COMMERCE ET T R A I T E D E S NOIRS AUX CÔTES OCCIDENTALES D'AFRIQUE PAR E. B O

COMMERCE ET T R A I T E D E S NOIRS AUX CÔTES OCCIDENTALES D'AFRIQUE PAR E. B O U Ë T - W I L L A U M E Z C A P I T A I N E D E V A I S S E A U 1 e r J A N V I E R 1848 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE M DCCC XLV1II ROT*. La carte particulière da coari du Sénégal et de fa Gambie et la eut» générale dea cotes occidentales d'Afrique, dressées par l'auteur, avec indi- cation des établissements européens, des foyers de traite et des produits- africain» de toute sorte, ont été intercalées à. la fin- du volume INTRODUCTION. Les explorations successives qui m'ont permis de réunir les matériaux dont se compose ce volume furent commen- cées en 1837; à cette époque, je reçus, en même temps que le commandement du brick h Maloaine, l'ordre de parcourir et d'étudier en détail les «êtes occidentales d'A- frique, en prolongeant la terre à petite distance, et mouil- lant devant les établissements et villages principaux. Je devais présenter, à la suite de ce voyage, un rapport étendu sur les ressources commerciales du littoral africain et sur les moyens d'en faire profiter nos ports et nos fabri- ques; un capitaine au long cours, M. Braquant, qui, depuis, a succombé victime du climat d'Afrique, me fut donc ad- joint pour étudier plus particulièrement les questions d'é- chantillons de marchandises. Bref, en 1839, après des fatigues sans nombre, après de cruelles maladies qui sévirent à bord, l'exploration était terminée; je fis route pour France, et nos rapports officiels, comme les échantillons rapportés sur la Maloaine furent mis à la disposition des chambres de commerce de Paris et des ports. Pendant que les notabilités commerçantes de France méditaient sur les conséquences à donner à nos travaux et à nos études, je fis un nouveau voyage aux côtes occi- dentales d'Afrique; il s'agissait moins cette fois d'étudier le littoral au point de vue commercial qu'au point de vue V I hydrographique. En 18/11 et 18/12, devenu commandant de la corvette-brick le N'tsas et de la station navale de ces parages, cette étude me devint encore plus facile, et je pus lever ou faire lever par les capitaines placés sous mes ordres quinze plans de détail des rades ou rivières les plus fré- quentées , tout en poursuivant activement la surveillance des abus exercés à bord de nos navires de commerce par la croisière anglaise, sous le prétexte des traités de visite. Dans les années 1843 et 1844 au contraire, pendant lesquelles j'exerçai les fonctions de gouverneur du Sénégal, ce furent mes documents commerciaux qui s'enrichirent à leur tour des faits et observations dont la traite de la gomme, des arachides, etc., avaient été pour moi la source féconde. Enfin, en 1845 et 1846, je parcourus de nouveau le lit- toral africain en qualité de commandant d'une frégate à va : peur, afin d'organiser le service de l'escadre chargée d'y exercer seule dorénavant la police du pavillon de France, après l'abandon des «traités de visite, cette source conti- nuelle de procédés vexatoires de la part des croiseurs britan- niques : je m'attachai plus particulièrement, pendant ces deux années, à étudier en détail les localités où les né- griers se livraient à leur criminel trafic, et c'est le résul- tat de ces études que je consigne dans la seconde partie du présent volume. Le premier tome de ma publication africaine a déjà paru en i845, comme annexe des Annales maritimes, sous le titre de : Description nautique des côtes de l'Afrique occi- dentale : à cette époque, il fut mis entre les mains des croi- seurs qui partaient pour ces parages comme un vade-me- cum susceptible de les guider dans les atterrissages, l'appréciation des vents, des courants, etc.; et, en effet, au début des croisières surtout, i l fut d'une certaine utilité pour plusieurs officiers qui m'en adressèrent leurs remer- cîmeuts : puisse ce second volume réunir les mêmes suf- frages! Ma publication, comme on vient de le voir, n'est pas l'œuvre d'un jour, d'une année même; c'est le résumé des études de dix années de campagne sur les côtes les plus malsaines du globe, et où il est sans exemple, je crois, qu'un officier européen, après une aussi longue, une aussi rude épreuve, soit sorti vainqueur du climat, des barres de bri- sants et des hostilités des naturels. Puisse le fruit d'une expérience acquise au prix de tant d'expéditions aventu- reuses étendre encore la domination des idées françaises, du commerce français, déjà en progrès 1, sur ces 1/200 lieues de côtes demi-barbares! 