Thème n°1 Chapitre 1 : La Première Guerre Mondiale, une guerre totale Ludendorf

Thème n°1 Chapitre 1 : La Première Guerre Mondiale, une guerre totale Ludendorff, qui a commandé les troupes allemandes pendant la Première Guerre Mondiale, écrit après la guerre : « Ennemi total, guerre totale, mobilisation totale ». Il s’agit d’une guerre dans laquelle toutes les forces de la société sont mobilisées en vue de la victoire sur l’ennemi. En quoi la Première Guerre Mondiale peut-elle être considérée comme totale ? I. Une mobilisation militaire sans précédent Dès le début de la guerre, plus de 20 millions de soldats ont été mobilisés en Europe, et ce nombre est monté à 75 millions pendant le conflit. Chaque pays en guerre a mobilisé tous les hommes de leur majorité jusqu’à leur cinquantaine. Les colonies sont aussi mobilisées, avec des régiments spéciaux : tirailleurs sénégalais et zouaves algériens (France), gurkas (Royaume-Uni). D’autres colonies fournissent de la main-d’œuvre au front, pour creuser les tranchées (l’Indochine). Les femmes sont généralement exclues du front, à l’exception des infirmières et des prostituées. Cependant, toutes les femmes font l’expérience de la guerre, au moins indirectement : toutes les femmes ont au moins un père, un frère, un fils ou un époux au front. Elles vivent dans l’attente du courrier, qui peut annoncer la mort. II. Une mobilisation économique (Doc 1) Les femmes, comme tous les civils restés à l’arrière, contribuent à l’effort de guerre. La part des femmes dans les usines augmente. Les ouvrières des usines d’armement ont pour surnom, en France, les « munitionnettes ». À la campagne, les femmes ont désormais les tâches réservées aux hommes avant la guerre, comme passer la charrue. La vie économique repose alors sur les hommes trop jeunes ou trop vieux pour aller au front, les femmes et les immigrés, invités en masse, parfois depuis la Chine. (Doc 2) Dans le même temps, toute l’économie est reconvertie en économie de guerre. Des usines civiles deviennent des usines d’armement. Par exemple, Renault passe d’une production de voitures à une production de camions (x10), de moteurs d’avions et surtout d’obus, produits par millions. Le front est prioritaire sur l’arrière pour le ravitaillement : les céréales sont envoyées prioritairement aux soldats, et les civils font l’expérience de la faim, surtout en Allemagne. Enfin, les États empruntent de l’argent massivement, y compris à leur propre population, sur le mode des emprunts patriotiques. Les civils sont donc presque tous impliqués par leur travail dans la guerre. III. La mobilisation des esprits : la propagande de guerre 1. Présenter le document 3 Nature – Quoi ? Le document est une affiche de propagande destinée à promouvoir l’emprunt national. Auteur – Qui ? Il a été produit par la Société Générale ; le dessinateur s’appelle M. Falter. Contexte – Quand ? Il est daté de 1916, pendant la Première Guerre Mondiale, plus précisément pendant la guerre de position et la bataille de Verdun. 2.Expliquez comment le document cherche à convaincre les Français de prêter leur argent à l’État. L’affiche montre un soldat français, un « poilu » étranglant un aigle, qui représente l’Allemagne. Le soldat a l’air sur le point de gagner, et le casque à pointe allemand est à terre. Le champ de bataille à l’arrière-plan rappelle Verdun. Comme tous les Français sont concernés par cette bataille, il s’agit de les inciter à prêter leur argent en leur montrant que ce prêt pourrait aider à remporter définitivement la guerre. → La propagande est omniprésente dans tous les camps pour mobiliser les civils et les soldats. Le combat est celui de la civilisation (ou de la culture pour les Allemands) contre la barbarie. L’ennemi est déshumanisé et diabolisé : il est représenté sous les traits d’une horrible bête (un singe géant, un dragon) massacrant les civils. (Doc 6) Les journaux sont contrôlés et censurés. Ils ne peuvent publier que des bonnes nouvelles et rapidement modifient l’information pour servir les buts de guerre, inventant des victoires ou attribuant des massacres à l’ennemi. Par exemple, après la prise d’Anvers, les journaux alliés inventent un supplice imaginaire infligé aux prêtres. Dans ce contexte, l’ennemi devient total et la violence de guerre augmente. Conclusion : Durant les quatre années de guerre, le conflit est rapidement devenu total et a concerné l’ensemble de la population, militaires comme civils. La mobilisation n’avait jamais atteint un tel niveau, et l’économie et la société ont été transformées pour soutenir l’effort de guerre sous le contrôle de L’État. Chapitre 2 : La violence de guerre La Première Guerre mondiale a été le théâtre d’une mobilisation sans précédent dans le cadre d’une guerre totale mobilisant toute la société et d’une guerre