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BERTRAND ALEXANDRE BÉNAZEÏ LE THEATRE AU JAPON SES RAPPORTS AVEC LES CULTES LOCAUX PARIS ERNEST LEROUX, ÉDITEUR A MONSIEUR MICHEL REVON ANCIEN PROFESSEUR A LA FACULTE DE DROIT DE TOKIO ANCIEN CONSEILLER LÉGISTE DUGOUVERNEMENT JAPONAIS CHARGÉ DE COURS A LA FACULTÉ DESLETTRES DE L'UNIVERSITÉ DE PARIS LE THEATRE AU JAPON INTRODUCTION Une loi générale de l'esprit humain attribue la naissance des arts et des littératures à la puissance créatrice des reli- gions. Dès que l'homme s'est essayé à penser, l'idée reli- gieuse a surgi. Les premières images des sculptures antiques expriment les conceptions des théogonies élémen- taires, comme les poésies des temps primitifs célèbrent la majesté et chantent les louanges des dieux. La notion du divin, tel est le caractère commun aux ouvrages de la litté- rature et de la plastique anciennes: Les artistes et les poètes, animés d'un souffle surnaturel, semblent obéir à une pensée unique et suprême : l'idée de la divinité s'impose à leur inspiration, car l'être humain ne saurait être remué profon- dément sans se sentir atteint dans son sens religieux. C'est pourquoi la littérature de tous les peuples reste unie à la religion par des liens étroits. Les poèmes d'Orphée, d'Hésiode, et d'Homère nous font pénétrer plus avant dans ij INTRODUCTION la connaissance de l'ancien culte grec, de ses dogmes et de ses rites, que tous les ouvragés des mythologues. Dans l'Inde, les récits épiques du Mahabhârata et du Râmâyana sont les véritables sources de la science liturgique. La reli- gion, disait Fénelon, « a consacré la poésie à son usage dès l'origine du genre humain », parce que la religion ré- pond aux aspirations les plus profondes de l'âme. C'est surtout le théâtre qui a servi d'auxiliaire aux cultes et d'interprète aux dogmes. L'art dramatique, à ses débuts, tira sa substance et sa chaleur des cérémonies religieuses ; il emprunta aux liturgies solennelles le caractère scénique qui fit du drame un admirable instrument d'édification ; il enseigna aux fidèles le pouvoir des dieux, la sainteté des lois. La tragédie grecque, dit M. Croiset, est « une des formes du culte public ». Et en effet, l'union originelle de la religion et du théâtre est conforme aux règles universelles de l'histoire littéraire. Les peuples asiatiques n'ont pas échappé à la loi générale qui fit du théâtre, à Athènes, une institution religieuse, autant que politique, de la cité. Dans l'Inde, en Perse, en Chine, au Japon, l'art de la scène s'est formé et a grandi dans les cérémonies du culte. L'étude du théâtre japonais, surtout, est inséparable de l'histoire religieuse. Au « Pays du Soleil Levant », si pieusement attaché aux traditions les plus lointaines, le souvenir de l'origine litur- gique du drame s'est maintenu, à travers les siècles, avec une singulière persistance. Les peuples de l'Europe, au contraire, ont de bonne heure libéré leur scène de la tutelle ecclésiastique. Chez nous, le théâtre n'est-il pas le fils aban- donné, ou peut-être le fils ingrat de l'Église? Aussitôt qu'il a pris conscience de ses forces, il s'est appliqué à traduire, non plus des symboles divins, mais des passions humaines. INTRODUCTION iij Il a délaissé très tôt les miracles, les mystères et les mora- lités, ces jeux merveilleux d'une enfance qui s'écoula dévo- tement à l'ombre des cloîtres et des basiliques; il s'est affranchi rapidement de la tyrannie religieuse. La tragédie française, en effet, succède au drame chrétien sans lui rien emprunter ; elle doit tout au génie souple et lumineux des écrivains de la Grèce et de Rome. De même, l'art de la Renaissance a retrouvé dans l'antiquité hellénique le secret de la vie, qui avait disparu des raides et sèches figures de l'imagerie scolastique. La civilisation grecque, voilà le fait capital qui nous sépare des peuples asiatiques. C'est elle qui émancipa notre esthétique, enfermée au moyen âge dans des limites étroites et arbitraires; c'est elle qui a libéré notre littérature théâtrale de la forme hiératique. Mais l'Extrême-Orient n'a point connu de révolution com- parable à la Renaissance. Les bouddhistes coréens et chinois, à la vérité, apportèrent une civilisation nouvelle au Japon. Mais sa vie intellectuelle a suivi son cours naturel, sans déviation sensible ni renoncement essentiel à son génie original. Sa littérature, née spontanément, si elle n'a pas grandi pure de tout mélange, s'est néanmoins épanouie sans contrainte. La poésie nationale, surtout, a opposé à la con- quête chinoise une invincible résistance linguistique et esthétique : car c'est précisément la marque de l'esprit japonais de s'être assimilé les civilisations étrangères sans rien perdre de sa culture native. Les influences successives de la Corée, de la Chine et de l'Europe ont pu enrichir de notions nouvelles la race la plus souple qui fut jamais ; elle n'a pas modifié profondément l'évolution normale de son âme héréditaire. Nisard aimait à dire que « ce qu'il y a en tout temps de plus vivant dans le présent, c'est le passé ». Rien n'est' plus vrai pour le Japon, pour cette « terre des iiij INTRODUCTION . dieux » qui n'a jamais été conquise, et qui est gouvernée,—- depuis vingt-six siècles, — par la prodigieuse lignée d'em- pereurs qui se nomme elle-même « la dynastie ininterrompue dans l'éternité des âges ». Le peuple japonais, presque absolument isolé dans son archipel mystérieux, a pu garder et développer son indi- vidualité, à l'abri de la pénétration des races étrangères; et c'est pourquoi, dit M. Revon, « l'histoire du Japon nous montre un grand peuple en marche, une nation qu'on peut suivre dans son progrès normal, depuis ses premiers pas jusqu'à ses dernières conquêtes, à travers toutes les phases d'un avancement continu». En aucun pays la persis- tance de la tradition ne se révèle plus nettement. La littérature du Nipon reflète fidèlement une race qui vit sur son antiquité, et qui, — malgré les apparences, — cherche toujours dans le passé des enseignements pour l'avenir. Elle a ce mérite exceptionnel, infiniment précieux pour l'historien, de dérouler devant nous l'évolution régulière et libre des genres littéraires. Elle en dessine la courbe par sa propre histoire. Elle est l'image véritable d'une vie mentale qui éclaire et dirige nos contemporains. C'est ainsi qu'une étude d'ensemble du théâtre japonais nous découvre en raccourci l'histoire générale du genre scénique, et vérifie les lois qui président à son développement chez tous les peuples. Car le drame japonais nous apparaît comme un organisme qui s'est développé spontanément, par sa seule force intime, et qui garde, sous les formes transitoires des oeuvres, son existence propre et continue. Il offre au critique un ensemble complet par lui-même, dont l'analyse décou- vrira l'évolution nécessaire, plus ou moins modifiée par le mouvement des idées, par le progrès social, par le contact des races étrangères, INTRODUCTION v On verra que l'art dramatique national a conservé uploads/S4/ kiyoten-pdf.pdf

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  • Publié le Jui 05, 2021
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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