COMPETENCE III : TRAITER UNE SITUATION RELATIVE AUX CONDITIONS D’EPANOUISSEMENT
COMPETENCE III : TRAITER UNE SITUATION RELATIVE AUX CONDITIONS D’EPANOUISSEMENT DE L’HOMME THEME : LES CONDITIONS DU BONHEUR LEÇON 1 :L’HISTOIRE ET L’HUMANITE Contenus : Humanité - Histoire - Culture et Civilisation – Existence – Décoloniser - Désaliéner Introduction I. LES CARACTERISTIQUES DE L’HUMANITE A. La compréhension de la notion d’humanité à travers l’histoire, la culture, la civilisation et l’existence B. Les interactions entre l’humanité, la culture, la civilisation et l’histoire II. LES DIFFERENTS ROLES DE L’HOMME DANS L’HISTOIRE A. L’historicité comme expression de l’humanité B. La responsabilité de l’homme dans le cours de l’histoire 1. L’homme, objet de l’histoire 2. L’homme sujet de l’histoire 3. L’homme à la fois objet et sujet de l’histoire III. DECOLONISER ET DESALIENER : DEUX EXIGENCES DE L’HUMANITE A. Décoloniser et désaliéner comme refus de la domination B. La diversité culturelle comme facteur d’enrichissement de l’humanité CONCLUSION Liste des auteurs à consulter : Sophocle – Epictète – Montaigne – Erasme – Pascal – Spinoza – Montesquieu - Rousseau – Kant – Hegel – Marx – Engels – Schopenhauer – Bergson – Merleau-Ponty – Lévi-Strauss – Raymond Aron – Irénée Marrou – Sartre – Senghor – Aimé Césaire -Auguste Comte - Saint Augustin – Kierkegaard - Hérodote Situation d’apprentissage : Après les cours d’histoire sur les relations internationales, les élèves de la Terminale A1 du Lycée Moderne 1 de Port-Bouët découvrent la volonté manifeste de certains peuples de dominer le reste de l’humanité. Choqués par l’attitude de ces peuples, les élèves s’interrogent sur le sens de l’humanité. Aussi, décident-ils de connaître davantage la notion d’humanité, de montrer que décoloniser et désaliéner sont des exigences humaines et d’apprécier les conditions de l’humanité. Introduction L’histoire et l’humanité révèlent l’identité spécifique de l’homme parmi l’ensemble des êtres vivants. Parler de l’évolution de l’humanité, c’est rendre compte des diverses productions accomplies par les hommes. Dès lors, l’histoire permet-elle de saisir les caractéristiques fondamentales de la notion d’humanité ? I. LES CARACTERISTIQUES DE L’HUMANITE A. La compréhension de la notion d’humanité à travers l’histoire, la culture, la civilisation et l’existence Au sens propre, l’humanité désigne la totalité des hommes intégrant l’ensemble des communautés vivant sur la terre. De manière spécifique, l’humanité correspond à un ordre éthique et moral qui réunit les hommes et les distingue des autres êtres de la nature notamment les animaux. Selon Sophocle (496-406 AV. J.C) : « Il est bien des merveilles en ce monde, il n’en est pas de plus grand que l’homme. »Antigone. Ce jugement met en exergue la singularité, voire la grandeur de l’homme. Et Blaise PASCAL (1623-1662) ajoute : « L’humanité désigne toute la suite des hommes à travers les générations pour apparaître comme un même individu qui apprend continuellement et se transforme sans cesse. »Le Traité du vide. De ce fait, le cours des évènements qui jalonnent la vie des hommes et des générations renvoie à l’histoire. Justement l’histoire désigne d’une part, l’ensemble des faits et événements du passé humain, et d’autre part, l’étude et la connaissance de ces faits. On découvre alors que dans le cours de l’histoire, les hommes ont réalisé des productions à la fois matérielles et intellectuelles. En effet, la culture et la civilisation caractérisent ces productions. Par culture on entend en premier lieu, l’ensemble des modifications que l’homme imprime à la nature qui l’entoure et à sa propre personne. En second lieu, elle désigne : « Ce tout complexe qui inclut les connaissances, les croyances, l’art, la morale, les lois, les coutumes et toutes autres dispositions et habitudes acquises par l’homme en tant que membre d’une société » selon l’anthropologue américain E. B. TYLOR. Quant à la civilisation, Léopold SEDAR SENGHOR (1906-2001) l’appréhende comme la culture en action, en ces termes : « Elle est l’ensemble des valeurs morales et techniques et la manière de s’en servir » Liberté. S’agissant de l’existence, on peut la saisir suivant l’étymologie ‘’existentia’’ comme le fait d’exister, d’être présent au monde et d’en prendre conscience. Elle traduit aussi les pensées et les jugements qui stimulent les conduites de l’homme. Aussi l’existence se distingue-t-elle de l’essence et de la vie : les différents êtres vivants l’ont en partage ; elle se caractérise par la naissance, la croissance et la mort. À propos de l‘essence, on note qu’elle s’oppose à l’existence. L’essence d’une réalité est la nature de celle- ci, l’ensemble des propriétés qui la caractérisent. En substance, quels liens peut-on établir entre l’humanité, la culture, la civilisation et l’histoire ? B. Les interactions entre l’humanité, la culture, la civilisation et l’histoire On