La vanille-Bourbon Les origines de La Vanille. La vanille, cette orchidée au no
La vanille-Bourbon Les origines de La Vanille. La vanille, cette orchidée au nom exotique, a une longue histoire. Des biographes ont trouvé sa trace dans le livre "d'histoire générale des chose de la nouvelle Espagne" écrit par le moine espagnol Bernardino de Sahagun. Bien longtemps donc avant l'arrivée des Européens au Mexique la vanille était utilisée par les Aztèques. Les aztèques connaissent et apprécient la vanille qu'ils appellent tlilxochitl, ce qui signifie gousse noire, ils l'utilisent pour parfumer le cacao. Le Mexique garde le monopole de la vanille pendant le XVIIe siècle et le XVIIIe siècle. L'orchidée après avoir reçu un nom latin, fut baptisée vanilla diminutif de vaina qui veut dire graine. La vanille fait son apparition à la cour d'Espagne dès le début du XVIe siècle. Elle est aussi appréciée en France ou Louis XIV succombe à son arôme. L'introduction de la vanille à l'île Bourbon. L'introduction de la vanille à Bourbon s'est faite en trois temps et à partir de trois lieux différents. Le 26 juin 1819 elle vient de Cayenne. Pierre Bernard Milius Gouverneur de l'île depuis le 13 septembre 1818 décide de diversifier l'agriculture de l'île. Il organise des expéditions dans toutes les parties du monde afin de ramener dans la Colonie des espèces nouvelles. A la tête d'une de ces expéditions se trouve un créole de Bourbon, le Commandant Pierre-Henri Philibert accompagné du Botaniste Perrotet. C'est de Cayenne qu'ils ramènent les premières boutures de vanille. Le 6 mai 1820 elle vient de Manille. Une deuxième expédition du Commandant Philibert quitte Bourbon à destination de la Nouvelle Hollande, le botaniste Perrotet fait à nouveau partie du voyage. Cette expédition fera un arrêt à Manille et le botaniste en profitera pour collecter de nombreuses boutures de vanille. Le 25 septembre 1822 elle vient du Muséum de Paris. M. Marchant ordonnateur de Bourbon, profitant d'un voyage en France, se rend au Muséum de Paris et se procure des boutures de vanille du Mexique. Depuis le siècle dernier on cultivait, au Muséum, cette variété dans des serres chauffées. M. Marchant et sa vanille voyagent sur un bateau commandé par un créole de Saint-André, David De Floris. Ils arrivent à Bourbon le 25 septembre 1822. La fécondation de la vanille. Si la vanille est présente et plantée dans l'île à partir de 1819, elle n'est pas pour autant exploitée. Sa fécondation naturelle n'est pas possible sur l'île. Elle est réalisée naturellement dans la région d'origine de la vanille par des insectes du genre Melipona, sortes d'abeilles sociales sans aiguillon, mais ces abeilles sont absentes à Bourbon. La précieuse orchidée est condamnée à la stérilité, Mais une telle situation ne pouvait convenir à l'homme. Aussi se mit-il à la recherche d'un moyen de féconder artificiellement la plante. C'est le botaniste belge Morren qui s'inspirant des travaux sur les orchidées menés par le savant Brown, réalisa le premier en 1836 au jardin botanique de liège, la pollinisation du vanillier. Deux ans plus tard le chef des Serres du Jardin à Paris, Neumann, renouvelle l'expérience. Cependant, il reviendra à un jeune esclave créole de Sainte- Suzanne, Edmond Albius de découvrir le procédé le plus opératoire. Le procédé utilisé aujourd'hui dans le monde entier est celui découvert par Edmond Albius. A La Réunion les premières fleurs du vanillier s'épanouissent vers la mi-septembre. La floraison se poursuit jusqu'au mois de décembre. Les fleurs naissent par grappes à l'aisselle des feuilles. Chaque grappe contient 15 à 20 fleurs. Chaque fleur s'épanouit l'une après l'autre sur la grappe et ne dure qu'un seul jour. Parmi les fleurs à féconder on va donc effectuer un choix. Sur chaque grappe, encore appelée " balai " à La Réunion, on choisit six à sept fleurs. On prend les fleurs les plus belles, celles qui sont larges et dont l'embryon est bien développé. La sélection s'opère en général parmi les premières fleurs qui s'épanouissent à l'exception de la toute première qui est toujours supprimée. Elle ne donne en effet qu'une gousse courte et repliée sur elle même encore appelée " ergot de coq ". Et on laisse rarement plus de quatre grappes par liane. La fécondation se pratique de préférence par temps sec. La pollinisation démarre dès le lever du jour. Elle se fait au plus tard jusqu'à 11 heures. La pollinisation ne se pratique jamais l'après-midi à cause du soleil. La fécondation a pour but de mettre le pollen en contact avec le pistil. La pratique de la fécondation est simple grâce au génie d'Edmond Albius. Le