Fiction de l’origine au XVIIIe siècle Modalités d’évaluation : soit des interve
Fiction de l’origine au XVIIIe siècle Modalités d’évaluation : soit des interventions orales, soit mémoire mais axé dans la thématique, pas nécessairement centré sur la chronologie ou dissertation. (10-12 pages dactylographiées) – Consigne de présentation du mémoire. Exposés oraux possibles, exposés écrits : les sujets peuvent être plus larges, des sujets qui ne porteraient pas sur la littérature du XVIIIe siècle (avec la problématique fiction de l’origine). Etude de textes réunis par la question de l’origine, de la fiction de l’origine. christophe.martin@paris-sorbonne.fr Problématique historique : Origine = donnée de base de toute mythologie à tout siècle, pourquoi poser cette question plus particulièrement au XVIIIe siècle ? On sait qu’au XVIIIe siècle, il y a une hantise, presque une obsession, de cette question de l’origine : on se pose la question de l’origine pour toutes sortes de choses (langage, inégalité, terre, origine des fables – Fontenelle – Essai sur l’origine des connaissances…). Beaucoup manifestent un intérêt majeur pour cette question de l’origine. Articulation philosophie et littérature essentielles au XVIIIe siècle. Auteurs : Condillac, Rousseau Les Confessions, livre 1, une origine nécessairement fiction, les premiers linéaments de l’humanité échappe à la mémoire humaine, obligation de fabuler, quelque soit le pacte autobiographique que noue Rousseau avec son lecteur (Lejeune), Fontenelle L’origine des Fables… Dimension étiologique des contes qui développent une fiction autour d’une origine. Les utopies (Jean Michel Racault) : reconstitution de l’origine, il s’agit de faire concurrence au récit biblique, une manière de toucher à la question de l’inceste qui touche de près à la question de l’origine. Questionnement sur l’origine à faire remonter au XVIIe siècle : il commence à émerger dans la deuxième moitié du XVIIe siècle. Pourquoi surgit la fiction de l’origine à ce moment-là ? Contemporanéité exacte de tous ces questionnements avec l’émergence d’une critique textuelle de la Bible (Richard Simon, il tente d’étudier ce texte non comme un texte révélé, anhistorique qui émanerait de Dieu, mais avec une critique textuelle historique, il met en lumière des strates, des contradictions sont mises en lumière : cf. bien plus tard Le dictionnaire philosophique de Voltaire, cherche à diffuser ce type d’approche.) La bible avait vocation à répondre à ce type d’interrogations sur l’origine : toutes les réponses normalement se trouvent dans la Bible. Ce surgissement du questionnement incessant sur l’origine, cette hantise de l’origine est profondément corrélative de l’ébranlement d’une croyance (mais au début, cette étude ne concerne qu’un petit nombre d’érudits, mais une minorité qui se répand dans l’aristocratie cf. Don Juan, figure qui pose les questions radicales). Ce type de questionnement surgit au moment où il y a un ébranlement de la croyance dans les réponses qu’offraient traditionnellement les récits bibliques. Lapeyrère : théories sur les préadamites, les hommes qui auraient précédé Adam, théorie subversive. Les Caractères de La Bruyère : « tout est dit et tout vient trop tard, depuis 7000 ans qu’il y a des hommes », ce chiffre vient d’un calcul lié au livre biblique, à la Genèse, calcul en remontant de patriarches en patriarches. Mais on commence à soupçonner par des découvertes diverses que ce chiffre est peut soutenable, une interrogation surgit : les préadamites et la remise en cause du péché originel, variété de doctrines très grandes chez les philosophes du XVIIIe siècle mais la totalité de ceux qui sont philosophes des lumières s’accordent à récuser le dogme du péché originel. La problématique du bonheur au XVIIIe siècle se substituant à celle du salut, c’est l’ici-bas, ici et maintenant qui devient centrale. Fiction de l’origine au XVIIIe siècle Des questions comme : « D’où vient l’interdit ? » Ex : interdit de l’inceste, Les Lettres persanes : Uzbek se demande d’où viennent les interdits religieux, pourquoi le porc est-il un animal immonde ? Question sous- jacente à quantité de textes. Historiographie : Michel Foucault, Les Mots et les Choses, p. 340 (Seuil) : cette question de l’origine ne se pense dans toute sa complexité qu’à partir du XIXe siècle avec l’émergence de ce qu’il nomme une « pensée moderne », le XVIII et le XIX sont englobés au sein d’une même épistémè : une même structure mental, commune. Rupture épistémique : à la fin de la Renaissance, XVII-XVIII puis l’avènement de la modernité. Au XIX à ses yeux : une « problématique de l’origine fort complexe et fort enchevêtrée », ce qui sous-entend qu’au XVIIIe siècle fort simple qui se résumerait aux genèses du XVIIIe siècle : des textes qui adoptent une perspective empiriste, une perspective philosophique qui découle de la philosophie de John Locke, une philosophie empiriste qui fait dériver toutes les connaissances