Lycée franco-mexicain – Année scolaire 2016-2017 – Cours Olivier Verdun 1 Corri
Lycée franco-mexicain – Année scolaire 2016-2017 – Cours Olivier Verdun 1 Corrigé du devoir maison n°1 : explication d’un texte de Marx sur le travail La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question. 1ère partie : le travail est d’abord une relation entre l’homme et la nature (rouge et marron). 1ère sous partie : par le travail l’homme transforme la nature (rouge). 2e sous-partie : par le travail l’homme se transforme lui- même (marron). 2e partie : le travail est une activité spécifiquement humaine (bleu et orange) 1ère sous partie : les animaux ont des activités apparemment comparables au travail humain (bleu) 2e sous-partie : mais le travail, extériorisation de l’esprit, est spécifique à l’homme (orange). « Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l’homme et la nature. L’homme y joue lui-même vis-à-vis de la nature le rôle d’une puissance naturelle. Les forces dont son corps est doué, bras et jambes, tête et mains, il les met en mouvement, afin de s’assimiler des matières en leur donnant une forme utile à sa vie. En même temps qu’il agit par ce mouvement sur la nature extérieure et la modifie, il modifie sa propre nature, et développe les facultés qui y sommeillent. Nous ne nous arrêterons pas à cet état primordial du travail où il n’a pas encore dépouillé son mode purement instinctif. Notre point de départ c’est le travail sous une forme qui appartient exclusivement à l’homme. Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, et l’abeille confond par la structure de ses cellules de cire l’habileté de plus d’un architecte. Mais ce qui distingue dès l’abord le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte, c’est qu’il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. Le résultat auquel le travail aboutit, préexiste idéalement dans l’imagination du travailleur. Ce n’est pas qu’il opère seulement un changement de forme dans les matières naturelles ; il y réalise du même coup son propre but dont il a conscience, qui détermine comme loi son mode d’action, et auquel il doit subordonner sa volonté. » Karl Marx, Le Capital, livre I, Troisième section, chapitre 7. Lycée franco-mexicain – Année scolaire 2016-2017 – Cours Olivier Verdun 2 1ère partie : travail de préparation 1) Lecture active Il faut d'abord s'attacher à lire le texte attentivement en prêtant attention aux mots de liaison (« mais, pourtant, néanmoins, toutefois... »), dont on spécifie, dans la marge, le rôle logique (énoncé d'une thèse, justification par un exemple, description, déduction, etc.), afin de repérer la construction du texte et les différentes étapes de l'argumentation de l'auteur (les parties...). N'hésitez pas à souligner les mots et les expressions essentielles, repérer les exemples contenus dans le texte afin de les expliquer soigneusement par la suite. Méfiez-vous des textes en apparence simples car en réalité ils contiennent souvent des pièges redoutables générateurs de contresens. 2) Étude conceptuelle - Le travail : action de l’homme sur la matière, activité par laquelle les hommes façonnent et transforment leur milieu de vie pour pourvoir à leurs besoins essentiels. - La nature : La nature désigne d’abord la nature « extérieure », c’est-à-dire ce qui existe en dehors du monde humanisé, indépendamment des intentions et des efforts humains ; la nature désigne aussi la nature « intérieure », c’est-à-dire soit ce qui est commun à tous les individus (la nature humaine), soit ce qui singularise l’individu (son tempérament, son caractère, ses dispositions ou aptitudes innées. - Conscience : toute activité en tant qu’elle est accompagnée de savoir. - Idéalement : sous forme de concepts, d’idées générales. - Volonté : mouvement qui nous porte à accomplir une action. 3) Plan détaillé du texte (cf. tableau ci-dessus) 4) Thème et thèse a. Thème : le thème du texte est la spécificité du travail humain. b. Thèse et antithèse : s’il est tentant d’affirmer que les activités animales sont comparables au travail humain, Marx montre que le travail le travail en tant qu’activité consciente et intelligente est spécifique à l’homme. Le travail humain est une manifestation de l’esprit. On ne peut donc pas comparer le travail humain, activité intellectuellement conçue et méditée, et l’activité animale qui ne dépasse jamais le strict cadre des besoins instinctifs. 