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HAL Id: hal-00729760 https://hal-agrocampus-ouest.archives-ouvertes.fr/hal-00729760 Submitted on 7 Mar 2013 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Les règles de nomenclature - Histoire et fonctionnement Valéry Malécot To cite this version: Valéry Malécot. Les règles de nomenclature - Histoire et fonctionnement. Biosystema, Société Française de Systématique, pp.41-76, 2008. ￿hal-00729760￿ Biosystema 25 – Linnaeus. Systématique et biodiversité, pages 41-76. Abstract. — Since his first works (for example the Fundamenta Botanica from 1736), Linnaeus did present some « arbitrary rules » of nomenclature he follows. It contsist particularly in orthography and synonymy / homonymy rules. At the end of 18th and the beginning of 19th century, other botanists criticise Linnaeus’rules (for example Heister), or propose their own (for examples Augustin de Candolle and Lindley), but generally, during the period, rules were implicit and relatively poorly applied. Between 1840 and 1870, the first rules of nomenclature are proposed, both in zoology and botany, exemplified by Strickland’s Code of 1843 and Candollean’s Lois from 1867. Around 1880-1890, nomenclature’s rules came to the front of discussion, as showed by the number of new Codes published both in botany and zoology, and the expres- sion of some iconoclast thoughts by a few authors. Between 1905 and 1907, the first international codes of nomenclature will be published both in botany and zoology. In botany, two trends (and two Codes) will exist from 1907 (publication of the « Brittonian’s Code »). This is in 1930 only that both trends will re-unify, creating a Code relatively close to its current version, while in zoology almost 40 years will spend before a new Code is published. During 20th century, other trends will occur such as the distinction of rules applying to cultivated plats in the 50s (but whose roots goes back to 1847), then to bacteria and viruses around 1970-1980. Lastly, between 1990 and 2000, various initiatives will appear (Reformed Code – 1990 ; New Biological Nomenclature – 1991 ; Biocode – 1997 ; Phylocode – 2000), some of them still active today. Résumé. — Dès ses premiers travaux (par exemple le Fundamenta Botanica de 1736), Linné a exposé les « règles arbitraires » de nomenclature qu’il suivait, en particulier de règles d’orthographe et de synonymie / homonymie. À la fin du xviiie et au début du xixe siècle, d’autres botanistes critiquent les règles de Linné (par exemple Heister) ou exposent les leurs (par exemple Augustin de Candolle et Lindley), mais globalement durant cette période les règles ont été implicites et relativement peu appliquées. Dans les années 1840- 1870, les premières règles de nomenclature se mettent en place tant en zoologie qu’en botanique, tel que le Code de Strickland en 1843 ou celui de de Candolle de 1867. Dans les années 1880-1890, les règles de nomenclature reviennent sur le devant de la scène avec un nombre élevé de nouveaux Codes tant en botanique qu’en zoologie, et l’expression par certains d’idées assez iconoclastes. Entre 1905 et 1907, les premiers Codes internationaux de nomenclature seront publiés tant pour la botanique que pour la zoologie. En bota- nique, deux courants (et donc deux Codes) vont exister à partir de 1907 (publication du « Brittonian Code »). Ce n’est qu’en 1930, que le schisme Code Américain / Code International cessera, pour fournir un Code proche de sa version actuelle, alors que pendant plus de 40 ans, aucun nouveau Code de nomenclature zoolo- gique ne verra le jour. Au cours du xxe siècle, d’autres phénomènes vont apparaître dans le débat avec, par exemple, la scission des règles applicables aux plantes cultivées dans les années 1950 (mais dont les prémisses remontaient à 1847), puis celle des bactériologistes et des virologistes dans les années 1970-80. Enfin, au Les règles de nomenclature Histoire et fonctionnement Valéry Malécot UMR A 1259 Génétique et Horticulture, Département de Sciences biologiques, Institut national d’horticulture, 2, rue Le Nôtre, F-49045 Angers Cedex 01 valery.malecot@inh.fr 42 Valéry Malécot cours des années 1990-2000, plusieurs initiatives vont voir le jour : Reformed Code – 1990 ; New Biological Nomenclature – 1991 ; Biocode – 1997 et Phylocode — 2000, dont certaines subsistent encore. Introduction Les règles de nomenclature constituent un ensemble de principes, règles et recommandations permettant d’attribuer un nom à un organisme. Si l’on considère un nom d’organisme comme un mot d’une