industrielle. Comment cette totalisation a-t-elle amené une violence sans précédent envers les soldats, mais aussi les civils ? I. La violence exercée sur les soldats La guerre industrielle amène avec elles de nouvelles armes, et donc de nouvelles violences : mitrailleuses, artillerie, lance-flammes (1916), grenades et finalement, les gaz de combat, expérimentés à Ypres. Les obus forment l’arme lourde la plus utilisée, avec la technique du feu roulant, qui permet de ne jamais arrêter de tirer sur l’ennemi. La mobilisation économique est telle qu’il est possible de tirer un million d’obus le premier jour de la bataille de Verdun, en février 1916. La bataille elle-même a pour but de « saigner à blanc l’armée française » : il s’agit de tuer le plus d’hommes possibles. Au final, une fois la bataille gagnée par la France, elle a causé 600 000 victimes, dont 300 000 morts, autant dans chaque camp. Au même moment, l’armée britannique est engagée dans la bataille de la Somme, avec tout son empire. La bataille fait plus d’un million de victimes, dont 600 000 morts, surtout britanniques. Dans le cas précis de l’armée britannique, les soldats sont engagés avec leur voisinage : ils voient mourir leurs proches. Dans tous les camps, les soldats font l’expérience de la proximité de la mort et vivent dans des conditions très difficiles. Dans les tranchées, l’hygiène est limitée, ce qui favorise la propagation des rats, des poux, des puces et donc des maladies. Les assauts sont très violents : après les armes modernes, ils se terminent à l’arme blanche (doc 2). Les dommages sont physiques, avec des mutilations, parfois sur le long terme, pour les « gueules cassées ». Ils sont aussi mentaux, avec de nouvelles maladies, appelées shell shock en Angleterre, obusite en France. Le bilan s’élève à 10 millions de morts, et deux fois plus de blessés. II. Les violences contre les civils Habitués à une violence importante, les soldats l’ont répercutée sur les civils. [chut] En arrivant en Belgique et en Serbie, dès 1914, certains groupes d’armée commettent des massacres. Les troupes ont peur d’éventuels civils armés, et se mettent à assassiner, mutiler, et violer. Ces exactions ne sont pas encore systématiques. Les civils sont aussi victimes des bombardements de ville, comme Reims, ou Verdun. Ils doivent quitter leurs maisons quand ils vivent près du front. Au total, 20 millions de personnes sont déplacées. Enfin, les civils ne sont pas prioritaires dans le ravitaillement, et ils peuvent souffrir de la faim. Ils deviennent plus vulnérables aux maladies. C’est très sensible en Allemagne, à cause du blocus anglais, en Russie, à cause de la désorganisation de l’empire, et dans l’empire ottoman. Au total, c’est presque 9 millions de civils qui meurent de violences directes ou indirectes. III. Au paroxysme de la violence de guerre : le génocide arménien (1915-1916) Vidéo Qui sont les auteurs du génocide ? Les auteurs du génocide sont les dictateurs du mouvement Jeune-Turc, et surtout Talaat Pacha. Ils chargent l’armée et d’anciens criminels de l’extermination. Qui sont les victimes du génocide ? Les Arméniens sont les victimes du génocide, pour 1,2 million de personnes. Il s’agit bien d’un crime de masse qui les vise spécifiquement, et donc d’un génocide, le meurtre de tout un peuple. Quel est le prétexte ? Quel est l’objectif ? Les Arméniens sont tous accusés de trahison à cause des défaites militaires. En réalité, les Jeunes Turcs veulent une Turquie réservée aux Turcs. Ils décident donc d’exterminer une population pour obtenir une nation homogène. Quelles sont les étapes du génocide ? Le régime commence par arrêter et exécuter les intellectuels (24 avril 1915), puis les hommes intégrés dans l’armée. Ensuite, il arrête, rassemble et déporte le reste de la population, y compris les enfants. Pendant la déportation, beaucoup meurent de mauvais traitements ou sont exécutés. Les survivants sont exécutés dans le désert syrien. Conclusion Au terme de quatre années de guerre, la violence a atteint un niveau inégalé et causé environ 18 millions de morts en Europe. Les sociétés européennes en gardent des séquelles : baisse de la population, individus mutilés, anciens soldats traumatisés ou habitués à la violence. Ces derniers se retrouvent dans des associations d’anciens combattants, soit pacifistes, soit au contraire militaristes, comme les fascistes en Italie. Enfin, la violence de guerre a produit un génocide, qui n’est toujours pas reconnu aujourd’hui. Chapitre 3 : Les conséquences de la Première Guerre Mondiale Après quatre années de guerre, uploads/Histoire/ cours34-3.pdf

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  • Publié le Jui 03, 2022
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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