Jean-Frédéric CH EVALL I E R ESSAI D'APPROCHE ET DE DÉFINITION D'UN TRAGIQUE DU
Jean-Frédéric CH EVALL I E R ESSAI D'APPROCHE ET DE DÉFINITION D'UN TRAGIQUE DU XX" SIÈCLE (VERS UNE TRAGÉO|E DES |MPOSS|BLES) * Atelier national de reproduction des thèses Thrt" à I^a cârùL Diffusion Note du Diffuseur Cet ouvrage est la reproduction en l'état de I'exemplaire de soutenance. LAtelier National de Reproduction des Thèses ne peut être tenu responsable des < coquilles > ou toutes autres imperfections typographiques contenues dans les pages ci-après. En application de la loi du 1 Juillet 1992 relative au code de la propriété intellectuelle, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage sans autorisation de l'éditeur ou du Centre Français d'Exploitation du Droit de Copie (20, rue des Grands Augustins - 75006 Paris) @ Jean-Frédéric CHEVALLI ER l.S. B.N. : 2-284-04199-X nana ,,rliltf' îlÛilr:$S t -llr?:l$mÎî[T ïll1l']'rr : e:r]lr: I Itllulltiltfl@:t "înt:uorrrlnrun: "umtrmarl- 1t trlttttllllIttttffltî=d:s'll :r lrrm"ruuii" .,/lfif' )!llûlu!$ e ! rmf-rm[r T$4' -r:5tr:-Éil: flmE {ùfirlluillLllH! :* zu rurfilili]:Y - à @!r-"-llls $[lf ûdm:liÛIÎ&jr $i&m$ nxr!*iî!-f : 'lutû!:[mmtr eu'sffil, '::lll:mÏrP: grla g: 3f' :lEqfr:j -:g-rlf:I::.-- f;-- :: Elnfi!t$:1ur|5 &r rEdïûûIrÎmff rflMsrï: @ Setm r ;- "=':=-:- f efl(fima rut" m &ruûr r lefim:rln i'*s mî|il:!Îil{m Ti:iT{llrll.llL{ qilltg1r * :drrju3û :[:[ ;'tr-: Û':t: r:î:mr-l me $: gtr* :1Âtrre.5- lnirr: :. =f"S :Î-':;:"= :- :-:':- I ?:Ëf:-: =:-; - s J-'-:S : -'':-; t,,.,r æ.- : -ë -::,=:ræ-:---< t[ - * -. lmi*r'r$init -5er"z-g. 3,r::i: !'l :':r I*: . x- $i!:.i ::5S! -':'::es::' : mmteËlmr$ e s. :tr?-31-f =ê-â-:a:e ATETIER NATIONAI. DE REPRODUCTION DES THÈSES 9 Rue Auguste Angellier 59046 Lille CEDEX France Tél : 03 20 30 86 73 Fax : 03 20 54 21 g5 Web http : //www,anrtheses.com.fr 2 remerciements Je tiens à remercier tout d’abord Monsieur Jean-Pierre Sarrazac qui, en me faisant remarquer l’importance de la notion d’aporie, m’a offert de débuter pleinement ce travail. Je tiens à exprimer ma reconnaissance à Monsieur Georges Banu qui, par son soutien et sa confiance, m’a permis de traverser mes trois premières années de doctorat sans inquiétudes matérielles. J’aimerais aussi exprimer ma gratitude à Monsieur Joseph Danan qui, en me faisant régulièrement part de l’avancée de ses recherches, a donné aux miennes de rebondir. Merci de même à Fr. Vincent et Fr. Emile, de la communauté de Taizé, pour avoir su m’aider à réfléchir aux rapports entre anthropologie chrétienne et attitude tragique. Merci à Horacio Ortiz pour avoir relu, discuté et accompagné mon travail, à chacune de ses étapes. Merci à mes étudiants, au contact et à l’écoute desquels j’ai eu le bonheur d’éclaircir certains points d’analyse délicats. Merci enfin à mes compagnons de route, Fabiola Villanueva, Maïa Nicolas, Charlotte Chevallier, Benoît Mory, Pierre Katuszewski et Camill Goliash, avec qui j’ai sans cesse l’occasion de mieux penser les enjeux philosophiques inhérents à la pratique théâtrale. 3 sommaire INTRODUCTION 5 Tragique sans tragédie 6 Condition et critère du tragique 16 Pour une phénoménologie du tragique 22 APPROCHES PHILOSOPHIQUES ET ESTHETIQUES 29 Approches philosophiques 30 Kierkegaard : l'angoisse 31 Schopenhauer : le dégoût 47 Sur la possibilité d’un tragique chrétien 67 Nietzsche : la joie 81 Kierkegaard, Schopenhauer, Nietzsche et la situation postmoderne 96 Approches esthétiques 114 Le discours esthétique sur le tragique à l’orée du XXème siècle 115 APPROCHE DRAMATURGIQUE 138 Petit précis d’analyse 140 De la dissonance à la paralogie 141 Appareil notionnel 162 Tendances tragiques 176 Tendance insulaire 185 L'insularisation 186 Le redoublement de l'aporie 205 4 Le spectateur du tragique insulaire 216 Conclusion sur la tendance insulaire 226 Tendance confuse 235 La dictature du On 237 La confusion 252 Le spectateur en résistance 272 Conclusion sur la tendance confuse 283 Tendance chorale 290 La question de l’autre 292 Le corps tragique 311 Désir de mythes 331 Le chœur 348 La joie 361 CONCLUSION 368 Un tragique du XXème siècle 369 Perspectives pour le XXIème siècle 378 BIBLIOGRAPHIE 386 INDEX DES ŒUVRES DRAMATIQUES 407 TABLE DES MATIÈRES 410 5 INTRODUCTION 6 tragique sans tragédie La tragédie est née de l’exaltation, jusqu’au point de rupture, d’une double problématique : celle du dieu méchant et celle du héros. Paul Ricoeur, Finitude et culpabilité La tragédie est à hauteur d'homme. Saint-John Perse, Vents Quand on évoque le tragique, on pense toujours à la tragédie, et plus particulièrement à la tragédie athénienne du Vème siècle avant notre ère ; celle-ci semble être le point de départ obligé pour toute réflexion sur la notion de tragique. Les œuvres d’Eschyle et de Sophocle ne sont pas un exemple