langue particulière, les règles de nomenclature pourraient correspondre à la grammaire de cette langue. Elles déterminent, entre autres, la manière dont doit être rédigé le nom, mais aussi son existence aux yeux des scientifiques. Ainsi, un ensemble de critères détermine l’existence ou non d’un nom, ce que l’on désigne selon les codes, sous les termes de disponibilité, établissement ou publication valide. Pour reprendre l’analogie avec la grammaire, il s’agit alors non seulement de rédiger un mot, mais aussi de dire que les seuls mots à utiliser sont ceux présents dans un dictionnaire donné (et qui ont suivi un processus particulier pour être autorisés à y être présents). De plus, avant de déterminer le nom à donner à un taxon, il faut avoir réalisé des choix taxonomiques (tout comme il faut avoir fait une phrase pour écrire correctement un mot, en particulier un nom ou un verbe). En nomenclature biologique, ces choix taxonomiques sont principa- lement le choix du rang auquel le taxon doit être reconnu (s’agit-il d’une espèce, une sous-espèce ou une famille ?), et le choix du taxon supérieur (à quel genre, à quelle espèce, appartient-il en particulier ?). Ces deux décisions taxonomiques n’interviennent pas dans les règles de nomenclature, il s’agit seule- ment des deux questions dont il est indispensable de connaître la réponse avant de pouvoir appliquer les règles de nomenclature et donc de pouvoir donner un nom au groupe reconnu. La nomenclature linnéenne (1736) Dès 1736, Linné a exposé ses règles de nomenclature dans son « Fundamenta Botanica ». Ainsi, le premier aphorisme traitant des noms est le numéro 210 1 qui mentionne explicitement la distinction entre taxinomie (disposition dans la terminologie lin- néenne) et nomenclature (dénomination) : « Que la Dénomination, second (151) fondement de la Botanique, une fois la Disposition (152) achevée, impose aussitôt les noms » (traduction de Hoquet, 2005). On peut également noter que l’aphorisme suivant (211) restreint la possibilité de nommer les plantes aux seuls botanistes authentiques, c’est-à- dire ceux qui ont classé les végétaux sur la base des caractères de la fleur. De plus, dès cette date, Linné indique qu’« une plante est parfaitement nommée quand elle est dotée d’un nom générique et spéci- fique » (256). Cependant, le nom spécifique de Linné, au même titre que pour ses prédécesseurs, n’est pas forcément constitué d’un mot unique, c’est d’abord une phrase censée fournir l’indication des caractéris- tiques de l’espèce. Le nom spécifique doit permettre de distinguer une espèce des autres espèces du même genre (257). Ainsi, pour l’actuel Betula alba L., le bouleau, le nom proposé par Linné est Betula foliis ovatis acuminatis serratis (Linné 1737) au sein duquel Betula est le nom générique et foliis ovatis acuminatis serratis est le nom spécifique. à cette époque, Linné (1736) propose un ensemble de règles permettant de choisir les noms de genres parmi la multitude des noms créés par ses prédécesseurs. Ainsi, il donne un ensemble de consignes qui s’apparente aujourd’hui aux règles d’orthographe des noms : un nom de genre ne peut pas être composé de deux mots (221), à la limite, il peut s’agir d’un nom composé de deux mots associés : Cornucopia (222), mais surtout pas un mélange de grec et de latin : Cardamindus (223). La terminaison -oides est interdite (226), de même que les termes issus de langues « barbares » autres que le latin et le grec (sic, 220) et il faut éviter les termes de morphologie : Spica, (250). Par contre, on doit retenir les noms dérivés de noms de dieux : Narcissus ou de rois : Lysimachia, ceux issus de noms de botanistes : Bauhinia, tout comme ceux connus de Pline ou Théophraste : Abies. 1. Les chiffres entre parenthèses renvoient à la numérotation des aphorismres linnéens. Les règles de nomenclature, histoire et fonctionnement  43 Parmi ces règles apparaissent déjà certaines notions actuelles, ainsi l’homonymie générique est rejetée : « Un seul (215) et même (216) nom géné- rique, lorsqu’il a été pris pour désigner deux genres différents, doit être exclus du second lieu » (217). Les noms superflus sont évoqués et rejetés : « Un nom générique recevable (213, 242), il ne faut pas le changer pour un autre, quoi que plus exact » (243). La notion de type apparaît même dans l’aphorisme 246 : « Si un genre reçu, d’après le droit uploads/S4/ male-cot-2008-in-biosystem-a-25.pdf

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  • Publié le Sep 29, 2021
  • Catégorie Law / Droit
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