1 Université Mouloud MAMMERI, Tizi-Ouzou FSECG, 1ère année LMD Module : HFE Cha

1 Université Mouloud MAMMERI, Tizi-Ouzou FSECG, 1ère année LMD Module : HFE Chapitre III : la crise économique de 1929. Introduction La plus grave crise économique du XXe siècle, qui, provoquée par le krach boursier de Wall Street aux États-Unis le 24 octobre 1929, se propagea au monde entier, l’entraînant dans une décennie de récession marquée par une augmentation massive du chômage et de la misère, mais également par de profondes transformations sociales et politiques. I. Quelques concepts liés à la bourse : Bourse (marché financier): lieu où s’échange les valeurs mobilières (action, obligation…). Exemple : bourse de Wall Street (NY), le Nasdaq, Tokyo, Londres… Action : un titre de propriété d’une partie du capital d’une entreprise, il donne droit à un intérêt appelé dividende. Spéculation : acheter une action (un titre) et la revendre à terme avec un prix supérieur dans le but de réaliser des profits. Indice boursier : indique la performance des entreprises en mesurant leur capitalisation boursière. Exemple : Dow Jones, CAC40, DAX… Krach boursier : effondrement brutal des valeurs mobilières cotées en bourse qui se traduit par la baisse des indices boursiers. II. Genèse et développement de la crise économique de 1929 : Avant d’essayer d’expliquer l’origine du phénomène de la crise, il paraît judicieux de présenter le contexte dans lequel a évolué l’économie américaine avant l’avènement de la crise. 1. L’économie américaine après la première guerre mondiale : Les « années folles » et l’affirmation de la puissance américaine : Pendant la guerre et le début des années 1920, les États-Unis bénéficient d’une croissance rapide, favorisée par les besoins de l’Europe et la disparition de celle-ci de la scène économique. Cette croissance se fonde aussi sur l’exploitation des innovations de la seconde révolution industrielle (électricité, automobile) et la rationalisation du travail. 2 Forte croissance des valeurs mobilières (bulle spéculative). Les cours boursiers ne cessent de monter et cela contribue à l’enrichissement général. Les américains empruntent pour acheter des actions, l’opération semble systématiquement bénéfique: pendant plus de 10 ans les cours boursiers n’ont pas cessé d’augmenter. Très forte croissance du marché immobilier aux Etats-Unis : en raison de la spéculation immobilière et de l’arrivée d’immigrants même si les Etats-Unis instaurent une politique de quotas en 1920. C’est dans les années 30 que l’immigration ralentit. Forte croissance du PIB (surproduction) et des crédits à la consommation. Innovation financière (1926) : prêts aux courtiers (brokers’ loans). L’achat de titres financiers pouvait être financé par l’emprunt permettant de profiter de l’effet de levier. e conflit mondiale de 1914 va faire tourner l'économie américaine. Les grandes puissances alliées des USA vont dépenser sans compter en s'approvisionnant chez les usines américaines. A la fin de la guerre, un fossé s'est créé entre les USA où le niveau de vie augmente et les pays européens qui voient le leur diminuer, le tout associé à une dette énorme envers les USA. Au niveau économique comme au niveau boursier, Wall Street surpasse ses concurrents d'Europe. En effet, les pays européens perdent une grosse partie de leurs parts de marché sur le continent sud américain durant le conflit puisque ces derniers doivent se concentrer sur l'effort de guerre. Les USA profitent de cet évènement pour consolider leurs positions sur ce marché. • Une croissance toujours plus dynamique Jusqu'en 1929, l'économie américaine croît avec d'excellents résultats. En 1929, l'Amérique est à son apogée et il y règne une confiance aveugle. La crise de 1929 va donc surprendre le monde entier. On imaginait même que la pauvreté y serait bientôt éradiquée. C'est sur ce climat de confiance et de croissance, que les marchés financiers vont commencer à séduire de plus en plus de monde. Toutes les catégories sociales deviennent des acteurs potentiels. Les années qui précèdent 1929 vont connaître des bonds records: +27% et +31%. De nouveaux mécanismes financiers voient le jour. On peut alors acheter des titres en n'en payant qu'une partie. On rééquilibre la transaction au moment de la revente. Un tel mécanisme, dans une période de croissance est favorable à l'économie mais il est extrêmement dangereux en cas de retournement. 