1" janvier 1848. E D . B 0 0 Ë T - W 1 M . A U M E Z , Capitaine de vaisseau. 1 Comme on le verra dans le cours de l'ouvrage, ce progrès est tel, que le mouvement commercial de la France dans ses possessions sénégalaises, qui était de 11,832,912 francs en 1840, avait atteint, en 1846, le chiffre de 23,880,139 francs, c'est-à-dire avait doublé en six ans-, et que ce même mouvement commercial sur les cinq milles lieues de côtes africaines situées hors de nos possessions, lequel atteignait à peine, en 1840, le chiffre de 1,743,117 francs, montait en 1846 à 10,502,380 francs, somme sextuple de cette dernière. COMMERCE ET TRAITE DES NOIRS C Ô T E S O C C I D E N T A L E S D ' A F R I Q U E . —*~ Nous suivrons la division adoptée dans le premier volume ou volume nautique de la présente publication, et nous classe- rons dans le même ordre les diverses fractions de côte dont se compose l'ensemble du littoral africain que nous décrivons, savoir : Inata. Côte de Sénégambie. depuis Saint-Louis du Sénégal jusqu'au cap Roxo ou la Cazamance, dont l'étendue est d'environ 80 lieues : 80 Côte des Bissagos, depuis la Cazamance jusqu'aux îles de Loss, idem 85 Côte de Sierra-Léone, depuis les îles de Loss jusqu'au cap de Monte, idem 80 Côte des Graines, depuis le cap de Monte jusqu'au cap des Palmes, idem go Côte d'Ivoire, depuis le cap des Palmes jusqu'au cap des Trois- Point es, idem go Côte d'Or, depuis le cap des Trois Pointes jusqu'au cap Saint- Paul, idem. go Côte de Bénin, depuis le cap Saint-Paul jusqu'au cap Formose, idem *, , 115 Côte de Calebar, depuis le cap Formose jusqu'à Cameroons, idem 75 Côte du Gabon, depuis Cameroons jusqu'à l'équateur, idem.. 80 Côte de Loango, depuis le Gabon jusqu à Loango, idem 1 1 5 Côte du Congo, depuis Loango jusqu'à Ambriz, idem 70 Côte d'Angola, depuis Ambriz jusqu'à Saint-Philippe de Ben- guela, idem g5 Côte de Benguela, depuis Saint-Philippe de Benguela jusqu'au cap Négro ou port Alexauder, idem 70 Étendue totale de ces côtes, non compris les archipels voisins. 1,135 CHAPITRE PREMIER. C Ô T E D E S É N É G A M B I E O U C Ô T E C O M P R I S E E N T R E L E S E N E G A L E T L E C A P R O X O O U L A C A Z A M A N C E . S É N É G A L . S A I N T - L O U I S . Le fleuve du Sénégal, qui vient se jeter dans l'océan Atlan- tique, non loin de la ville de Saint-Louis, a donné son nom à l'ensemble des établissements français élevés près de ses rives, et dont cette ville est le chef-lieu. Je ne m'étendrai pas géogra- phiquement sur la position de Saint-Louis, sur les territoires que baigne le fleuve, sur l'ordre des saisons qu'on y observe, etc.; je renverrai pour tous ces détails au tome I " de ma publi- cation, lequel, intitulé : Description nautique des côtes de l'A- frique occidentale, a paru, à la fin de i8A5, comme volume sup- plémentaire annexé aux Annales maritimes. Le ministre de la marine, considérant ce premier volume comme le vade-mecam de tout marin naviguant le long des côtes d'Afrique, a donné l'ordre d'en tirer à part.un grand nombre d'exemplaires, qui se vendent à Paris, au dépôt des cartes de la marine, et dans les ports de guerre ou du commerce, chez les libraires choisis comme correspondants par le directeur général du dépôt : je supposerai donc mes lecteurs déjà familiers avec la situation géographique du Sénégal; du reste, s'ils ne le sont pas, les cartes insérées à la fin du présent volume les mettront à même de se faire une idée de la topographie de notre colonie sénégalaise. Nous ne nous étendrons pas davantage sur l'historique de notre colonie; Les notices statistiques sur les colonies françaises, publiées par le ministère de la marine, donnent, à cet égard, des détails exacts — 3 — et suffisamment circonstanciés : noas y renverrons donc nos lec- teurs, afin de ne pas uploads/Geographie/ bouet-willaumez-edouard-commerce-et-traite-des-noirs-aux-cotes-occidentales-d-x27-afrique.pdf

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