Remerciez-le!

Remerciez @Admin pour avoir partagé cet document gratuitement, de la manière la plus simple, en partageant sur les réseaux sociaux.

62 AVRIL MAI JUIN 2020 2 Directeur de la publication Nicolas Saelens Coordinati

62 AVRIL MAI JUIN 2020 2 Directeur de la publication Nicolas Saelens Coordination du numéro Emmanuelle Castang Comité éditorial du n° 62 Jean-Christophe Canivet, Mathieu Dochtermann, Claire Duchez, Hubert Jégat, Oriane Maubert, Claire Vialon. Correspondante pour la rubrique Mémoire vive : Lise Guiot. Correspondante pour la rubrique MarionnetteS et MédiationS : Aline Bardet Ont contribué à ce numéro Aline Bardet, Polina Borisova, Patrick Boutigny, Damien Bouvet, Emmanuelle Castang, Jean- Christophe Canivet, Patricia Coler, Juanjo Corrales, Mathieu Dochtermann, Claire Duchez, Raphaèle Fleury, Thierry François, Lise Guiot, Claire Heggen, Joël Huthwohl, Katy Foley, Claire Latarget, Patrick Le Bœuf, Evelyne Lecucq, Jean-Michel Lucas, Amélie Madeline, Clément Montagnier, Nina Monova, Luc-Vincent Perche, Julie Postel Relecture Claire Duchez Agenda du trimestre Claire Duchez Relecture et corrections Josette Jourdon (sous réserve de modifications ultérieures) Conception graphique et réalisation www.aprim-caen.fr ISSN 1772-2950 THEMAA 14, rue de l'Atlas - 75019 PARIS Tél. : 01 42 41 81 67 Site : www.themaa-marionnettes.com THEMAA est le centre français de l’UNIMA et est adhérente à l’UFISC. THEMAA est subventionnée par le ministère de la Culture (D.G.C.A.). Carte blanche à Francis Debeyre En écho au dossier de ce numéro sur le masque, Manip a donné carte blanche à Francis Debeyre, créateur de masques depuis les années 1980. Formé par le maître suisse Benno Besson, Francis Debeyre travaille toutes les formes et matières pour réaliser des masques de spectacle : le cuir, la peau, la fourrure mais aussi le tissu peint ou brodé, le grillage encrassé... Il dit de son travail qu’il est fait de peu de certitudes et consiste à trouver la meilleure réponse à l’équation d’un spectacle. Il a notamment travaillé avec W. Znorko, Le Théâtre de la Licorne, la Compagnie Joker, Mario Gonzalès, Maguy Marin, Claude Brumachon, la compagnie du Faux-Col (devenu Théâtre Effigies), Michel Sarunac... Dos de la couv Dos de la couv RETROUVEZ TOUTE L’ACTUALITÉ DE LA MARIONNETTE SUR www.themaa-marionnettes.com N ° 6 2 - A V R I L M A I J U I N 2 0 2 0 3 Actualités 04-07 ACTUS 08 LA CULTURE EN QUESTION Industries culturelles et créatives, refuser les af abulations Par Jean-Michel Lucas Matières vivantes 9-11 CONVERSATION Avec Arnaud Louski-Pane et Julie Sermon Le théâtre à l’ère écologique Par Emmanuelle Castang 12-13 MÉMOIRE VIVE Confession : dans les petits papiers d’Alain Lecucq Par Patrick Boutigny 14 ARTS ASSOCIÉS La recherche des contours Par Damien Bouvet 15-18 DOSSIER Le masque, cet autre Avec Polina Borisova, Thierry François, Claire Heggen et Patrick Le Bœuf 19-20 AU CŒUR DE LA RECHERCHE Les Wali (saints musulmans) réduits au silence Par Katy Foley 20 JE ME SOUVIENS L’art du détail Par Luc-Vincent Perche Mouvements présents 21 TRAVERSÉE D’EXPÉRIENCE Présenter une maquette de spectacle en plateau professionnel Par Clément Montagnier 22 DERRIÈRE L’ÉTABLI Réaliser un masque Par Amélie Madeline 23 MARIONNETTES ET MÉDIATIONS Habitants et territoires : vers une convergence des luttes Avec Jessica Bir et Robin Fruhinsholz Par Aline Bardet 24-25 ESPÈCE D'ESPACE Zone de chaleur en pays breton Avec Martial Anton et Daniel Calvo-Funès Par Emmanuelle Castang, en collaboration avec Jean-Christophe Canivet Frontières éphémères 26-27 ATLAS FIGURA Grèce – La tradition comme source du théâtre contemporain Par Juanjo Corrales 28-29 LU AILLEURS Russie - L'Inventeur Victor Nikonenko Par Nina Monova Agenda du trimestre Sommaire Solidarités à l’épreuve ! PAR | NICOLAS SAELENS, PRÉSIDENT DE THEMAA 23 MARS 2020 N ous voici dans un moment inédit qui nous voit nous confiner pour endiguer un virus, le Covid-19. Il y a d’abord comme une sorte de sidération, comme si le mouvement planétaire n’allait pas nous englober. L’invisible virus vient troubler les représentations de notre monde que nous nous sommes constituées : l’Homme puissant de sa technique pouvant répondre aux problèmes par la technique. Les formes vivantes se rappellent à nous mais ce n’est pas nouveau. Là, elles nous obligent à l’humilité, à introspecter les êtres sociaux que nous sommes. Notre champ professionnel est touché de plein fouet par la suspension de tout rassemblement. Toutes les structures que nous représentons ainsi que les artistes se retrouvent dans une situation économique périlleuse. THEMAA a fait le choix du collectif. Nous avons co-signé et diffusé avec l’UFISC divers communiqués « Mobilisation et Coopération Art et Culture contre le Covid-19 » qui