LA PEUR ET L’IMAGINATION Introduction Il n’existe pas d’espèce plus peureuse qu

LA PEUR ET L’IMAGINATION Introduction Il n’existe pas d’espèce plus peureuse que l’humaine. Nous vivons entre les souvenirs et l’imagination, entre les fantômes du passé et les fantômes du futur, en repensant aux vieux dangers et en inventant de nouvelles menaces, en confondant le réel et l’irréel. La peur et l’imagination. J’ai choisi ce thème car ces deux notions me paraissent chacune plus intéressante l’une que l’autre et, elles sont d’une grande ampleur. Je pourrais aborder des sujets tel que le réel, l’imaginaire et l’inconscient, d’une manière différente: à travers l’art! Je commençaimon projet en 2008 en faisant plusieurs oeuvres alternatives sans penser vraiment au sens que je pourrais donner a chacune (je n’ai utilisé aucune de ces oeuvres finalement). Les années qui suivirent furent des années où je pensais constamment à ma thématique, etaux façons par lesquelles je pourrais l’aborder. J’ai essayé de faire des oeuvres où je montrerais à la fois les expressions de la peur (telles que le cri ou l’angoisse) et l’influence qu’a l’imagination sur cette dernière. OEUVRE INTRODUCTIVE PANICO (La panique) Peinture à l'huile et à l'acrylique. 140x110 cm. La peur, comme effet de masse. La peur est contagieuse. Si quelqu’un commence à exprimer de la peur face `a un danger, il la communique à son entourage et elle s’amplifie en panique générale. La peur est ce qui nous maintient en vie. Elle déclenche des mécanismes de protection contre le danger. Dans cette oeuvre, chaque visage a une couleur différente. Chacun se différencie de l’autre. Mais le sentiment de la peur est ce qui les maintient unis. MR. PLUM Tecnique mixte 33x55 cm Les peurs de l’enfance. Nous sommes tous passés par cela. J’ai voulu représenter ceci dans une bande déssinée par l’intermédiaire de l’histoire de cette petite fille qui imagine des monstres dans sa chambre. À la fin de la B.D., elle demande a son ours en peluche de la protéger et cet ours se transforme en vrai ours, un ours sauvage, qui la protégera des monstres. En réalité, l’idée que j’ai voulu reprendre ici est celle de “les peurs se sont les hommes qui les créent”. Les peurs de l’enfance naissent de l’imagination. L’enfant imagine des monstres, des fantômes et c’est ceci qui ne le laisse pas dormir. La peur est psychologique. L’imagination peut créer les peurs et par la suite, les détruire: comme dans ce cas où la petite fille imaginerait son ours devenir un vrai ours qui la protégera des monstres. Elle détruit ainsi sa peur initiale. lE LIT DES CAUCHEMARS Sculpture (argile, pâte a modeler et acryliques) 30x30x15 cm La peur psychologique vient de ce que l’esprit s’appuie sur une référence prise dans le passé et il projette la crainte de la répétition d’une souffrance. Si l’enfant a eu un cauchemar une nuit, la nuit suivante il verra son lit de manière différente. Cette sculpture symbolise le cauchemar et la vision qu’a l’enfant de son lit au moment où il devra aller se coucher. La vision d'un lit avec des pieds qui peuvent t'enmenner n'importe où, des monstres qui sortent de sous les coussins, sous le lit, des mains qui peuvent te toucher, te faire sentir que tout est réel. Finalement et pour mettre ce cadre en relation avec le dernier (Mr.Plum), l'ours en peluche: la seule chose qui n'est pas terrifiante dans ce lit. La seule chose qui peut sauver l'enfant, qui le protégera (voir texte de l'autre oeuvre). Tout est dans l'imagination. AL DESNUDO(Nue)acrylique sur collage. 135x75 cm. Au commencement de l’année 2008, j’ai pensé aux peurs des hommes et des femmes du XXIe siècle. La femme d’aujourd’hui a de multiples peurs. J’ai pensé a la peur des autres, la peur d’être mal vue: la peur a devenir grosse par exemple. Le poid de l’apparence conditionne la femme.J’ai cherché des articles de magazines faisant référence a la beauté, à l’importance de l’image, de la minceur. La psychologie de la femme est pervertie par les médias. J’ai peint une femme, nue dans sa chambre. Une femme à découvert . Comme si nous aurions ouvert la porte de sa chambre sans avis préalable. Nous la voyons, entre tous ces articles de beauté. En France, 1 personne sur 100 estanorexique. Sur 10 personnes atteintes : 1 homme et 9 femmes. C'est souvent à l'adolescence que se déclenche cette souffrance. Cela commence par une peur: celle de ne pas être accepté. La peur termine en maladie. Une maladie de laquelle on sort difficilement, ou de laquelle on ne sort jamais. PARANOÏAQUE Photomontage. 