de l’expérience physique, sensorielle de l’individu, (rien dans l’intellect qui n’ait été avant dans nos sens). Ce faisant John Locke récusait les principes innéistes de Descartes, les idées innées chez Descartes (étendue, infinie) étaient des idées innées en l’homme, ne faisant pas l’objet d’une acquisition, que le cerveau humain porterait en lui dès la naissance. Alors que l’empirisme fait dériver toutes les connaissances même les plus abstraites d’expériences sensorielles rudimentaires, celle de l’enfant qui découvre le monde. Démarche de la philosophie du XVIII : profondément génétique, point commun : on considère que pour comprendre l’origine d’une idée il faut en faire la genèse. Tenter de rendre compte d’une idée par une genèse quelconque : pour Locke, empirisme, toutes nos idées dérivent de nos expériences. Condillac : toutes les connaissances dans les sens, le sensualisme. Condillac = SENSUALISME Locke = EMPIRISME Descartes = Idées innées contredites ensuite par Locke. Rousseau adopte ce schéma génétique, cette interrogation génétique à la constitution de son être, il ne cesse de le répéter dans le 1er livre des confessions, faute de le comprendre, il choisit d’écrire un texte Les Confessions, il faut tenter de se faire comprendre : il faut en faire la genèse, genèse des expériences considérées comme primordiales, fondatrices, toutes les particularités du caractère de Rousseau sont traquées dans la petite enfance, repérer des faits traumatiques, importants qui expliqueraient la personnalité de Rousseau. Pour Foucault : ces genèses vont apparaître comme des chimères, et la science moderne se penserait sur l’idée qu’il faut renoncer à penser l’origine des choses : la science du XIXe siècle rompt avec les schémas génétiques qui prévalaient au XVIIIe siècle. Foucault : XVIIe-XVIIIe siècle comme un seul bloc = L’épistème classique XIXe=Epistémè moderne. Foucault : il a une conception simpliste de l’origine au XVIII = il l’identifie à une pensée de l’origine comme une pensée du commencement absolue au XVIIIe siècle XIXe : une pensée de l’origine qui n’identifie plus origine et pensée absolue. Foucault historicise le rapport à l’origine. Gilbert Durant étudie Jung et Bachelard : il y aurait une structure mythologique de l’origine universelle presque intemporelle de l’esprit humain qu’on retrouve dans toutes les mythologies. Contrairement à Gilbert Durant, on mène une approche historique, on ne repère pas les invariants, les structures mythiques communes à tous les êtres humains. Problème de l’approche historique de Foucault : il pose des blocs comme l’épistème classique (XVII-XVIIIe siècle), un bloc, il est donc obligé de reporter toutes les ruptures à la fin du XVIIIe siècle. En réalité : des ruptures très profondes entre le XVIIe et le XVIIIe siècle : entre classicisme et Lumières, Classicisme s’achève vers 1680, période intermédiaire jusqu’à 1720 : moment charnière où se joue des interrogations essentielles. Paul Hasard : La crise de la conscience européenne, 1935, 1680-1720, il ose la notion de « crise ». Michel Foucault n’accentue pas les ruptures fortes de cette période. Michel Foucault attribue une pensée de l’origine comme une pensée du commencement absolue au XVIIIe siècle Fiction de l’origine au XVIIIe siècle En fait, c’est plutôt une pensée relative des commencements, caractéristique des pré-lumières. Une pensée qui envisage une succession de commencements. On envisage une histoire de l’esprit humain, puisqu’il ne sort plus tout armé des mains de Dieu, il est l’objet d’une histoire, corrélativement la pensée de l’origine est marqué par l’idée de commencements successifs. Rousseau propose un schéma chronologique qui montre qu’il y a des étapes successives (comme Les Confessions, Livre 1), il n’obéit para à un schéma simpliste, le paradis de l’enfance et puis j’ai sombré dans les malheurs ! Il y a des étapes très finement articulées par Rousseau, il n’y a pas un basculement du tout au rien, on n’est pas dans le commencement absolue mais une pensée historique des commencements. Comment et pourquoi articuler origine et fiction à cette période ? Les significations du mot fiction (différentes significations). Une partie liée de ces deux notions, l’origine a au XVIIIe siècle partie liée avec la fiction. De plusieurs manières : 1. une fiction de l’origine dans la mesure où dans une perspective critique, philosophique au sens des lumières, le temps des origines est par définition celui de la fabulation = leitmotiv de la littérature philosophique ou libertine (Libre pensée, « esprit fort » pour La Bruyère et ses contemporains). Au XVIIIe siècle : On considère que le phénomène religieux relèverait de la fabrication de fables. Point de vue radical développé par les uploads/Histoire/ fictions-de-l-x27-origine-xviii-siecle.pdf
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- Publié le Jul 28, 2022
- Catégorie History / Histoire
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