www.comptoirlitteraire.com André Durand présente ‘’Lucrèce Borgia’’ (1833) dram

www.comptoirlitteraire.com André Durand présente ‘’Lucrèce Borgia’’ (1833) drame en trois actes en prose de Victor HUGO pour lequel on trouve un résumé puis successivement l’examen de : l’intérêt de l’action (page 5) l’intérêt littéraire (page 6) l’intérêt documentaire (page 8) l’intérêt psychologique (page 10) l’intérêt philosophique (page 12) l’intérêt du spectacle (page 13) Bonne lecture ! 1 Acte premier : “Affront sur affront” Première partie : on est sur une terrasse du palais Barbarigo à Venise Scène 1 : Une fête de nuit s’achève sur la terrasse du palais Barbarigo, à Venise. Cinq jeunes seigneurs, un capitaine d’aventure, Gennaro, et le factotum de dona Lucrezia, Gubetta (connu de cette jeunesse sous le nom de Belverana, comme un gentilhomme castillan) devisent et racontent l’assassinat de Jean Borgia par son frère, César. Nous apprenons aussi que Gennaro n'a pas de père ni de mère connus mais qu'il est l'ami de Maffio Orsini. On évoque le souvenir du cadavre de Jean Borgia jeté dans le Tibre en 1497 par César Borgia : ils aimaient la même femme, leur sœur ; l’enfant de Jean Borgia a disparu ; les différents crimes de César Borgia sont rappelés : il recherche tous ses parents pour les faire périr et demeurer seul héritier du pape. Nous devinons aussi que Gennaro a un lien avec Lucrèce Borgia, sœur de César. Pendant ces propos, il a cédé au sommeil. Ses amis s’éloignent. Scène 2 : Lucrèce arrive, masquée. On découvre le mystère des fausses identités de Gubetta et de Lucrèce qui, devant Gubetta, son âme damnée, personnage comique par son langage, nous ouvre son coeur : les différents ennemis qu’elle peut faire mourir mais qu’elle fait libérer alors qu’elle a une renommée de meurtre et d’empoisonnement. Son sursaut vers le bien serait provoqué par son besoin d’être aimée. Elle n’a plus qu’un amour, honnête, épuré, celui de ce capitaine endormi, Gennaro, amour qui est, bien sûr, maternel. Mais, si nous le devinons, ce n’est pas indiqué, la révélation n’étant qu’esquissée ; d’où le quiproquo de Gupetta. Elle verse une larme, enlève son masque pendant une seconde pour sécher ses yeux. Deux hommes masqués et cachés l’ont reconnue, l’un est son mari, le duc Alphonse d’Este, qui, jaloux comme un tigre, croit surprendre une aventure galante, l’autre, Rustighello, étant son âme damnée. Scène 3 : Deux jeunes amis de Gennaro, Jeppo et Maffio, ont reconnu aussi Lucrèce. Is vont chercher leurs compagnons. On remarque le quiproquo de Maffio qui veut sauver Gennaro de Lucrèce Borgia. Scène 4 : Gennaro s’est éveillé ; une femme masquée l’a baisé au front ; il la poursuit ; c’est Lucrèce qui revient avec lui et, à visage découvert, lui parle avec émotion de sa mère. Il lui confie son propre amour pour sa propre mère qu’il ne connaît pas mais dont il reçoit des messages. Lucrèce lit sa propre lettre. Scène 5 : Les amis de Gennaro reparaissent et, sans merci, infligent à Lucrèce Borgia, qui est masquée, «affront sur affront» (c’est le titre donné par Hugo à cet acte), lui reprochant les crimes qu’elle a commis. Puis ils révèlent à Gennaro son nom. Aussi repousse-t-il Lucrèce, alors que le spectateur a compris qu’elle a pour lui est de tout autre nature. Elle tombe évanouie à ses pieds. Deuxième partie : on est dans une place de Ferrare. Scène 1 : Lucrèce, désormais haïe et méprisée de Gennaro, dernière honte, la seule qu’elle redoutât, rêve de se venger sur les cinq jeunes gens et de revoir le capitaine. Par un comique involontaire, Gubetta est heureux de voir Lucrèce revenue à la cruauté : elle commande un complot contre les cinq accusateurs et la protection de Gennaro. Scène 2 : Gubetta, seul, étonné par l’intérêt de Lucrèce pour Gennaro, se désolidarise. Scène 3 : Les seigneurs et Gennaro font partie d’une ambassade envoyée par Venise au duc Alphonse. Les voici devisant sous le balcon du palais Borgia, contant les mortels effets des poisons 2 des Borgia, voyant passer Montefeltro, exprimant leur désir de partir. Mais la soirée chez la princesse Negroni les retient. Ils plaisantent Gennaro sur le sentiment que dame Lucrèce semble éprouver pour lui. Alors que le spectateur a compris que l’amour de Lucrèce pour lui est maternel, il exprime sa haine pour elle, pour les Borgia, se fâche même et, de la pointe de son poignard, fait sauter la première lettre du nom Borgia sur la