L'histoire de l'immigration en France après 1945 Depuis le XIXe siècle, la Fran
L'histoire de l'immigration en France après 1945 Depuis le XIXe siècle, la France accueille une nombreuse population immigrée sur son sol. La demande de main-d'œuvre est forte depuis la révolution industrielle et la natalité est en baisse. Dans les années 1930, les étrangers représentent déjà 7% de la population totale. Si la Seconde Guerre mondiale a provisoirement fait cesser l'immigration, celle-ci reprend très rapidement avec les besoins de la reconstruction. L'Etat met d'ailleurs en place l'Office national de l'immigration (Oni) le 2 novembre 1945 pour contrôler les flux migratoires mais aussi pour les encourager, certains travailleurs étant directement recrutés dans leurs pays d'origine. Les Italiens restent la nationalité étrangère la plus importante après-guerre (629 000 en 1962), mais ce sont ensuite les travailleurs de la péninsule ibérique qui progressent le plus : les Espagnols passent de 289 000 en 1954 à 607 000 en 1968 ; les Portugais sont 20 000 en 1954 et 759 000 en 1975. Ces derniers représentent à cette date 22% de la population étrangère en France, soit la première minorité. Après eux, viennent les Algériens qui sont 711 000 en 1975. La question des Algériens est particulière puisqu'ils sont Français jusqu'en 1962 (l'Algérie colonisée est composée de trois départements français jusqu'à son indépendance) et bénéficient donc jusqu'à cette date de conditions particulières de circulation et ne passent pas par l'Oni. Après l'indépendance de l'Algérie, des accords sont signés entre la France et l'Algérie pour fixer des contingents de travailleurs algériens. L'accord du 27 décembre 1968 prévoit un contingent de 35 000 entrées annuelles, ramenées ensuite à 25 000 en 1972. Une fois en France, les Algériens ont neuf mois pour trouver un emploi. S'ils y parviennent, ils reçoivent un certificat de résidence établi pour cinq ans. La population immigrée représente 7% de la population active en 1975. Elle travaille majoritairement dans le secteur secondaire : bâtiment, travaux publics et industrie. Ils sont aussi nombreux dans l'agriculture. Ils occupent majoritairement des emplois peu qualifiés, manœuvres, ouvriers spécialisés, ouvriers agricoles. Malgré le contrôle de l'Oni, une proportion grandissante des entrées sur le territoire français se fait de manière irrégulière ou clandestine. Néanmoins, la majeure partie des clandestins sont alors régularisés (82% en 1968). Au début des années 1970, l'Etat tente de contrôler cette immigration – elle est même suspendue à partir de 1975. A cette date, les étrangers étaient 3 442 000, ils passent ensuite à 4 310 000 en 1999, soit 7,4% de la population. Cette croissance est notamment due au regroupement familial et aux demandes d'asile, seule migration alors autorisée. v Les travailleurs immigrés en France en 1971 Contexte historique La France accueille de très nombreux travailleurs immigrés à partir du milieu des années 1950 jusqu'en 1974 : en vingt ans, la population étrangère est multipliée par deux, de 1 765 000 personnes en 1954 à 3 442 000 en 1975. Dans les années 1950, la France entre en effet dans une phase d'expansion économique, mais sa population active s'avérant insuffisante, l'Etat encourage une immigration massive afin de fournir la main-d'œuvre manquante. L'Office national d'immigration, créé par l'ordonnance du 2 novembre 1945, s'attache alors à diversifier les pays de recrutement, en particulier européens. Si les Italiens restent nombreux (ils sont environ 629 000 en 1962), ce sont surtout les flux de populations venues de la péninsule Ibérique qui progressent le plus fortement : les Espagnols qui n'étaient que 289 000 en 1954 sont 607 000 en 1968. De même, l'afflux des Portugais est très intense dans les années 1960, passant de 20 000 en 1954 à 759 000 en 1975 (soit 22% de la population étrangère en France). L'immigration nord-africaine connaît à son tour une forte croissance, surtout après l'indépendance de l'Algérie en 1962 : les Algériens passent de 350 000 en 1962 à 711 000 en 1975, les Marocains de 33 000 à 260 000 et les Tunisiens de 27 000 à 140 000. Une proportion grandissante des entrées sur le territoire français se fait de