rappellent que la solidarité est nécessaire et que le collectif est un atout. Nous avons demandé à ce que soient prises des mesures à la hauteur de la situation pour les milliers d’acteur·rice·s que nous représentons. Les signataires de ces textes se sont organisés au sein d’une cellule de crise « Ressources et accompagnements » pour rapidement accompagner les structures et équipes victimes de cette crise quand elles devront affronter ses conséquences à court et moyen terme (nous vous tiendrons informé·e·s régulièrement des avancées de cette cellule). Cette cellule nous permet, notamment, de centraliser en temps réel les informations liées à cette crise. Informations qui sont régulièrement complétées et actualisées sur le site de THEMAA. Nous continuerons ce travail de relais, en revendiquant la prise en compte des plus fragiles afin que le mot de solidarité soit chargé de sens. N’hésitez pas à nous informer des différentes situations que vous traversez, des difficultés que vous rencontrez. Nous vous invitons également à partager avec nous les informations utiles liées à la crise dont vous avez connaissance. C’est une situation qui demande à ce que nous fassions front commun. Alors partageons, relayons, échangeons, même à distance ! Le 21 mars, c’était la Journée Mondiale de la Marionnette. Nous avons depuis ce jour lancé le « Défi Marionnette... confinée ! » sur les réseaux sociaux. Faisons vivre, depuis nos espaces de confinement, la marionnette dans toutes ses formes et à travers les différents castelets que nous pouvons imaginer. Déjà, des acteurs ont pris les cadres numériques pour dire le monde. Nos pas de porte, nos fenêtres peuvent être ouvert à nos imaginations, à nos initiatives. Ce temps suspendu risque de durer et d’avoir des conséquences que nous ne mesurons pas encore. Il nous faudra ensuite traduire et reconstruire nos utopies après cette crise sans précédent. THEMAA est présent dans ce temps difficile et mettra en place toutes les actions nécessaires pour l’avenir. Nous vous espérons en bonne santé et nous vous souhaitons tout le courage nécessaire. Édito Édito 4 4 3 QUESTIONS À Brice Coupey Directeur pédagogique de l’École nationale supérieure des arts de la marionnette (ESNAM) PAR MATHIEU DOCHTERMANN Comme tout directeur des études, vous arrivez à l’ESNAM avec un projet pédagogique. Pouvez-vous nous en parler ? Mon projet pédagogique est bâti sur le fait qu’on a demandé à un marionnettiste de revenir à l’école. Je vais donc m’appuyer sur l’expérience de ce que c’est qu’être acteur marionnettiste, de manière à ce qu’à leur sortie les jeunes soient armés pour répondre au monde du travail. Et puis, ils obtiendront un diplôme supérieur de comédien-marionnettiste, qui corres- pond à mon parcours puisque j’ai d’abord été comé- dien avant d’être marionnettiste. Du coup, j’ai très envie de ré-insufﬂ er la part du jeu et de la manipu- lation dans le cursus, au proﬁ t de l’expression. Ces jeunes, ils seront les marionnettistes du 21e siècle. Quelles sont les compétences qui seront nécessaires à un marionnettiste exerçant dans 40 ans ? Ça, je ne peux pas savoir exactement. Mais les fon- damentaux sont quasiment toujours les mêmes. C’est-à-dire savoir être au plateau, savoir dire et défendre un texte, savoir manipuler, savoir travailler ensemble pour répondre à des demandes de mise en scène. Savoir manipuler tout type de marionnette – il faut qu’ils découvrent aussi bien le ﬁ l que la gaine ou la tringle ou le bunraku, parce qu’ils vont peut-être les croiser… Si on arrive à faire tout ça en trois ans je suis déjà content ! Après, évidemment, le but du jeu c’est d’ouvrir ! Il y a des stages courts qui ouvrent sur le mapping, ou sur le cinéma d’animation... Mais le fond du propos est celui-ci : je ne peux pas leur faire des formations sur des choses qui sont en vogue actuellement, autrement que par des stages de dé- couverte, à partir desquels ils pourront choisir de faire des formations derrière. Ce sont des particularisa- tions, on va dire, auxquelles je ne peux pas répondre autre chose que : « Ah oui, y a ça aussi, vous pourrez aller voir si ça vous intéresse. » Je ne peux pas les former à tout, et puis ce ne serait pas intéressant de faire une formation sur des techniques extraordi- naires, pour à la sortie avoir des étudiants qui ne savent pas parler et pas manipuler. Vous avez déjà enseigné par le passé : comment allez-vous mettre à proﬁ t cette expérience de pédagogue ? Je suis intervenu dans le cadre du Théâtre aux mains nues : j’ai été formé par [Alain] Recoing juste avant qu’il ne parte, et puis après je l’ai remplacé. Ensuite, j’ai donné des formations à la 10e [promotion de l’ESNAM], à la 11e, et à la 12e l’année dernière. Donc oui, je vais m’appuyer dessus. uploads/s3/ manip-n062-web.pdf