5) Problème Le travail est-il le propre, l’essence de l’homme ou bien une activité naturelle que les hommes et les animaux ont en partage ? Peut-on distinguer le travail humain de l’activité animale. Dans l’affirmative, qu’est-ce qui caractérise le travail humain ? Lycée franco-mexicain – Année scolaire 2016-2017 – Cours Olivier Verdun 3 2e partie : devoir rédigé Il est tentant, lorsqu’on observe les animaux construire des nids, chasser ou bien encore récolter, de conclure qu’ils travaillent. Comme les hommes, ils dépensent de l’énergie pour obtenir les moyens de leur existence physique, utilisent parfois des outils, même rudimentaires, et sont à l’évidence capables de réaliser des œuvres de qualité rivalisant avec maintes productions humaines. Mais l’activité animale, pour ingénieuse et réussie qu’elle soit, et malgré ses ressemblances avec celle de l’homme, constitue-t-elle un véritable travail ? Dans ce passage extrait du livre I du Capital, Marx se demande si le travail est le propre du genre humain. Le travail est-il l’essence de l’homme ? L’homme est-il le seul être vivant à travailler ? D’autre part, est-ce vraiment par le travail que l’homme réalise sa pleine humanité ? A ces questions Marx répond que le travail, en tant qu’activité consciente et intelligente, est spécifique à l’homme. On ne saurait comparer le travail humain, action intellectuellement conçue et méditée qui arrache l’homme à la nature, et l’activité animale, qui ne dépasse jamais le strict cadre des besoins instinctifs. De ce point de vue, le travail humain est sans conteste une manifestation de l’esprit. La démonstration de Marx se développe en deux temps nettement délimités. Dans un premier temps, Marx souligne que le travail est d’abord une relation entre l’homme et la nature (« Le travail est de prime abord… mode purement instinctif »). Dans un deuxième temps, Marx établit que le travail, extériorisation de l’esprit, est propre à l’homme (« Notre point de départ… auquel il doit subordonner sa volonté »). Le texte de Marx va nous permettre de distinguer le travail dans son essence et la forme aliénée qu’il revêt le plus souvent dans le mode de production capitaliste. Si le travail est le moyen par lequel l’homme produit son humanité et que, dans le même temps, il le déshumanise, comment alors rendre le travail conforme à ce qu’il devrait être ? Le travail apparaît, dans son origine, comme une activité entièrement naturelle. C’est ce que s’efforce d’établir la première partie du texte. Le travail est en général une transformation de la matière par l’intermédiaire d’outils, prolongements du corps humain (« Le travail est de prime abord…forme utile à sa vie »). En produisant ses moyens d’existence et en transformant par là même son environnement naturel, l’homme se transforme lui-même, il engendre sa propre humanité (« En même temps…mode purement instinctif »). Cette double transformation ne manifeste cependant pas encore ce que le travail a de spécifique. Avant de déterminer en quoi le travail constitue une manifestation spécifiquement humaine, Marx rappelle qu’il est, dans son « état primordial », un « acte qui se passe entre l’homme et la nature ». Comme tous les êtres vivants, l’homme doit domestiquer une nature qui lui est souvent hostile, user de ses forces naturelles pour s’assimiler la réalité extérieure et rendre les produits de la nature propres à la consommation. Dans cette optique, le travail désigne d’abord une activité par laquelle les hommes façonnent leur milieu de vie afin de subvenir à leurs besoins essentiels. L’homme, en tant qu’il est soumis à la nécessité naturelle, agit à l’instar de tous les êtres vivants : il déploie, dans son contact avec la nature, une « puissance naturelle », c’est-à-dire des capacités physiques et intellectuelles qu’il met en branle afin de transformer la matière. Il faut tailler la pierre pour en faire une flèche ou un couteau, cultiver la terre afin d’en tirer de la nourriture que l’on va ingérer, digérer, puis excréter. L'agriculture désigne ainsi le processus par lequel la terre, une fois travaillée par l'homme, produit un fruit qu’elle ne pouvait féconder par elle-même. Ce faisant, l’homme métamorphose par ses propres moyens le paysage naturel qu’il contribue à humaniser au point de lui substituer un environnement complètement artificiel (exemple des défrichements à Lycée franco-mexicain – Année scolaire 2016-2017 – Cours Olivier Verdun 4 l’époque néolithique, de l’urbanisation, de la création de parcs « naturels », etc.). D'un certain point de vue, les animaux eux aussi travaillent, puisqu’ils dépensent de l'énergie pour obtenir les moyens de pourvoir à leurs besoins vitaux ; le singe qui pèle un fruit, le castor qui construit un barrage, l’oiseau qui bâtit son nid agissent bel et bien uploads/s3/ texte-de-marx-sur-le-travail2.pdf
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- Publié le Jul 30, 2021
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