HISTOIRE DES DOCTRINES RELATIVES AU CRÉDIT ET A LA MONNAIE DEPUIS JOHN LAW JUSQ
HISTOIRE DES DOCTRINES RELATIVES AU CRÉDIT ET A LA MONNAIE DEPUIS JOHN LAW JUSQU'A NOS JOURS -_.~- ------~- -,- ------ ---- I)age .'JtJ5, ligne 20, lire: La description de ce méeanislne, la prernière de ce genre l)agc 42/i, les huit prernières lignes doivent se lire: échéance, d'assurer à la place de Paris des rentrées d'or sub- stantielles. Situation analogue à celle de la place de Londres elle-môme (lU i, pa l' l' internlédiaire de ses crédits d'acceptation au commerce du monde entier, était à chaque instant en état, par un simple refus de renouvellement, soit de s'assurer des rentrées imporlanles d'espèces, soit de réduire d'un montant égal les demandes d'or qu'on pouvait lui adresser. Les arguments mis en avant par les adversaires de la C-HARLES RIST PROFESSEUR HONO·RAIRE A LA FACULTÉ DE DROIT DE PARIS MEMBRE DE L'INSTITUT HISTOIRE DES DOCTRINES RELATIVES AU CRÉDIT ET A LA MONNAIE DEPUIS JOHN LAW JUSQU'A NOS JOURS LIBRAIRIE DU RECUEIL SIREY 22, RUE SOU FFLOT, PAR 1S (Vej 1938 A Ali! FEA1ME « Ces connaissances sont trop négligées par les homnles ct 'Etat qui tournent tous leurs regards vers des parties plus brillantes niais moins grandes et moins utiles. II cn est de même des hommes littéraires, don t l'érudition grecque et latine n'est d'aucun secours, ni pour le com- merce, ni pour la finance. » ~IELo~, Essai politique SUl' le Con1merce (1734). « Si les Inots d'impôt, de rrtonnaie, de banque, de crédit, de cornrnerce, de propriété viennent souvent se placer sous Ina plume, je n'ai assu- rément pas la prétention de résoudre les ques- tions dont ils peuvent fournir le sujet; je me pernlettrais tout au plus de regretter qu'ils aient été si rarelnent l'objet des premières études de ceux qui ont pris part aux affaires publiques. » }IOLLIE\1, .'fémoires (1845). « ~L Bagehoi, qui est la plus haute autorité en ces matières, déclare qu'il n 'y a jamais eu, sur aucun sujet, tant d'intelligence et de si haute qualité que celle qu'on applique aujourd'hui en Angleterre aux prohlènles financiers.» Alfred 1IARsHALL, })éposition devant le COTnmitlee on Indian Currency (1899). AVAN1'-PROPOS Ceci n'est pas un livre d'érudition. J'ai cherché à faire non l' histoire des livres ou des hommes, rnais celle des idées. [.les problèmes du crédit et de la monnaie ont, à toutes les époques, soulevé des controverses où se retrouvent dès 'l'ori- gine les mêlnes oppositions de doctrines. C'est cette perma- nence des problènlcs et des points de vue qu'il est intéressant de rnettre en relief. C'est aussi la confrontation avec les faits, des réponses données à diverses époques qu'il est utile de tenter à nouveau avec le recul du temps. Le crédit et lalTIonnaie sont des institutions humaines. Corn/ne toutes les institutions hfunaines, elles peuven,t être con- çues de rnanières différentes. Seule l'expérience jail connaître cl quels résultats pratiques rnènent ces différentes conceptions. Or, peu d'expériences sont aussi mal conn11es du public et rnême des homlnes d'Etat. En France, par exelnple, elles rte tiennent aucune place dans l'enseigne/TIent de l'histoire. Il n'était donc pas inutile de les rappeler et de rappeler en mê,ne telnps qu'il n'y a pas en un tel sujet d'« orthodoxie» ou d'« hé- résie ». Les résultats qu'ont cus sur la prospérité des nations les diverses lnéthodes employées, jugent celles-ci en dernier res- sort. Si c'est être orthodoxe que de se rallier à celles d'e ces lTIéthodes qui ont été consacrées par le succès, nous acceptons ce qualificatif. Alais gardons-nous d'oublier que rien n'est simple en ces matières. On s'en apercevra, je l'espère, en parcourant les pages suivantes. Croire que l'on peut résulner en quelques brefs .aphorismes toutes les expériences relatives au crédit, et appli- quer ces aphorislnes à la pratique ou à la politique journalières serait la plus grave des erreurs. L' homme ne peut jalYtais se -dispenser de réfléchir. Alais la réflexion sans l'appui de l' ex- périence est vaine. Et les expériences étudiées ici sont com- plexes. 