100x70 cm J’avais pensé aux phobies, aux peurs, a la paranoïa. Cette dernière peur m’a intéressé et j’ai voulu chercher les formes de la représenter. J’ai commencé par imaginer une situation. Celle d’un homme qui pense que quelquechose va lui arriver. Un homme qui regarde de tout les côtés, qui serait complètement paranoïaque. Je pensais a faire premièrement une peinture. Finalement, je me suis décidée pour un photomontage. Par une session photo que j’ai fait a mon frère (dont j’ai utilisé 5 photos) j’ai pu reconstruire avec photoshop ce côté paranoïaque que nous avons tous un peu. PriSonnier dessin graphique 90x60 cm “Le soleil semblait avoir peur. Il entrait obliquement et se montrer comme un enfant craintif. Cela sentait la douleur” Abraham Valdelomar J’ai cherché des citations et des phrases sur la peur et celle-ci de l’écrivain péruvien Abraham Valdelomar m’a automatiquement fait venir cette image à l’esprit. L’image d’un prisonnier, qui regarde a traversles barreaux de sa cellule. J’ai voulu transmettre, à travers ce tableau, une angoisse du personnage qui voit un nouveau jour se lever, qui sait ce qui l’attend. Il a souffert dans le passé, la douleur était atroce et il ne veut pas la voir se répéter, il apeur qu’elle revienne. Il y a le souvenir de cette souffrance eten pensant à elle, il craint sa répétition, c’est la pensée qui invite la peur. É PIDÉMIES acrylique sur toile.80x80 cm La GRIPPE PORCINE fit son apparition cette année et ce fut ainsi que j’eus l’idée de faire un travail sur ce sujet.Dans tous les journaux, à la télé, on ne parlait que de celà. La peur de se contagier se faisait sentir: par les masques, les préventions, les fermetures d’universités, de lycées (même le Franco-Péruvien est passé par celà). J’ai imaginé de me reveiller un matin, me regarder au miroir et me voir convertie en cochon.J’ai peint cette situation. Chaque animal représente son épidémie: la grippe porcine, la peste, la vache folle, la gripe aviaire. J’ai voulu peindre des êtres qui seraient moitié animaux moitié humains (nous le voyons par les sourcils, les yeux et les dents).Ce sont des êtres mis à part: des êtressi différents qu’on ne les veut plus proches de soi. LE BOWLING Photomontage 40x50 cm J’ai toujours eu cette idée que la vie est comme un jeu de bowling où nous sommes nous-mêmes les quilles. Toutes les quilles tombent à la fin. Mais leur peur majeure est de ne pas savoir qui tombera cette fois, que ce passera-t-il après. Car nous imaginons le pire. Et il n’y a rien de pire pour un homme que de savoir qu’il ne sera plus là un jour. La peur primordiale de tout être humain est la mort. Et cette peur de mourir est toujours disposée à nous faire voir les choses pires de ce qu’elles sont vraiment. SAN ISIDRO Huile sur toile 85x65 cm San Isidroest le quartier de Lima avec le plus de bâtiments. Celui où les batiments n’arrêtent jamais de grandir. La construction d’édifices qui est partout, qui ne s’arréte pas est symbôle d’une ville qui se développe rapidement, d’une ville qui devient de plus en plus industrielle. Ce que j’ai voulu transmettre à travers ce cadre est que les industries, les entreprises, les bâtiments, les voitures, toutes ces créations de l’Homme, termineront par nous “dévorer”(voilà pourquoi la bouche). Toute la pollution et les conséquences négatives que ces créations amènent avec elles sont hors de control. Cela va dans tout les sens. Nous parlons tous du réchauffement planétaireet nous disons avoir peur. Mais dans ce cas, l'imagination des dégâts n'est pas une raison suffisante pour créer une peur réelle, dûe au fait que les conséquences paraissent lointaines dans le temps. Elles le sont peut- être moins de ce que l'on pense. 2012 Huile sur toile 100x65 cm Le monde est malade, nous le rendons malade. Si malade qu’un jour il n’en pourra plus et nous vomira tous. J’ai appelé cette oeuvre 2012 car c’est l’année qui est prédite par les mayas et d'autres cultures comme l’année de la fin du monde. Alimentée par les médias, c’est une des peurs les plus importantes de nos jours. On sait aujourd’hui que la survivance de la Terre est menacée par le rechauffement global et les cataclysmes qui sont agravés par l’activité humaine. En d’autres mots, nous sommes menacés par nous-mêmes, mais nous ne faisons pas grand chose pour y rémédier. J’ai cherché àtravers cette peintureà caricaturer un peu cette peur en allant vers le fantastique: le uploads/s3/ la-peur-et-l-x27-imagination.pdf

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