2. Origine de la crise de 1929 : La crise américaine trouve son origine dans le développement d’une innovation financière incontrôlée et risquée : le « call loan ». Depuis 1926, les investisseurs ont la possibilité d’acheter et de vendre à crédit avec une couverture de seulement 10 %. L’achat d’un titre est ainsi financé à 90 % par un emprunt (avec des taux intérêts très faibles). Les particuliers américains se sont endettés massivement pour acquérir des actions. Il s’agissait pour eux de revendre à terme leurs actions, plus chères qu’ils ne les avaient achetées, les gains étant supérieurs aux intérêts de l’emprunt. À partir de 1927, une bulle spéculative se forme à Wall Street : la valeur des actions gonfle mais ne répond plus à aucune logique. Ainsi, entre 1921 et 1929, la production industrielle progresse d’environ 50 % quand la Bourse gagne 300 %. Cependant, au début de 1929, l’économie américaine s’essouffle, la production industrielle chutant de 7 % entre mai 3 et octobre, car les capitaux disponibles accourent à la Bourse plutôt que vers l’économie réelle. Schéma N°1 : Evolution de l’indice DOW JONES de janvier 1921 à septembre 1929. Sans nul doute, le système a fonctionné mais pour qu’il puisse durer, il faut au moins deux conditions : • Le taux d’emprunt doit rester bas. • Le taux de croissance de la bourse doit rester haut. Si un des deux paramètres ne suit pas, le système va s’effondre. 3. Le krach de 1929 : éclatement de la crise En août 1929, en essayant de freiner le mouvement de spéculation, la réserve fédérale décida finalement de faire grimper son taux de base à 6%. Les particuliers doivent rembourser leurs emprunts au plus vite et se précipitent à la bourse pour revendre en masse leurs actions. L’offre d’action devient supérieure à la demande d’action puisque chacun cherche à liquider ses actions et personne ne souhaite alors les racheter, aggravant ainsi la chute des prix des actions. Ainsi, une série d’événements se succèdent au niveau de la bourse ; • Le « jeudi noir » (jeudi 24 octobre 1929), l’indice Dow Jones perd 22,6% au cours de la matinée provoquant la panique. L’injection de capitaux par les banques fait rebondir artificiellement le marché et limite la baisse à 2,1 %. • Le « lundi noir » (lundi 28 octobre 1929), l’indice Dow Jones perd 13% à la clôture. La bulle spéculative a véritablement éclaté. 4 • Le « mardi noir » (mardi 29 octobre 1929), l’indice Dow Jones perd 12% à la clôture. Le krach boursier de 1929 coupe l’entre-deux-guerres en deux périodes: 1919-1929: l’après-guerre euphorique; consommation ,innovation, industrialisation, etc. 1929 - 1939 : l’avant-guerre catastrophique ; la montée des dictatures; la crise économique et les difficultés sociales. 4. Conséquences de la crise aux USA : La crise frappe en premier les USA et provoque : 4.1.La crise boursière : Entre le 3 septembre (indice = 381) et le 13 novembre 1929 (indice = 198), l’indice Dow Jones a diminué de – 48%. L’effet de dominos provoque l’effondrement de l’ensemble de la Bourse. Les investisseurs sont incapables de rembourser leurs prêts aux banques qui sont de plus confrontées à une course au guichet des particuliers soucieux de sauver leur épargne. Elles étaient aussi nombreuses à avoir investi en Bourse afin de bénéficier de cette hausse a priori sans fin. 4.2.Crise bancaire : La crise boursière provoque vite une crise bancaire car les banques avaient activement participées à la spéculation et sont très affectées. Elles ne peuvent plus accorder des crédits aux industriels et aux acheteurs. Ainsi de nombreuses banques tombent en faillite : 5 • 1929 : 642 banques. • 1930 : 1345 banques. • 1931 : 2245 banques. 4.3.Crise économique : La contraction du crédit prive l’économie américaine de son principal moteur d’investissent et conduit à la baisse de la croissance économique (dépression économique). • Sur le plan industriel : la production baisse, les prix baissent, les méventes persistent, les entreprises ferment alors leurs portent ce qui accroît le chômage. • Sur le plan agricole : les fermiers se retrouvent avec des récoltes invendues, ce qui fait qu’ils n’arrivent plus à payer leurs dettes. Ainsi ils sont chassés de leurs terres par les banquiers. 4.5.La crise sociale : • Ces fermiers vont grossir le nombre des chômeurs dans les grands centres urbains. • La misère se répand et les chômeurs ne sont plus à mesure de se nourrir ; ils bénéficient alors des secours de l’Etat à travers l’aide des restaurants populaires. • Les entreprises ferment ce qui augmente le taux de chômage (25% en 1933). Plus la situation se prolonge, plus elle empire : le cercle vicieux de la Grande Dépression est enclenché. Schéma N°02 : Déroulement et conséquence de la crise de 1929. Surproduction Spéculation Krach boursier Fermeture des entreprises Faillit des banques Rapatriement des capitaux américains placés en Europe Chute des importations américaines 6 III. Extension mondiale de uploads/Finance/ crise-1929.pdf

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  • Publié le Sep 22, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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