manière irrégulière ou clandestine, et nombreux sont les immigrés alors régularisés (ils sont notamment 82% dans ce cas pour la seule année 1968). Au début des années 1970, l'Etat tente de contrôler davantage cette immigration, mais en 1973, lorsque la crise économique éclate, les flux d'immigration ne sont pas maîtrisés. Au cours de la période 1954-1974, les travailleurs étrangers acquièrent donc une place croissante dans l'économie, passant de 5% à 7% de la population active totale. Ils sont surtout employés dans le secteur secondaire, le bâtiment et les travaux publics rassemblant à eux seuls plus du quart des travailleurs immigrés en 1974. Ils sont dans l'ensemble peu qualifiés : en 1974 la moitié sont des manœuvres et ouvriers spécialisés. Christophe Gracieux Regardez la vidéo suivante. (Vous pouvez la trouver aussi dans les dossiers de la classe) • Vidéo 1 : Les travailleurs immigrés en France en 1971 - 23 déc 1971 - 5m 29s https://www.ina.fr/video/CAF97080963 v Les immigrés en France en 2005 Contexte historique La population étrangère en France n'a cessé de croître depuis 1945. Elle est passée de 1 744 000 personnes en 1946 à 3 442 000 en 1975 - soit un an après la décision de suspendre l'immigration -, puis à 3 260 000 en 1999. Le nombre d'immigrés recensés par l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) apparaît, lui, encore plus important. En effet, dans ses enquêtes, l'INSEE distingue les étrangers, qui résident en France sans en posséder la nationalité, des immigrés qui sont "nés étrangers dans un pays étranger" et qui peuvent avoir gardé leur nationalité ou être devenus français. Il y avait ainsi 4 310 000 immigrés en France en 1999, soit 7,4% de la population totale. Cette proportion a même crû à 8,1% en 2004-2005, selon une étude de l'INSEE parue en août 2006 et fondée sur les enquêtes annuelles de recensement: 4 930 000 immigrés se trouvaient en France en 2004-2005, dont 2 960 000 étrangers nés à l'étranger et 1 970 000 Français par acquisition nés à l'étranger. Le nombre d'immigrés a augmenté de 18% en quinze ans, puisqu'il était estimé à 4,1 millions en 1990. Quant à l'origine des immigrés, la part des Européens ne cesse de diminuer: de 57% en 1975, elle est tombée à 40% trente ans plus tard. En 2004, 1,7 million provenaient des vingt-cinq pays de l'Union européenne, suivis par 1,5 million originaires du Maghreb. C'est en fait surtout le nombre des immigrés venus d'Afrique subsaharienne, d'Asie et d'Europe de l'Est qui a connu le plus fort essor. Si les immigrés occupent encore majoritairement des emplois peu qualifiés, leur niveau de formation s'est nettement élevé: en 2004, 24% d'entre eux possédait un diplôme de l'enseignement supérieur, soit quatre fois plus qu'en 1982. Les immigrés sont toutefois encore beaucoup plus sujets au chômage que le reste de la population : ils représentent plus de 16% des demandeurs d'emplois en 2005. Christophe Gracieux Depuis les années soixante-dix, la part des immigrés dans la population française est restée stable. Au dernier recensement de 99, ils étaient un peu plus de quatre millions, en situation régulière ou non, soit plus de 7% de la population française. La plupart viennent d'Europe. Mais la part des immigrés maghrébins, noir africains et asiatiques a considérablement augmenté ces dernières années. Ils s'installent en France le plus souvent pour motif familial, ou pour fuir la situation politique de leur pays d'origine. Deux immigrés sur trois sont employés ou ouvriers. Grâce à un niveau d'études en nette progression depuis les années quatre-vingt, ils occupent de plus en plus d'emplois qualifiés mais sont encore les plus touchés par le chômage, avec un taux de plus de 16%, deux fois plus que pour le reste de la population. Les immigrés, qui vivent le plus souvent en couple, avec enfant, font toujours partie des plus défavorisés en France. En 2001, 15% de ces ménages vivaient en dessous du seuil de pauvreté, bien plus que la moyenne nationale. Complétez l’activité 1. uploads/Geographie/ l-x27-histoire-de-l-x27-immigration-en-france.pdf
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- Publié le Apv 04, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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