Médine Pour les articles homonymes, voir Médine (homo- nymie). Médine est une v
Médine Pour les articles homonymes, voir Médine (homo- nymie). Médine est une ville d'Arabie saoudite, capitale de la province de Médine, située dans le Hedjaz. Elle a plu- sieurs noms en arabe : Al-Madīna (« )المدينةla ville » ; Al- Madīna al-Munawwara (,)المدينة المنورةson nom officiel et qui se traduit par « la ville illuminée », Madīnatu an-Nabî (« )ﻣﺩﯾﻨﺔﺍﻟﻨﺒﻲla ville du prophète », ou Madīnatu Rasûl Al- lah (« )مدينة رسول اللّٰهla ville du messager de Dieu »). C'est là que vint s’installer en 622 à l'hégire le prophète de l'islam, Mahomet, après qu'il eut, selon le Coran, re- çu l'ordre de Dieu de quitter La Mecque, ville distante de plus de 430 km. C’est aussi là qu’il mourut et fut enterré en 632. La ville abrite son tombeau dans la Masjid An Na- bawi (mosquée du Prophète) ainsi que les premiers califes Abou Bakr et Omar, les autres personnes importantes de l'islam restant au cimetière Al-Baqi. Médine est la deuxième ville sainte de l'islam, après La Mecque. Bien qu'il ne soit pas un passage obligatoire du hajj, de nombreux pèlerins venant de La Mecque viennent y visiter, comme beaucoup de fidèles durant toute l’année, le tombeau de Mahomet et les mosquées. 1 Toponymie À l'époque préislamique, Médine s’appelait Yathrib (,)يثربnom dont l'étymologie n'est pas connue, mais qui est déjà mentionné vers 550 av. J.C. sur des document cunéiformes du roi babylonien Nabonide sous la forme Ya-at-ri-bu. Au VIe siècle, le grammairien grec Étienne de Byzance l'écrit : Iathrippa, alors qu'auparavant les ma- nuscrits de Ptolémée (IIe siècle) la mentionnent sous le nom de Lathrippa[1]. Elle a été rebaptisée en Al Madina al Mounawara (المدينة « )المنورةla ville illuminée »), par le prophète de l'islam Mahomet. Mais très vite, elle a simplement été appelée Al Madinah (« la ville »), un peu à la manière des romains qui désignaient Rome, Urbs. Selon des historiens, il exis- terait 100 noms pour la désigner : • Tayyiba et Taba ; ce nom a été prononcé par Ma- homet • Dar el-Hidjra • Dar el-Imane • Dar al-Fath • Dar al-Moustafa • Al-Moubaraka • Dar As-salam Des islamologues proposent cependant une autre origine au nom de Médine. Il pourrait venir de Môdin, nom du petit village de Palestine d'où partit l'insurrection victo- rieuse des Maccabées contre l'occupation séleucide[2]. 2 Présentation Médine se situe à 594 mètres d'altitude dans une région vallonnée distante de près de 200 km des côtes de la mer Rouge. Elle s’est développée à partir de hameaux implan- tés dans un réseau d’oasis dans la partie la plus fertile du Hejaz. Au sud s’étend une immense plaine. La population était estimée en 2009 à 1 071 218 habitants. La citadelle, de forme ovale, est entourée d’un mur de 9 à 12 mètres de hauteur datant du XIIe siècle flanqué de tours et per- cé de quatre portes, dont la « porte égyptienne » (bab-al- salam), la plus remarquable. Au sud et à l’ouest s’étendent des quartiers de maisons basses, jardins et plantations. . Le tombeau de Mahomet, qui a été enterré sur le terrain de sa demeure, se situe à l’est de la ville dans la Masjid al- Nabawi (« mosquée du Prophète »). Construite à l’origine à côté de la maison, cette mosquée fut agrandie sur ordre du calife omeyyade Al-Walid Ier pour intégrer la tombe. Une autre mosquée remarquable est celle de Quba, qui perpétue la première mosquée de l'islam, construite par Mahomet et ses compagnons. Endommagée par la foudre en 850, elle fut remise en état en 892. Détruite par un incendie en 1257, elle fut reconstruite immédiatement. Elle fut restaurée en 1487 sur ordre du sultan égyptien Qaitbay, et finalement reconstruite au XXe siècle sous la direction de l'architecte égyptien Abdel-Wahed El-Wakil (en). 2.1 Conditions d'accès L'accès à Médine est interdit aux non-musulmans, c'est un « territoire sacré » (en arabe :د الحرام ,الب َل َal- balad al-harām), enfreindre cette règle fait encourir l'emprisonnement, voire la peine de mort[3]. Afin, de ga- rantir celle-ci, des postes de contrôle sur les routes sur- veillent l'accès à la ville. La présentation d'un « certificat 1 2 4 HISTOIRE Madinah El Mounawara de conversion à l'islam » pour toute personne convertie qui souhaite pénétrer dans le « périmètre sacré » est né- cessaire, et se fait lors de la demande de visa « hajj » ou « omra » à l'ambassade d'Arabie saoudite. Ce document est normalement délivré dans n'importe quelle mosquée, après entretien et contrôle des connaissances. Ce docu- ment n'est pas nécessaire lorsqu'on possède un nom et un prénom musulmans. Il est préférable de faire cette attes- tation auprès des grandes mosquées, ou à défaut, auprès des associations[4]. 