L’Alchimie Simplifiée par René Schwaeble. Cours pratique à la portée de tous. -

L’Alchimie Simplifiée par René Schwaeble. Cours pratique à la portée de tous. - https://www.esoblogs.net/491/l-alchimie-simplifiee-1/ L’Alchimie Simplifiée Avant Propos À mon Maître vénéré J. K. HUYSMANS Tous les dictionnaires définissent ainsi, ou à peu près, l’alchimie: « Science chimérique recherchant la Pierre philosophale et la Panacée universelle ». Les dictionnaires devraient, dès lors, définir la médecine: « Science chimérique recherchant la guérison des cors aux pieds » ; car, en Alchimie, la Pierre philosophale ne tient pas plus de place que les cors aux pieds en médecine. L’Alchimie est la Science de la Vie, de la Vie dans les trois règnes (1), elle a pour but de séparer le principe actif de la matière inerte ; c’est la métaphysique de la chimie organique et de la chimie inorganique (2), comme l’Astrologie est la métaphysique de l’astronomie. Elle étudie les causes et principes, la loi Universelle et éternelle de l’Évolution qui change insensiblement le plomb en or, et perfectionne l’Homme malgré lui. Avec le règne animal, l’alchimie devient thérapeutique, médecine, elle veut obtenir la subtile quintessence des produits, leur véritable concentration vitale, elle rêve de distribuer la Vie, d’enfanter l’homuncule, prolonger l’existence grâce à la Panacée ; avec le règne végétal, elle devient agriculture, elle greffe, elle rêve de ressusciter, d’arriver, à la palingénésie ; avec le règne minéral, elle devient chimie, elle rêve de transmuter les métaux et les métalloïdes. Enfin, avec le règne divin, l’alchimie devient herméneutique, elle enseigne à convertir le pain et le vin au Corps et au Sang (la vie devrait être présente dans le sacrifice de la Messe : ce fut le Concile de Nicée qui décida de se contenter du simulacre de la présence). On le voit, toujours l’alchimie s’occupe de transvaser la Vie. Il n’y a point de magie en alchimie, l’Homme n’ordonne pas au mercure de se transformer en or, il peut uniquement tirer d’un corps la Vie pour en réveiller un autre. Médecine est seulement aydante à la nature, car si nature n’y est elle n’a d’effet. Nature seule crée les spermes. Et le pieux alchimiste (3) ne dessèche point devant ses fourneaux à la recherche de l’or. Philosophe savant, il aspire à la solution du problème de l’Unité (Unité de Vie, Unité de Matière), solution qu’il ne doit pas atteindre, sous peine d’anéantissement – car il ne peut égaler Dieu, il ne peut créer, il ne doit être qu’un instrument – et, sachant que tout s’enchaîne, que ce qui est en Bas est comme ce qui est en Haut, que l’Harmonie règne sur la Terre et dans le Monde, il avance dans la connaissance de l’Absolu. Et, maintenant, à ceux qui sourient au mot « alchimie » je conseille de lire L’Alchimie et les Alchimistes de Figuier : ils y trouveront le récit de transmutations inexplicables. Au reste, nos savants officiels ne nient pas ; celui-ci a écrit dans ce livre : « L’état présent de la chimie empêche de considérer comme impossible le fait de la transmutation des métaux » ; Dumas dans ses Leçons sur la philosophie chimique : « L’Expérience n’est point en opposition jusqu’ici avec la possibilité de la transmutation des corps simples » ; Berthelot : « Des considérations tirées d’ordres très divers viennent à l’appui de ces vues sur la décomposition possible des corps réputés simples ». En somme, la question ne paraît pas beaucoup plus avancée qu’à ses débuts. Aujourd’hui, le brave Tiffereau (4), âgé de quatre- vingt-dix ans, raconte avoir fait de l’or au Mexique ; M. Jollivet-Castelot (5), le très érudit et très aimable directeur du groupe de Douai lequel sans négliger les traditions moyenâgeuses ne dédaigne pas les derniers progrès de la chimie officielle, prétend avoir reçu d’un adepte la clé du Grand Œuvre ; un Américain, Edward Brice, obtient de l’or et de l’argent en formant d’abord un sulfite d’antimoine, puis un sulfite de fer, enfin un sulfite de plomb ; Strindberg, l’illustre homme de lettres suédois, fabrique un peu d’or en opérant sur du sulfate de fer, du chromate de potasse et du permanganate de potasse dont les poids atomiques sont précisément ceux de l’or ; Le Brun de Vilroy disait arriver à un accroissement (6) de cuivre de 90 à 100 % en traitant du phosphate de soude, du chlorure de sodium, du sulfate de cuivre et du sulfure de potassium ; un autre Américain, Emmens, s’enrichit à vendre l’or sorti des dollars mexicains soumis à un battage puissant dans des conditions frigorifiques