaître et maîtriser une technique pour produire une œuvre d'art ? Si l’art n’était fait que de règles, c’est-à-dire de conventions, de normes ou de disciplines, il pourrait donc s’enseigner et se transmettre, comme l’apprentissage de la lecture ou du calcul. Ce serait négliger l’aspect fondamental de l’art, qui contrairement aux sciences ou la technique, est guidée par l’originalité. Réduire l’art, de l’artisan, d’un grand chef ou d’un peintre à l’application de règles, n’est-ce pas là nier sa singularité? En effet, l’art est une production humaine libérée de l’utilité immédiate et renvoyant aux interrogations liées à notre condition humaine : à la fois dévoilement d’une réalité d’habitude cachée, conscience du tragique, révolte contre toutes les formes de réification et expression de la vie spirituelle. S’interroger sur les règles de l’art revient donc à se demander s’il est possible d’enseigner l’art, ou au contraire, si l’art ne relève que d’une inspiration, d’un don, du génie : l’art s’affranchirait-il de toute prescription pour n’être que pure et libre création ? Ou au contraire l’art, pour éviter toute facilité arbitraire et capricieuse, s’attribuerait-il ses propres règles ? I/ L’art, en tant que technique est soumis à des règles (artisan, artiste) - L’art comme la technique oppose au monde naturel préexistant un monde artificiel, les deux exigent apprentissage - Parenté historique entre artisanal et artistique - Critique de la pure spontanéité ou inspiration : les artistes travaillent activement leurs matériaux II. Mais l’application stricte de règles conduit à l’indifférence et nuit à l’originalité (l’art n’est pas que la technique) - Beauté adhérente et beauté libre (Kant) : l’art s’affranchit de la production d’objets utiles et des contraintes inhérente à cette production - La technique comme science appliquée s’oppose à l’art, la technique est fondée sur une méthode - L’art comme œuvre du génie ne s’ingénie pas III/ La force créative de l’art dérive de la liberté : l’artiste s’attribue ses propres règles - La maitrise technique est nécessaire mais non suffisante (recopier la réalité est une opération stérile) - Le plus admirable dans l’art est la mise en œuvre d’un projet propre à l’artiste, qui renvoie à son individualité, sa singularité - L’art doit se libérer de toute prescription extérieure politique ou morale qui limiterait sa liberté Conclusion L’art ne saurait se réduire à une technique d’imitation : il rend visible et sensible l’esprit. Chaque artiste invente son propre style, lui attribuant des règles qu’il s’est consciemment prescrit à lui-même : cela constitue la véritable singularité de son œuvre. Sujet 2 : Dépend-il de nous d'être heureux ? Un sujet sur la thématique du bonheur (« heureux »), de la liberté et du désir. Analyse des termes du sens du sujet : être heureux renvoie à un état subjectif, soit une satisfaction du désir, soit le plaisir, soit d’un accord avec soi-même vers lequel on aspire le plus souvent. Le sujet renvoie à la mise en question d’une attente passive du bonheur comme quelque chose qui viendrait du dehors. Il s’agit de critiquer le bonheur tel qu’il est imaginé comme chance ou malchance, comme dépendant de la fatalité ou du hasard ou encore comme renvoyant uniquement des obstacles extérieurs faisant de nous de simples victimes de notre malheur. Problématique : sommes-nous les artisans de notre bonheur ou relève t-il de circonstances qui nous échappent d’autant plus qu’il ne semble pas y avoir de recette du bonheur ? Le bonheur est il subordonné à des conditions collectives et politiques plus ou moins favorables ou est il une affaire individuelle (problème du « nous » dans le sujet) I/ Le bonheur ne dépend pas de nous - Etymologie : « heur », qui signifie « bonne fortune », « chance ». - Le bonheur, une question de chance, selon que les évènements se montrent favorables. Conséquence, le bonheur est dissocié de la vertu (le bon est