Histoire et archéologie au Proche orient : I - Les prémices I - Orient ancien •
Histoire et archéologie au Proche orient : I - Les prémices I - Orient ancien • Séances 1 et 2 Lundi 30/09 : 9h15-12h15 / Lundi 07/10 : 9h15- 12h15 : § Les prémices § Les grands sites 1 § Les grands sites 2 § • Séances 3 et 4 Lundi 14/10 : 9h15-12h15 / Lundi 21/10 : 9h15- 12h15 : § Assyriens, babyloniens et perses § Histoire et archéo de la Palestine II - Orient hellénistique et romain • Séance 5 Lundi 04/11 : 10h15-12h15 : § Villes de la tétrapole et villes romaines de Syrie (+ Césarée ( ?) Palmyre, Jerash…) • Séance 6 Lundi 18/11 : 10h15-12h15 § Temples et sanctuaires III - Orient protobyzantin et paléochrétien • Séance 7 Lundi 25/11 : 10h15-12h15 § Villes et sites protobyzantins • Séance 8 Lundi 02/12 : 10h15-12h15 § Lieux de culte paléochrétiens d’Orient Cicéron (De legibus, I, 1) appelle Hérodote le « père de l'histoire ». Il occupe, en effet, une place intermédiaire entre les logographes, qui se contentaient de recueillir des documents, et son successeur immédiat, Thucydide, qui, derrière les faits, veut découvrir les causes. Dès le début de son ouvrage, il prend soin de nous indiquer sa conception de l'histoire : « Hérodote de Thourioi expose ici ses recherches, pour empêcher que ce qu'ont fait les hommes, avec le temps, ne s'efface de la mémoire, et que de grands et merveilleux exploits, accomplis tant par les Barbares que par les Grecs, ne cessent d'être renommés ; en particulier, ce qui fut la cause que Grecs et Barbares entrèrent en guerre les uns contre les autres. » L'idée maîtresse de l'œuvre est clairement exposée : le sujet de son Historia (« enquête ») est la mise au jour des raisons et des conditions de la lutte de l'Asie contre l'Occident. Buste d'Hérodote, IIe s. p. C., Stoa d'Attale, Musée de l'Agora antique d'Athènes, n°S270. Hérodote (vers 484 av. J.-C. à Halicarnasse en Carie- vers 420 av. J.-C. à Thourioi) L'objet de cette recherche est totalement neuf. Pour la première fois dans la littérature grecque, un écrivain – par ailleurs le premier grand prosateur – se révèle capable de traiter son sujet comme faisant partie d'un ensemble plus vaste. La Grèce, immédiat centre d'intérêt, n'y constitue qu'une petite partie d'un monde bariolé qui se trouve au contact des terres mystérieuses de l'Asie. Hérodote élargit la vision de l'Athénien de son temps, déplace l'attention de son lecteur sur autre chose que le seul sol grec, et sous-entend que l'évolution de l'humanité est commandée par le conflit de deux civilisations. Cette hauteur de vues est déjà surprenante ; elle l'est plus encore si l'on songe que l'histoire ainsi écrite est alors étrangère aux conceptions et à la nature du monde antique : la libre enquête du passé pour éclairer le présent est une activité plus propre au monde moderne qu'à l'ancien, les Grecs, d'une façon générale, étant plus préoccupés du présent que du passé. Ajoutons qu'ils n'avaient qu'une attirance médiocre pour les pays étrangers au leur, habités par des Barbares, c'est-à-dire par des non-Grecs. Deux civilisations s'opposent : or, Hérodote cède à un parti pris, celui de la nette supériorité de la Grèce sur l'Asie. Cette vision introduit une certaine unité dans l'œuvre de l'historien. Quel est le point de départ de son étude ? Au cours de ses nombreuses pérégrinations, Hérodote a beaucoup observé. Ce voyageur curieux de tout sait voir. Il a sillonné des contrées mal connues pour pouvoir nourrir son entreprise. En Égypte, il consulte les archives des temples, en Grèce même il recopie des recueils d'oracles ; partout il visite les monuments, déchiffre les inscriptions, se passionne pour les mœurs et coutumes, interroge les indigènes et grave dans sa mémoire les renseignements qu'ils lui fournissent. Cet effort d'information est prodigieux. Mais Hérodote ne collectionne pas des faits purement « géographiques », à la façon d'Hécatée de Milet (VIe s. avant J.-C.) : sa curiosité est ethnographique, c'est-à-dire qu'elle dépasse le plan de la simple description. Sans doute cette information n'est-elle pas toujours sûre : aux yeux d'un moderne, ce qui manque à Hérodote, c'est le contrôle des sources ; il ne se méfie pas assez de la tradition orale, accepte trop facilement (par paresse d'esprit, par amour du joli conte, par crédulité ?) des histoires extravagantes. Cela ne signifie aucunement qu'il n'est pas impartial, même s'il admet la suprématie grecque. Les Histoires d’Hérodote Les Histoires se divisent en neuf livres, auxquels les Alexandrins ont donné le nom des neuf Muses. Hérodote y expose la fondation, puis les progrès de la puissance perse (I-V), qui doit mater la révolte d'Ionie (VI). Le conflit de l'Orient