3 Climat Médine possède un climat désertique, caractérisé par une aridité constante, des températures souvent très chaudes en journée. Les matinées d'hiver peuvent toutefois être assez fraîches. La pluie est très rare, et il y a souvent des orages de chaleurs sans précipitations, qui rendent le cli- mat très lourd, et difficilement supportable, surtout avec la chaleur . Il est très fréquent de voir des températures su- périeures à 48°. Globalement, en Hiver, les températures tournent autour des 30 degrés, et même si des tempéra- tures peuvent aller à moins de 25°, de telles températures sont plutôt rares, mais pas exceptionnelles, surtout en hi- ver. Ce tableau est sujet à caution car il ne cite pas ses sources. 4 Histoire 4.1 Période préislamique Avant l’arrivée des premiers musulmans, la ville était connue sous le nom de Yathrib, Lathrippa dans les textes du géographe grec Ptolémée (IIe siècle). Yathrib, au contraire de La Mecque, qui était à l'époque une cité commerçante, était constituée d'un groupe de ha- meaux situés dans une oasis fertile. Elle abritait des tribus juives (Banu Qainuka’a, Banu Qurayza, Banu Nadhir) et deux tribus arabes d’origine yéménite (Banu Aus ou 'Aws et Banu Khazraj) devenues dominantes vers le début du Ve siècle [5]. Les Qurayza avaient, selon Ibn Khordadbeh, été collecteurs d’impôts pour le shah durant la domination perse du Hedjaz[6]. Selon Ibn Ishaq, deux de leurs rabbins auraient persuadé un roi Himyarite, dont le fils avait été tué par des habitants de Yathrib, de ne pas exercer sa ven- geance, en lui révélant la venue future dans l’aggloméra- tion d’un prophète issu des Quraych. Vers la fin du Ve siècle, une rivalité s’éleva entre les Aus et les Khazraj. La guerre dite de Hāthib [7] entraîna presque la totalité des ‘Aws et des Khazradj (ainsi que le reste des tribus juives) et culmina dans la bataille de Bu‘āth (617). Les Nadhir et les Qurayza se rangèrent aux côtés des premiers, les Qainuka’a appuyèrent les seconds [8]. Abd-Allah ibn Ubayy, chef khazraj qui avait refusé de prendre part aux luttes par souci d’impartialité, s’était at- tiré une réputation de sage ; il semble avoir été l’un des personnages les plus en vue avant l’arrivée de Mahomet. Il s’ensuivit une période de récession économique et d'instabilité, propre selon W. M. Watt [9] à faire appa- raître Mohamet comme un conciliateur : « Un prophète, avec une autorité ne reposant pas sur le sang mais sur la religion, [étant] capable de se tenir au-dessus des groupes rivaux et de tenir le rôle d'arbitre » 4.2 L'Hégire et les conflits durant la vie de Mahomet Représentation ottomane du XVIIIe siècle des mosquées saintes de Médine (à gauche) et de La Mecque (à droite). En 622, Mahomet, apparenté aux Khazraj par une arrière-grand-mère, est invité à venir vivre à Yathrib. Il y émigre alors avec les premiers musulmans. Cette mi- gration est appelée l'Hégire (Hijra c'est-à-dire l'« exil » ; la « rupture » ; la « séparation »), point de départ du calendrier islamique. Mahomet résidera à Médine, et c'est là qu'il mourut et fut enterré (632). C'est également dans cette ville que demeurèrent les trois premiers califes : Abū 4.5 Période mamelouk 3 Bakr, ‘Umar, ‘Uṯmān. Au cours des luttes qui suivirent le meurtre de ‘Uṯmān, le quatrième calife, ‘Alī partira s’éta- blir à Kūfa, dans le sud de la Mésopotamie. À Médine, la communauté constituée autour de Maho- met s’accrut peu à peu. Les fidèles s’appelaient (au sin- gulier) moslim, c'est-à-dire soumis à Allāh. Le clan de Mahomet, enrichi par la guerre privée, acquit peu à peu les caractéristiques d'un État théocratique. Il finit par do- miner pratiquement Médine. Pour cela, il dut faire face aux machinations de certains leaders des tribus juives. Il chassa les Banou Qaynoqaâ ainsi que les Banou Anna- dir (ces derniers ayant tenté de l'assassiner), et fit exé- cuter après la bataille de la tranchée les combattants des Banou Quraidha qui rompirent le pacte de défense com- mune de la cité et se rangèrent au côté des coalisés. Il engagea des pourparlers avec les tribus arabes du Hedjāz, puis de toute la péninsule. Un réseau de pactes finit par le lier à la plupart des tribus arabes. Une conversion même superficielle à l'islam, la nouvelle religion, était en gé- néral exigée. Les uploads/Geographie/ medine.pdf
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- Publié le Jul 31, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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