L’ ”HARMONIE DES SPHÈRES” DE PYTHAGORE À LA SCIENCE DU XXIème SIÈCLE MYTHE OU R

L’ ”HARMONIE DES SPHÈRES” DE PYTHAGORE À LA SCIENCE DU XXIème SIÈCLE MYTHE OU RÉALITÉ ? La voûte étoilée au-dessus de nos têtes ouvre l’esprit au mystère. Elle suggère le symbolisme de la verticalité. Cette verticalité ascendante est liée à l’une des données les plus caractéristiques de l’homme. L’anthropologie paléontologique (Leroi-Gourhan) a définitivement montré que la libération de la main et l’ajustement neurologique qui l’accompagne, se faisaient au sein du redressement de la station corporelle du primate humain. Pour Pythagore et les pythagoriciens, la croyance en l’immortalité de l’âme est impliquée dans la doctrine de l’origine astrale des âmes. C’est pour cela que le haut, et à plus forte raison le Très-Haut, car le monde a une limite, l’univers est clos, exprime l’ordre des valeurs absolues. Dans toutes les cultures, à la hauteur inaccessible du ciel, à l’ascension mystique du héros, à la verticalité humanisante dans le monde vivant, s’ajoute la valeur de toutes les valeurs, qu’est la lumière. Si la lumière du Soleil est un hymne à la Nature, la lumière du ciel étoilé est la grande porte vers la Culture. (et... l’agriculture. Voir l’édifiant ouvrage de René Berthelot : “La pensée de l’Asie et l’Astrobiologie”) Elle initie l’homme au mystère, à la pensée, à la profondeur... à l’humilité. L’astronomie n’est pas une science pure, comme les mathématiques, une science appliquée, non plus, comme l’optique, l’électrique, ou l’architecture. L’astronomie, qui est probablement le berceau de toutes les sciences, est une science fondamentale. Celui qui étudie l’astronomie doit être un physicien ainsi qu’un excellent mathématicien. Les connaissances astronomiques ont été nécessaires depuis la plus haute Antiquité pour l’agriculture, la navigation ou la divination et jusqu’à nos jours pour la conquête de l’espace; mais la motivation profonde de l’astronome est d’en savoir plus sur l’Univers et peut – être aussi, sur soi-même : d’où venons – nous, qui sommes-nous, où allons - nous. C’est grâce à l’astronomie que l’homme a appris à se détacher de lui-même. Y A - T - IL UN POINT COMMUN ENTRE L’ASTRONOMIE ET LA MUSIQUE ? Le point commun entre l’astronomie et la musique est synonyme de « Pythagore ». La question est posée pour la première fois par Pythagore et les pythagoriciens, à savoir si le nombre n’est qu’une détermination abstraite ou l’indice du développement intérieur de toutes choses. Pour Pythagore la musique n’est pas uniquement un plaisir, mais aussi une question à l’existence. Surtout qu’aucun lien sensible n’est apparent, pas plus qu’à l’homme du XXIe siècle. Les quatre premiers nombres constituent le triangle sacré de la Tétrade, ou Tétraktys, dont la somme est la Décade chiffre parfait du Tout comme c’est le retour à l’unité. 1+2+3+4=10 TETRAKTYS . . . . . . . . . . Pythagore, sur le plan scientifique a fondé deux théories : l’acoustique mathématique et l’astronomie géométrique. Avec un simple instrument appelé “monocorde”, effectue une grande découverte utilisant les nombres pour construire son système harmonique basé sur la Tétractys. La même “tétraktys” (les premiers quatre nombres) par la série des relations 1/2, pour l’octave, 2/3, pour la quinte et 3/4, pour la quarte explique non seulement l’origine des consonances, mais aussi l’origine de l’harmonie de l’Univers entier. Base de la numération décimale, elle renferme autant de nombres pairs que de nombres impairs. 1 = le point, 2 = la droite, 3 = la surface ou le triangle, 4 = le volume ou la pyramide. La théorie de la consonance est basée sur ces nombres, mais elle est également liée à l’ « harmonie des étoiles » (ce qui est différent de l’ « harmonie des sphères », nous le verrons plus loin). COMMENT EST VU LE CIEL DE LA TERRE AU TEMPS DE PYTHAGORE Depuis la plus haute Antiquité, les hommes se sont rendu compte, que le décor des étoiles fixes revenait identique à lui- même à chaque saison, chaque année, mais aussi que des points lumineux se déplaçaient devant les étoiles. Ils appelèrent ces points lumineux " astres errants " "planètes ". Ces planètes ne se déplacent pas n’importe où, mais 2 toujours dans la même bande du ciel dans laquelle les Anciens projetèrent des animaux et des personnages mythologiques. Ce bestiaire céleste est appelé le « Zodiaque », une bande qui correspond en Astronomie aux 11 constellations principales : le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, le Cancer, le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, le Capricorne, le Verseau. (Noter ici qu’il s’agit du zodiaque sidéral et non du zodiaque tropical utilisé en Astrologie). C’est durant le VIème et IIIème siècle avant J.