perçoit sans aucun doute l’idée et l’image de l’homme à travers la culture, la civilisation et l’histoire. Pour ce faire, l’homme se distingue fondamentalement de l’animal. Car la culture, la civilisation et l’histoire confèrent à l’humanité une spécificité. Selon Jean Jacques ROUSSEAU (1712-1778) : « Cette différence de l’homme et de l’animal réside dans une qualité très spécifique, c’est la faculté de se perfectionner. »Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes. L’évocation de la perfectibilité par ROUSSEAU révèle la faculté qu’a l’homme de constamment acquérir de nouvelles connaissances ou qualités et de les améliorer, contrairement à l’animal qui est, à la naissance, ce qu’il sera toute sa vie. Cette évocation révèle aussi la culture et la civilisation qui caractérisent l’humanité et l’éloignent de l’animalité. Aussi, Emmanuel KANT (1724-1804) peut-il renchérir : « L’homme ne peut devenir homme que par l’éducation. Et l’éducation fait faire à la nature un pas vers la perfection ».Anthropologie du point de vue pragmatique. Il approfondit cette analyse dans son Traité de pédagogie où il fait l’examen de la discipline et de l’instruction comme les deux branches de l’éducation qui permettent d’humaniser l’être humain. De ce fait, la culture, la civilisation et l’éducation constituent la trame du cadre et des facteurs qui déterminent l’existence humaine et l’évolution de l’humanité. Dans ces conditions, quels rôles l’homme joue-t-il dans le cours de l’histoire ? II. Les différents rôles de l’homme dans l’histoire Tout en admettant l’histoire comme l’étude et la connaissance du passé humain, il n’est pas exclu de souligner le fait que le passé des hommes n’est pas en rupture totale avec le présent et par la même occasion, le présent contribue à tracer les sillons de l’avenir. Telle est la signification de l’historicité qui caractérise l’humanité. A. L’historicité comme l’expression de l’humanité Par l’historicité on entend le récit des actions, des évènements relatifs à une époque, à une nation ou une branche du savoir, et qui sont dignes de mémoire. Dans ce sens, la mémoire individuelle et collective donne l’occasion de restituer le passé qui va servir de repère et justifier la dimension dynamique du parcours de l’humanité. C’est pourquoi l’historien et sociologue Raymond Aron (1905-1983) a mis en lumière dans Les Dimensions de la conscience historique, la nécessité de connaître le passé, de ne point le négliger afin de rendre la marche et l’évolution de l’humanité performantes. L’homme demeure le seul être historique. L’historicité acquiert la dimension d’un devenir puisqu’elle intègre le passé, le présent et l’avenir. Si tel est le cas, quel rôle l’homme assure-t-il dans le devenir historique ? B. La responsabilité de l’homme dans le cours de l‘histoire Il convient d’évaluer la part de responsabilité de l’homme dans le processus historique. 1. L’homme, objet de l’histoire Les religions révélées (le judaïsme, le christianisme, l’islam) enseignent que l’histoire humaine est assujettie à la volonté de la Providence, en un mot à Dieu. Car les hommes qui sont les créatures de Dieu ne peuvent s’affranchir du plan préétabli par le créateur. Dans cette optique, le courant fataliste est révélé par les adeptes du stoïcisme, en particulier MARC-AURELE (121-180) qui affirme : « Tout ce qui arrive est nécessaire et utile au monde universel dont tu fais partie ». Pensées pour moi-même. Ce point de vue indique que l’histoire est influencée par des facteurs qui échappent à la volonté de l’homme. C’est avec HEGEL (1770-1831) que cette vision est amplifiée lorsqu’il affirme que « La raison gouverne le monde ». Il précise sa pensée en ces termes : « Semblable à Mercure le conducteur des âmes, l’Idée est en vérité ce qui mène les peuples et le monde ; et c’est l’Esprit, sa volonté raisonnable et nécessaire qui a guidé et qui continue de guider les évènements du monde». La raison dans l’histoire. En dernier ressort l’essentialisme réduit l’histoire au destin faisant de l’homme un pantin, un instrument ou un jouet dans le devenir historique. Malgré tout, le déterminisme historique est-il absolu ? 2. L’homme, sujet de l’histoire À l’encontre de la vision fataliste et essentialiste, Karl MARX (1818-1883) et ENGELS (1820-1895) défendent le matérialisme historique. Ils affirment en ce sens : « La conception hégélienne de l’histoire qui suppose un Esprit abstrait ou absolu faisant de l’humanité une Masse relève d’une double insuffisance». La Sainte Famille. Et Karl Marx précise : « Les hommes font leur propre histoire dans des conditions directement héritées du passé. »Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte. Il ressort que l’homme est le maître ou uploads/Histoire/ cours-de-philo-2 1 .pdf
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- Publié le Aoû 05, 2021
- Catégorie History / Histoire
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