et de la Grèce aboutit aux défaites de l'Empire perse (VI-IX). Livre premier, Clio Histoire de Crésus, le premier roi de Lydie, et soumission de son royaume par Cyrus. L'enfance merveilleuse de ce dernier, qui devient maître de la Perse ; ses conquêtes, sa mort. Livre II, Euterpe Description et histoire de l'Égypte. Livre III, Thalie Expédition de Cambyse, fils de Cyrus, en Égypte. Sa fin. Épisode de Polycrate, tyran de Samos. Darius monte sur le trône de Perse ; il organise son empire. Livre IV, Melpomène Expédition de Darius en Scythie (512) ; description de ce pays. Les conquêtes du Grand Roi en Égypte. Soumission de la Thrace par les Perses. Livre V, Terpsichore Aristagoras de Milet soulève l'Ionie (499) afin de secouer le joug perse. Athènes entre dans la ligue Ionienne. Livre VI, Érato Défaite de l'Ionie et soumission des îles et des villes de l'Hellespont. Malheureuse expédition de Mardonios contre la Grèce. Seconde expédition des Perses, qui sont vaincus à Marathon (490). Livre VII, Polymnie Mort de Darius (486). Son fils Xerxès se prépare contre la Grèce, puis l'envahit. La résistance grecque ; les Thermopyles. Livre VIII, Uranie Combat naval près d'Artémision. Salamine (480) : la puissance barbare est brisée. Retraite de Xerxès. Livre IX, Calliope Platées (479) et Mycale ; prise de Sestos par les Athéniens. Hécatée de Milet (circ. 550- circ.480) un précurseur d’Hérodote Il rédige des Généalogies (Γενεαλογίαι / Genealoíai) des divinités et héros grecs, qui est le premier essai de critique historique et la première tentative pour émanciper l’histoire des mythes et de la poésie. La première phrase du recueil déclare ainsi : « Hécatée de Milet parle ainsi : « J’écris ces notes comme elles me paraissent vraies car les récits des Grecs sont, à mon avis, aussi nombreux que ridicules. » Mais, de fait, il se contente le plus souvent d’historiciser les mythes, ou d’en fournir une version qu'il juge plus vraisemblable. Il est cependant le premier à établir une véritable chronologie de l'époque héroïque. Seuls 35 fragments nous sont parvenus des Généalogies. Thucydide, né vers 460 en Attique, mort entre 400 et 395 Museo Archeologico Nazionale di Napoli Buste de Thucydide (copie romaine d’un original grec du IVè s. Holkham Hall, Norfolk, UK, originellement au Musée Pouchkine Moscou). L'auteur fait le récit de la guerre depuis son début jusqu'en 411 avant J.-C., en procédant à une analyse rationnelle des événements et de leurs causes, pour donner le moyen de comprendre dans l'avenir les ressorts de l'action humaine qu'il met au centre de l'histoire. L'examen des faits, la reconstitution des discours tels qu'ils ont dû être tenus, sont les outils de la recherche et de l'exposition de la vérité qu'il veut livrer. Pages les plus célèbres : L'oraison funèbre prêtée à Périclès, le tableau de la peste d'Athènes, les analyses de la guerre civile qui gagne les cités grecques, la relation de l'expédition de Sicile... Thucydide est un véritable historien au sens où il rationalise les faits et explore les causes profondes des événements, en écartant tout ce qui procède du mythe ou de la rumeur. Pour lui, la qualité fondamentale de son métier est l'exactitude, qui implique l'impartialité, et son premier devoir consiste donc à rechercher la vérité. Lui-même expose d'emblée sa méthode (I, XX, XXI, XXII), en expliquant le soin qu'il a mis à recueillir tous les documents, tous les témoignages, et à les comparer pour en tirer ce qu'ils contenaient de vérité. Thucydide, histoire de la guerre du Péloponnèse C'est avec l'Histoire de la guerre du Péloponnèse de Thucydide (460- 400/395 avant J.-C.) que l'histoire devient une science, soucieuse de la critique des sources et d'une explication rationnelle des événements. Tout en se voulant les continuateurs d'Hérodote et de Thucydide, les historiens grecs ou romains se détournent de cet idéal scientifique. Suivant leur tempérament et les circonstances, ils sont tentés soit par l'éloquence et la rhétorique, soit par l'engagement politique, soit par la morale. Ainsi, à Rome au Ier s. avant J.-C., César, Salluste, Tite-Live, Tacite sont non seulement d'illustres historiens, mais de grands écrivains utilisant d'habiles procédés littéraires. Quant à Plutarque (Ier s. après J.-C.), il présente ses Vies parallèles en faisant œuvre de moraliste. Il revient finalement à Lucien de Samosate (120-180 ap. J.-C.) d'écrire le seul traité historiographique qui ait été conservé de l'Antiquité, Comment l'on écrit uploads/Litterature/ 1-les-premices-format-reduit.pdf
Documents similaires










-
26
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Apv 18, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 11.9556MB