-C. qu’une première assimilation des notes aux planètes est faite. Selon Aristote et Aristoxène, le Soleil et la Lune doivent être placés sur les 2 piliers extérieurs de la Tétractys. Ces 2 piliers étant immuables d’après la tradition grecque. QUEL LIEN LOGIQUE PROPOSE LA TETRAKTYS ENTRE LES PLANETES ET LA MUSIQUE ? Pythagore se base sur les tétracordes, autre nom de la Tétractys pour obtenir une explication logique entre les planètes et le nom des notes. Quatre sons sont obtenus à partir d’une corde : - Si une corde de longueur X donne un Do, une corde plus courte de moitié donnera le Do supérieur c’est-à-dire l’octave supérieure et inversement ; -Une corde sonnant aux trois quarts de sa longueur donnera la quarte, c’est-à-dire le Fa - Une corde sonnant aux 2 tiers de sa longueur donnera la quinte, c’est-à-dire le Sol. Telles sont les divisions fondamentales et incontournables de la division sonore. Munis de ces rapports de quarte et de quinte, nous pouvons déterminer l’intervalle de seconde, (de Fa au Sol) c’est-à-dire le ton, qui correspond au ton diatonique. Les Grecs, dans les premières gammes qui nous sont parvenues, situent les correspondances planétaires selon ce tableau. Les planètes sont situées en fonction de leur vitesse de déplacement vues depuis la Terre. 1er Tétracorde 2e téracorde Ré Do Sib La Sol Fa Mi Lune Mercure Vénus Soleil Mars Jupiter Saturne Pilier Pilier Plus tard Platon, dans "La République" et Cicéron dans sa « République », assimileront également le mouvement de ces planètes à des sons. Platon rapporte qu’un héros nommé « Er », revenant du royaume des morts, décrit 8 cercles mobiles - assimilés aux planètes -, aurait entendu 8 sirènes chanter une note par cercle sans donner, cependant, plus de renseignements sur ces notes. Cicéron d’une manière plus intéressante mais plus erronée, assimile un son en fonction de la vitesse des planètes. En effet, de tout temps, les hommes se sont rendu compte que ces planètes ne se déplaçaient pas à la même vitesse, et c’est Kepler qui mettra en formules leurs divers mouvements.On peut dire que les Anciens assimilaient la musique au principe du rhombe, cet instrument préhistorique percé d’un trou et que l’on fait tourner dans l’air. Plus tard Boèce (475 – 526) proposera les correspondances indiquées dans ce tableau. Ma L D S V J Me Mars Lune Soleil Saturne Vénus Jupiter Mercure Fa Do Sol Ré La Mi Si TABLEAU DES RAPPORTS ENTRE LES PLANETES ET LES INTERVALLES DE LA GAMME 3 PYTHAGORE, PYTHAGORISSIENS, KEPLER La légende nous dit que Pythagore fut un homme exceptionnel car il parvint à unir en lui deux formes d’esprit qui généralement s’excluent : l’esprit scientifique et l’esprit mystique. Il est né à Samos vers 569 ou 572 ou 606 av. J.C. Son père Mnésarque l’envoie en Ionie auprès de Phérécyde de Syros, qui s’occupait surtout d’astronomie et devient également le disciple d’Anaximandre. Ensuite, Il voyage en Phénicie, en Égypte où il est initié à la science sacerdotale, à Babylone où il vient en contact avec les mages et peut – être, Zoroastre. Il revient à Samos, pour en repartir, rebuté par la tyrannie de Polycrate et il s’établit à Crotone, en Grande-Grèce où il fonde une école qui ultérieurement prit le nom d’École italique. « Pythagore nous apparaît d’abord, au travers des récits de ses hagiographes, comme un illuminé, thaumaturge et prophète, qui ne se croit pas seulement un envoyé investi d'une mission divine, comme Socrate, mais qui se sent lui-même une divinité incarnée venu sur terre pour sauver le genre humain. C’est un sensitif halluciné qui entend la musique des sphères célestes, un voyant qui se rappelle ses vies antérieures, un faiseur de miracles doué d'une puissance psychique considérable. La légende se saisit de lui, dès son vivant. » Louis Rougier p.29 Ici, il nous intéresse comme astronome, car il contribue à la transformation d’une astronomie numérique et descriptive, celle des Babyloniens, en une astronomie géométrique et explicative, c’est-à-dire, une vision du ciel en trois dimensions. Pour comprendre son œuvre d’astronome il faut tenir compte que le géomètre est doublé d’un visionnaire. Pour lui, les figures mathématiques sont investies de propriétés mystiques. Tandis que pour Thalès et Anaximène, la terre était un disque flottant sur l’eau primitive, pour Pythagore la perfection de la sphère devait être la forme naturelle de la terre et du ciel. Tandis que pour Anaximandre la terre est un cylindre, pour Pythagore, la terre est une sphère uploads/s3/harmonie-des-spheres.pdf

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