malheureux tandis que le méchant jouit d’un bonheur insolant) et de la action de la volonté. - Le bonheur n’est pas un dessein de la nature (Freud) ou variante de Schopenhauer, le malheur est irréductible. - Kant les moyens pour atteindre le bonheur sont incertains. - Transition =>est-ce que ce qui est en cause n’est ce pas notre propre incapacité au bonheur et que par mauvaise foi nous ne voulons pas reconnaitre ? II / Le bonheur dépend de nous - L’ « eudemon » et sémantique : ce n’est pas le destin qui nous fait heureux ou malheureux. Le bonheur est à la portée de tous et consiste dans la pratique effective de la vertu envers soi même et envers la cité (Aristote) - Epicure et la sérénité de l’âme : avoir une intelligence du désir et du plaisir pour discerner ce qu’il faut choisir et ce qu’il faut éviter - Rester libre à l’égard de ses passions et maitre de ses pensées quelle que soient les circonstances (stoïciens Sénèque, Epithète, Marc Aurèle) III/ Un bon usage de notre liberté entre en jeu dans la possibilité du bonheur - La liberté collective qui est la même pour tous et garantie par la loi, avec l’existence reconnue et effective du droit. Nul n’est heureux en dictature privé de l’usage de ses libertés fondamentales. La politique doit toutefois se contenter de mettre en place les conditions du bonheur individuel (lutter contre l’inculture, l’aliénation au travail, toute instrumentalisation de la personne) - La liberté personnelle, éclairée par la raison, se manifeste par des choix, des décisions, une façon de conduire sa vie, c’est tout l’enjeu du discernement du bien et du mal, du bonheur et du malheur comme conséquence de l’action. Conclusion : Le bonheur n’arrive pas par hasard, nous contribuons par nos actes à nous rendre heureux ou malheureux au demeurant un bonheur subit ou reçu du dehors qui ne dépend pas de nous serait, à juste titre, considéré comme inférieur à un bonheur voulu et mérité. Auteurs qui auraient pu également être cités : Pascal / Rousseau / Freud / Platon. Sujet 3 : Commentaire de texte Introduction A propos des fondements du droit et de la justice Hobbes fait le constat que nous ne connaissons pas ces fondements. Les hommes, ne pouvant pourtant se passer de tout critère pour distinguer le juste de l’injuste, jugent selon la coutume et la manière dont les actions des hommes sont appréciées de façon élogieuses ou au contraire sanctionnées. Pour Hobbes ce qui fait problème, ce n’est pas ce critère qui peut paraître relatif à une société donnée à un moment donné mais l’usage qu’en font les hommes. Ils ne suivent la coutume que si elle sert leur intérêt et la transgressent au nom de la raison toujours selon leur intérêt. Le juste et l’injuste relèvent t-ils de principes reconnus comme légitimes et universels ou seulement de l’intérêt ? Dans la seconde hypothèse ne convient –il pas d’établir une distinction entre l’intérêt personnel et l’intérêt général ? Le plan du texte correspond au titre de l’analyse. I/ Il n’y a que la coutume et l’exemple pour juger du juste et de l’injuste Hobbes n’admet pas la possibilité de proclamer un droit naturel ou idéal qui serve de norme pour juger les actions des hommes. Il n’existe que la coutume ou l’exemple qui font en quelque sorte jurisprudence. Toute violation ou transgression de la coutume est punie car tenue pour une action injuste ; à l’inverse toute action louée ou tolérée est tenue pour juste. II/ L’analogie des enfants et des adultes Le juste et l’injuste nous sont inculqués par l’éducation et surtout par la répression. Les enfants sont dans l’ignorance du juste et de l’injuste, ce sont leurs parents et leurs maitres qui leur apprennent à les discerner en faisant usage de sanctions, si une règle établie n’est pas respectée. Par maitre Hobbes peut entendre les éducateurs tout comme les gouvernants ou encore uploads/s3/ corrige-bac-general-philosophie-2010-s-4.pdf

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