savoir faire réclame cependant dextérité, souplesse et rapidité. Ce travail est à La Réunion l'œuvre des femmes. Une bonne ouvrière peut féconder entre 1 000 et 1 500 fleurs par jour. Pour pratiquer le fécondation artificielle, on utilise généralement une épine de citronnier, une pointe de bambou, une nervure dorsale appelée " nic " autrefois de cocotiers, de palmistes ou de lataniers. Récolte de la vanille Elle a lieu de juin à septembre. Cette période est très délicate. La vanille doit être récoltée à point. Cueillie trop tôt, la gousse séchera difficilement. Elle est facilement attaquée par les moisissures et pourri quelques mois après sa préparation. Cueillie trop tard, la gousse se fend et elle aura une valeur commerciale dépréciée. Il existe quelques signes qui permettent de reconnaître que la gousse est bonne à cueillir. Quand elle approche de la maturation elle perd son brillant; sa couleur est vert clair. Son extrémité encore appelée queue, prend une teinte jaunâtre. Il convient de cueillir la gousse quand la couleur jaune pâle de la queue va aller en se dégradant vers l'autre extrémité, la tête. Les planteurs qualifient ce stade de " queue de serin " la vanille est dite " mure en queue de serin ". Le moment de la cueillette bien identifié, celle-ci doit être faite avec une extrême délicatesse. On saisi la gousse avec la main droite en la prenant par la crosse. On tire ensuite précautionneusement de droite à gauche car il ne s'agit surtout pas d'arracher tout le balai auquel il appartient. Il ne faut pas non plus sectionner avec l'ongle car on risque d'abîmer la crosse. Ce sont les conditions dans lesquelles la récolte s'est faite qui détermineront la qualité de la production. La préparation de la vanille. Au moment de la récolte, la vanille mûre en " queue de serin " ne dégage aucune odeur. Ce n'est que la préparation minutieuse qu'on lui fera subir qui lui donnera sa couleur et lui fera acquérir l'agréable parfum. La préparation à La Réunion, avant 1851, la vanille se préparait selon le procédé de dessiccation à l'ombre et au soleil. Cette méthode très délicate donnait des résultats limités. A partir de 1851 c'est le procédé Loupy, de préparation à l'eau chaude, qui est utilisé. Aujourd'hui à peu d'exceptions près c'est toujours le procédé Loupy qui est utilisé. Il est encore connu sous le nom de " Procédé réunionnais " il donne des résultats excellents. La préparation est constituée d'une série d'opérations dont les différentes phases sont : - L'échaudage. Cette opération consiste à immerger dans une eau chauffée entre 60° et 65° des paniers contenant des gousses de vanille. A chaque plongée la cuve d'eau reçoit deux paniers d'osier contenant chacun environ 30 kg de vanille. L'immersion dure 3 minutes. L'échaudage est la phase la plus délicate de l'opération. Elle a pour but d'arrêter toute végétation dans les pousses, de les tuer en quelque sorte, afin d'éviter qu'elles ne s'ouvrent par la suite. L'échaudage provoque la sortie de corps gras des gousses. - L'étuvage. Une fois échaudées, les gousses de vanille sont placées dans de grandes caisses capitonnées de couvertures de laine pour éviter toute déperdition de chaleur. Ces caisses sont recouvertes de couvertures. La durée de cette opération varie de 12 à 14 heures selon la qualité des gousses à traiter. Sous l'action de la température, les réactions enzymatiques démarrent rapidement. Les gousses perdent leur eau. On dit encore que la vanille " sue ". Elle change également de teinte et prend une couleur noir-chocolat. - Le séchage. Il se fait en plusieurs étapes : au four, au soleil et à l'ombre. Les deux dernières étapes sont entrecoupées par une opération de triage. - Au four. Sorties de caisses, les gousses de vanilles sont mises sur des claies, empilées sur des chariots et placées à l'intérieur d'un four à 65°, 3 heures par jour, pendant 7 jours. - Au soleil. Disposées en couches minces sur des claies, les gousses de vanille sont exposées au soleil 3 à 5 heures par jour une semaine durant. On les rentre en fin d'après-midi et dès qu'il pleut. Les gousses vont perdre leur eau et devenir plus souples. - Le séchage à l'ombre. Les gousses de vanille sont placées sur des claies dans un local aéré. Cette phase est longue. elle peut durer 1 mois. Elle exige des soins et de la surveillance. Les gousses de vanille sont régulièrement contrôlées et on enlève alors celles qui sont sèches. Les vanilles ménagères contiennent alors uploads/Geographie/ vanille-bourbon-2.pdf
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- Publié le Jul 29, 2022
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