telles que les chocs répétés ne puissent produire même une élévation momentanée de température ; M. de Rochas prépare de l’argent allotropique. Et l’on trouvera aux Arts-et-Métiers plusieurs brevets pour la fabrication des métaux précieux (Voir, entre autres, celui pris, il y a une trentaine d’années, par M. Frantz et le docteur Favre), procédés consistant à combiner divers éléments métalliques avec le Silicate de soude (7). (Aussi bien, il existe sûrement à Paris un peu de Pierre philosophale ! Dans l’un des piliers du chœur de Notre-Dame (8) , Guillaume de Paris, évêque, auteur de plusieurs sculptures du portail, a scellé une provision de Pierre : pour trouver ce pilier il suffit de suivre le regard d’un corbeau ornant l’une des trois portes : le regard fixe le point où est cachée la Pierre. Ce n’est pas ici la place d’une liste des alchimistes de ce mystérieux et attirant Moyen Age ni de leurs traités ; Albert le Grand, Roger Bacon. Saint Thomas d’Aquin, Raymond Lulle, Arnauld de Villeneuve, Basile Valentin, Paracelse… Le Livre des Lumières, Le Composé des Composés, Miroir d’Alchimie, La Clavicule, la Fleur des Fleurs, Nouvelle Lumière, Moëlle d’Alchimie, Char du triomphe de l’Antimoine, L’entrée ouverte au palais fermé du Roi… Hoefer, dans son Histoire de la Chimie, en a dressé une fort complète. Mais quelle est la cause de l’obscurité du style alchimique, pourquoi Ripley, par exemple, expose-t-il la recette de la Pierre en ces termes : « II faut commencer au soleil couchant, lorsque le mari Rouge et l’épouse Blanche s’unissent dans l’esprit de vie pour vivre dans l’amour et dans la tranquillité, dans la proportion exacte d’eau et de terre. De l’Occident avance-toi à travers les ténèbres, vers le Septentrion ; altère et dissous le mari et la femme entre l’hiver et le printemps ? » Faut-il attribuer cette obscurité à la peur qu’avaient nos gens de passer pour sorciers et d’être brûlés comme tels ? Mais rien ne pouvait mieux les accuser de sorcellerie que ce style bizarre ! Faut-il l’attribuer au désir de ne pas bouleverser le monde en indiquant la recette de la Pierre philosophale ? Alors, pourquoi écrire tant de livres ! A la volonté de n’être compris que des leurs ? Mais, les leurs n’arrivent pas à les comprendre ! À l’intention de ne pas désobéir à Dieu qui leur a dévoilé le secret (9) ? Mais, ils s’efforcent de le dévoiler ! Je crois, moi, que parmi ceux qui se mêlèrent d’ouvrer des traités d’alchimie il y eut pas mal de «fumistes», (la race n’en est pas disparue : Quelques ouvrages d’Eliphas Lévi valent la fameuse Table d’Hermès), pas mal de charlatans, pas mal d’escrocs. Mais, il importe de ne point trop rire de certaines expressions, de « lion (10) dévorant » par exemple pour « acide » ; les infortunés alchimistes ne connaissaient pas le terme élégant de « Tetramethylmélaphenylènediamine » ! J’ai en passant, on le verra, expliqué bon nombre de ces expressions qui disent les pensées les plus profondes avec une naïveté si charmante. Qu’on lise le Livre des figures de Flamel, Le Livre de la Philosophie naturelle des Métaux de M. Bernard Allemand, Comte de La Marche Trévisane, surnommé le bon Trévisan, L’opuscule très excellent de la Vraye Philosophie naturelle des Métaux avec un advertissement d’éviter les folles dépenses qui se font par faute de vraye Science, de Maître Denis Zacaire, gentilhomme guiennois, on trouvera, en vérité, des pages adorables ; « le bonhomme Flanel se félicite de savoir sa chère femme Pernelle discrette et secrette, Zacaire assure que il ne passait jour, mêmement les fêtes et dimanches, que les alchimistes ne s’assemblassent ou au logis de l’un d’eux ou à notre- Dame-la-Grande qui est l’église la plus fréquentée de Paris pour parlementer des besognes qui s’étaient passées ’aux jours précédents, il avoue sans honte ses mésaventures pécuniaires : Si c’était profit Dieu le sait, et moi aussi gui dépensai des écus plus de trente… Tout l’augment que j’en reçus ce fut à la façon de la livre diminuée… » Qu’on lise ce passage d’Alexandre de la Tourrette : « Nous voyons aussi comment ce très excellent alchimiste notre bon Dieu a basty son four (qui est le corps de l’homme) d’une si belle et propre structure qu’il n’y a rien à redire : avec ses soupiraux et registres nécessaires, comme sont la bouche, le nez, les oreilles, les yeux ; afin de conserver en ce four une chaleur tempérée et son feu continuel, aéré, clair et bien réglé uploads/s3/ l-x27-alchimie-simplifiee.pdf

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