de dramaturgie du tragique parmi d’autres, elles sont « la manifestation soudaine et entière de l’essence du tragique 1 », l’espace privilégié où se réalise « la perception du phénomène lui-même 2 ». Certes, comme le soulignait récemment Florence Dupont, « ce que nous appelons aujourd'hui tragédie grecque est une illusion rétrospective3 », une projection approximative de philosophe plus qu'une reconstitution rigoureuse d'historien. Mais, pour ce qui nous intéresse ici, le problème n'a pas véritablement lieu d'être. Car, au fond, peu importe que ce que nous puissions dire de la tragédie grecque aujourd'hui ne corresponde pas exactement à ce qu'un spectateur athénien en aurait vu. Que le discours 1 Paul Ricoeur, Philosophie de la volonté 2 - Finitude et culpabilité. - p. 355. Les références complètes des titres cités sont données en Bibliographie. D'autre part, lorsque plusieurs citations ont la même référence bibliographique, nous faisons figurer celle-ci à la suite de la dernière occurrence. 2 Max Scheler, Le Phénomène du tragique. - p. 107. 3 Florence Dupont, L'insignifiance tragique. - p. 15. 7 actuel sur la tragédie grecque soit, avant tout, révélateur d'enjeux de pensée contemporains n'est, en aucune façon, une limite à la réflexion sur le tragique, bien au contraire. Toutefois, précisons que ce qui nous préoccupe ici, c'est l'apparition cohérente du tragique dans la forme tragédie et non pas la tragédie comme « incarnation du tragique1 ». Cela étant posé, il importe, pour mieux saisir ce qui, dans la tragédie grecque peut servir de point de départ à une explicitation du phénomène tragique, d'envisager les différences formelles qui séparent la tragédie de l'épopée homérique. En effet, sans s'attacher à déterminer quelle est l'origine de la tragédie, il faut noter qu'il existe une pensée pré-tragique, antérieure à la tragédie donc. Tel est, pour le moins, ce que laisse à voir L'Iliade 2. * Le thème pré-tragique dans L'Iliade Alors que la Théogonie hésiodique fait dériver de la plus ancienne race des dieux les seules puissances maléfiques, et est en cela non tragique, chez Homère, au contraire, « le mythe tragique tend à concentrer à la cime du divin [à la fois] le bien et le mal 3 ». Avant même le Prométhée enchaîné d'Eschyle, où « la foudre de Zeus » se donne comme une synthèse de l’aveuglement divin et de la figure de la divinité suprême, L’Iliade ne cesse de mettre en exergue ce thème de l’!"# (athé), de l’aveuglement4 (le bien et le 1 Ibid. - p. 13. 2 Certes, comme le notent Jean-Pierre Vernant et Pierre Vidal-Naquet, « Le problème des origines [de la tragédie] est, en un certain sens, un faux problème. Mieux vaudrait parler d'antécédents. Encore devrait-on montrer qu'ils se situent à un tout autre niveau que le fait à expliquer. Ils ne sont pas à sa mesure : ils ne peuvent rendre raison du tragique comme tel. » in Mythe et tragédie en Grèce ancienne t. 1. - p. 13. Il ne s'agit donc pas ici d'identifier une origine à la tragédie et au tragique, mais de suggérer quelques antécédents - avant tout littéraires. 3 Paul Ricoeur, Philosophie de la Volonté, tome 2 - Finitude et culpabilité. - p. 360. 4 C’est par un verbe passif (!!"#!$) que l’aveuglement s’exprime ; l’aveuglement lui-même (%&') en est alors l’envers positif, actif, « la projection dans un monde de puissances transcendantes ». Paul Ricoeur, Philosophie de la volonté 2. - p. 358. 8 mal en même temps) qui rend fou (on se rappelle Ajax), du « rapt de l’acte humain par les dieux » - un égarement qui n’est pas une « punition de la faute, mais la faute même, l’origine de la faute 1 ». Chez Homère, l’anthropomorphisation des dieux ne suffit pas à évacuer la µ!"#$ (moira, le « lot », le non-choix du choix) - celle-ci constitue alors, selon l’expression de Paul Ricoeur, « le surplus de pouvoir non distribué ». La personnalisation des dieux et la personnalisation de l’hostilité divine (le dieu « jaloux », le %&!'!( divin - phtonos) qui l’accompagne ne permettent pas de circonscrire ce surplus. Si le thème pré-tragique est, dans l’épopée homérique, la conséquence d’une mise en forme de la Théogonie, L’Iliade ne représente cependant pas encore d’opposition déterminante entre une théologie et une anthropologie tragiques. Elle ne fait tout au plus que la désigner : l’inconsistante psychosomatique des « héros » homériques ne permet pas d’attribuer à la confrontation quelque enjeu que ce soit. A ce titre, l’absence de termes pour désigner l’unité corporelle, de même que la dispersion du vocable psychologique, sont deux des exemples uploads/Geographie/ essai-de-definition-d-un-tragique-1-pdf.pdf
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- Publié le Dec 03, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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