2 AVANT-PROPOS « Quelle qu,e soit l'activité considérée - a écrit quelque part le lnaréchal Foch - histoire, littérature, poésie, roman" étude des questions sociales, arts de toute nature (comme d'ailleurs l'art de la guerre), nul ne peut s'y présenter sans un savoir, c'est-ù,-c1ire sans la connaissance de ce qui a été fait dans le passé, sans l'avoir analysé, discuté, raisonné, sans avoir dégagé les principes qui ont régi et constitué des écoles aux différentes époques. » La difficulté dans notre sujet vient de ce que le fonction- nernent norlnal du crédit et de la monnaie est constamment troublé par les fJuerres et par les crises. Périodiquement. le IYtécanisn1c lHonétaire cOtnplexe et délicat des pays modernes est bouJsculé par les nécessités exceptionnelles des Etats en f/uerre. ou par les abus qu'entraîne en temps de paix la psychose collective née de l'essor ou de la dépression écoll,omique. Il fau,t alors pour rétablir Ull systèn1e Inonétaire viable beaucoup d'ingéniosité et de courage. Il n'en faut pas moins pour ranle- ner, dans les esprits troublés par les fantastiques conséquences du papier-monnaie ou les exagérations du crédit, les quelques Hotions essentielles sans lesquelles aucun systèrne monétaire He peut jon,clion ner. l. ./irrunobilité ici n'est pas moins dartgereuse que la poursuite à tout prix de soi-disant nouveautés. Les sys- fèlnes lTIonétaires sont en voie cl'adaptation continuelle. NIais a~aptcr n'est pas bouleverser. rivant tout, j'ai cherché à (!trc clair. J'ai parfois lTIême saçrifié au souci de la clarté celui non moins important de la brièveté. C'est le l'nême souci qui m'a fait grouper autour de quelques écrivains particulièrement représentatifs les princi- pales théories dont j'avais à parler. La rançon de cette mé- thode, - la seule qui évite de disperser l'attention dLt lecteur, - c'est l'ilnpossibilité de citer un grand nombre d'écrivains de nléritc qui ont souvent apporté aux doctrines fonda- mentales des nuances, des corrections ou des complélnents importants. Je m'en excuse à l'avance auprès de ceux de mes contemporains qui, aujourd' hu,i, en Europe et en i:1 111,érique, et même en Asie, ont con,sacré ri la solution de ces problèrnes tant d'ingéniosité et de talent, et dont il m'était rnatérielle- ment impossible de rapporter ou d'analyser en détail toutes les idées. Ce n'est pas sans regret que j'ai ai 11si renoncé à rnen- A VANT-PROP03 3 tionner beaucoup de noms justernent estimés, ou même célè- bres. J'ai tenté dans le chapitre VIII, n'lais trop brièvernent à lnon gré, de rendre ju,stice aux progrès incontestables qu'ils ont fait faire à la doctrine monétaire du XIXe siècle. Le lecteu.r trouvera d'ailleurs dans les notes l'irtdication des ouvrages ou articles spéciaux qui contiennent des biblio- graphies déiaillées. Il lui suffira de s' y reporter pour connaître sur telle ou telle partie de ce grand sujet i' état le plus récent des doctrines 1. Il s'apercevra aussi que je n'ai pas recouru à l' hisloire COlnnle à une échappatoire. Je n'ai nulle part dissirnulé Inon opinion sur le fond des problèmes traités dalls ce livre. ./'ai essayé de la justifier par des arguments dont le lecteur ,appré- ciera la valeur. Alais l' histoire est elle-même un instrument critique de premier ordre. En rappelant les opinions émises autrefois par de grands esprits, les erreurs qu'ils ont commises, les circonstances dans lesquelles ces opinions sont nées, on aide à rerrtettrc dans leur vraie lumière beaucoup de théories qui son.t produites aujourd' hui, et que leurs auleurs croient de très bonne foi être entièrement nouvelles. Il est bon de se souvenir que l' histoire se répète; mais il faut ajouter qu'elle ne se répète jamais exactement de la rnêlnc rnanière. Ce sont ces variantes qui font toute la difficulté des problèlnes soumis à l'intelligence et au courage des gouverne/nents d'au.jourd'hui. 1 Je suis heureux de signaler ici le beau livre si cOlnplet de M. Valentin WAGNER, de Bâle, Geschichte der Kredittheorien, ainsi que l'ouvrage de 1\1. BAV- nIN, La lJfonnaie et la Forn1ation des Prix. L'un et l'autre- traitent ayec une grande compétence des problèrnes discutés dans ce volurne. ,1 SOMMAIRE DES CHAPITRES CHAPITRE PREl\fIER Confusion du crédit et de la monnaie dans l'économie politique du XVIIIe siècle INTHODUCTION. - 1. DistincUon entre la monnaie el. les crédits circulanls. - II. John Lél\v. - III. Hichard Can lillon. - IV. Adam Smith. - V. Le COInte l\follien . 7 CIIAPITRE II L'action des métaux précieux sur le niveau des prix et sur le taux de l'intérêt d'après les doctrines du XVIIIe siècle J. .J ugemellts contradictoires sur l'irnportance de la monnaie nlé- tallique. - II. Croyance générale à l'action des lnétaux pré- cieux sur le niveau des prix. Théorie de la vitesse de circulation - III. Helations entre l'abondance des métaux précieux et le taux de l'intérêt. 80 CHAPITRE III Thornton, Ricardo et le Bullion Report I. C:aracLères particuliers du cours forcé en Angleterre. - TI. Le livre de 1'hornton. - TIL L'identification, par Ricardo, du billet de banque, du papier-monnaie et de la monnaie métal- lique. - IV. La théorie de la parité des pouvoirs d'achat. L'excès des éInissions assiInilé à l'usure des 1110nnaies uploads/Finance/ charles-rist-histoire-des-doctrines-relatives-au-credit-et-a-la-monnaie-depuis-john-law-jusqu-x27-a-nos-jours.pdf
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- Publié le Jui 06, 2021
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