façade du palais, ne laissant subsister que le mot «Orgia». Scène 4 : Deux sbires, Rustighello et Astolfo, assistent de loin à ce méfait : ils s’intéressent à Gennaro, l’un pour le duc, l’autre pour la duchesse. Gennaro, tiré au sort, est gagné par le premier (variante : Rustighello, l’homme du duc, s’empare d’Astolfo, l’homme de la duchesse). L’acte se termine donc sur un suspens : la menace qui pèse sur Gennaro. Acte II : “Le couple”. Première partie : on est dans une salle du palais ducal de Ferrare. Scène 1 : Le guet-apens est tendu : «Si j’appelle, tu entreras avec le plateau ; si je secoue la clochette, tu entreras avec l’épée». Scène 2 : Lucrèce, en colère, réclame la punition de celui qui a porté atteinte à son nom, exigeant de son mari le serment que le coupable ne sortira pas vivant du palais : «Je vous donne ma parole, je vous la donne, entendez-vous bien, madame?» répond le duc qui croit avoir découvert lors de la soirée du palais Barbarigo que Gennaro est l’amant de Lucrèce. En présence des deux époux, on introduit l’homme au poignard trop spirituel : c’est Gennaro. Lucrèce s’étouffe : on éloigne le prisonnier dans la salle voisine. Scène 3 : Le couple ducal demeure en tête-à-tête et, dans cette scène d’une intimité tour à tour câline et féroce, découvre à nos yeux ses griffes et son âme. Lucrèce essaie de sauver Gennaro mais sa droiture le fait avouer. Scène 4 : Lucrèce se heurte au soudain changement de caractère d’Alphonse qui, animé par le souci de l’honneur aristocratique (qui l’oblige à respecter sa parole) et par sa jalousie (qui le pousse à supprimer un rival), a décidé de faire mourir ce premier amant sur lequel il met la main, mais laisse à sa femme le choix du moyen. Lucrèce choisit le poison. Scène 5 : Gennaro révèle au duc qu’il a sauvé son père autrefois, mais le duc lui fait boire tout de même le vin que, de sa main tremblante, doit verser Lucrèce (tandis que, autre quiproquo, Gennaro est «confus de tant de bonté»), contrainte par la menace du spadassin. Quand c’est fait, le duc se retire. Scène 6 : Lucrèce avoue à Gennaro l’empoisonnement. Mais il ne s’en étonne pas : «J’aurais dû m’en douter, le vin étant versé par vous», Cependant, elle le sauve de la mort en lui donnant un contre-poison dont il se méfie (autre quiproquo ironique : «Vous devez savoir qui je suis»). Elle est prête à avouer qu’elle est sa mère, mais Gennaro a un sentiment trop idéaliste de sa mère («Vos enfants vous renieraient»). Elle lui rappelle le choix terrible qu’il doit faire à cause du poison ( quiproquo de Gennaro : «Jurez-moi que vos crimes ne sont pour rien dans les malheurs de ma mère»). Il part en voyant en Lucrèce l’ennemie de sa mère. 3 Deuxième partie : on est de nouveau sous le balcon du palais, mais la nuit Scène 1 : Don Alphonse, ayant appris que Gennaro a échappé au poison, sans avoir encore quitté le palais qui est de l’autre côté de la place, s’est aposté avec Rustighello pour l’expédier. Rustighello justifie son inaction, mais le duc répète son désir de voir Gennaro assassiné. Scène 2 : Les cinq seigneurs amis de Gennaro l’empêchent de fuir, Maffio le convainquant de rester à Ferrare pour participer à la soirée chez la princesse Negroni, ce qui donne une idée au duc qui fait signe à Rustighello que son intervention est inutile («suspense» sur lequel se termine l’acte). Acte III : “Ivres morts” On est dans le palais Negroni Scène 1 : Seul Gennaro ne prenant pas part à la gaieté générale, les jeunes Vénitiens festoient avec de jeunes femmes dont rien ne permet de dire qu’elles sont complices de Lucrèce. Maffio courtise la princesse Négroni. Signe prémonitoire : «Un bohémien nous a prédit que nous mourrions le même jour». Afin d’éloigner les femmes, Gubetta cherche querelle à Oloferno pour un sonnet que celui-ci veut lire. Les femmes s’enfuient et ferment du dehors toutes les portes. Or, en entrant, les jeunes gens s’étaient laissé dépouiller de leurs épées. Gubetta, qui n’a rien bu de toute la nuit, chante aux convives déjà chancelants un refrain à boire. Soudain, surprise ! on entend un chant religieux et lugubre qui est la prière pour les morts. Les lampes s’éteignent, et, la grande porte du fond s’ouvrant solennellement dans toute sa largeur, une longue file de pénitents blancs et noirs, dont on ne voit que les yeux par les trous uploads/Litterature/ 168-lucrece-borgia.pdf

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